
Philadelphia Eagles (2) – Washington Commanders (6) : 55-23
Ceci est une démonstration. Les Eagles ont fait étalage de tout leur talent pour s’assurer un nouveau voyage au Super Bowl. Philadelphie a étrillé au sol (232 yards, 7 touchdowns) des rivaux de divisions encore trop tendres. Saquon Barkley (15 courses, 118 yards, 3 touchdowns) et Jalen Hurts (20/28, 246 yards, 1 touchdown à la passe, 3 touchdowns au sol) sont les grands artisans offensifs du plan parfait de Kellen Moore (OC).
En face Jayden Daniels a tenu le choc pour sa première finale de conférence (29/48, 255 yards, 1 touchdown à la passe, 1 interception, 1 touchdown au sol). Mais trop seul, il n’a rien pu faire face à une défense avide de ballon (4 turnovers forcés), menée par un Zack Baun étincelant (8 plaquages, 1 fumble forcé, 1 fumble recouvert).
Philadelphie n’a jamais douté et devient le champion légitime de la NFC.
Le moment-clé : Le fumble provoqué par Oren Burks
Trois fumbles ont été cherchés par la défense des Eagles. Si les trois ont leur importance relative. Le plus déterminant est sans nul doute celui d’Oren Burks. Dans le 4e quart-temps alors que le score n’est encore « que » de 34-23, Washington réussit un stop crucial et peut espérer recoller à 3 points de ses adversaires.
Mais sur une passe anodine pour Austin Ekeler (RB), le linebacker vert, Oren Burks, surgit de la nuit et fait voler le ballon en éclat. Son compère Zack Baun, dans tous les bons coups ce soir, se couche dessus comme un rapace sur sa proie. Ce ballon se transforme en 7 points faciles pour l’attaque, et un écart de 18 points qui, à 13 minutes de la fin du match, sera impossible à combler.
Le MVP : Jalen Hurts
Jalen Hurts a rendu une partition parfaite. S’il est le récipiendaire de ce titre honorifique c’est avant tout pour sa capacité à réciter le plan de jeu de son coordinateur offensif, sans accroc. Car Kellen Moore a lui aussi appelé le match parfait, avec Hurts comme bras armé.
Si Philadelphie a notamment écrasé Washington au sol, la franchise a aussi pu varier parfaitement avec un Jalen Hurts appliqué sur la passe (20/28, 246 yards, 1 touchdown) une chose que l’on a vu sporadiquement au cours de la saison.
C’est simple, selon les statistiques avancés, Jalen Hurts a réalisé une performance parmi les 6% meilleurs de tous les temps en terme d’EPA/passe.
Le flop : Marshon Lattimore
Arrivé en cours de saison, le cornerback Marshon Lattimore devait être la pièce manquante de la défense des Commanders. Loin de cela, il a plutôt été une pièce fragile dans la large défaite de son équipe.
Aligné en majorité face à A.J. Brown, le vétéran a passé une soirée mouvementée, limite cauchemardesque. Le style physique du receveur ne lui a pas réussi et Marshon a finalement plus pensé à se battre qu’à défendre les passes…
La stat : 4
Comme le nombre de turnovers forcés par la défense des Eagles. Pendant que celle de Washington a été incapable de récupérer le ballon une seule fois.
Philadelphie a obtenu trois fumbles (Zack Baun, Reed Blankenship et Oren Burks) et une interception (Quinyon Mitchell) qui ont été des facteurs clés pour prendre le score et tuer le match.
Film du match :
Le match commence sous les meilleurs hospices. Dan Quinn (HC) appuie avec un plan de jeu agressif et convertit des 4e tentatives cruciales dans le milieu de terrain. Après la moitié du temps consommé dans le premier quart-temps, les Commanders ouvrent la marque (0-3). Il ne faut qu’une seule action, une course de 60 yards de l’inévitable Saquon Barkley pour renverser la vapeur (7-3).
