Pour vous faire patienter jusqu’au Super Bowl, TDActu vous propose son habituelle série d’articles pour vous présenter l’évènement. Ce mercredi, place à l’histoire des Tampa Bay Buccaneers, représentant la conférence Nationale.
Quelques chiffres
45 saisons entre 1976 et 2020.
Record : 278 victoires – 429 défaites – 1 nuls.
Playoffs : 10 apparitions, 9 victoires – 9 défaites.
Super Bowl : 1 victoire en 1 participation (2002).
Titres de division : 6 (1979, 1981, 1982, 1997, 1999, 2000, 2001, 2002, 2005, 2007, 2020).
Leader à la passe : Jameis Winston (1563/2548, 19,737 yds, 121 TD)
Leader à la course : James Wilder (1575 att, 5957 yds, 37 TD
Leader à la réception : Mike Evans (532 rec, 8266 yds, 61 TD
Un peu d’histoire
Lors de la fusion entre l’AFL et la NFL en 1970, l’expansion de la ligue à 28 équipes était prévue dans le contrat. Ce processus va cependant prendre un peu de temps, puisque l’annonce des villes nommées sera officielle en 1973 et ladite expansion effective en 1976. Les heureux élus sont les Seattle Seahawks et les Tampa Bay Buccaneers.
Brièvement membre de l’AFC West en 1976, puis de la NFC Central, les débuts de la franchise sont chaotiques. Sous les ordres de John McKay, les Buccaneers perdent les 26 premiers matches de leur histoire (14 en 1976, 12 en 1977) avant de finalement gagner contre les Saints de Archie Manning et les St Louis Cardinals.
Alors que l’effectif est faible avec comme seule star le défenseur Lee Roy Selmon, la saison 1978 marque un tournant dans l’histoire de la franchise puisque l’arrivée du quarterback Doug Williams fait décoller la franchise. Cinq victoires en 1978, puis 10 en 1979, avec à la clé le titre de défenseur de l’année pour Selmon et une qualification en playoffs. Après une première victoire contre les Eagles, Tampa Bay perd la finale NFC à domicile contre les Rams de Saint Louis.Les Buccs retourneront en playoffs en 1981 et 1982, mais le départ de Williams, que Cuverhouse ne voulait pas payer, va marquer le début d’une interminable traversée du désert.
De 1983 à 1997, pendant 14 interminables saisons, les Buccaneers vont enchaîner les saisons avec un bilan négatif. Le départ du coach John McKay en 1984 marque la fin d’une ère, et Tampa Bay n’a plus de repères. Parmi les principales explications de cette disette, la gestion plus que prudente du propriétaire, frileux à payer les joueurs selon les normes de la ligue. Mais ce qui caractérise la franchise est également l’impatience, et l’exemple le plus fameux est celui de Steve Young, débarqué après une année titulaire au profit de Vinny Testaverde. Ce dernier ne deviendra jamais une légende du club, alors que Young deviendra Hall of Famer et Super Bowl MVP chez les San Francisco 49ers. Tampa Bay vibre alors plutôt pour l’équipe de Baseball, et la conséquence est que pendant près de treize ans, les Buccaneers n’ont plus de couverture médiatique locale à cause du black-out voulu par la ligue lorsque les matches ne se jouent pas devant un stade plein.
La renaissance de l’équipe va être aussi soudaine qu’inattendu. Et ce tournant commence avec la draft 1995. Au premier tour, Tampa Bay sélectionne Warren Sapp et Derrick Brooks, futurs hall of Famers et patrons de la défense. Un an plus tard, Malcolm Glazer rachète l’équipe contre 192 millions de dollars avec pour ambition de remettre la franchise à l’endroit.
En parallèle, le coaching staff évolue également pur remettre l’équipe sur les rails. Tony Dungy devient l’entraineur principal, mais c’est en défense que la franchise va trouver une identité. Le coordinateur défensif Monte Kiffin, et son assistant Lovie Smith inventent un nouveau système de défense : la Tampa 2. Une variante de la Cover 2 ou le rôle du linebacker est plus important que jamais.
Le résultat est immédiat, avec quatre qualifications en playoffs en 5 saisons, et une des défenses les plus craintes de la ligue. Mais Tampa ne parvient pas à gagner la NFC, et Malcolm Glazer perd patience. Il décide de se séparer de Dungy et de faire venir le coach des Oakland Raiders, Jon Gruden. Le coût de ce transfert de coach est faramineux : les Buccaneers envoient deux choix du premier tour de la Draft, deux choix du deuxième tour et 8 millions de dollars pour récupérer le coach !
