Suite de la présentation équipe par équipe de la saison 2016. Au programme aujourd’hui : les Carolina Panthers.
Passés tout près de la consécration en février dernier, les Panthers ont réalisé une saison 2015 aussi belle que surprenante. Vainqueurs de leurs 14 premières rencontres, Cam Newton et ses coéquipiers n’ont trébuché qu’à 2 reprises : à Atlanta (semaine 16) et contre Denver, lors du Super Bowl 50. Désormais, ceux-ci se dirigent vers la campagne à venir avec détermination et soif de revanche.
Mais, à environ 60 heures du match d’ouverture face aux Broncos, les différents analystes américains n’ont pas tous le même avis sur cette équipe. Pendant que certains estiment qu’elle peut continuer sur sa superbe lancée, d’autres pensent qu’elle n’est pas capable de maintenir un niveau de jeu si élevé. Lesquels auront raison ? La réponse à cette question est entre les mains des hommes de Ron Rivera.
La saison dernière : 15 victoires – 1 défaite.
Mouvements à l’intersaison : À Carolina, le feuilleton de ce printemps a concerné Josh Norman. Après de longues et infructueuses négociations, le cornerback All-Pro de 28 ans a finalement été libéré au cours du mois d’avril, avant de rejoindre Washington pour 5 ans et 75 millions de dollars. Une décision étonnante de la part de la franchise basée à Charlotte (Caroline du Nord), d’autant plus qu’elle a également perdu le vétéran Charles Tillman qui, à 35 ans, a décidé de prendre sa retraite.
En revanche, le reste des changements effectués durant cette intersaison n’a pas été du même acabit. Quelques retouches ont été faites au sein de la ligne offensive : Nate Chandler, Amini Silatolu et Fernando Velasco sont allés voir ailleurs, alors que Donald Hawkins, David Yankey et Gino Gradkowski ont emprunté le chemin inverse. Du côté de la défense, Paul Soliai va suppléer Dwan Edwards et Stevie Brown arrive à un poste où Roman Harper est retourné chez les Saints. Enfin, la récente blessure du punter Mike Scifres a engendré un échange, et le remplaçant de Brad Nortman devrait donc être Andy Lee.
Avec seulement 5 choix à leur disposition, le plus faible total parmi les 32 formations NFL, les dirigeants ont achevé une Draft 2016 largement défensive. Le tackle Vernon Butler (30e place) d’abord, puis 3 éléments sélectionnés pour apporter de la profondeur à une couverture aérienne assez dégarnie : James Bradberry (2e tour), Daryl Worley (3e) et Mark Zack Sanchez (5e). Une jeune classe qui aura certainement déjà son mot à dire en 2016.
Arrivées notables : Donald Hawkins (OT), David Yankey (G), Gino Gradkowski (C), Paul Soliai (DT), Stevie Brown (S), Andy Lee (P).
Re-signatures : Joe Webb (QB), Mike Tolbert (FB), Michael Oher (OT), Mike Remmers (OT), Ryan Kalil (C), Charles Johnson (DE), Kyle Love (DT), Kurt Coleman (S), J.J. Jansen (LS).
Draft : Vernon Butler (DT), James Bradberry (CB), Daryl Worley (CB), Zack Sanchez (CB), Beau Sandland (TE).
Pertes notables : Jerricho Cotchery (WR), Nate Chandler (OT), Amini Silatolu (G), Fernando Velasco (C), Dwan Edwards (DT), Josh Norman (CB), Charles Tillman (CB), Roman Harper (S), Brad Nortman (P).
Les points forts : MVP, MVP ! L’année dernière, Cam Newton a tutoyé la perfection : 16 sorties, 296 passes complétées sur 495, 3837 yards, 35 touchdowns et 10 petites interceptions. Puissant et insaisissable, le lanceur de 27 ans a aussi enregistré 132 courses, pour 636 yards et 10 autres célébrations. Bien aidé par Greg Olsen (77 réceptions, 1104 yards et 7 touchdowns) ou Ted Ginn Jr. (44 ballons captés, 739 yards et 10 touchdowns), l’ancien quarterback d’Auburn a conduit l’escouade offensive la plus réaliste de la NFL en 2015 (31.2 points marqués par match). Le grand retour de Kelvin Benjamin, gravement touché au genou lors du camp précédent, pourrait encore renforcer cette tendance.
