Tennessee Titans : 12 victoires – 5 défaites, 1e de l’AFC
Comme les Packers, Tennessee s’est payé le luxe de prendre une semaine de repos avant les playoffs. Un avantage gagné au profit d’une première place en AFC et d’une saison régulière surprenante. Même après la blessure de leur meilleur joueur, les Titans ont tenu le rythme grillant la politesse à toutes les grosses écuries de la conférence.
Il faudra désormais passer par le Tennessee pour se rendre au Super Bowl. La formation de Mike Vrabel n’a pas le profil d’une équipe qui va survoler les débats, mais elle peut regarder n’importe quelle franchise dans les yeux. La battre ne sera pas facile.
Comment sont-ils arrivés là ?
Après deux saisons en playoffs, dont une finale de conférence, Tennessee n’est plus une surprise pour personne. Les Titans étaient attendus à ce niveau et ils ont répondu présents. Après un début de saison mitigé et deux défaites face aux Cardinals et aux Jets (2-2 après 4 matchs), la machine s’est enfin mise en route. La franchise de Nashville a enchainé six succès consécutifs. Et si on tance parfois une division très abordable, voire faible, avec notamment les Jaguars et les Texans, cette série ne doit rien à personne.
Les Bills, les Chiefs, les Colts, les Rams, les Saints… tous sont tombés face à la puissance de Tennessee. Les ingrédients sont simples, mais ultras efficaces. En défense, il est très difficile de lui mettre des points (20,8 unités encaissées par match en saison régulière, 6e de la ligue). Parfaitement coachée par Mike Vrabel, l’escouade rend la vie difficile à n’importe quelle attaque. De l’autre côté du ballon, le jeu au sol est forcément l’arme principale. Avec Derrick Henry à la tête de la fusée, Tennessee est l’une des meilleures équipes dans ce domaine (141,4 yards au sol/rencontre, 5e de la ligue). Mais attention, le jeu de passe n’est pas inexistant. Ryan Tannehill (3734 yards, 21 TDs et 14 INTs + 270 yards au sol et 7 TDs) profite parfaitement des play-actions pour laisser les défenses sur les talons.
Problème, lors de cette série, Tennessee a perdu son running back star. Avec un bilan de 6-2, les Titans étaient alors en très bonne position en AFC, mais on ne donnait pas cher de leur peau sans le meilleur coureur de la ligue. Là encore, les hommes de Mike Vrabel ont assumé leur statut. Une fin de saison avec 6 victoires et 3 défaites pour s’assurer la tête de série numéro 1. Tout n’a pas été parfait certes, mais cette équipe a du caractère et des joueurs de talents. Elle est en tout cas pour la première fois dans la position du chassé.
Le joueur clé : A.J. Brown (WR)
Il aurait été facile de mettre ici Derrick Henry. Le running back doit revenir, mais on ne sait pas encore à quelle intensité physique il pourra jouer (voir ci-dessous). Avec ou sans le running back star, A.J. Brown sera le facteur X de cette campagne pour Mike Vrabel. Quand il est en forme, cette attaque des Titans prend une tout autre dimension. Ryan Tannehill a un joueur sur lequel s’appuyer, un receveur capable d’être ouvert de manière constante et de gagner des 50/50.
Cette saison, ses statistiques ne sont pas les plus impressionnantes : 63 réceptions, 869 yards et 5 TDs. Le numéro 11 n’a joué que 13 rencontres et n’a pas toujours été à 100 %. Mais quand sa santé n’était pas un frein, il a prouvé qu’il restait l’un des meilleurs attrapeurs de ballons de la ligue. À l’image des ses quatre meilleures performances de la saison face aux Bills (Semaine 6), Chiefs (Semaine 7), Colts (Semaine 8) et 49ers (Semaine 16) avec 36 réceptions pour 530 yards et 3 TDs. Pas étonnant que ces quatre rencontres se soient toutes soldées par des victoires pour les Titans. Tennessee aura besoin d’un A.J. Brown en feu pour aller loin dans ces playoffs.
Pourquoi vont-ils aller au bout ?
