Après 17 semaines de lutte acharnée, voici donc une nouvelle Course au MVP qui s’achève. Si, l’an dernier, plusieurs joueurs s’étaient relayés en tête du classement avant qu’Adrian Peterson ne les mette tous d’accord en fin de saison, Peyton Manning ne leur aura pas laissé ce loisir en 2013. Premier dès la semaine d’ouverture après son incroyable match face aux Ravens (7 touchdowns), il n’a pas relâché son effort et devrait, normalement, remporter son cinquième titre de MVP en février, au cours de la désormais traditionnelle cérémonie de remise du trophée pré-Superbowl, organisée par la NFL.
TouchdownActu s’y associe donc, même si nous n’avons pas (encore) de bulletin MVP officiel à remplir…
Comme toutes les semaines, des choix ont dû être faits pour n’aboutir qu’à 10 joueurs, même si des joueurs comme AJ Green, Jimmy Graham ou Greg Hardy auraient également pu prétendre au Top 10 le plus prestigieux de l’internet (d’après un sondage TouchdownActu auprès du rédacteur de cet article).
1) Peyton Manning (-) Quarterback – Denver Broncos (13-3)
5477 yards à 68,3 % de réussite – 55 touchdowns pour 10 interceptions, -31 yards à la course, 1 touchdown – 115,1 d’évaluation.
Il n’aura, au final, joué qu’une mi-temps face à des Raiders qui semblaient déjà en vacances dans leurs têtes. Trente petites minutes lui auront pourtant déjà permis de porter le record de touchdowns sur une saison à 55 unités (contre 50 en 2007 pour Brady) mais également de battre le record de yards sur une saison… d’un yard (5477 contre 5476 pour Brees en 2011). Enfin, c’était jusqu’à ce que Reddit retrouve l’action d’Eric Decker comptabilisée comme une réception de 7 yards alors que Manning avait envoyé sa passe en arrière, en faisant officiellement une course. Mais la NFL a donc décidé de lui laisser le record, arguant que les statisticiens dans le stade l’avait comptabilisée comme une passe (Manning ne serait sans doute pas sorti avant d’avoir battu le record). Le record aurait donc pu s’en aller mais la statuette de MVP, elle, sera là en février, la cinquième de sa carrière alors qu’aucun autre joueur n’en compte plus de trois.
2) Drew Brees (+1) Quarterback – New Orleans Saints (11-5)
5162 yards à 68,6 % – 39 touchdowns pour 12 interceptions – 104,7 d’évaluation.
Encore une saison fantastique pour le quarterback des Saints, qui auront pourtant dû batailler jusqu’a la dernière journée pour assurer leur place en playoffs. Alors que Peyton Manning a battu son record de yards sur une saison, Drew Brees vient de dépasser la barre des 5000 yards pour la quatrième fois de sa carrière alors qu’aucun autre quarterback ne l’a fait plus d’une fois, c’est dire la capacité du petit quarterback à enchainer les perfs de choix saison après saison. Un an après l’infamie (pour les Saints des années 2000…) d’une saison à 7 victoires-9 défaites suite aux sanctions du BountyGate, les Saints apparaissent comme un des outsiders potentiels dans ces playoffs. C’est en partie dû au #9 qui aura encore mis la misère (4 touchdowns) ce weekend à une défense des Bucs pourtant pas si mauvaise (11e contre la passe selon FootballOusiders).
3) Jamaal Charles (-1) Running-back – Kansas City Chiefs (11-5)
1287 yards pour 12 touchdowns à la course, 693 yards pour 7 touchdowns en réception.
