Travis Etienne
Né le 26 janvier 1999 à Jennings, Louisiane
1m78 pour 92 kilos
Coureur, Clemson, senior
Position estimée à la draft (à ce jour) : 25-40
Curriculum vitae
En 2018, Travis Etienne établit un nouveau record pour l’université de Clemson avec 1658 yards et 156 points. La saison précédente, il avait déjà inscrit son nom dans les livres d’histoire de la prestigieuse fac de Caroline du sud, en inscrivant le plus de touchdowns à la course par un joueur de première année (13). Sa troisième saison, il signe 1614 yards et 19 touchdowns au sol ! Il aurait pu être le premier coureur sélectionné en 2020 malgré une cuvée très relevée : Jonathan Taylor (Colts), D’Andre Swift (Lions), JK Dobbins (Ravens), Cam Akers (Rams) et Clyde Edwards-Helaire (Chiefs).
Mais comme Christian Wilkins et Clelin Ferrell avant lui, ce joueur attendu par les staffs NFL, a préféré rester à Clemson pour y terminer son cursus. Et de quelle manière ! Il devient en 2020, le recordman en yards gagnés de la conférence ACC.
Travis Etienne is now the all-time leading rusher in ACC history 👑 pic.twitter.com/PtmD5R7fvZ
— ESPN College Football (@ESPNCFB) October 31, 2020
Puissant mais virevoltant, Travis Etienne est l’arme offensive incarnée. Partez à sa découverte.
Des tigres, oui mais lesquels ?
Travis Etienne grandit à l’ouest de l’état de la Louisiane, plus près du Texas que de New Orleans. Jennings, petite ville de 10 000 habitants, blanche à 70%. Kevin Bruchhaus écrit pour le Jennings Daily News et il nous décrit sa communauté :
« Il y a des gens formidables ici même s’il y a aussi quelques crimes et parfois un peu de racisme. Travis était un peu comme un ciment pour la communauté, peu importe leurs couleurs ou leurs revenus, tous les vendredis les gens ici n’avaient qu’une question à la bouche : que va nous faire Travis aujourd’hui ? », dit-il au Greenville News
En quatre ans, Travis Etienne compile pour 8864 yards et 115 touchdowns pour le lycée local. Il est la star du coin, celui autour duquel tourne la majorité des conversations, celui qui rend fiers les locaux. Jennings, une bourgade fondée par un cheminot Irlandais, dans une contrée colonisée plus tard, par des fermiers de l’Iowa recherchant des terres cultivables. Tout autour ce ne sont que champs de coton, de riz et de patates douces.
A 140 kilomètres de là se trouve la ville de Baton-Rouge, siège de la prestigieuse université de Louisiana State. Et si les gens vont voir Etienne le vendredi, le samedi c’est LSU (le dimanche étant réservé à Dieu puis à ses Saints). Tous s’attendaient donc à ce qu’il rejoigne les Tigers de Louisiana State University. Pourtant tigre il est mais un tigre de Clemson.
En 2016, le staff de LSU concentraient ses efforts de recrutement sur un coureur du Mississippi, et alors que plusieurs universités ont déjà offerte une bourse à Travis, LSU ne se déplace même pas à Jennings (1h30 en voiture). Et c’est seulement lorsque leur espoir si convoité, Cam Akers (Rams), a finalement préféré signer avec Florida State, qu’il reçoit une offre de la fac dominante de l’état. Trop tard ! « Ils nous ont pris de haut » dit Donnetta, sa mère. Elle ajoute à rubbingtherock :
« Je regarde toujours LSU car c’est notre équipe ici mais maintenant les gens aiment aussi Clemson. C’est un trés bon choix pour mon fils, c’est une ambiance familiale là-bas et puis j’adore coach Dabo. »
Kevin Bruchhaus confirme que désormais le samedi à Jennings, tous utilisent la télécommande pour passer d’un match à l’autre lorsque les deux équipes jouent au même moment.
La cuisine de ma maman (c’est la meilleure)
Si sa mère aime beaucoup Dabo Swinney, l’entraineur lui, adore son fils.