Le rythme ne faiblit pas, sur la série suivante, Zack Baun (LB) force le fumble immédiatement. Philadelphie se retrouve à nouveau en situation de marquer. Saquon Barkley ne se fait pas prier pour doubler la mise (14-3). Washington achève ce premier quart-temps de feu avec une énième conversion sur 4e tentative sur une passe de… son punter rookie Tress Way dans son propre camp.
Les Commanders calent dans les vingt derniers mètres. Néanmoins, la botte de Zane Gonzalez ne tremble pas (14-6). La défense des grenats s’invite aussi à la fête. Elle signe son premier sack sur Jalen Hurts par Frankie Luvu (LB). Et Philadelphie ne parvient pas à creuser l’écart en ratant un coup de pied. Puis Terry McLaurin (WR) met le pied sur l’accélérateur pour convertir une réception courte en touchdown dans la foulée (14-12).
Juste avant la mi-temps, A.J. Brown sort de sa boite, il se joue de Marshon Lattimore sur une quatrième tentative risquée puis fait dégoupiller son vis-à-vis qui enchaîne les fautes. Pendant ce temps, Jalen Hurts et ses coéquipiers utilisent le « pouvoir de l’amitié » (brotherly shove) pour pousser le quarterback dans l’en-but (20-12). Washington finit la période en se tirant une dernière balle dans le pied. Exactement sur le coup de pied de renvoi, Philadelphie force la perte du ballon. A.J. Brown achève le travail avec un nouveau touchdown pour les Eagles (27-12). Au coup de sifflet de la mi-temps Washington parvient à marquer trois petits points qui comptent (27-15).
Il faut attendre la première série de la deuxième mi-temps pour voir le premier punt du match ! Il est signé des Eagles et est rapidement suivi de celui des Commanders. Philadelphie ne laisse pas passer le train deux fois. Dallas Goedert (TE) fait avancer son équipe et Jalen Hurts termine pour la deuxième fois au sol avec une course chaloupée (34-15). Dans la foulée, Washington réalise une série identiquement conforme à celle des Eagles avec Zach Ertz et Jayden Daniels. (34-23).
Et tout s’écroule une ultime fois. Alors que la défense sous l’égide de Frankie Luvu force un nouvel arrêt, l’attaque des Commanders laissent une troisième fois le ballon aux Eagles sur un fumble. Oren Burks (LB) explose le ballon, Zack Baun le recouvre. Et pour la troisième fois de la partie Jalen Hurts court dans l’en-but derrière sa ligne (41-23). Washington est incapable d’arrêter le tush push, jeu devenu signature des Eagles.
La franchise de la capitale américaine boit le calice jusqu’à la lie. Dan Quinn met tous sur les épaules de son jeune quarterback, sacké pour la Xe fois du match sur une 4e et 12 cruciale. Philadelphie entérine définitivement la victoire avec le troisième touchdown à la course de l’insatiable Saquon Barkley (48-23).
Jayden Daniels jusque là seul non-fautif dans son attaque se joint à la fête et lance une passe dangereuse vers Quinyon Mitchell (CB). Le candidat au titre de rookie défensif de l’année intercepte le ballon, une première dans sa carrière NFL. De manière anecdotique, Will Shipley (RB), participe au festival avec deux courses, une de 60 yards et l’autre en force pour rajouter 7 points supplémentaires (55-23). Fin d’un match dynamique.
Et maintenant ?
Philadelphie s’en va défendre l’étendard de la NFC pour le Super Bowl 59. Les Eagles ont des armes dans tous les secteurs et de tous les côtés du terrain. Ils seront sans nulle doute un adversaire valeureux pour quelconque concurrent (Chiefs ou Bills). C’est le 5e Super Bowl que jouera la franchise qui tentera de le remporter pour la deuxième fois.
Côté Commanders, même après une telle déculottée la saison est une franche réussite. Atteindre une finale de conférence avec un nouveau coach principal et un nouveau quarterback rookie n’est pas une chose facile à réaliser. Personne ne s’attendait à une telle saison, un parcours qui force le respect et qui annonce des jours heureux pour la franchise.