[Intersaison] Houston Texans : enfin la reconstruction ?

Tout démolir pour mieux reconstruire. Sacré chantier à Houston.

Comment se relancer ou comment faire encore mieux ? La rédaction de touchdownactu vous propose un point de vue franchise par franchise : état des lieux des forces et faiblesses ainsi que des idées pour le marché et la draft. Aujourd’hui une franchise qui entame une reconstruction forcée : les Texans de Houston.

Il y a un an jour pour jour, une légende des Texans était coupée : J.J. Watt. Un an plus tard, la franchise n’est plus qu’un champ de ruines, sur lequel Lovie Smith a été chargé de construire une équipe qui tient la route. Il est également l’heure pour Houston de passer à autre chose, et de laisser derrière eux la saga Deshaun Watson, même si le quarterback est sous contrat jusqu’en 2025.

Les tauliers

1. Brandin Cooks (WR)
2. Laremy Tunsil (OT)
3. Jonathan Greenard (DE)

Seul véritable playmaker offensif chez les Texans, Brandin Cooks a une nouvelle fois prouvé qu’il était un joueur extrêmement précieux. La saison 2021 a été bonne statistiquement, car il a accumulé 87 réceptions pour 1011 yards et six touchdowns. C’est la sixième fois en huit saisons en carrière que Cooks dépasse la barre symbolique des 1000 yards, preuve de sa régularité en NFL. Réaliser cet exploit avec un lanceur rookie comme Davis Mills place très haut la valeur de la performance. En 2022, il devrait de nouveau être la cible prioritaire de son quarterback, quelle que soit son identité. Nick Caserio serait bien inspiré de se pencher sur le sujet des skills players offensifs s’il veut faire avancer l’attaque de Houston.

Oui, Laremy Tunsil a coûté aux Texans un prix exorbitant. Mais sur le terrain, il est l’un des tout meilleur tackle de NFL. Malheureusement pour Houston, sa saison 2021 n’a durée que 5 matchs, avant que l’ancien des Dolphins ne se blesse au pouce et manque le reste de la saison. Mais si Tunsil retrouve son niveau de 2019 et 2020, saisons au cours desquelles il a obtenu le statut de Pro-Bowler, le lanceur des Texans n’aura pas à s’inquiéter pour son côté aveugle.

Difficile de trouver quelconque leadership du côté de la défense. Mais la saison sophomore de Jonathan Greenard est une vraie satisfaction. Drafté en 3e tour à sa sortie de Florida, Greenard a terminé sa saison rookie avec 19 plaquages, un sack et 2 plaquages pour pertes. En 2021, il a compilé 33 plaquages, 8 sacks (meilleur total de l’équipe), 4 passes défendues, 2 fumbles forcés et 9 plaquages pour perte. Une nette amélioration sur une ligne défensive pourtant en grandes difficultés, et ce depuis plusieurs années maintenant. Sa saison 2022 va être intéressante à suivre, et un meilleur casting à ses côtés pourrait lui permettre de briller encore plus.

Les indésirables

1. Marcus Cannon (OT)
2. Eric Murray (S)
3. Kevin Pierre-Louis (LB)

Marcus Cannon a été l’une des premières grandes acquisitions de Nick Caserio lors de sa prise de pouvoir la saison dernière. Dans l’ensemble, on peut dire que cette acquisition s’est révélée être un échec. Certes, lorsqu’il était sur le terrain, le tackle a été performant, n’autorisant qu’un seul sack. Cependant, il n’a joué que quatre matchs avant sa blessure qui l’a écarté des terrains jusqu’à la fin de la saison. Houston pourrait libérer le vétéran, et ainsi économiser 5,2 millions de dollars, le tout sans aucune indemnité. De plus, cela pourrait permettre à Tytus Howard de retrouver son poste de tackle droit, lui qui n’a pas réussi à trouver ses marques en tant que guard gauche la saison dernière.

La situation est la même pour Kevin Pierre-Louis. Le linebacker est arrivé comme tout un groupe de vétéran pour apporter son expérience aux jeunes joueurs déjà présents dans le Texas. Mais avec seulement 29 snaps défensifs joués, difficile de qualifier cette signature comme une réussite. Une coupe permettrait aux Texans d’économiser 3,5 millions de dollars en 2022.

