[Tribunal du Hall of Fame] Nick Mangold : le centre de l’attention

Les centres ne sont pas légion au Hall of Fame, et Mangold va devoir se battre.

L’entrée ou non d’un joueur au Hall of Fame est souvent l’objet d’un débat passionné, et nombre de joueurs disposent d’autant de soutiens que de détracteurs. Après une première sélection interne à la rédaction, douze joueurs (non-éligible aujourd’hui) ont été retenus car ils ont recueilli des votes contradictoires et méritaient une analyse plus poussée. Ainsi pas de joueurs évidents comme Tom Brady ou Peyton Manning. Après ces douze volets, deux épisodes bonus vous seront proposés.  

La franchise des New York Jets est une très vieille institution, et il est difficile d’en devenir une légende. Encore plus lorsque le joueur évolue à un poste sous médiatisé comme celui de centre. C’est pourtant l’exploit qu’a réussi Nick Mangold. Suffisant pour obtenir un buste en bronze ?

Les arguments favorables

Durant onze années, Mangold a été le pilier d’une ligne offensive souvent redoutable. Elle était notamment incroyable pour les coureurs, puisque les Jets ont fini top 10 de la ligue 6 fois en 10 saisons. Doté d’une personnalité haute en couleur, il s’est rapidement imposé comme une des grandes figures de la décennie chez les Jets, capable de coup bas comme Gotham les aiment.

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Les performances du joueur ont permis d’étendre cette reconnaissance à l’ensemble de la ligue, permettant à Mangold d’accumuler les récompenses individuelles. Sept sélections au Pro Bowl, 3 sélections en All Pro entre 2009 et 2011. C’est d’ailleurs cette période qui est le sommet de sa carrière en NFL, sur le plan des performances individuelles, mais aussi des résultats collectifs.

Les Patriots ont dominé la NFC Est pendant 20 ans. Ou presque. Car pendant deux saisons, ce sont bien les Jets qui vont briller en playoffs, enchaînant deux finales de conférence en 2009 et 2010. Sans remettre en cause les performances du quarterback Mark Sanchez, c’est notamment grâce à la meilleure ligne du siècle que les Jets sont allé aussi loin : D’Brickashaw Ferguson, Alan Faneca, Mangold, Brandon Moore and Damien Woody. Nick Mangold était le cerveau de cette ligne, le leader, est c’est ce qui fait de lui un candidat au Hall of Fame.

Les arguments défavorables

La position de centre n’est pas la plus facile pour se faire une place à Canton. Ils ne sont d’ailleurs que 7 à avoir cet honneur : Dermontti Dawson, Jim Otto, Mike Webster, Dwight Stephenson, Jim Langer, Mick Tingelhoff et Kevin Mawae, le prédécesseur de Mangold chez les Jets. C’est peu, et le favori pour représenter le 21e siècle est Jeff Saturday, ce qui rétrécit la fenêtre pour Mangold. La liste des concurrents est même venue se renforcer avec l’émergence de joueurs tels que Maurkice Pouncey ou Jason Kelce, qui ont aussi des arguments.

Le palmarès souffre également de la comparaison. Mangold n’a pas de bague, et dispose au minimum de deux fois moins de sélections dans la première équipe All Pro que les centres évoqués plus haut. Bien que mémorable, sa carrière ne lui a pas forcément permis d’obtenir suffisamment de récompenses pour se faire une place dans le temple.

Autre point noir, le parcours en playoffs. En onze saisons il n’a connu que 3 qualifications en playoffs et 7 matches disputés. C’est très léger lorsqu’il va falloir se confronter aux résumés des concurrents. Saturday par exemple compte 12 sélections, et on sait que les performances collectives influent sur le vote du jury pour le Hall of Fame. Mangold était un incroyable joueur dans une équipe souvent faible, et cela ne va pas pousser sa candidature.

Les votes

Pour (2 votants) : Brice Duhamel et Matthieu Pasquier.

« Nick Mangold, sans trop d’hésitations. 11 ans de carrière, tous passés chez les Jets, à l’époque de l’épopée Favre-Sanchez. Au tableau de chasse 7 Pro Bowls et 3 All-Pro, et l’étiquette d’avoir été un des meilleurs homme de ligne de sa génération. Comme son compère Kevin Mawae, un grand du Gang Green. La position n’est pas sexy, mais Mangold est un incontournable pour le Hall of Fame. » (Matthieu Pasquier

« A l’instar de Joe Thomas  il fut un homme de ligne très performant, dans une franchise qui ne l’était pas. Pas de bague mais nominé 7 fois au pro bowl, 2 fois dans la first team all pro en 11 ans de carrière, une régularité qui pourrait lui ouvrir les portes de Canton. » (Brice Duhamel)

Contre (11 votants) : Alain Mattei, Sébastien Polomeni, Nelson Caignard, Raoul Villeroy, Camille Saraben, Raphaël Masmejean, Mehdi Jullien, Alexandre Foy, Elioth Salmon, Jean-Michel Bougeard et Victor Roullier

« Malheureusement pour Nick j’ ai tendance à penser que le poste de centre ne fait pas parti de ces postes qui peuvent/doivent envoyer ses 2-3 meilleurs joueurs de chaque génération au HoF. C’est dur et pas forcément justifié mais c’est mon avis. Du coup Nick n a pas forcément sa place car ses résultats en carrière ne suffisent pas à transcender le lien niveau/poste. Mais je lui souhaite. » (Raphaël Masmejean)

Verdict : Demande rejetée

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