[Preview 2021] Buffalo Bills : objectif Lune

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A la cave il y encore trois ans, les Bills ont échoué aux portes du Super Bowl la saison dernière. Vainqueur de leur division pour la première fois depuis 25 ans, la franchise fait désormais office de prétendants sérieux en conférence AFC et fait office de nouvel épouvantail à l’Est.

Efficace des deux côtés du ballon, l’effectif n’a que très peu changé et les cadres sont tous de retours. Suffisant pour viser le graal ?

La saison dernière : 13 victoires – 3 défaites, 1er de l’AFC Est, défaite en finale de conférence

Mouvements à l’intersaison

Après une intersaison 2020 très animée et riche en mouvements, les Bills ont joué la continuité en axant leurs efforts principaux sur la prolongation des cadres. Membre essentiel de la défense, et parfois sous côté dans son rôle et son apport, Matt Milano a été prolongé pour le plus grand plaisir des supporters. Son duo avec Tremaine Edmunds sur le second rideau est une des assurances qualités de la défense de Sean McDermott. Après plusieurs années polluées par les pépins physiques, Darryl Williams s’est relancé la saison dernière. Efficace dans sa protection de Josh Allen, c’est logiquement que l’équipe a prolongé  son bail pour 3 années supplémentaires.

Après son échec à Chicago, Mitch Trubisky est arrivé à Buffalo pour devenir la doublure d’Allen. Un rôle qui sied mieux à son vrai niveau. Si John Brown a été coupé pour des raisons financière, l’équipe n’a pas tellement perdu en qualité avec l’arrivée d’Emmanuel Sanders. Le joueur de 34 ans reste productif et apportera son expérience des matches de playoffs. Le coureur Matt Breida tentera de se relancer après une expérience râté à Miami. Son apport en sortie de backfield pourrait plaire au staff.

De l’autre côté du ballon, le vétéran Trent Murphy n’a pas été prolongé. Le front office a préféré injecté du sang neuf sur la position avec les drafts de Gregory Rousseau et Carlos Basham. Drafté aux deux premiers tours avec les deux premiers choix de l’équipe, les deux rookies sont appelé à prendre la relève des vieillissants Mario Addison et  Jerry Hugues. En retrait en 2020 pour caude de Covid, Star Lotuleilei retrouvera les terrains cette saison. Retour fatal à Quinton Jefferson qui a été coupé en début d’intersaison.

Arrivées notables : Mitchell Trubisky (QB), Emmanuel Sanders (WR), Matt Breida (RB)
Re-Signatures : Matt Milano (LB), Darryl Williams (OT), Jon Feliciano (OL), Levi Wallace (CB), Isaiah McKenzie (WR)
Draft : Gregory Rousseau (DE), Carlos Basham (DE), Spencer Brown (OT), Tommy Doyle (OT), Marquez Stevenson (WR), Damar Hamlin (S), Rachad Wildgoose (CB), Jack Anderson (OL)
Pertes notables : John Brown (WR), Quinton Jefferson (DT), Brian Winters (OL), Tyler Kroft (TE), Trent Murphy (DE), Josh Norman (CB)

Le(s) point(s) fort(s)

Principal point d’interrogation de l’équipe en début de saison dernière, l’attaque aérienne de Buffalo n’a pas tardé à rassurer, et même a impressionné. Deuxième attaque de la ligue derrière les Chiefs de Patrick Mahomes, la progression a été fulgurante et foudroyante. Cette métamorphose est en grande partie due au duo Josh Allen-Stefon Diggs. Critiqué depuis sa draft en 2018 pour son manque de précision et une efficacité globale modeste, le jeune quarterback a su faire taire toutes les critiques et s’est montré transfiguré en 2020. Passant de 58,8% à près de 70%, Allen a lancé pour plus de 4500 yards et inscrit 37 touchdowns à la passe. En lice pour le titre de MVP jusqu’au bout de la saison, il n’a manqué le trophée que face à un Aaron Rodgers stratosphérique. Echangé contre un 1er tour de draft, Stefon Diggs a très vite rendu la confiance mis en lui. Avec 127 réceptions et 1535 yards, le receveur a joué un rôle déterminant dans l’éclosion au plus haut niveau de son lanceur. Devenu l’homme de confiance d’Allen, l’alchimie a toute de suite opéré et le duo est devenu un des tout meilleur de la ligue.