Aucun yard, aucune réception et, bien sûr, aucun touchdown ce dimanche à San Diego pour le running-back des Chiefs, Andy Reid ayant décidé de reposer ses joueurs majeurs en vue de l’affrontement face aux Colts ce samedi (22h35, heure française). Néanmoins, sa fantastique saison lui vaut cette troisième place sur le podium. Lui aussi a réalisé quelques matches de légende (le match aller contre San Diego, le match à 5 touchdowns contre les Raiders). Le voilà maintenant devant son plus grand challenge: gagner le premier match en playoffs des Chiefs depuis 20 ans (leur dernière victoire fut contre les Houston Oilers en 1993 au 2e tour. Depuis, 7 matches, 7 défaites…
4) LeSean McCoy (-) Running-back – Philadelphia Eagles (10-6)
1607 yards à la course, 9 touchdowns – 539 yards, 2 touchdowns en réception.
C’était le match « à la vie, à la mort » pour les Eagles de Chip Kelly, une finale de la « NFC Least », comme l’appelle les détracteurs d’une des divisions les plus faibles de la saison 2013 (avec l’AFC Sud). Et Shady McCoy n’aura pas déçu, une fois de plus, accumulant 131 yards en 27 courses et marquant un touchdown sur son unique réception du match. Avec ce match, le #25 est allé chercher le titre de meilleur coureur de la saison avec 1607 yards, avec 268 yards d’avance sur son second, Matt Forte. Une excellente saison et un dernier mois de folie (120 yards de moyenne sur les 5 matches du mois de décembre et 5 touchdowns) le placent à la porte du podium. Pour une première annee sous les ordres de Chip Kelly, ça laisse augurer d’un futur assez brillant pour le running-back des Eagles.
5) Marshawn Lynch (-) Running-back – Seattle Seahawks (13-3)
1257 yards pour 12 touchdowns à la course, 316 yards pour 2 touchdowns en réception.
Vu le niveau de la NFC Ouest, il aura donc fallu attendre la Semaine 17 pour y voir plus clair en ce qui concerne les têtes de series. Seattle se retrouvait dans l’obligation de gagner ce match contre les Rams pour s’assurer de l’avantage du terrain tout au long des playoffs et, bien sûr, c’est sur Marshawn Lynch que l’equipe de Pete Carroll s’est encore une fois reposée. 97 yards en 23 tentatives, un touchdown dans le troisième quart-temps donnant 17 pts d’avance à son équipe, Beast Mode a encore répondu présent, prouvant que cette équipe est bien tout d’abord son équipe. Dans les discours, le leader peut bien être Russell Wilson mais, sur le terrain, c’est une équipe au jeu concentré premièrement sur l’attaque au sol qui punit ses adversaires semaine après semaine. Avec ses 12 touchdowns sur la saison, Lynch égale sa meilleure saison (2011) mais y a ajouté une vraie capacité à capter les ballons envoyés par Wilson (316 yards et 2 touchdowns en réception) pour aboutir au plus grand total de touchdowns de sa carrière (14). A lui de faire trembler la terre du Nord-Ouest maintenant dans ces playoffs. Ce seraient d’ailleurs les Saints qui reviendraient au CenturyLink Field, en cas de victoire à Philadelphie ce weekend.
6) Cam Newton (-) Quarterback – Carolina Panthers (12-4)
3379 yards à 61,7% – 24 touchdowns, 13 interceptions – 585 yards à la course, 6 touchdowns – 88,8 d’évaluation.
Face à une équipe d’Atlanta révigorée par la perspective d’offrir une dernière victoire à leur tight-end Tony Gonzalez avant qu’il ne parte en retraite, Cam Newton et les Panthers ont donc dû batailler pour aller chercher cette deuxième place de la NFC qui leur assurent une semaine de repos avant de recevoir l’équipe la mieux classée ayant survécu au premier weekend de playoffs. Pour ce faire, Carolina a pu compter sur un Cam Newton dans la lignée de ce qu’il a fait en 2013: efficacité et courses. Menés dans le 3e quart-temps, Newton a mené un drive de 5 mns permettant aux Panthers de prendre l’avantage décisif à la fin de celui-ci. C’est donc la régularité de ce qui reste sa meilleure saison en pro (meilleure évaluation, plus grand nombre de touchdowns à la passe, meilleur taux d’adresse) qui est recompensée. Avec une défense pareille, les Panthers ont sans doute plus besoin d’un game-manager de talent que l’artilleur un peu imprudent qu’il avait pû être lors de sa première année.