Le reste appartient à l’histoire. Après une saison conclue par 12 victoires, les Buccs se qualifient en playoffs, et écrasent les 49ers en divisional. Une semaine plus tard, ils terrassent les Eagles d’Andy Reid, pourtant favoris. Ils se qualifient enfin au Super Bowl, et retrouvent en face d’eux… les Oakland Raiders, l’ancienne équipe de Gruden. Les Californiens sont menés par la MVP Rich Gannon, mais ils ne vont pas faire le poids. Tampa Bay va intercepter 5 fois Gannon, dont trois retournées pour touchdown, et la défense porte l’équipe vers une victoire incontestable. Les Tampa Bay Buccaneers sont « world champion », pour la première fois de l’histoire de la franchise.
Malheureusement pour la franchise, le titre va s’accompagner d’une nouvelle période de disette. Les Buccs se qualifieront deux fois en playoffs en 2005 et 2007, mais échoue deux fois en wild card. Les fans ne le savent pas encore, mais il s’agit de la dernière qualification en playoffs avant 2020. La franchise va multiplier les mauvais choix de coach, de quarterbacks et de choix de draft. Le numéro 1 de la draft 2015, Jameis Winston, ne parviendra jamais à atteindre le niveau attendu, multipliant les touchdowns mais aussi les interceptions.
C’est alors qu’arrive en 2020 l’inattendu, une rumeur devenant information : Tom Brady va quitter les Patriots, et Tampa Bay est sa destination ! A 43 ans, dans un nouveau système bien plus vertical qu’a New England, il va bonifier les talents autour de lui pour emmener son équipe au Super Bowl. Cett équipe est construite sur une attaque explosive, mais la défense mérite une mention tant ce jeune groupe prend de l’ampleur semaine après semaine.
Comment se finira cette aventure ? Réponse le 8 février.
Pourquoi les Buccaneers ?
Lors de la création de la franchise, le propriétaire de l’équipe Hugh F. Culverhouse a organisé un concours afin de trouver un nom à l’équipe. Ce dernier a choisi le nom « Buccaneers », après consultation des journalistes sportifs de la ville. Ce choix a été fait après plus de 400 propositions.
Le terme « Buccaneers », boucaniers en français, désigne les corsaires sévissant dans la mer des Caraïbes aux XVIIe et XVIIIe siècles.Pour l’anecdote, ce nom vient du terme français boucanes qui désigne la viande (et le poisson fumé). Cette viande était la principale alimentation des flibustiers lors des longues navigations.
Le lien avec Tampa Bay est fort, puisque durant cette période les boucaniers s’attaquaient régulièrement aux cotes de la Floride au XVIIe siècle. De cette ancienne menace, Hugh F. Culverhouse a voulu en faire une identité, encore forte aujourd’hui avec, entre autres, le célèbre bateau pirate dans le stade.
Identité visuelle
Le logo des Buccaneers a connu un changement drastique en 1996, au moment du rachat par Malcolm Glazer. De la création de la franchise jusqu’à son rachat, c’est un visage humain qui incarne la franchise, un boucanier tenant un couteau dans sa bouche.
Le créateur de ce logo est le caricaturiste du Tampa Tribune Lamar Sparkman a conçu ce logo. Ce dernier avait pour mission de faire un logo inédit, loin du pirate des Raiders. Ainsi est né le pirate moustachu coiffé d’un chapeau mou à plumes, avec une grande boucle d’oreille à l’oreille gauche et serrant un poignard entre ses dents.
Ce pirate a eu de nombreux noms, parfois mélioratif (Erroll Flynn), parfois moins (Bucco Bruce). Il a fini par incarner la médiocrité des Buccaneers des années 80, et son remplacement est devenu une évidence lors du rachat. En 1997, Bucco Bruce a été remplacé par un drapeau rouge balayé par le vent affichant un crâne de pirate blanc et des sabres croisés qui s’inspire du Jolly Roger de Calico Jack, célèbre pirate Anglais du XVIIIe siècle. Ce changement s’accompagne du changement de couleurs des Buccs, qui deviennent majoritairement rouge à l’image du logo.
Ce logo est encore celui que nous connaissons aujourd’hui dans l’idée, mais il a connu deux modifications. La plus importante est celle de 2014, ou les contours sont retravaillés pour donner un aspect plus moderne au logo. Voici comment Edward Glazer, Co-Chairman, définit ce changement sur le site des Buccs.
