Texans – Browns (45-14) : Stroud déjà comme un grand

Portés par un C.J. Stroud majuscule pour sa première en playoffs, les Texans poursuivent leur petit bonhomme de chemin, bien au-delà des attentes du début de saison.

CJ Stroud Houston Texans

Houston Texans (4) – Cleveland Browns (5) : 45-14

Disputée un moment, la rencontre inaugurale de ces playoffs aura largement tourné à l’avantage des locaux en deuxième mi-temps. Merci à C.J. Stroud et une défense qui a montré le bout de son nez aux bons moments.

Moment-clé : deux pick-6 coup sur coup

Un moment-clé ou plutôt deux. Le score était de 24-14, en faveur des Texans à six minutes de la fin du troisième quart-temps. Un déficit certes conséquent pour les Browns, mais loin d’être insurmontable à ce stade du match. Avant que Derek Barnett (2 plaquages dont 1 pour perte, 1 sack) ne pousse Joe Flacco à envoyer le ballon dans la besace de Steven Nelson, qui s’est chargé de le retourner 82 yards plus loin (31-14). Pick-6 et avantage de 17 points pour Houston. 

Et rebelote, dès la série suivante. La défense des Texans, solide sur trois tentatives, force Kevin Stefanski a tenté sa chance sur 4e & 2, à 33 yards de son en-but. Un grand risque immédiatement sanctionné d’un nouveau pick-6, cette fois signé Christian Harris (38-14). En l’espace de deux minutes, la messe était irrévocablement dite.

Film du match 

Dans une rencontre qui mettait aux prises deux quarterbacks ayant tour à tour marqué la saison régulière de leur empreinte, ce sont les défenses qui ont pris le pas sur les attaques, lors des premières séries. Rien de surprenant pour les Browns, meilleure escouade de la ligue cette année, un peu plus pour les Texans, qui avaient montré des défaillances dans les airs jusque-là. 

Mais qui dit défense, ne veut pas forcément dire absence d’actions de classe. En fin de premier quart-temps, Greg Newsome s’est illustré en ce sens, empêchant Robert Woods d’ouvrir le score sur troisième tentative. C’est ainsi Ka’imi Fairbairn, de sa botte, qui a officiellement déclenché les hostilités (3-0).

Il n’en fallait pas plus pour que Joe Flacco (34/46, 307 yards, 1 touchdown, 2 interceptions), comme un bon vieux diesel, mette la machine en route. À coup de play-action, et avec l’aide de David Njoku (7 réceptions, 93 yards), le quarterback vétéran a rapidement mené les siens à portée de tir de l’en-but adverse. Six jeux et 75 yards, en 3 minutes 20 de temps de jeu : Kareem Hunt à la course et les Browns prenaient l’avantage (3-7). 

De l’éreintante course de fond, ce match d’ouverture des playoffs s’est transformé en sprint à la fin du premier quart-temps. Pour C.J. Stroud, Devin Singletary (13 courses, 66 yards, 1 touchdown, 3 réceptions, 4 yards) et Nico Collins (6 réceptions, 96 yards, 1 touchdown), il n’aura fallu que quatre jeux et 1 minute 48 pour parcourir les 75 yards jusqu’à l’en-but des Browns. Du berger à la bergère, la réplique était donnée, la partie définitivement lancée (10-7). 

Parce qu’en face, la réponse ne s’est pas faite attendre non plus. À la faveur d’une longue passe pour Harrison Bryant (4 réceptions, 65 yards) pour conclure les 15 premières minutes, les Browns étaient déjà en bonne position à l’entame des 15 suivantes. De la play-action, puis une course de Kareem Hunt (8 courses, 26 yards, 1 touchdown, 5 réceptions, 9 yards, 1 touchdown), après réception. Copier-coller, touchdown (10-14).

Chassé-croisé, touchdown. Trois mots, qui prennent plus de temps à lire que Brevin Jordan (1 réception, 76 yards, 1 touchdown) n’a mis pour redonner l’avantage à Houston, dès le retour de l’attaque texane sur le terrain (17-14). 

Jim Schwartz, le coordinateur défensif des Browns, a certainement hurlé intérieurement. Les spectateurs au stade et devant leur télévision, eux, en avaient déjà pour leur argent. Les fans de Texans en particulier, Bobby Slowik ne cessant de varier ses appels de jeux pour mettre C.J. Stroud et ses camarades offensifs en position de briller. Jusqu’à donner aux Browns une dose de leur propre poison sur une play-action d’école, conclue par Dalton Schultz (24-14).

Après le double pick-6 de la fin du troisième quart-temps, Houston a déroulé, comme une équipe habituée des joutes en phases finales, se payant même le luxe de reposer les titulaires, après l’ultime touchdown de Devin Singletary (45-14).

Le MVP : C.J. Stroud

Si, avec ce match, Bobby Slowik aura achevé d’inscrire son nom parmi les coordinateurs les plus en vue de la ligue, il n’en reste pas moins aux joueurs d’exécuter sa vision sur le terrain. Avant d’accepter un poste d’entraîneur principal, qui ne saurait tarder, il ferait peut-être bien de profiter du quarterback d’exception dont il dispose actuellement. 

À l’image de sa saison régulière, C.J. Stroud (16/21, 274 yards, 3 touchdowns) a fait montre d’une sérénité et d’une maturité déjà dignes des références au poste. Contribuer à la transformation de l’une des pires équipes de l’année passée en l’une des meilleures cette année était déjà un exploit. Donner une leçon à la défense n°1 de la ligue, sans Tank Dell, sans Noah Brown et sans trembler, relève de l’inouÏ. 

Le flop : La défense des Browns

Il semble toujours cruel de blâmer une défense face à quarterback de ce niveau, mais pour une raison qu’eux seuls pourront expliquer, les Browns n’auront pas su défendre à l’extérieur comme ils l’ont fait à domicile. Forteresse imprenable à la maison, friables hors de leurs bases, tout au long de la saison, et encore ce samedi soir. L’attaque n’a inscrit que 14 points, mais il était admis que le parcours de Cleveland en playoffs reposerait sur les épaules de Myles Garrett et compagnie. Et contre Stroud, ils ont failli.

La stat : 0

La gloire à Stroud, étincelant pour ses débuts en playoffs. Le mérite pour DeMeco Ryans et la défense des Texans, qui n’ont pas encaissé le moindre point après le retour des vestiaires. Fanny sous le baby.

Et maintenant ?

La révolution est en marche à Houston, plus tôt que même les plus optimistes ne le pressentaient. De retour en playoffs pour la première fois depuis 2019, les voilà désormais qualifiés pour le tour de division, emmenés par le plus jeune quarterback encore en lice et un entraîneur principal lui aussi débutant. Inespéré mais non sans espoir d’aller plus loin.

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