Si la connexion entre les deux hommes est un atout majeur, le reste de l’escouade de cibles a plutôt fière allure. A 32 ans, le vétéran Cole Beasley sort de la meilleure saison de sa carrière. Présent dans les moments importants il est devenu une soupape de sécurité pour aller décrocher une première tentative compliquée. Après avoir montré de belles promesses pour son année rookie, Gabriel Davis devrait voir son rôle prendre de l’épaisseur cette saison.

Sous l’impulsion du duo Sean McDermott au coaching et Brandon Beane au management, la franchise a trouvé structure et constance pour s’installer au plus haut niveau de la ligue. Les deux hommes ont construit un effectif complet et riche en talents. Un savant mélange entre expérience et jeunesse. S’il n’a toujours pas remporté les honneurs du trophée d’entraineur de l’année, McDermott s’est incontestablement installé parmi les tous meilleurs à son poste et a gagné le respect de ses pairs et de ses joueurs. Plutôt expert défensif, il a su également bien s’entourer en laissant notamment les manettes de l’attaque à Brian Daboll. L’homme derrière le développement de Josh Allen était annoncé comme favori pour un poste d’entraineur en chef durant l’intersaison, il est finalement de retour. Pour le plus grand plaisir de son quarterback et les ambitions offensives des Bills.

Le(s) point(s) faible(s)

Une équipe finaliste en AFC avec un bilan de 13-3 et n’ayant perdu aucun joueur majeur durant l’intersaison ne présente par définition que peu de défauts. Cela n’interdit cependant pas des axes d’amélioration. Sous la coupe de Sean McDermott, la défense des Bills s’est imposée comme une des plus fiables et régulière de la ligue. Cependant en 2020, le début de saison a laissé apercevoir quelques faiblesses notamment dans la 1ère moitié de saison. Quelques absences, notamment celle de Matt Milano ou Star Lotuleilei, et une rotation manquant de profondeur ont exposé une escouade affichant des statistiques en dessous de ses standards. Mais si les Bills ont déçu, c’est en grande partie à cause d’un pass rush défaillant. Malgré un nombre global de sacks loin d’être infamant, l’équipe a eu énormément de mal à mettre la pression sur les extérieurs. C’est avec seulement 5,5 sacks que Mario Addison s’affiche comme le meilleur plaqueur de quarterback de son équipe. Si une équipe n’a pas forcément besoin de pass rusher à 15 unités pour aller en playoffs et performer, la présence d’un joueur dominant attirant l’attention de l’adversaire est un atout important.

Pour y remédier, le staff n’a pas fait les choses à moitié. Deux chasseurs de quarterbacks avec leurs deux premiers choix de draft, voilà l’escouade renforcée mais surtout rajeunie. Le phénomène Gregory Rousseau et le très costaud Carlos Basham vont vite devoir montrer leurs capacités pour aider les doyens Mario Addison et Jerry Hugues. Après avoir pris leur temps avec AJ Epenesa drafté en 2019, McDermott serait inspiré d’incorporer ses rookies pour dynamiser un poste en recherche de leader. 

Facteur(s) X

Si l’attaque aérienne est explosive, on ne peut pas en autant du jeu au sol. Depuis sa draft Devin Singletary peine à peser réellement sur les matches et assumer le rôle de coureur numéro un. L’apport de Zach Moss en 2020, s’il a apporté un profil complémentaire plus puissant n’a pas eu pour le moment l’effet escompté sur la production. 

