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Après presque deux décennies d’attente, les Cleveland Browns ont goûté aux playoffs la saison dernière. Malgré une division ultra compétitive, les Browns ont accumulé 11 victoires et se sont même payé le luxe de remporter une victoire en playoffs chez le rival Steelers.
S’ils n’ont pas réussi à vaincre l’ogre Kansas City, les Browns peuvent être plus que satisfait de la saison passée et peuvent regarder l’avenir avec espoir, ce qui a rarement été le cas dans ce siècle. Cependant le plus dur reste à faire, puisqu’il va falloir confirmer, ce qui est toujours le plus ardu en NFL.
La saison dernière : 11 victoires – 5 défaites – défaite en match de division contre les Kansas City Chiefs
Mouvements à l’intersaison
Rapide passage vers l’attaque pour commencer, où le maître mot est la stabilité. Tous les titulaires sont de retour, et les renforts proviennent quasi intégralement de la draft. Le receveur d’Auburn Anthony Schwartz apporte de la profondeur à l’escouade, comme le tackle James Hudson. L’arme offensive Demetric Felton est également un renfort intéressant, lui qui peut apporter un côté imprévisible à l’attaque.
C’est bien en défense que les changements sont majeurs. Au niveau des titulaires sur la ligne défensive, seul Myles Garrett est de retour. La franchise a décidé de faire un grand ménage en faisant venir deux noms prestigieux : Malik Jackson et Jadeveon Clowney. Le choix n’est pas sans risque, le premier ayant du mal à retrouver son niveau de Jacksonville et le second n’a jamais répondu aux attentes d’un premier choix de draft. La profondeur au poste est intéressante, avec également Andrew Billings et Takkarist McKinley qui sont arrivés en renfort.
Les autres lignes de défense ont également connu un recrutement important. Le départ de B.J. Goodson chez les linebackers est compensé par l’arrivée d’Anthony Walker et la draft du polyvalent Jeremiah Owusu-Koramoah, alors que la ligne arrière n’est pas en reste. Le duo de safeties Karl Joseph – Andrew Sendejo est parti, mais le recrutement de John Johnson et le retour de Ronnie Harrison Jr compense ce manque. Le poste de cornerback sort également renforcé de cette intersaison, avec notamment le premier tour de draft Greg Newsome II et l’agent libre Troy Hill.
Arrivées notables : John Johnson (S), Takkarist McKinley (DE), Anthony Walker (LB), Troy Hill (CB), Malik Jackson (DT), Jadeveon Clowney (DL)
Re-Signatures : Malcolm Smith (LB), Brian Allen (CB), Sheldon Day (DT), Stephen Carlson (TE)
Draft : Greg Newsome II (CB), Jeremiah Owusu-Koramoah (LB), Anthony Schwartz (WR), James Hudson (OT), Tommy Togiai (DT), Tony Fields II (LB), Richard LeCounte III (S), Demetric Felton (RB/WR).
Pertes notables : Adrian Clayborn (DE), Sheldon Richardson (DT), Larry Ogunjobi (DT), Olivier Vernon (DE), B.J. Goodson (LB), Karl Joseph (S), Andrew Sendejo (S)
Le(s) point(s) fort(s)
Si l’attaque des Browns a aussi bien performé en 2020, elle le doit en grande partie à son incroyable ligne offensive. Sous l’impulsion des leaders Joel Bitonio et J.C. Tretter, les dirigeants ont multiplié les paris gagnants. Le recrutement de Jack Conklin sur la droite a été une réussite immédiate, comme la draft de Jedrick Wills Jr. Cerise sur le gâteau, l’ancien 5e tour de draft des Bills Wyatt Teller a réalisé la saison de sa vie, devenant un des meilleurs guards de la ligue. Si cette ligne arrive à maintenir ce niveau de performance, elle sera à nouveau le moteur de cette équipe.
L’autre grande force de cette attaque est son duo de coureurs : Nick Chubb – Kareem Hunt. Le premier est un des meilleurs de la ligue à son poste, un joueur dont la vision et la résistance physique en font un poison pour chaque défense. Le second semble revenu sur le droit chemin, et sa polyvalence en fait un complément parfait de Chubb. Un tel comité de coureurs permet de maximiser le travail de la ligne, c’est un combo gagnant-gagnant.