Le jour où leur attaque est en panne d’inspiration, les fans de Carolina devraient toujours pouvoir compter sur une solide base défensive. Il faut ainsi réussir un exploit pour se débarrasser des redoutables Kawann Short, Star Lotulelei, Charles Johnson et du prometteur Kony Ealy, auteur d’une énorme prestation pendant le dernier Super Bowl (3 sacks, 1 fumble forcé et 1 interception). Derrière eux, Luke Kuechly, qui a produit 118 plaquages, 10 passes déviées et 4 interceptions en 13 matches l’an passé, semble infatigable. Le duo de linebackers qu’il forme avec son compère Thomas Davis n’a sans doute pas d’égal. De quoi effrayer la plupart des stratèges adverses.
Les points faibles : Forcément, le départ de Josh Norman vient affaiblir la secondary, puisque les Panthers n’ont pas amélioré ce secteur via le marché des transferts. Actuellement, Bené Benwikere fait donc figure de seul cornerback disponible à la fois expérimenté et talentueux. Les novices n’en sont encore qu’au début de leur apprentissage, alors que Robert McClain et Teddy Williams sont (au mieux) médiocres. Pour sa part, Tre Boston ne s’est jamais montré très convaincant, mais il doit maintenant prendre la place et les responsabilités de Roman Harper. S’il s’est vraiment révélé en 2015 (90 plaquages, 9 passes déviées et 7 interceptions en 15 rencontres), Kurt Coleman devrait quand même avoir beaucoup de travail au cours du prochain exercice.
Plutôt efficace jusque-là (33 sacks concédés), la protection de Cam Newton a été complètement dépassée par Von Miller et ses partenaires, à Santa Clara (Californie). Plus qu’Andrew Norwell, Ryan Kalil et Trai Turner, ce sont surtout les tackles Michael Oher et Mike Remmers qui se sont troués. Pourtant, leurs statuts de titulaires ne semblent pas du tout menacés par Donald Hawkins et Daryl Williams. Une donnée peut-être susceptible de freiner l’avancée du bataillon offensif de Carolina.
Facteur(s) X : En avalant 989 yards au sol, Jonathan Stewart a validé la 2e meilleure marque de sa carrière, derrière ses 1133 longueurs de 2009. Mais, pour la 5e fois en 8 campagnes NFL, le coureur de 29 ans n’a pas pu participer à toutes les batailles menées par son équipe, à cause de plusieurs pépins physiques. S’ils veulent décrocher le titre suprême, les Panthers devront donc espérer que les percées de leur running back soient plus nombreuses que ses visites médicales. Dans le cas contraire, Cameron Artis-Payne aura l’occasion de prouver que ses progrès ne concernent pas que la présaison.
Les performances de Devin Funchess et Shaq Thompson seront également à suivre. Le receveur a démarré son année rookie de façon timide, avant de la finir en boulet de canon (7 balles attrapées, 120 yards et 1 touchdown en 17e semaine). S’il affiche davantage de constance, le linebacker, parfois épatant lorsque ses coaches ont fait appel à lui, peut aussi intégrer le gang des indispensables. À Carolina, ces 2 jeunes joueurs détiennent sans doute les clés du palier suivant.
Calendrier : @Broncos, 49ers, Vikings, @Falcons, Buccaneers, @Saints, Repos, Cardinals, @Rams, Chiefs, Saints, @Raiders, @Seahawks, Chargers, @Redskins, Falcons, @Buccaneers.
En résumé : En 2015, les Panthers ont bénéficié d’une route relativement dégagée pour toucher du doigt la saison parfaite. Le parcours devrait être un peu moins simple en 2016, mais celui-ci n’est pas insurmontable non plus. Intouchable depuis 13 matches dans son Bank of America Stadium, le groupe de Ron Rivera, qui a prolongé son contrat jusqu’en 2019, surfe sur un élan positif.
Alors, même s’ils seront désormais attendus partout où ils iront, le kicker Graham Gano et ses partenaires ont les qualités nécessaires pour empocher une 4e NFC Sud d’affilée. Et, ensuite, leur présence à Houston, le 5 février 2017, fait assurément partie des scénarios plausibles.
Le pronostic : 12 victoires – 4 défaites.