[Preview 2021] Pittsburgh Steelers : un rideau de fer à repasser

Comme tous les ans, Touchdown Actu vous propose ses traditionnelles fiches d’avant-saison. Vous pouvez toutes les retrouver en cliquant sur ce lien.

Le début de saison 2020 avait été parfait pour Pittsburgh avec un départ canon. 11 victoires et aucune défaite. Et puis… le drame. Un bilan de 1-4 sur la fin de saison et une élimination crève-cœur en Wild Cards face aux Browns. À eux de trouver ce qui avait bien fonctionné et de gommer ce qui a mené à la chute.

Mais en ont-ils encore les moyens ? L’intersaison a été très mouvementée et pas toujours à l’avantage des Steelers. Mike Tomlin a devant lui un challenge compliqué à relever.

La saison dernière : 12 victoires – 4 défaites, 1e de l’AFC Nord

Mouvements à l’intersaison

Par où commencer ? Par la fin peut-être, en disant que l’intersaison des Steelers est vue par beaucoup d’observateurs comme l’une des pires de la ligue. ESPN a même classé Pittsburgh 30e dans son classement des franchises qui ont le mieux géré cette période entre les deux saisons. Il faut dire qu’il s’est passé beaucoup de choses en Pennsylvanie et pas toujours pour le bien de Mike Tomlin. L’entraîneur a d’abord appris les retraites de Maurkice Pouncey, Vance McDonald et Vince Williams.

Il y a eu aussi les départs et ils sont nombreux. Bud Dupree est certainement le plus gros nom a avoir quitté la franchise cet été, mais il n’est pas le seul. Matt Feiler et Alejandro Villanueva sur la ligne, Mike Hilton et Sean Davis dans le backfield défensif ou encore James Conner au poste de running back. Sans marge de manœuvre face au salary cap et une grosse masse salariale, les dirigeants ont même du couper certains joueurs qui coutaient cher. À l’image de Steven Nelson qui a dû plier bagage malgré un très bon niveau de jeu.

Des soucis financiers qui ont aussi obligé Pittsburgh à rester calme sur le marché des transferts. Peu de titulaires indiscutables sont arrivés dans ce groupe de recrues mené par Joe Haeg, BJ Finney, Kalen Ballage ou encore Arthur Maulet. Il y a ensuite eu la draft. Là encore, le choix de Najee Harris au premier tour n’a pas convaincu tout le monde. Non pas que l’ancien d’Alabama ne soit pas un excellent joueur, simplement que la sélection d’un running back aussi haut (surtout au détriment d’un lineman offensif) pose toujours question.

Mais attention, tout n’a pas été a jeter tout de même chez les jaune et noir. Cette draft, par exemple, peut apporter son lot de bons joueurs d’avenir. Avec Harris justement, mais aussi le tight end Pat Freiermuth, sélectionné au deuxième tour. Ou encore Dan Moore Jr. et Buddy Johnson.

Si Pittsburgh n’a pas su attirer beaucoup de monde, la franchise a quand même réussi à garder pas mal de ses joueurs. Juju Smith-Schuster a resigné, tout comme Tyson Alualu, Zach Banner ou Cameron Sutton. Ce qui est toujours un bon signe quand les joueurs restent.

Enfin, le mercato peut tout de même livrer quelques bonnes surprises avec des nouveaux arrivants qui pourraient s’avérer être des bonnes pioches. Melvin Ingram vient apporter son expérience dans la rotation des pass-rushers, Trai Turner peut devenir un véritable leader sur cette ligne offensive remaniée et Joe Schobert, récupéré via un échange après la retraite de Vince Williams, est un joueur très solide qui devrait parfaitement s’intégrer dans ce collectif défensif.

Arrivées notables : Joe Schobert (LB), Joe Haeg (OT), Melvin Ingram III (DE), BJ Finney (C), Trai Turner (G), Dwayne Haskins (QB), Kalen Ballage (RB), Miles Killebrew (S)…
Re-Signatures : Juju Smith-Schuster (WR), Tyson Alualu (DL), Ray-Ray McCloud (WR), Cam Sutton (CB), Zach Banner (OT), Chris Wormley (DE), Mason Rudolph (QB), J.C. Hassenauer (C).
Draft : Najee Harris (RB), Pat Freiermuth (TE), Kendrick Green (G/C), Dan Moore Jr. (OT), Buddy Johnson (LB), Isaiahh Loudermilk (DE), Quincy Roche (LB), Tre Norwood (S), Pressley Harvin III (P).
Pertes notables : Maurkice Pouncey (C), Vance McDonald (TE), Vince Williams (LB), Bud Dupree (OLB), Mike Hilton (CB), Steven Nelson (CB), James Conner (RB), Alejandro Villanueva (OT), Sean Davis (S), Matt Feiler (OT)

