La saison approche. La rédaction de TDActu vous propose de faire le point sur les forces et faiblesses des 32 franchises. Aujourd’hui, les Cincinnati Bengals 2023. Vous pouvez retrouver toutes les présentations en cliquant sur ce lien.
Passée en deux ans de la pire équipe de la ligue à l’invitée surprise du Super Bowl, Cincinnati se devait de confirmer sa reconstruction et ses prétentions au cours de la campagne 2022 pour éviter d’être labellisée comme une one year wonder. Défi relevé, avec une nouvelle participation à la finale de conférence AFC. À la suite d’un début de saison mitigé, les tigres de l’Ohio ont su relever la tête, prendre leur division, et n’ont plus connu la défaite à partir de Halloween avant de finalement chuter face aux incontournables Chiefs.
Les bases sont donc bien là. Pourtant, malgré la présence de joueurs premiums un peu partout dans l’effectif, celui-ci n’est pas totalement stabilisé et plusieurs nouvelles recrues vont devoir rapidement faire leurs preuves si les Bengals veulent maintenir leur nouveau statut de prétendants au titre.
La saison dernière : 12 victoires – 4 défaites, 1er de l’AFC Nord, éliminés en finale de conférence AFC
Les mouvements à l’intersaison
Arrivées notables : Orlando Brown (LT, Chiefs), Irv Smith Jr (TE, Vikings), Sidney Jones (CB, Raiders), Nick Scott (S, Rams), Trevor Siemian (QB, Bears), Cody Ford (OG, Cardinals)
Re-signatures : Germaine Pratt (LB), Drew Sample (TE), Trent Taylor (WR), Trayveon Williams (RB), Max Scharping (OG)
Draft : Myles Murphy (DE), D.J. Turner (CB), Jordan Battle (S), Charlie Jones (WR), Chase Brown (RB), Andrei Iosivas (WR), Brad Robbins (P), D.J. Ivey (CB)
Pertes notables : Brandon Allen (QB), Samaje Perine (RB), Hayden Hurst (TE), Eli Apple (CB), Jessie Bates (FS), Vonn Bell (SS), Tre Flowers (DB)
L’objectif de protéger Joe Burrow a de nouveau été une priorité de la franchise pendant l’intersaison malgré un recrutement massif l’an dernier. Elle s’est donc offerte un des agents libres les plus convoités de la ligue en la personne d’Orlando Brown pour couvrir le côté aveugle de la ligne offensive. Un beau coup d’éclat qui a en plus l’avantage d’affaiblir Kansas City au passage.
Ensuite, avec le départ des deux safeties titulaires et du cornerback numéro 2, il a fallu recruter pour remplir l’arrière garde défensive. Les tigres ont donc été actifs dans ce secteur sur le marché libre et à la draft, misant sur une éclosion rapide des jeunes pour combler les vides et protéger efficacement la voie des airs.
Enfin, les efforts se sont portés à combler quelques départ en attaque (Irv Smith pour remplacer Hayden Hurst), à apporter de la compétition (Chase Brown et Brad Robbins), et à renforcer une rotation déjà efficace sur la ligne défensive (sélection de Myles Murphy)
Le(s) point(s) fort(s)
Cincinnati peut se prévaloir d’une des meilleures attaque aérienne de la ligue. En quelques années la franchise a su recruter via la draft ce qui se fait de mieux dans le domaine. Joe Burrow est un franchise quarterback qui fait déjà partie de l’élite et est un sérieux candidat au titre de meilleur joueur de la ligue. Et avec des ailiers de la qualité de Ja’Marr Chase, Tee Higgins et Tyler Boyd, il alimente une escouade offensive qui s’est classée l’année dernière 7e en points marqués, 5e en yards à la passe, 2e en touchdowns à la passe et 3e en rating.
De l’autre côté du cuir, les Bengals proposent une ligne défensive de premier ordre. A l’intérieur D.J. Reader est un véritable monstre, bien secondé par le précieux B.J. Hill. Sur l’extérieur Trey Hendrickson est tout simplement un des meilleurs sackeurs de la NFL sur les trois dernières saisons, et il peut s’appuyer sur Sam Hubbard et le nouveau venu Myles Murphy pour continuer à porter la pression dans la poche adverse.
Sur le second rideau, la patience du club semble donner des résultats. Germaine Pratt a été resigné et Logan Wilson prolongé. Sans être des All-Pro, les deux linebackers viennent compléter un front défensif qui ne manque pas d’efficacité, se classant 4e de la ligue contre la course.
En équipes spéciales, Evan McPherson a eu des moments de doute, mais continue globalement de prouver qu’il est une des bonnes jeunes recrues du club qui valait bien un tour de draft.
Enfin, le coaching staff a des résultats qui parlent pour lui. Zac Taylor a été contesté sur ses premières années lorsqu’il gérait la transition post Marvin Lewis. Un pédigrée faiblard et des bilans abyssaux à sa prise de commandes lui ont valu l’inimitié d’une partie des fans. Pourtant l’entraîneur en chef des tigres a montré qu’il est capable d’ajustements judicieux pour porter son club aux sommets. À ses côtés, le coordinateur défensif Lou Anamuro est si performant qu’il attire les convoitises des autres équipes de la NFL. Ses schémas intelligents et complexes ont modelé une défense qui plie mais ne rompt pas. L’an passé, son escouade n’a autorisé qu’un rating de 80,1 aux passeur adverses, le meilleur score de la ligue.