Après une saison 2020 en feu d’artifice, Josh Allen sera davantage attendu cette saison. Peu d’équipes l’attendaient à pareil niveau, mais désormais tout le monde est prévenu et les coordinateurs défensifs ont certainement dû travailler pour le contrer durant l’intersaison. Le jeu au sol pourrait revêtir une toute nouvelle importance dans les cas où l’attaque aérienne serait moins en verve ou même coincerait contre les grosses défenses qui s’annoncent à News England ou Miami. 

Il va donc être important de créer une alternance passe/course crédible et intimidante créerait de l’imprévu et rendrait l’attaque plus difficile à lire pour la défense adverse. Rendant par la même plus incisif et probablement plus efficace Josh Allen et son armada aérienne. Dans cette optique, Brandon Beane a fait venir Matt Breida. Ancien leader du jeu au sol des 49ers, le joueur a été baladé et peine à produire depuis. Mais ajoute au comité déjà en place, ses qualités et sa polyvalence seront des atouts. 

Dans une conférence AFC dominée par les Chiefs et leur attaque quasi inarrêtable, un jeu de course dominant donnerait un avantage supplémentaire aux Bills. Contrôler la montre et tenir Patrick Mahomes éloigne du terrain le plus longtemps possible est une des clés principalee du succès. 

Le joueur à suivre : Tremaine Edmunds

Seulement 23 ans, et déjà une 4e saison qui commence pour Tremaine Edmunds. Drafté en 2018 au 1er tour, le linebacker est un titulaire indiscutable au centre de la défense. Véritable machine à plaquer avec toujours au moins 115 plaquages par saison depuis son arrivée dans la ligue, le joueur peine toutefois à accomplir le potentiel qu’on lui prédisait à sortie de l’université. Plus en délicatesse lorsque son acolyte Matt Milano n’est pas sur le terrain, Edmunds n’a pas prouvé qu’il pouvait être le taulier de la défense. Il a lui même reconnu qu’il pouvait mieux faire.

« J’ai fait de très bonnes choses, mais en même temps je sais ce que je peux faire, je connais mes talents. » a déclaré le joueur à Good Morning Football en mars dernier. « Je sais jusqu’où je peux aller dans ce poste de linebacker. En ce qui concerne la note, comme je l’ai dit, je suis dur, donc je dirais probablement B -. Juste parce que je sais ce que je pourrais faire et je sais où je pourrais être. »

Dont acte. Edmunds devra prouver cette année qu’il peut faire partie des meilleurs joueurs à son poste. Si la franchise a exercé l’option pour la 5e année de son contrat, il devra montrer dès cette saison des nouvelles dispositions pour décrocher un nouveau contrat. La franchise ayant récemment investi sur Milano, elle pourrait être plus hésitante à faire signer un second gros contrat sur la position. Le joueur a les qualités physiques pour réussir, et l’expérience acquise pourrait lui servir.

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En résumé

Misant sur la continuité et le développement de l’effectif en place, les Bills s’avancent comme le plus grand concurrent à l’hégémonie des Chiefs en AFC. Si en 2020 la dernière marche était trop haute, l’expérience acquise sera le meilleur atour de l’effectif. S’appuyant sur un calendrier abordable, Buffalo devrait sans difficulté être présent en janvier pour la 3e année consécutive.

Mené par un Josh Allen devenu un vrai franchise quarterback capable de découper n’importe quelle défense, l’attaque est devenu redoutable mais devra compter sur un meilleur jeu au sol pour aider à contrôler les matches. Dominante en 2019, la défense a d’avantage souffert l’an dernier, mais avec l’apport de sang neuf dans les tranchées et avec McDermott à la baguette, les choses pourraient vite revenir à la normale. Si les deux escouades jouent au diapason, tous les ingrédients seront réunis pour légitimement viser rien d’autre que le titre en 2021.

Le pronostic : 13 victoires – 4 défaites, Super Bowl