[NCAA] Le match de la semaine : le crocodile et l’éléphant (Florida contre Alabama)

Chaque vendredi, la rédaction de touchdownactu vous décortique l’affiche du week-end en football universitaire. Pour suivre les futurs joueurs de vos franchises NFL préférées et pour vibrer au rythme de rivalités et de traditions ancestrales. La saison NCAA, les Bowl Games et les playoffs sont à suivre en direct ou en replay avec ESPN Player.

Semaine 3 : Alabama à Florida

Deux universités majeures et une rivalité de conférence ! Deux équipes invaincues avec deux victoires au compteur et des joueurs de talent de tous les cotés. La conférence SEC (South Eastern Conference) est la plus réputée du pays, la plus relevée aussi. 14 universités, réparties en deux divisions Est et Ouest et si Alabama à l’ouest doit faire face à LSU, Auburn ou Texas A&M, Florida a fort à faire dans sa division avec Georgia. Malheur au vaincu !

Alabama a le ballon

Après la draft de Mac Jones par les Patriots, le poste de quarterback est désormais occupé par Bryce Young. Recrue 5 étoiles, il a eu le temps d’observer son ainé Mac Jones en 2020 et d’apprendre le système. Quarterback dynamique, il sait aussi sortir de la poche lorsque besoin ait. La pression est forte sur ses jeunes épaules car il joue au poste le plus exposé dans une université où il n’y a que deux options : le titre ou saison ratée ! Pour protéger son coté aveugle et lui laisser le temps de trouver ses cibles, Evan Neal est son garde du corps. Joueur imposant (2m01 pour 160 kilos), il joue sa 3e saison à un 3e poste ! Titulaire dès sa saison freshman (1e saison), il a joué guard gauche en 2019 puis tackle droit en 2020. En 2021, il est le tackle gauche après le départ de Alex Leatherwood (Raiders). Il est actuellement considéré comme un top 3 à sa position et un possible choix du 1e tour.

Jerry Jeudy (Broncos) et Henry Ruggs (Raiders) à la draft 2020 puis Jaylen Waddle (Dolphins) et DeVonta Smith (Eagles) en 2021, Alabama s’affirme saisons après saisons comme une université formatrice de receveurs de qualité. Les rapides John Metchie et Jameson Williams sont les prochains sur la liste des scouts NFL. Jahleel Billingsley est à mi-chemin entre le poste de tight-end et de receveur et il offre souvent des solutions à son quarterback. Tout comme Cameron Latu, une recrue 4 étoiles en 2018 comme defensive-end et reconverti en attaque. Au poste de coureur, pas de superstar comme Josh Jacobs (Raiders), Derrick Henry (Titans) ou Najee Harris (Steelers), tous formés à Alabama, mais un comité avec Brian Robinson et son expérience (5e saison) et le plus jeune Jase McClellan. Tout en espérant l’éclosion du formidable Trey Sanders (jusque là gêné par une blessure).

Pour les contrer, Florida propose beaucoup de talent dans son escouade défensive. Sur le premier rideau, les deux hommes forts sont Zachary Carter (DE) et Gervon Dexter (DT). Carter a signé 9 plaquages pour pertes en 2020 (dont 5 sacks) et il a commencé la saison 2021 avec 3 sacks en 2 matchs ! La pépite Gervon Dexter a montré beaucoup de qualités lors de sa 1e saison sur le campus. En complément du travail de sape des deux compères, Brenton Cox se charge de déborder sur l’extérieur. Arrivé par transfert depuis « l’ennemi juré » de Georgia, le joueur sait qu’il joue sa place pour la draft 2022. Profitant de cette pression, la star montante Kaiir Elam (CB) veut justifier un statut de possible 1e tour de draft. Ce cornerback a signé une interception la semaine dernière et il possède le profil rêvé par toutes les franchises : grand et athlétique (1m88 pour 88 kilos), fluide dans ses mouvements et possédant déjà une intelligence de jeu très solide. Le safety Trey Dean l’aidera dans cette tâche. Au milieu des deux rideaux, le linebacker Ventrell Miller. Un cogneur dans la plus pure tradition. À cela, il ajoute une vitesse d’intervention non négligeable et du potentiel en couverture. Il est le capitaine, l’âme de cette défense qui en 2021 doit faire beaucoup mieux qu’en 2020. Et…le joueur s’est blessé ! La défense de Florida devra vraisemblablement faire donc sans lui (statut incertain pour l’instant). Un vrai coup dur.

Florida a le ballon

Kyle Trask et sa saison historique est parti en NFL, pour apprendre au contact de Tom Brady (Buccaneers). Pour le suppléer, Emory Jones déjà aperçu en 2020. Un quarterback apportant aussi à la course. Tout comme son jeune remplaçant, Anthony Richardson, un joueur très athlétique, compétent à la course et possédant un bras très puissant (mais manquant encore de régularité). Fait rare dans le football universitaire (et le football tout court), les deux QBs sont utilisés dans un même match, avec Emory Jones obtenant (jusqu’ici) la majorité des jeux. Richardson est encore incertain de pouvoir participer, en raison d’une petite blessure. Privé du receveur Kadarius Toney (Giants) et du tight-end Kyle Pitts (Falcons), les quarterbacks s’appuient désormais sur Jacob Copeland, Justin Shorter et Xzavier Henderson (frère du cornerback des Jaguars) au poste de receveurs et sur les tight-ends Kemory Gamble et Keon Zipperer. La ligne offensive ne propose pas de joueurs élites comme par le passé (les frères Pouncey, DJ Humphries, Trent Brown ou Jawaan Taylor), mais le groupe a de l’expérience ensemble et, plus encore que pour tout autre secteur du jeu, les automatismes sont importants sur la ligne offensive. Le jeu au sol est assuré par Dameon Pierce et Malik Davis. Deux coureurs de qualité, en plus du nouveau venu : l’ultra talentueux Demarkcus Bowman. Mais comment battre une défense qui chaque saison propose ce qui se fait de mieux ?

