[Playoffs 2025] Detroit Lions : la meute en chasse

La force du clan c'est le Lion, et la force du Lion c'est le clan.

Amon-Ra St. Brown et les Detroit Lions 2024

Detroit Lions : 15 victoires – 2 défaites, 1e NFC Nord, 1e NFC

Pour la première fois de l’histoire du Super Bowl, les Detroit Lions ont le meilleur bilan de la conférence nationale, toutes divisions confondues. Plus que cela, les Lions ont le meilleur bilan de la NFL tout court, en partage avec les Kansas City Chiefs. C’est aussi la première fois de l’ère moderne que les Lions remportent la NFC Nord deux années successives.

Et le goût de la victoire est aussi celui du sang, les fauves du Michigan n’ont fait qu’une bouchée de leurs adversaires dans la majorité de leur match. Le Lion a définitivement fini sa mue, de proie vers prédateur. Et il s’avance comme la franchise aux dents longues et acérées, dans la quête d’un nouveau titre depuis celui de 1957.

Comment sont-ils arrivés là

A Detroit, la force du collectif a fait soulever de nouvelles montagnes. Une armée de soldats a piétiné ennemis sans distinction, le tout mené par un général infaillible : Dan Campbell. Le coach en chef a fait toucher la grâce à son équipe. Jamais on n’avait vu une équipe de lions marquer autant (564 points au total), dépassant la production de 2011 avec Matthew Stafford et Calvin Johnson (474). Jamais on n’avait vu une équipe de lions mettre une différence de points de 222 sur toute une campagne régulière. Jamais on n’avait vu une telle équipe de Lions.

Mais la franchise a tout de même perdu deux petits matchs. Encore en rodage, Jared Goff (QB) a paumé le deuxième match de la saison en trouvant deux fois les défenseurs adverses contre Tampa Bay (16-20). Et Josh Allen (QB, Bills), dans le Michigan, est venu asséner la deuxième défaite (42-48), en fin de saison. Alors que Goff a cette fois ci gratifié la foule et ses receveurs de 494 yards et 5 touchdowns. Les défaites sont aussi encourageantes que les victoires pour Detroit cette saison.

Plus que le résultat, c’est aussi la manière qui a enchanté les plus fervents supporters et fait chavirer les plus ardents détracteurs. Le génie du coordinateur offensif Ben Johnson couplé au culot de Dan Campbell a laissé une trace indélébile dans la saison 2024. L’attaque a su notamment mettre en évidence ses hommes de ligne offensive, capables de courir, de réceptionner et de marquer à tour de rôle.

Le joueur clé : Amon Ra St-Brown (WR)

Dans un effectif global des Detroit Lions extrêmement complet, difficile de retirer une entité. Défensivement, Kerby Joseph (S) sort du lot. Ses 9 interceptions (1e en NFL) donnent beaucoup d’air a une défense sans repères (voire blessures). Néanmoins, il ne véhicule pas cette notion de clé.

Amon-Ra St. Brown est le Lion qui embrasse le mieux la « clé ». Le receveur est la clé de voute du système offensif dans sa définition la plus totale. C’est par lui que transite une majeure partie du jeu aérien. Sur les 4629 yards à la passe de son quarterback, il en compte 1263 (5e NFL). Mais surtout, le receveur a été cherché sur 138 passes.

Le volume c’est bien, l’efficacité c’est mieux. Et à ce petit jeu là aussi, Amon-Ra St. Brown est au-dessus du lot. Il répond parfaitement à ce qu’une clé doit faire : déverrouiller des situations. On ne lance jamais sur St. Brown pour rien, le receveur rattrape 83,3 % des passes lancées en sa possession (1e NFL, receveurs ciblés 30 fois minimum). Il n’en échappe quasi jamais, 1 seule cette saison. Et surtout il déverrouille énormément de situations, par des touchdowns (12, 3e NFL) ou une nouvelle série de tentatives (71, 2e NFL).

Enfin, il est a noté que Amon-Ra St. Brown opère depuis le slot. Les défenses sont dans l’obligation de respecter le milieu de terrain et laissent des espaces sur les côtés. Un joueur rapide, comme son coéquipier Jameson Williams (WR), est libéré par St. Brown. Et ainsi, l’attaque à la passe des Lions est l’une des toutes meilleures de la NFL.