Le(s) point(s) fort(s)

Incontestablement, le front seven fait partie de ce qu’il se fait de mieux en NFL. Dans ce système traditionnel d’une défense 34, les Steelers sont capables d’annihiler complètement une attaque adverse. Ils l’ont fait l’an dernier durant une grande partie de la saison et auront la possibilité de réitérer ces performances en 2021. L’escouade n’a pas beaucoup changé. Sur le premier rideau, Tyson Alualu a finalement décidé de rester et sera toujours épaulé par Stephon Tuitt et Cameron Heyward, pour ce qui représente certainement la meilleure ligne défensive de la ligue. Surtout qu’il faut rajouter à celle-ci T.J. Watt.

Depuis trois ans, le pass-rusher est dans la discussion pour le titre de joueur défensif de l’année. Avec 13, 14,5 et 15 sacks depuis 2018, il est l’une des forces les plus dissuasives de la ligue. Le départ de Bud Dupree a lui été anticipé par le développement d’Alex Highsmith et le recrutement de Melvin Ingram. La retraite de Vince Williams a été compensée par le trade qui a vu Joe Schobert débarquer en Pennsylvanie. Enfin, Devin Bush sera de retour après une saison 2020 tronquée pour se placer au milieu d’un front seven qui fait très peur.

De l’autre côté du ballon, les skills players, ces joueurs aux positions importantes, ont aussi fière allure du côté de Pittsburgh. Chase Claypool a été impressionnant lors de sa saison rookie et devrait continuer sur sa lancée. Au point certainement de devenir le receveur numéro 1. Le retour de Juju Smith-Schuster est aussi une très bonne nouvelle pour Mike Tomlin. Le receveur a souvent eu du mal quand il était la menace principale de cette attaque, mais est une arme redoutable quand il est la deuxième option (831 yards et 9 TDs en 2020). Enfin, si le choix de Najee Harris en 24e position peut faire débat, le running back rookie reste tout de même un joueur d’une explosivité rare. Et on sait que les coureurs sont capables d’avoir un impact dès leur première année dans la grande ligue.

Le(s) point(s) faible(s)

La ligne offensive fait très peur à Pittsburgh. Déjà en difficulté en fin de saison dernière, elle a subi de nombreux changements qui ne sont pas pour rassurer les supporters. Il y aura déjà quatre nouveaux titulaires sur les cinq postes qui la composent. Maurkice Pouncey a pris sa retraite, Alejandro Villanueva est parti chez l’ennemi, Matt Feiler a signé aux Chargers et David DeCastro a été coupé. Résultat, un grand chamboulement.

Accrochez-vous : Zach Banner revient au poste de tackle droit après sa blessure et son seul match l’an dernier. Du coup, Chukwuma Okorafor, à droite en 2020, va désormais protéger le côté aveugle de Big Ben. Kevin Dotson, remplaçant l’an dernier, devient titulaire à l’intérieur de la ligne. Trai Turner, qui n’a joué que neuf matchs chez les Chargers l’an dernier, va occuper l’autre poste de garde. Enfin, il y a pour l’instant concurrence entre J.C. Hassenauer et le rookie Kendrick Green au milieu de cette ligne. Vous n’avez pas tout suivi ? C’est normal.

Mais le constat est bien là : ce groupe n’a aucune certitude et pas sûr que Ben Roethlisberger soit rassuré. Il serait d’ailleurs dur de mettre le quarterback de cette équipe dans les points faibles. Big Ben reste capable de fulgurances avec une bonne gestion. On l’a d’ailleurs vu lors de la première partie de saison en 2020. Mais attention tout de même, la suite a de nouveau montré quelques limites dans le jeu du lanceur. On a notamment pu observer de grandes difficultés sur les play-action et peu de passes de plus de 10 yards. Le Steeler est doucement en train de glisser sur la pente du quarterback moyen. À lui désormais, et au nouveau coordinateur offensif, Matt Canada, de relancer la machine pour pouvoir repasser dans « les points forts » de cette franchise.