Le dernier point fort est une projection plus qu’une certitude, mais les recrutements sur la ligne arrière de la défense font de ce groupe une force potentielle exceptionnelle. John Johnson est un des safeties les plus sous-estimés de la ligue, aussi impeccable en couverture que contre la course. Son duo avec Ronnie Harrison est excitant. Même constat au poste de cornerback, où Troy Hill vient épauler Denzel Ward, pour offrir plus de constance sur le poste. Dans 12 mois, ce groupe peut être vu comme le meilleur de la ligue.
Le(s) point(s) faible(s)
Il y a plus de points d’interrogation dans cette équipe que de véritables points faibles. Le groupe de linebackers semble vraiment plus faible que le reste de l’effectif, surtout après la blessure de Jacob Phillips pour la saison. Jeremiah Owusu-Koramoah est un profil intéressant, mais il est souvent difficile pour un joueur hybride de trouver sa place en NFL, comme l’a montré la saison rookie de Isaiah Simmons. Sans un apport immédiat de « JOK », les linebackers risquent d’être sévèrement attaqués au sol et dans les airs.
Il n’y a pas un seul joueur qui peut se targuer d’être un titulaire indiscutable, et le probable titulaire Anthony Walker est loin de rassurer après une saison 2020 catastrophique. Il s’est blessé en début de camp, ce qui n’est pas bon signe. Les Browns vont devoir compter sur l’éclosion éventuelle d’un ou deux joueurs, et adapter les systèmes pour avoir le moins de linebackers possibles sur le terrain.
Facteur(s) X : la ligne défensive et Baker Mayfield
La ligne défensive a donc été très profondément bouleversée pendant cette intersaison. Mais est-ce vraiment une amélioration ? Malik Jackson a 31 ans, et Jadeveon Clowney a montré un apport très limité en pass rush ces dernières saisons. Le duo Sheldon Richardson – Larry Ogunjobi a fait un excellent travail, et les faire oublier ne sera pas tâche facile. Les coaches devront trouver la bonne recette, et cela commence par savoir où utiliser Clowney, à l’intérieur ou à l’extérieur. De cela dépendra l’organisation globale.
L’autre facteur X est le joueur par nature le plus important d’une équipe : le quarterback Baker Mayfield. Auteur d’une saison rookie fantastique, il a pris un mur en sophomore. Mais 2020 a prouvé que c’était un accident, et qu’il a bien le potentiel d’un quarterback élite. Cependant, il ne l’est pas encore. A l’image d’un Ben Roethlisberger au début de sa carrière, il est un game manager de luxe, mais doit encore passer un cap pour faire la différence de façon régulière. Cela passe surtout par la réduction du nombre d’interceptions, 43 en 46 matches ! S’il gomme ses erreurs, Mayfield peut faire passer son équipe dans une autre dimension.
Le joueur à suivre : Odell Beckham Jr. (WR)
Difficile d’évaluer ce que sera « OBJ » en 2021. Après un début de carrière stratosphérique, il s’est perdu, entre problèmes de comportement et pépins physiques. Annoncé sur le départ au début de l’intersaison, le receveur a dissipé les doutes et a confirmé qu’il serait à 100% pour les Browns.
S’il retrouve son niveau, les Browns ont à disposition un des meilleurs receveurs de la ligue. Le groupe de receveur mené par Jarvis Landry a prouvé qu’il pouvait évoluer à un haut niveau, mais avec Beckham au top, le groupe sera autrement plus dangereux.
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En résumé
La NFL n’est pas une science exacte, et garder le même effectif ne garantit pas le même niveau de réussite. Cleveland dispose des armes pour rivaliser avec les meilleurs et seront prétendants au Super Bowl. Dès la première semaine, les Browns affrontent les Chiefs, une occasion en or pour Cleveland de se tester, et de prouver qu’ils ont le niveau.
La division AFC Nord n’est pas un cadeau, avec les Ravens et les Steelers, mais le passage à 7 équipes en playoffs rend de plus en plus probable le passage de 3 équipes d’une division dans les phases finales. Mais forcément, remporter la division serait un symbole fort pour une équipe qui vit dans l’ombre de ses voisins.