Eric Murray n’a pas foncièrement réalisé une mauvaise saison, et une libération du safety entraînerait une refonte totale du backfield défensif de Houston. Certes, Murray n’a autorisé qu’un taux de complétion de 62,2 % lorsque le ballon est lancé dans sa direction, mais sa fin de saison s’est révélée bien plus complexe. Après la semaine 12, Murray a autorisé un rating de 118 aux quarterbacks qui lançaient vers lui. C’est une des raisons qui explique que les Texans ont terminé 13e en termes de yards concédés à la passe. Couper Murray permettrait aux Texans de Houston d’économiser 5,5 millions de dollars. D’autres joueurs pourraient également être poussés vers la sortie, notamment Ka’imi Fairbairn (K). Le kicker touche le 10e meilleur salaire de la ligue à son poste, mais ne performe pas vraiment en conséquence. Les Texans pourraient être tentés d’économiser 2,8 millions de dollars et de se tourner vers un botteur moins onéreux.

L’homme de l’été : Davis Mills (QB)

Davis Mills est-il le quarterback du futur des Texans ? Impossible aujourd’hui de le savoir, mais le rookie a en tout cas fait le maximum pour crédibiliser cette option. D’abord remplaçant de Tyrod Taylor en début de saison, il a finalement débuté 11 matchs en 2021 et a obtenu un rating à la passe de 90 ou plus à sept reprises. Parmi les lanceurs rookies, seul Mac Jones en a eu plus. Personne n’aurait pu parier cela venant d’un choix de 3e tour avec une expérience universitaire limitée. Sa présence dans la poche et son jeu de passes courtes, très discutables lors de ces premiers matchs, se sont nettement améliorés au cours de la saison. Dans les difficultés qu’ont rencontrées les Texans cette saison, Mills est apparu comme une bouffée d’air frais dans le marasme. Avec le 3e choix de la draft à venir, Houston pourrait faire le choix d’un nouveau quarterback, mais avec les trous béants qu’il y a dans tout l’effectif, donné sa chance à Davis Mills ne paraît pas une mauvaise idée. Malheureusement, comprendre les choix de Nick Caserio s’est révélé extrêmement compliqué.

 

Les principaux free agents

1. Tyrod Taylor (QB)
2. Maliek Collins (DT)
3. Justin Reid (S)
4. Kamu Grugier-Hill (LB)
5. David Johnson (RB)

Aussi : Vincent Taylor (DT), Justin Britt (C), Geron Christian (OT), Desmond King II (CB), Christian Kirksey (LB), Neville Hewitt (LB), Chris Conley (WR), Jacob Martin (DE)…

Il faut dire les choses comme elles sont : l’effectif des Texans est l’un, si ce n’est le pire de la ligue. Alors quitte à être en pleine reconstruction, inutile d’utiliser les maigres ressources financières dont dispose Houston sur des joueurs plus chers que leur rendement ne l’autorise. Si le management réfléchit dans cette optique, il devrait laisser partir la plupart des agents libres de cette saison. La clé pour les Texans sera d’identifier lesquels d’entre eux sont dignes d’un contrat longue durée pour s’inscrire dans ce processus de reconstruction. Selon le choix qui est fait sur le poste de quarterback, garder Tyrod Taylor peut être une bonne idée. Le vétéran a prouvé par le passé qu’il était un leader et qu’il pouvait apporter à une équipe, même sans mettre les pieds sur le terrain.

Si le gros du travail est en défense, plusieurs joueurs peuvent mériter une resignature. Maliek Collins a réalisé une saison solide à l’intérieur de la ligne défensive, avec 29 plaquages, une interception et 2,5 sacks. A 27 ans, il peut s’inscrire dans la durée à Houston. A seulement 24, Justin Reid a lui montré qu’il pouvait devenir le leader du backfield défensif des Texans. Ses belles performances font de lui un joueur à suivre dans les années à venir. Si Houston doit se pencher sur une prolongation de contrat, il n’est pas impossible de voir d’autres équipes s’intéresser à lui, et les enchères pourraient rapidement monter. Kamu Grugier-Hill, enfin, peut légitimement prétendre à un rôle important de la reconstruction des Texans. De joueur d’équipes spéciales reconnu, il s’est imposé aujourd’hui comme un linebacker titulaire solide dans le Texas.

