Titré avec les Chiefs l’an dernier, Laurent Duvernay-Tardif est aussi le seul médecin de la NFL. Et quand la COVID a fait irruption dans la vie de tout le monde, il a choisi de faire l’impasse sur la saison NFL pour travailler dans une maison de retraite médicalisée.
Maintenant que ses coéquipiers sont au Super Bowl, regrette-t-il de ne pas avoir une chance d’aider dans la conquête du doublé ?
« Je pense que c’était la bonne décision pour moi, de faire le choix de la prudence », explique-t-il à Yahoo Sports. « Il y avait tellement d’incertitude à l’époque, et toujours maintenant, que je me disais que je devais prendre cette décision pour pouvoir me regarder dans la glace dans 10 ans que je serai dans le monde médical à plein temps. »
En EHPAD, le lineman offensif pose des perfusions, fait des prises de sang ou s’occupe tout simplement de changer ou nourrir les patients. La peur du virus, ce n’est pas vraiment pour lui qu’elle est présente.
« C’est une population si fragile et vulnérable, vous avez une grande responsabilité de vous assurer de ne pas ramener le virus dans l’établissement. Donc je n’ai jamais vraiment eu peur du COVID pour moi, mais l’idée de faire du mal à mes patients parce que j’aurais été exposé au virus… Il faut aussi vivre avec ça. »
Toujours soutenu par Andy Reid et les Chiefs
Si Duvernay-Tardif est à l’aise avec sa décision, c’est aussi parce que son équipe l’a toujours soutenu.
« Honnêtement, c’est important. Parce que quand j’ai pris cette décision, j’avais l’impression de laisser tomber mon équipe. Et en un sens, c’est ce que j’ai fait. Donc sentir le soutien d’Andy Reid et des autres, pas seulement au téléphone mais aussi dans les médias et les conférences de presse, ça veut dire beaucoup pour moi. C’est l’esprit de l’équipe. »
Reid a en fait soutenu son joueur dès le début.
« En 2014, pendant les visites pré-Draft, il était le seul coach qui voyait l’ecole de médecine comme une chose bien et positif. Il m’a dit qu’il allait m’aider et c’est ce qu’il a fait. Donc quand je l’ai appelé, il m’a dit : « Oui, je te soutiens, je comprends ce que tu essayes de faire. » C’est important. »
Mais ne pensez pas que la saison a été facile à regarder pour le joueur.
« Gagner à l’Arrowhead Stadium devant 80 000 personnes, c’est presque une drogue. Plusieurs fois pendant la saison je me disais : « Je dois y être. » Mais je savais aussi pour quoi j’avais signé. »
Duvernay-Tardif continue à s’entretenir, et il espère revenir à Kansas City en juillet pour la saison suivante. Si tout va bien.