Facteur(s) X : le backfield défensif

Il était l’une des forces de cette défense l’an dernier, complétant parfaitement ce « front seven » dominant (194,4 yards encaissés dans les airs par match, soit la 3e meilleure équipe dans ce domaine en 2020). Malheureusement, il a été chamboulé et les interrogations sont légitimes désormais. Deux des trois cornerbacks les plus utilisés sont partis. Mike Hilton n’a pas pu être re-signé et Steven Nelson a même été coupé pour faire de la place dans la masse salariale. Résultat, Pittsburgh s’avance sur les postes de titulaires avec un Joe Haden qui n’est plus tout à fait ce qu’il était, un Cameron Sutton qui était quatrième dans la hiérarchie l’an dernier et un point d’interrogation dans le slot.

Antoine Brook Jr, un safety drafté au sixième tour l’an dernier, serait en pôle pour pourvoir le poste, mais Arthur Maulet, le cornerback avec peu d’expérience (12 titularisations en 4 saisons) arrivé des Jets cet été, espère s’imposer. Au poste de safety, l’option sur la cinquième année de Terrell Edmunds n’a pas été levée par les Steelers. Signe qu’ils ne sont encore pas totalement convaincus par l’ancien de Virginia Tech.

La seule certitude de cette partie du terrain se nomme Minkah Fitzpatrick. Le safety est certainement ce qui se fait de mieux à ce poste en NFL, mais il ne peut pas tout faire tout seul. Il devra user de son leadership pour que l’alchimie prenne chez les défensifs backs. Une condition sine qua non à la bonne saison des Steelers.

Le joueur à suivre : Pat Freiermuth

On l’a dit, l’attaque des Steelers s’appuiera sur ses stars aux positions importantes (Juju Smith-Schuster, Chase Claypool, Najee Harris…), mais un point d’interrogation subsiste au poste de tight end. Pour l’instant, Eric Ebron est le titulaire, mais la franchise espère que son choix du deuxième tour, Pat Freiermuth, s’installera comme le receveur rapproché du futur en Pennsylvanie. Depuis la retraite d’Heath Miller, il y a 5 ans, les Steelers ont du mal à trouver de la constance à ce poste.

Jesse James, Zach Gentry, Nick Vannett, Vance McDonald et donc Eric Ebron, tous se sont succédé sans réellement devenir incontournables. Les dirigeants espèrent que ce sera le cas de l’ancien de Penn State. Il en a les capacités. Il détient le record de touchdowns de son université pour un tight end (16) et surtout n’a jamais relâché une passe dans la zone rouge de sa carrière. Une bonne nouvelle pour Ben Roethlisberger qui verra certainement sa taille (1m96) comme un avantage de poids dans les 20 derniers yards adverses.

« Je préférerais que les autres équipes n’en sachent pas trop sur lui pour l’instant », Ben Roethlisberger.

Voilà ce que disait le quarterback à propos de son nouveau joujou après le troisième match de présaison des Steelers face aux Lions. Signe certainement qu’il l’imagine comme l’arme secrète de cette attaque. Pas sûr que la mission soit parfaitement réussie puisque « Baby Gronk », comme il est surnommé à Pittsburgh, a fini la rencontre avec deux touchdowns. Big Ben tenait en tout cas le même discours l’an dernier sur un certain Chase Claypool. On connait le résultat…

Calendrier

@Bills, Raiders, Bengals, @Packers, Broncos, Seahawks, Repos, @Browns, Bears, Lions, @Chargers, @Bengals, Ravens, @Vikings, Titans, @Chiefs, Browns, @Ravens.

La preview audio du Podcast

En résumé

Dans une division très relevée, les Steelers ne semblent pas avoir la meilleure dynamique face aux Browns ou aux Ravens. L’intersaison a été très compliquée et il est difficile d’affirmer que la franchise sera meilleure cette année qu’elle l’a été en 2020. Il reste toutefois quelques motifs d’espoir avec un effectif bourré de talent, notamment en défense.

À part les Chiefs peut-être, aucune équipe ne sera clairement favorite au moment d’affronter les Steelers cette saison. Une équipe difficile à manœuvrer qui devrait accrocher les playoffs. Pas sûr en revanche que le titre soit dans les cordes de ce groupe.

Et on le sait, quand on est Pittsburgh, l’objectif chaque année reste le Super Bowl.

Le pronostic : 10 victoires – 7 défaites