Le Top 5 des besoins

1. Cornerback
2. Ligne offensive
3. Quarterback
4. Ligne défensive
5. Receveur

Pour être parfaitement clair, les besoins des Texans ne se limitent pas à ces cinq postes. Houston pourrait faire bon usage de n’importe quel joueur de talent à n’importe quelle position. Encore une fois, la présence du poste de quarterback dans cette liste ne se justifie que si le management décide que Davis Mills n’est pas une solution d’avenir, auquel cas cela deviendrait évidemment la priorité numéro 1. Offensivement, en dehors du lanceur, Houston a besoin de playmakers. Brandin Cooks a semblé bien seul à la réception, malgré la bonne saison des rookies Nico Collins et Brevin Jordan. Un coureur ne serait pas non plus de trop, mais c’est un trou qui peut se combler en fin de draft. Il va falloir également du renfort dans les tranchées, à l’intérieur de la ligne offensive notamment.

Défensivement, les lacunes sont nombreuses, particulièrement dans le jeu aérien. Lonnie Johnson Jr. sort d’une saison compliquée, un l’ajout d’un cornerback numéro 1 est essentiel. Avec 8,5 sacks, Jonathan Greenard est le meilleur pass rusher de l’équipe, et une autre menace pour le quarterback serait un grand plus pour ajouter de la pression au jeu de passe adverse. En résumé, n’importe quel joueur de talent à sa place à Houston. Seul ombre au tableau, et elle est de taille, les Texans n’ont aujourd’hui que 17,9 millions de dollars disponibles pour signer des agents libres, un chiffre insuffisant pour espérer peser dans le marché.

La cible : J.C. Jackson (CB)

J.C. Jackson est l’un des meilleurs cornerbacks disponibles sur le marché cette intersaison, et c’est exactement ce dont à besoin Houston. Les Texans avaient l’un des pires backfield défensif de la NFL en 2021 et l’ajout Jackson serait un grand bol d’air pour cette unité. Le joueur des Patriots vient d’un système très varié, si bien qu’il a pu évoluer dans plusieurs types de défense. Qu’il s’agisse de couverture de zone, d’homme à homme, de blitz ou de défense contre la course, J.C. Jackson sait tout faire et serait un excellent ajout à n’importe quelle équipe. En 2021, il a cumulé 58 plaquages, 8 interceptions, 1 touchdown, 1 fumble forcé et 23 passes défendues (leader de la ligue), des statistiques qui lui ont permis d’être élu dans la deuxième équipe All-Pro. Nouveau problème pour Houston : les prétendants seront nombreux pour Jackson, et le salaire qu’il pourrait obtenir, combiné au statut d’équipe en reconstruction des Texans, pourrait obliger Nick Caserio à se pencher vers d’autres options moins onéreuses, comme Charvarius Ward (Chiefs), Levi Wallace (Bills) ou Rasul Douglas (Packers).

Le sang neuf : Kyle Hamilton (S)

Les Texans doivent adopter la politique du meilleur joueur disponible lors de la draft, car ils ont tellement de besoins qu’il n’y en a pas un qui sort du lot. Ainsi, Kyle Hamilton pourrait atterrir du côté de Houston. Le safety, qui est considéré par beaucoup comme LE meilleur joueur de cette cuvée, ne devrait pas être sélectionné par les Jaguars ou les Lions, qui ont d’autres besoins. Hamilton est un joueur unique. Bien plus grand et plus lourd que le safety moyen (1m93 pour 99 kg), le joueur de Notre Dame peut aussi bien défendre la course, grâce à sa taille et sa puissance qui lui permettent de redescendre proche des linebackers, que la passe, avec une bonne vitesse pour sa taille ainsi que des longs segments, qui lui permettent d’être une bonne arme de dissuasion. Avec son physique, il peut également couvrir en homme à homme les tight ends, chose à laquelle bien peu de safeties peuvent prétendre. Ajoutez à cela une très bonne intelligence de jeu ainsi qu’une capacité à réaliser les big plays qui peuvent changer l’issue d’un match, et vous obtenez un potentiel safety générationnel. S’il rejoint Houston avec le 3e choix, Kyle Hamilton sera le safety le plus haut drafté depuis Eric Turner en 1992.

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