Coup d’envoi dans la nuit de jeudi à vendredi à 02h15
Cleveland Browns (2-8) – Pittsburgh Steelers (8-2)
Cleveland accueille ce jeudi soir les Pittsburgh Steelers pour une opposition aux airs de combat de David contre Goliath. Car ces deux équipes se trouvent actuellement dans des situations diamétralement opposées. Pittsburgh est une des meilleures équipes de la ligue, quasiment assurée de participer aux playoffs (98% de chances), et vise désormais le titre en AFC Nord. De l’autre côté, Cleveland est fidèle à elle-même. Malgré un effectif qui semblait solide en début de saison, elle s’est écroulée et ne joue plus que pour sa fierté.
Mais ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué, car les Browns regorgent justement de fierté. De surcroît et alors que les matchs de division sont toujours incertains, cet état de fait est d’autant plus vrai en AFC Nord. Il suffit de demander aux Ravens ce qu’ils pensent de cette équipe de Cleveland pour s’en assurer… Au sortir d’une semaine courte et alors que tous les voyants sont au vert, ce déplacement a tout du match piège pour les Steelers.
Sans Watson, Cleveland va un peu mieux (mais pas trop)
Certes, l’attaque des Browns est meilleure avec Jameis Winston au poste de quarterback. Certes, cette équipe est capable de produire des coups d’éclat, à l’image de l’upset face aux Ravens. Mais Cleveland reste inexorablement parmi les pires équipes de la ligue. S’il y a du mieux avec Winston, l’escouade offensive se classe toujours à l’avant-dernière place de la NFL en termes de yards nets par jeu cette saison. Pas beaucoup mieux du côté des EPA par jeu puisque l’attaque ne se classe qu’à la 22e place dans ce domaine, pas aidée par un Nick Chubb qui n’est plus le joueur qu’il était avant son opération du genou, et par une ligne offensive incertaine et handicapée par les blessures. Un motif d’espoir malgré tout avec la montée en puissance des cibles aériennes, notamment David Njoku et Jerry Jeudy (voir ci-après).
Il serait également temps d’arrêter de penser que les Browns ont une bonne défense. Ils pointent aujourd’hui à la 20e place de la ligue pour l’EPA adverse par jeu, et à la 27e pour les yards concédés par jeu. Plutôt solides face à la passe, ils font en revanche partie des mauvais élèves au niveau de la défense au sol (132 yards concédés par match, 23e total NFL). Mais le plus inquiétant est que cette défense semble lâcher prise au fil du temps. Dimanche dernier, dans un festival de plaquages manqués, ils ont fait passer Taysom Hill pour le meilleur joueur de la ligue.
Les Steelers aussi solides que l’acier
Sans être brillante (20e en EPA), l’attaque menée par Russell Wilson semble plus incisive qu’en début de saison. Depuis qu’il a été titularisé, le vétéran a complété 73 de ses 121 passes (60,3 %) pour 942 yards, six touchdowns et deux interceptions. Bien aidé par George Pickens (voir ci-après), il peut également compter sur le running back Najee Harris, véritable pilier du jeu de course. En 10 matchs, le coureur de 26 ans a porté le cuir 175 fois pour 708 yards et trois touchdowns. Il a par ailleurs concrétisé six jeux explosifs de 20 yards ou plus et a converti 35 first downs.
Mais si les Steelers se trouvent aujourd’hui en tête de l’AFC Nord, ils le doivent surtout à leur défense. L’escouade menée par T.J. Watt (7,5 sacks et 4 fumbles provoqués cette saison) est une machine à annihiler les attaques adverses. Mais si son front 7 est terrifiant, elle présente toutefois quelques faiblesses au niveau de la défense aérienne, avec une escouade de defensive backs qui se situe dans le ventre mou de la NFL. À l’image du tendon pour Achille, ce secteur peut-il entraîner la chute de cette défense de fer ?
Les joueurs à suivre : Jerry Jeudy & George Pickens
Duel de receveurs au menu ce jeudi soir !
Arrivé au printemps en provenance de Denver, Jerry Jeudy commence à prendre de l’épaisseur dans le jeu aérien de Cleveland. Le joueur de 25 ans se présente désormais comme le successeur d’Amari Cooper, avec près de 300 yards accumulés ces trois dernières semaines. Une hausse de production qui rime avec la titularisation de Jameis Winston, alors que le quarterback le cible en moyenne 10 fois par match. Dans le marasme général de l’Ohio, il est aussi le receveur le plus prolifique cette saison, avec 560 yards et 2 touchdowns au compteur. Jerry Jeudy sera définitivement à surveiller ce… Jeudi.
De l’autre côté du terrain, le catalyseur du jeu aérien se nomme George Pickens. Dans une attaque plutôt molle, le receveur vedette reste la meilleure arme offensive des Steelers. Avec 728 yards, 2 touchdowns, et une moyenne de 15,2 yards par réception, il compte déjà 2,5 fois plus de gains que la seconde cible de l’équipe, le tight end Pat Freiermuth (295 yards). Probablement aligné face à un Denzel Ward qui connaît des pépins physiques, il aura des chances de briller.
Le pronostic : Pittsburgh Steelers
Dans une saison où il ne leur reste que le panache, attendez-vous à voir les Browns vendre chèrement leur peau. Et ils savent opérer dans ce domaine. Même si la balance penche irrémédiablement du côté de Pittsburgh, les jeux sont peut-être loin d’être faits.