«Le logo amélioré présente toujours le drapeau de combat rouge emblématique de l’équipe, balayé par le vent, tout en arborant un crâne plus menaçant placé sur des épées croisées et un ballon de football».
En réalité le rouge est plus clair, et c’est tout l’intérêt du dernier changement de 2020, qui est une sorte d’entre deux. Le « nouveau » logo est conservé, mais le rouge ressemble plus au logo de 1997.
Les tenues et le casque
Durant la période allant de 1976 à 1996, c’est bien le orange qui est la couleur dominante des maillots. Cette couleur a été choisie pour rendre hommage au commerce d’agrumes de Floride. Pour l’anecdote, la première version du jeu de couleurs devait contenir du vert, ce qui a finalement été retiré dans les derniers instants de l’élaboration des premiers équipements.
Le maillot comprend des numéros inscrits en rouge pour le maillot blanc (extérieur), en blanc pour le maillot orange (domicile). La première version des maillots comprenait des numéros orange bordés de rouge, mais la version finale a été jugée plus en accord avec les motifs idéals pour la retransmission à la télévision. Comme pour le logo et les victoires, c’est le changement de propriétaire qui va marquer un tournant pour les uniformes.
Le Orange disparaît au profit du rouge (sauf pour le throwback), et la couleur « étain » fait son apparition. Le casque est de cette couleur, ainsi que le short dans deux des quatre combinaisons. Le rouge et le blanc accompagnent l’étain pour donner un aspect plus moderne aux uniformes, à l’image de la transformation qu’a connu le logo.
Le maillot est moins chargé, le design est simple et efficace. Sous ces couleurs, Tampa Bay va connaître sa meilleure période. Lorsque les Buccs remportent le Super Bowl XXXVII, c’est avec un maillot rouge et un pantalon étain, c’est encore aujourd’hui la combinaison la plus emblématique.
En 2014, les Buccaneers décident un changement radical de l’odentité visuelle, avec un choix de maillots… ambitieux.
Les numéros de maillot présentent un contour réfléchissant haute visibilité, le logo du casque a été repensé et le masque facial a maintenant un revêtement à effet chromé. L’effet n’est pas forcément celui recherché, puisque les numéros ressemblent plus à ceux d’un radio-reveil qu’a un maillot de football. Les touches d’orange ne font qu’ajouter de la confusion sur un maillot déjà difficilement lisible. L’ensemble alternate entièrement rouge a au moins le mérite d’aider à régler la luminosité sur le téléviseur. Ce set de maillot est une erreur, et Tampa Bay va vite s’en rendre compte.
Seulement 6 saisons plus tard, retour en arrière. Le maillot de 2020 est presque exactement celui de 1997-2013, en plus moderne. L’alternate rouge est remplaçé par un maillot complètement en étain, et les maillots domicile et extérieurs retrouvent le style épuré d’avant 2014. Parfois pour innover, il faut revenir au basique.
Les glorieux anciens
Hall of Famers : Lee Roy Selmon (DE, 1995), Warren Sapp (DT, 2013), Derrick Brooks (2014)
Numéros retirés : Derrick Brooks (LB, 1995-2008), Lee Roy Selmon (DL, 1976-84), Warren Sapp (DL, 1995-2007)
All Pro : Derrick Brooks (LB), Warren Sapp (DT), Mike Alstott (FB), Ronde Barber (DB), Hardy Nickerson (LB), John Lynch (S), Lee Roy Selmon (DL), Gerald McCoy (DT), Simeon Rice (DE), Doug Martin (RB), Jimmie Giles (TE), Lavonte David (OLB)
Récompenses individuelles :
Défenseur de l’année : Lee Roy Selmon (DE, 1979), Warren Sapp (DT, 1999), Derrick Brooks (LB, 2002)
Rookie de l’année : Lawrence Dawsey (WR, 1991), Santana Dotson (DT, 1992), Warrick Dunn (RB, 1997), Cadillac Williams (RB, 2005), Jameis Winston (QB, 2015)
Super Bowl MVP : Dexter Jackson (S, 2002)
Pro Bowl MVP : Lee Roy Selmon (DE, 1982), Warren Sapp (DT, 2006)
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Stades : Tampa Stadium (1976-1997), Raymond James Stadium (1998 à aujourd’hui).