« Il joue chaque jeu comme si c’était le dernier, chaque course comme si c’est le dernier drive du Super Bowl. Il a cette mentalité et j’aime ça. », déclarait-il en conférence de presse.
Donnetta est fière de son fils, du joueur et surtout de l’homme qu’il devient. Ni le succès sportif ni la lumière médiatique qui va avec ne change son état d’esprit : humble et jovial, il est toujours le même. Pour comprendre la personnalité de Travis, il est impossible de ne pas parler de sa maman, tous le définissent comme un « mama’s boy ». « Elle est ma meilleure amie » confie t’il à Sports Illustrated.
Travis Etienne est plutôt casanier, il aime rester en famille ou jouer au basketball avec ses amis d’enfance. Et par dessus tout, il aime la cuisine de sa mère et de sa grand-mère. Cajun Style : haricots verts ou rouges, boudins, huitres, poissons et crevettes sous toutes ses formes ou jambalaya. Et en dessert, bien entendu des beignets (en Français dans le texte).
Après une saison freshman pleine de promesses, ses entraineurs lui indiquent qu’il devrait prendre un peu de poids à l’intersaison, afin d’être plus performant lorsqu’en protection de passe. Grossir ? Je m’en charge s’est-il dit.
« La question est plutôt de savoir ce que je n’ai pas mangé ? Ma mère cuisine tous les jours, elle fait beaucoup de riz en sauce et ma grand-mère m’a concocté quelques plats aussi. J’ai trop mangé! », confie-t-il au postandcourier en août 2018
À son retour à Clemson, il a effectivement pris du poids mais pas de la façon espérée par ses coaches. Diète, sauna et heures supplémentaires en salle de gym lui ont permis de transformer tout cela en muscles et de faire une saison 2018 remarquable, la meilleure d’un running-back dans l’histoire de la fac. Une saison conclue en beauté par un titre de champion universitaire. La saison suivante, il s’incline en finale face à ce LSU si cher au cœur de la Louisiane. Une finale universitaire se jouant à…la Nouvelle-Orleans !
L’arme offensive
Travis Etienne ou comment faire beaucoup avec peu. L’attaque de Clemson utilise un comité au poste. Seulement 13,6 portés par match en 2018, par deux fois seulement il en a plus de vingt. Et malgré cela, 1658 yards et 24 touchdowns ! En résumé il touchait le ballon huit fois et ça donnait un touchdown. En 2019, il ne tente jamais plus de 17 courses dans un match et termine pourtant la saison avec 1614 yards et 19 touchdowns au sol !
Après 8 matchs 2020, il a déjà couru 10 fois jusque dans la zone d’en but. Et si sur les 15 matchs 2019, il avait ajouté 432 yards dans les airs, en 8 matchs 2020 son total est déjà de 491. L’équipe qui le choisira n’aura pas seulement un porteur de ballon mais une vraie arme offensive complète, si déroutante à lire pour les défenses adverses.
Travis Etienne, un nom avec une consonnance qui parle à nos oreilles (ancêtres créoles), est ce type de coureur « moderne ». Il peut transpercer une défense en la contournant par l’extérieur ou en forçant le passage à l’intérieur. Il sait aussi, être si précieux pour réceptionner des passes-écrans et ajouter beaucoup de yards ensuite. Premier tour en 2021 ? Son talent justifierait ce choix. Même dans une NFL préférant de plus en plus attendre les tours suivant pour sélectionner un coureur.
La suite de son histoire s’écrira à Cleveland, siège de la prochaine draft. Puis, quelque part dans cet immense pays. Peu probable que les « tigres » de Cincinnati le choisissent avec Joe Mixon dans l’effectif, mais il y a d’autres félins en NFL. Des oiseaux aussi. Un dauphin ? Tua Tagovailoa aurait besoin d’un meilleur ami. Dans tous les cas, Travis Etienne (prononcer I-Ti-N) fera le bonheur d’une franchise NFL en 2021.