7) Philip Rivers (+1) Quarterback – San Diego Chargers (9-7)
4478 yards à 69,5 % – 32 touchdowns pour 11 interceptions – 105,5 d’evaluation.
D’accord, les arbitres ont bien aidé les Chargers dans leur quête de playoffs, en particulier sur ce field-goal qui aurait dû être retenté car trop de joueurs se trouvaient d’un côté du ballon au moment de la mise en jeu (7 sur la ligne au lieu de 6 maximum autorisés). Ce serait sans doute renier un peu la belle saison des Chargers qui, il y a encore un an, avait dû conclure la saison par deux victoires pour finir avec un bilan très moyen de 7-9. Mais, tout comme Reggie Jackson était le Mr October de la MLB (baseball), Philip Rivers est le Mr December de la NFL avec 30 victoires et 7 défaites (81%) en carrière lors des derniers mois de la saison (A titre de comparaison, Tom Brady est à 52-45 (53%) et Peyton Manning à 66-46 (59%) Tom Brady est meilleur que lui avec 45 victoires et 7 défaites (86,5%) mais Peyton Manning est, lui, à 69,6% (46-20). Cette année encore, avec son taux de réussite de 65% et ses 10 touchdowns pour 3 interceptions, et 4 victoires pour conclure la saison, il a honoré une fois de plus son surnom. Mais si Reggie Jackson avait gagné cette appellation grâce à sa capacité à être ultra-performant en playoffs, Philip Rivers va devoir prouver dès ce weekend qu’il est capable d’en faire autant en janvier, lui dont la dernière victoire en postseason remonte à 2008 face aux Colts.
8) Russell Wilson (-1) Quarterback – Seattle Seahawks (13-3)
3357 yards à 63,0% – 26 touchdowns, 9 interceptions – 539 yards pour 1 touchdown à la course – 101,2 d’évaluation.
Une très belle évaluation (101, 2), comparable à celle de l’an dernier (100), un nombre de touchdowns équivalents (26 chaque saison), Russell Wilson nous a sorti une copie très propre en 2013. Néanmoins, vu ses playoffs de l’an dernier et en particulier le match à Atlanta, on pouvait s’attendre à encore mieux de sa part. Si Seattle a fini en tête de la NFC, c’est sans doute plus grâce à sa defense et à Marshawn Lynch qu’aux passes de Wilson, seulement 26e au nombre des yards amassés. Pour être juste, FootballOutsiders classe tout de même l’attaque aérienne de Seattle comme la 8e meilleure de la ligue, en ajustant ses stats par rapport aux adversaires (important lorsque l’on joue dans un NFC Ouest qui possède 4 des meilleures defenses de la ligue). Ses performances lui valent donc aisément d’être dans ce Top 10 mais, pour prétendre à une plus haute marche, il lui faudra prendre une dimension supplémentaire. Percy Harvin devait l’y aider mais l’ex-Viking n’aura joué qu’un match. Cependant, avec une bague de champion au bout, Pete Carroll se contenterait surement d’avoir le combo QB-RB le plus performant de NFL dans son équipe. Les trophées individuels, c’est bien, un vrai trophée collectif, c’est mieux!
9) Nick Foles (Retour) Quarterback – Philadelphia Eagles (10-6)
2891 yards – 27 touchdowns, 2 interceptions – 221 yards pour 3 touchdowns à la course – 119,2 d’évaluation.
