Los Angeles Chargers : 10 victoires – 7 défaites, 5e de l’AFC
Il aura donc fallu attendre sa 3e saison pour que Justin Herbert découvre enfin les playoffs. Absent des matches couperets depuis 2018, les Chargers retrouvent cette année les phases finales.
Ils s’étaient donné les moyens de concourir avec un recrutement clinquant, le premier objectif est donc atteint, même si la route n’a pas été une sinécure. De là à viser encore plus loin ? Un match après l’autre semble encore la meilleure option.
Comment sont-ils arrivés là ?
Non sans mal. Dans une division et au delà une conférence compétitive et ouverte, rien n’a été acquis pour les Chargers. Au sortir de la semaine 13 et d’une défaite face au rival de Las Vegas, le bilan n’était qu’à l’équilibre et l’optimisme très modéré. Niveau de jeu moyen, défense fébrile, aucun ingrédient d’un prétendant affirmé. Mais une série salvatrice de 4 victoires de rang, dont celle face à un concurrent direct Miami, a permis de remettre les Bolts en scène et décrocher même leur ticket deux semaines avant la fin de la saison.
La saison a laissé quelques cicatrices dans leur orgueil, comme le très lourd revers à domicile face aux Jaguars en semaine 3. L’occasion lors de ce premier tour de playoffs leur sera donc offert de rectifier le tir cette fois sur le terrain de Jacksonville.
Le joueur clé : Austin Ekeler
Si Justin Herbert est l’image de l’équipe et le leader de l’attaque, Austin Ekeler en est le baromètre. Presque autant utilisé dans les airs qu’au sol, le polyvalent running back est plus qu’un soupape de sécurité pour son quarterback. Il est son homme de base. Avec 107 réceptions, il est de loin sa cible préférentielle.
Et quand Ekeler produit, les Chargers performent. Les matches où il ne score pas sont souvent synonyme de défaite. Joueur sous côté et souvent oublié quand on cite les stars offensives de NFL, Ekeler est bel et bien une terreur des défenses. Sa présence à elle seule, rend l’attaque difficile à lire. Il s’est rendu indispensable dans les schémas offensifs et une campagne de playoffs réussie passera forcément par des coups d’Ekeler.
Pourquoi vont-ils aller au bout ?
Le profil des Chargers 2022, n’est pas sans rappeler celui des Bengals 2021. Une quarterback jeune et plein de talent, un coureur capable de tout, un duo de receveurs complémentaires et explosif et une défense avec des playmakers capable de faire basculer la rencontre.
En 3 saisons, et autant d’exercice au dessus des 4300 yards lancés, Justin Herbert a prouvé qu’il était un artificier hors pair, parmi les plus explosifs de la ligue. Entouré par Allen et Williams, il peut surpasser n’importe quelle défense. Et si on ajoute à ça l’apport d’Ekeler, on obtient une attaque complète taillée pour janvier qui peut vite devenir injouable.
En défense, le duo Joey Bosa – Khalil Mack sera un enfer pour les lignes offensives, et le secondary mené par l’omniprésent Derwin James pourrait exploiter la moindre erreur. De parfaits ingrédients pour briller.
Pourquoi ils n’iront pas ?
Cette franchise a la fâcheuse tendance à s’inscrire dans la lignée des « loosers » magnifique. Jamais vernis, une blessure, un coup de pied manqué, il y a toujours une raison pour que cela ne fonctionne pas pour les bleus et jaunes. Pour forcer la chance, c’est souvent l’expérience qui peut aider. Et cette expérience, ni les joueurs, ni le staff ne l’ont. Si Brandon Staley et ses assistants ont déjà pu gouter à ce niveau, ce n’était que dans des rôles secondaires. Un coach qui a d’ailleurs montré des signes pas toujours positifs au cours de la saison, dans ses choix. Quant au terrain, à l’exception de Keenan Allen, Corey Linsley sur la ligne offensive, et Khalil Mack en défense, le bilan est maigre. Un monde d’écart avec les Chiefs, Bills ou dans une moindre mesure les Ravens.
Toujours bien trop fragile contre la course (28e NFL), la défense offre une clé simple à l’adversaire pour les faire déjouer. Courir et tenir l’horloge. Malgré les ajouts d’intersaisons, Brandon Staley n’a pas trouvé les clés pour améliorer les choses de manière probante. Si les adversaires principaux de la conférence ne trouvent pas forcément leur force principale dans le domaine, ils pourront quand même exploiter cette faiblesse. Et si on se projette vers le Super Bowl, les favoris de NFC (Eagles et 49ers), eux, sont des machines au sol.
Joueurs blessés
Comme toutes les équipes à ce stade, les hommes de Staley ont perdu des plumes au cours des 17 semaines de joutes intenses. Premier à tomber dès la semaine 3, Rashawn Slater, l’homme qui protège le côté aveugle d’Herbert pourrait faire son retour durant ce mois de janvier. Mais pour cela l’équipe devra à minima passé le premier écueil. En son absence le rookie Jamaree Salyer a bien assuré l’intérim, mais le retour d’un des tous meilleurs à son poste (2e équipe All Pro en 2021) serait plus que bienvenue.
Recrue phare de la saison, JC Jackson sera le grand absence en défense. Touché au genou en milieu de saison, c’est Michael Davis qui le remplace sur l’extérieur. Au rayon bonnes nouvelles, Joey Bosa, leader défensif de l’équipe depuis plusieurs saisons est revenu au jeu en fin de saison après un exercice largement raccourci par une blessure. De nouveau touché en semaine 18, il devrait tenir sa place. Tout comme Williams, lui aussi touché dimanche mais devrait pouvoir former son duo redoutable avec Allen.
Pronostic
La conférence AFC semble être promise aux ogres que sont les Bills et les Chiefs, sans oublier le dernier finaliste Cincinnati. Difficile alors d’exister et d’imaginer la ville de Los Angeles conserver le trophée Lombardi avec sa 2e équipe locale. Pour la première série éliminatoire de Justin Herbert et son coach Brandon Staley, le défi semble immense. Si le premier match est dans leurs cordes, le tour de division pourrait déjà représenter un challenge élevé. Mais à l’image des Bengals l’an dernier, les Chargers disposent d’armes des deux côtés du ballon leur permettant de pouvoir faire tomber plus fort qu’eux sur le papier et rêver en grand.