Comme toujours à Alabama, le poste de linebackers est occupé par la crème de la crème. À l’intérieur, ce sont Christian Harris et Henry To’o To’o qui imposent leurs lois. Plaquer les coureurs, couvrir les tight-ends ou blitzer le quarterback, ils savent tout faire. Et lorsqu’ils ont besoin de souffler alors, Jaylen Moody et Shane Lee offrent une rotation de qualité. Pour mettre la pression, Christopher Allen s’est blessé dès le 1e match mais Will Anderson postule déjà pour le top 10 de la draft 2023 (joueur en 2e année alors qu’il faut 3 ans après le lycée pour être éligible à la draft NFL). Fluide dans ses mouvements, il sait ne pas perdre de vitesse tout en se penchant pour déborder son tackle offensif. Il profite du travail sur le premier rideau où 5 joueurs de talent se relayent pour les 3 postes sur le terrain : DJ Dale, Phidarian Mathis, Byron Young, LaBryan Ray et Justin Eboigbe. Enfin, la ligne arrière est elle aussi très dissuasive. Le cornerback Josh Jobe a repris le flambeau laissé par Patrick Surtain (Broncos) et il est très bien entouré avec le safety Jordan Battle et les jeunes Malachi Moore et Brian Branch.

Alabama est favori, comme à chaque match. Mais la semaine dernière, Ohio State aussi était favori face à Oregon. Une surprise est toujours possible dans ce sport, plus encore lorsqu’il s’agit d’une rivalité. Le match est à suivre le samedi 18 septembre à 21h30

Le mémo avec les positions et numéros des joueurs principaux

Alabama : Bryce Young (QB/9), John Metchie (WR/8), Jameson Williams (WR/1), Javon Baker (WR/5), Agiye Hall (WR/84), Cameron Latu (TE/81), Jahleel Billingsley (TE/19), Brian Robinson (RB/4), Jason McClellan (RB/21), Trey Sanders (RB/6), Evan Neal (OT/73), Emil Ekiyor (OG/55), DJ Dale (DT/94), Phidarian Mathis (DT/48), Byrin Young (DT/47), Henry To’o To’o (LB/10), Christian Harris (LB/8), Will Anderson (EDGE/31), Josh Jobe (CB/28), Jordan Battle (S/9), Malachi Moore (DB/13), Brian Branch (S/14)

Florida : Emory Jones (QB/5), Anthony Richardson (QB/15), Jacob copeland (WR/1), Justin Shorter (WR/4), Keon Zipperer (TE/9), Kemory Gamble (TE/2), Dameon Pierce (RB/27), Malik Davis (RB/20), Zachary Carter (DE/6), Gervon Dexter (DT/9), Brenton Cox (EDGE/1), Ventrell Miller (LB/51), Kaiir Elam (CB/5), Trey Dean (S/0)

À suivre sur le ESPN Player

Cincinnati à Indiana, samedi 18 septembre à 18h / Michigan State à Miami, samedi 18 septembre à 18h / Georgia Tech à Clemson, samedi 18 septembre à 21h30 / South Carolina à Georgia, dimanche 19 septembre à 01h / Auburn à Penn State*, dimanche 19 septembre à 01h30

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*La réception de Auburn sera l’occasion annuelle pour Penn State de jouer son match « White Out » : 100 000 spectateurs, tous habillés en blanc ! L’ambiance et le visuel sont un des immanquables d’une saison universitaire.

Le bonus de la semaine

Gainesville, entre Jacksonville au nord et Orlando au sud, siège des Gators de Florida. Le Ben Hill Griffin est le plus grand stade de Floride avec sa capacité de 88 548 spectateurs. Florida Field jusqu’en 1989, le stade a été renommé d’après le nom d’un magnat du citron, ancien étudiant de l’université puis généreux donateur. Le stade a bien entendu un nom mais le terrain en a un également ! Ancien quarterback puis entraineur à succès avec les Gators, Steve Spurrier donne son nom au rectangle vert : Steve Spurrier-Florida Field at Ben Hill Griffin Stadium. La pelouse a aussi un nom ? La classe.

Et si le stade a un nom, il a surtout un surnom : The Swamp. Le Marais. En référence à l’état de la Floride, son climat et son écosystème. Pour montrer leurs appartenances, les fans dans les stades universitaires utilisent des signaux : comme former un « O » en levant ses bras au dessus de sa tête à Ohio State alors que les fans de Texas forment avec leurs mains, le signe des cornes représentant les Longhorns (vaches à longues cornes). À Florida, Les fans frappent leurs mains, bras tendus vers l’avant, pour signer la mâchoire d’un alligator se refermant sur sa proie : « Gator Chomp ». Les crocodiles font partie du paysage dans cette région de la Floride, mais pourriez vous croiser des éléphants dans l’Alabama ? À priori, non. L’équipe de football a cet animal comme emblème depuis 1930, lorsqu’un journaliste voulant décrire la puissance d’une attaque écrasant tout sur son passage, prit cet animal dans une métaphore.

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