Il n’aura débuté que 10 matches cette saison mais, vu ses performances assez incroyables, il était difficile de ne pas mettre Foles dans le Top 10 de la saison, encore plus lorsqu’il finit la saison sur 7 victoires en 8 matches, avec des chiffres PeytonManningiens © (2269 yards, 21 touchdowns, 2 interceptions à 66,5% de réussite). Il va lui falloir maintenant confirmer l’an prochain que son adéquation magique avec le système de Chip Kelly n’est pas qu’un feu de paille, ou le résultat d’un calendrier favorable (les adversaires de ces 8 derniers matches ont fini la saison avec un bilan combiné de 53 victoires-73 defaites-1 match nul, pas fameux…), et que son association avec LeSean McCoy pouvait être à la NFC Est ce que le duo Wilson-Lynch, dans un autre style, était à la NFC Ouest. Pour un affrontement direct entre ces deux équipes, il faudra forcément attendre le NFC Championship Game. Face à la meilleure défense de NFL (avec Carolina), Foles serait alors vraiment testé…
10) Andrew Luck (-1) Quarterback – Indianapolis Colts (12-4)
3822 yards à 59,5 % – 23 touchdowns pour 9 interceptions – 377 yards pour 4 touchdowns à la course – 87,0 d’évaluation.
Une vraie bataille pour cette 10e place entre Tom Brady et Andrew Luck. Si les défenseurs du quarterback des Patriots diront que New England n’avait aucune chance d’aller en playoffs sans leur leader, que dire de cette équipe des Colts et de son quarterback, qui a perdu un futur Hall-of-Famer (Reggie Wayne) et dont le running-back titulaire est Trent « je marque 3 touchdowns en 14 matches » Richardson? Les deux équipes auront recupéré le titre de leur division, avec leurs deux quarterbacks sortant des saisons quasi-équivalentes statistiquement (Brady a lancé 500 yards de plus mais Luck aura ajouté presque 400 yards et 4 touchdowns à la course). Finalement, Luck aura peut-être gagné sa place par défaut, Tom Brady réalisant sa plus mauvaise saison de sa carrière en taux de réussite (60,5%) et réalisant des chiffres plus proches de ce qu’il faisait au début de sa carrière (60% et 26 touchdowns et 13 interceptions de moyenne en 2003 et 2004), lorsque l’on n’évoquait pas vraiment son nom pour le titre de MVP de la saison régulière mais plutôt pour celui de MVP du Superbowl. Un Brady moins « voyant » individuellement, c’est peut-être aussi New England plus performant en playoffs.
Luck, aura quand même réalisé une belle saison de confirmation, améliorant son adresse (60,2% contre 54,1%), son nombre d’interceptions (9 contre 18), tout en restant un formidable coureur si besoin en est (377 yards et 4 touchdowns contre 255 touchdowns et 5 touchdowns l’an dernier). Commencer sa carrière sur deux apparitions en playoffs, on peut aussi difficilement faire mieux. Enfin si: Tom Brady avait remporté le titre dès sa deuxième saison en 2001…
Mentions Spéciales:
Tom Brady (4343 yards – 25 touchdowns, 11 interceptions – évaluation de 87,3)
Knowshon Moreno (1038 yards à la course, 10 touchdowns – 548 yards, 3 touchdowns en réception)
Matt Forte (1339 yards à la course, 9 touchdowns – 594 yards en réception pour 3 touchdowns)
Frank Gore (1128 yards pour 9 touchdowns – 141 yards en réception)
AJ Green (1426 yards pour 11 touchdowns)
Calvin Johnson (1492 yards pour 12 touchdowns)
Josh Gordon (1646 yards pour 9 touchdowns)
Brandon Marshall (1295 yards pour 12 touchdowns)
Anquan Boldin (1179 yards pour 7 touchdowns)
Jimmy Graham (1215 yards pour 16 touchdowns)
Robert Quinn (76,2 d’évaluation sur PFF)
Greg Hardy (26,6 d’évaluation sur PFF)
Calais Campbell (40,7 d’évaluation sur PFF)
Robert Mathis (31,2 d’évaluation sur PFF)
Michael Bennett (24,2 d’évaluation sur PFF)