Pourquoi vont-ils allés au bout ?

1e de NFC et de NFL, avec un jeu léché… difficile de faire plus méritants que Dan Campbell et ses hommes. La franchise s’appuie surtout sur une progression linéaire presque scolaire, depuis la venue de son entraîneur principal. Une première saison d’évaluation, une seconde place de division aux portes des playoffs, une finale de conférence… La suite semble s’écrire toute seule.

Si les Detroit Lions en sont là c’est aussi grâce à leur savant mélange entre fondamentaux et excentricité. Ceux sont peut-être les seuls capables d’aussi bien jongler entre ces deux phases, à chaque fois aux bons moments. Les fondamentaux sont personnifiés par la ligne offensive, l’une des toutes meilleures de la ligue. Cette ligne est une véritable brique sur lesquelles l’ensemble de l’attaque s’édifie. David Montgomery (RB) les accompagne dans son style compact et simple. Jahmyr Gibbs (RB), électrique, insaisissable représente l’adrénaline de cette attaque. Et Ben Johnson est le gestionnaire de cette folie douce, la vraie raison de la victoire des Detroit Lions.

Pourquoi ils n’iront pas ?

En NFC, personne ne semble rivaliser. Mais l’ultime marche sera forcément une équipe toute puissante d’AFC. Kansas City, Baltimore ou Buffalo ont autant d’arme à faire valoir que Detroit. Se jauger face aux potentiels adversaires de l’autre conférence n’est pas une chose aisée. Cette année les Lions ont affronté une très faible AFC Sud, et se sont cassés les dents contre… les Bills.

La défense est aussi une interrogation. Elle a plutôt performé mais moins que l’attaque, la faute aussi à des événements impromptus. Difficile de dire quels visages se présenteront tout au long de cette campagne. Faire des petits réglages dans les derniers instants n’est jamais une chose aisée.

Enfin, il y a deux tranchants à une épée. L’attaque des Lions, aussi forte soit-elle, est indépendante de son quarterback. Jared Goff n’est pas un facteur dans ce système. Il exécute, souvent très bien. Mais lorsqu’il se rate son équipe gagne tout de même, la preuve avec son match à 5 interceptions. Dans les faits c’est une très bonne chose. Mais tout le monde est en droit de se demander si, au moment qui compte, quand son équipe sera dans le dur, Jared Goff pourra-t-il élever son niveau pour gagner la plus belle des récompenses.

Joueurs blessés

Une petite inquiétude rode toujours autour de David Montgomery. Blessé en fin de saison, le coureur est bien annoncé présent pour les play-offs. Néanmoins sa situation reste à monitorer. Detroit a bien besoin de sa soupape de sécurité en attaque.

L’absence de marque est évidemment celle d’Aidan Hutchinson. Le joueur de ligne défensive a été coupé dans son envol. La faute à une fracture du tibia après seulement 5 matchs. En ce laps de temps Hutchinson a enregistré 7,5 sacks. Personne n’a eu un meilleur ratio, dommage.

Le meilleur cornerback de l’équipe, Carlton Davis, manque aussi à l’appel. Ce dernier a subi une fracture de la mâchoire lors de la semaine 15 de saison régulière. Lors de la même rencontre, Alim McNeil, pénétrant defensive tackle, a laissé ses coéquipiers pour le reste de la saison après une rupture des ligaments croisés.

Si la défense pose question c’est avant tout lié à la malchance de ces blessures.

Pronostic

Detroit attend son premier Super Bowl. Detroit aura son premier Super Bowl. Le système de jeu des Lions est trop au point pour être inquiété par qui que ce soit en NFC. La seule crainte réside dans la grande finale et la capacité de l’effectif à palier aux absents de marque en défense.

Si la confrontation contre les Bills s’est mal terminée, c’est ce qu’il fallait aux Lions pour engranger l’expérience nécessaire et se remobiliser avant LE match qui compte vraiment. Dan Campbell et son staff ne s’y tromperont pas deux fois. Et le leader de Detroit a un nouveau levier pour préparer un discours d’anthologie et envoyer ses troupes gagner le plus beau des combats.

 

 

 

 

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