Le(s) point(s) faible(s)
Consciente de sa faiblesse chronique et fatale sur la ligne offensive, Cincinnati a décidé l’an passé de recruter en masse pour améliorer ses bloqueurs. Malheureusement, Jonah Williams (genou), Alex Cappa (cheville), et La’el Collins (genou) ont fini la campagne 2022 à l’infirmerie, laissant de nouveau l’attaque tigrée lourdement exposée. La franchise est donc revenue sur la position cette année, s’offrant le quadruple pro bowler Orlando Brown. Cependant, on ne peut que remarquer qu’en cinq ans de carrière le tackle en est déjà à sa troisième franchise alors qu’il a évolué auparavant au sein de deux sérieux prétendants, Baltimore et Kansas City, qui ne l’ont pas retenu. L’escouade va donc devoir confirmer que les investissements consentis peuvent porter leurs fruits, et permettre à l’équipe d’éviter de chuter dans les moments critiques.
L’an passé le jeu au sol n’a pas été d’une grande aide pour l’attaque tigrée. Classée 29e en yards et 29e en yards par porté, la course n’a que trop rarement été un facteur dans les rencontres. Et même avec la perte de Samaje Perine, Cincinnati n’a pas investi outre mesure pour redresser la barre en allant chercher Chase Brown au 5e tour de la draft. On peut donc penser que si Joe Mixon n’arrive pas à rebondir le rookie aura sa chance, mais la position est loin d’être une force jusqu’à preuve du contraire.
Si Minnesota a monté un échange avec Détroit pour récupérer T.J. Hockenson, c’est parce que Irv Smith passe plus de temps à l’infirmerie que sur le terrain. Après l’échec relatif de Hayden Hurst la saison passée, Cincinnati tente le coup mais on comprend bien que la position n’est pas privilégiée en comparaison de l’escouade de receveurs écartés dont dispose le club. D’autant que Drew Sample a été reconduit, lui qui est plus un tight end bloqueur qu’autre chose. Le jeu aérien passera donc majoritairement par les ailes encore une fois.
Le facteur X : la défense antiaérienne
Bien sûr les signatures sur la ligne offensive n’ont pas (encore) donné les résultats attendus, ce qui laisse un point d’interrogation quant au renforcement de l’unité. Pourtant, le talent sur le papier est là, et le club semble confiant sur le fait que les investissements vont payer.
Mais avec les départs de Jessie Bates, Von Bell, Eli Apple et Tre Flowers, les Bengals se lancent complètement dans l’inconnu en ce qui concerne leur défense contre la passe. Chidobe Awuzie et Mike Hilton restent les seuls joueurs confirmés dans l’effectif. Drafté au premier tour l’an dernier, Daxton Hill a eu un an pour apprendre avant de prendre un des postes de safety mais il a peu joué pour l’instant. Cam Taylor-Britt doit encore gagner son poste. Sidney Jones et Nick Scott seront probablement des ajouts de complément, et D.J. Turner et Jordan Battle doivent découvrir le niveau professionnel. A voir comment ce nouvel effectif va réussir à se développer.
Le joueur à suivre : Joe Mixon (RB)
En 2022, Joe Mixon a produit une de ses plus mauvaises saisons en carrière, avec une moyenne de 3.9 yards par porté. Alors qu’on attendait un regain de forme grâce aux améliorations de la ligne d’attaque, le coureur n’a eu qu’un seul match de haut niveau, face aux Panthers, en enregistrant 153 yards et 4 touchdowns (plus un touchdown à la réception). Sur les 13 autres rencontres qu’il a joué il n’a couru que pour 661 yards et 3 touchdowns. Un bilan bien maigre pour un coureur considéré il y a peu encore comme un des meilleurs porteur de balle de l’AFC.
A 26 ans, et alors que le club va devoir faire des choix drastiques pour gérer sa masse salariale, Mixon a du concéder une réduction de 4 millions de dollars sur son salaire pour rester à Cincinnati. 2023 sera donc une année charnière pour lui : ça passe ou ça casse. Soit il revient à son meilleur niveau et permet de rééquilibrer l’attaque des Bengals, soit la franchise cherchera une solution ailleurs.
Calendrier des Cincinnati Bengals 2023
@Browns, Ravens, Rams, @Titans, @Cardinals, Seahawks, bye, @49ers, Bills, Texans, @Ravens, Steelers, @Jaguars, Colts, Vikings, @Steelers, @Chiefs, Browns
Dans une division comme souvent difficile à manœuvrer où toutes les équipes peuvent objectivement prétendre à une place en playoffs, Cincinnati va en plus devoir se frotter à bon nombre d’équipes qui représentent le meilleur niveau en NFL. Pour accrocher une place en janvier, il faudra se sortir de confrontations avec Seattle, San Francisco, Buffalo, Minnesota et l’inévitable champion en titre, Kansas City. Pas évident…
La preview audio
En résumé
La mission des Bengals est claire : il faut gagner, et gagner maintenant. L’équipe et l’effectif sont prêts pour aller décrocher ce titre qui échappe à la franchise depuis six décennies. Pour l’instant.
Car l’horloge tourne. Dès l’an prochain, la marge va se réduire. Joe Burrow et Ja’Marr Chase vont obtenir d’énormes contrats (mérités) qui pourraient bien laisser une marge financière fortement réduite, poussant certains cadres à partir (notamment Tee Higgins) et rendant plus difficile le recrutement de talents. De plus, Lou Anarumo est un technicien convoité dont la côte s’envole et qui pourrait également obtenir une belle promotion ailleurs.
Les hommes de Zac Taylor doivent donc en être conscients : cette année, ce sera le Super Bowl ou l’échec.