Il est rare que vous sortiez d’un match des Titans éblouis par leur prestation. Tennessee ne va pas écraser son adversaire dans un secteur seulement (sauf peut-être Derrick Henry). D’un autre côté, il est difficile de trouver un point faible rédhibitoire pour cette équipe tant elle semble complète. Le point de départ de cette construction se nomme Mike Vrabel. Pour sa quatrième année à la tête de la franchise, l’ancien joueur de New England a réussi à tirer la quintessence de son groupe. La défense en est l’exemple parfait. Sans véritable star en début de saison, cette escouade s’est imposée comme l’une des meilleures de la ligue.
Kevin Byard (88 plaquages, 5 INTs), Harold Landry (12 sacks, 75 plaquages et 14 plaquages pour perte), Denico Autry (9 sacks, 12 plaquages pour perte et 6 passes défendues) ou encore Jeffery Simmons (8,5 sacks, 12 plaquages pour perte et 6 passes défendues), tous ont émergé comme des pièces majeures au niveau très élevé. En attaque, la santé de Derrick Henry est au centre de nombreuses interrogations, mais la formation a montré qu’elle était capable de performer sans lui. La relève de D’Onta Foreman a été plus qu’honnête (566 yards et 3 TDs) avec 4,3 yards par portée, la même moyenne que Henry cette saison. A.J. Brown et Julio Jones seront aussi là pour épauler Tannehill, s’ils restent en bonne santé. Surtout, Tennessee n’est plus l’équipe qui découvre les playoffs. Les Titans ont l’expérience des grands rendez-vous désormais et ont connait l’importance d’un tel vécu.
Pourquoi ils n’iront pas ?
Sans Derrick Henry, la fin de saison a été assurée sans une réelle baisse de résultats. Pourtant, la productivité n’a pas été la même. Avec le running back, les Titans marquaient en moyenne 28,37 points par match. Sans lui, ce chiffre est descendu à 21,33 par rencontre. Soit une baisse d’environ 25 %. Le doute plane notamment sur la capacité de Ryan Tannehill à porter son escouade offensive. On ne sait pas encore si le coureur sera de retour à 100 %, mais même si c’est le cas, pour aller au bout il faut un quarterback capable d’aller chercher un match ou deux, de sortir son équipe de mauvais draps.
L’ancien lanceur de Miami a déjà prouvé ses qualités, mais aussi ses limites. En AFC, il est désormais face à des joueurs comme Burrow, Allen ou encore Mahomes (et on ne parle même pas d’un potentiel Super Bowl face à Brady, Rodgers ou Stafford), à lui d’élever son niveau désormais. À minima, il devra gommer ses erreurs et notamment les interceptions. Il en a lancé 14 en saison régulière, le troisième plus haut total de la ligue.
Joueurs blessés
Dans cette catégorie, tous les yeux sont forcément tournés vers Derrick Henry. On n’a plus revu le running back sur un terrain depuis le 31 octobre. Sa blessure contre les Colts l’a coupée dans son élan alors qu’il était une nouvelle fois sur des bases extraordinaires (219 courses, 937 yards et 10 TDs en 8 matchs). À l’heure actuelle, il est toujours sur la liste des blessés, mais s’entraîne avec l’équipe et réagit bien à la charge de travail demandée selon Mike Vrabel. Il devrait être activé dans la semaine et participer à la première rencontre des Titans ce week-end. Reste à savoir dans quelle condition physique.
Pour le reste, la semaine de repos a fait beaucoup de bien à Tennessee. En début de semaine, la franchise n’a inscrit que trois joueurs sur le rapport des blessures avec Teair Tart (DL), Naquan Jones (DL) et Buster Skrine (CB), dont les deux derniers qui s’entraînent normalement. C’est moins que lors de la semaine 1. On notera tout de même les absences de joueurs gravement touchés durant la saison et qui ne seront pas de retour comme Caleb Farley (CB), MyCole Pruitt (TE) ou encore Marcus Johnson (WR).
Pronostic
Reposés et préparés, les Titans seront dangereux à prendre lors de cette postsaison, qui plus est avec l’avantage de jouer les deux prochains matchs à domicile. Face aux Bengals, Tennessee semble plus complet et plus expérimenté que son adversaire et devrait pouvoir s’en sortir (non sans mal).
En final de conférence en revanche, ce serait face aux Chiefs ou aux Bills. Et même si les hommes de Mike Vrabel ont déjà fait chuter ces deux équipes durant la saison régulière, elles semblent un cran au-dessus. Les coéquipiers de Derrick Henry ne tomberont pas facilement dans ces playoffs, mais la dernière marche jusqu’au Super Bowl semble encore un peu trop haute.