La XFL est de retour, et cette troisième semaine n’a pas déçu avec des oppositions de haut niveau, pleines de suspense et de surprises. Retour sur les quatre matches du week-end.
L’affiche de la semaine
Tampa Bay Vipers (0-3) – Houston Roughnecks (3-0) : 27-34
Si l’affiche paraissait déséquilibrée entre les Roughnecks, la meilleure attaque de la ligue, et une équipe des Vipers déjà en plein doute, le match a finalement été beaucoup plus haletant que prévu.
Dès le début de match Houston va pourtant prendre l’ascendant, sur un touchdown longue distance du quarterback P.J. Walker (24/36, 306 yards et 3 TD) pour Cam Philips (194 yards et 3 TD). Le quarterback est plus que jamais le favori pour devenir MVP de la ligue, et sa capacité à éviter les plaquages lui a été précieuse sur cette action. Comme si cela ne suffisait pas, Walker va conclure le touchdown avec une transformation à 3 points de toute beauté. (3-9)
Mais alors qu’on s’attend à un long match pour Tampa Bay, c’est le quarterback Quinton Flowers (4/6, 67 yards, 29 yards à la course et 1 TD), pourtant peu utilisé dans son alternance avec Taylor Cornelius (16/31, 193 yards, 1 TD et 1 Int), qui va relancer son équipe. Auteur de deux passes décisives puis d’un touchdown à la course, il va redonner l’avantage à son équipe, pour une courte durée. (10-9)
Car si les Roughnecks disposent d’une inventivité remarquable en attaque, c’est la capacité d’improvisation de P.J. Walker qui fait la différence. Sur une action fabuleuse (voir l’action de la semaine), le jeune lanceur conclut le drive à la course. Houston rajoute même un field goal pour prendre une avance de 8 points. (10-18)
Tampa est alors dos au mur, mais les Vipers vont encore une fois revenir dans le match, grâce à un touchdown à la course de Cornelius alors que le temps était expiré, qui permet d’égaliser juste avant la pause. 18 partout, le match est plus indécis que jamais.
C’est alors que Houston va à nouveau faire la différence grâce au playmaker numéro 1 de l’équipe, le receveur Cam Philips (voir la section MVP), qui marque son deuxième touchdown de la soirée en évitant les plaquages trop tendres de la défense adverse (18-26). Mais ce match est une partie de ping pong, et les Vipers vont prendre tous les risques, notamment en 4e tentative, pour revenir sur un touchdown de Daniel Williams (35 yards, 1 TD). Mieux encore, ils passent devant sur un field goal (27-26).
Mais les grandes équipes savent faire la différence dans les derniers instants, et les Roughnecks font partie de cette catégorie. Cam Philips va parachever sa démonstration avec un nouveau touchdown, et la défense de Houston va enfin se mettre au niveau de l’attaque. (27-34) D’abord par un stop en quatrième tentative à quelques yards de la endzone, puis par l’interception de DeMarquis Gates, le linebacker ancien produit d’Ole Miss.
Avec cette victoire Houston confirme son statut de favori, mais la défense va devoir montrer plus de régularité pour le futur. Du côté de Tampa Bay cette troisième défaites d’affilés est paradoxalement encourageante, car il s’agit de la meilleure performance de l’équipe cette saison.
Les autres matches de la semaine
Seattle Dragons (1-2) – Dallas Renegades (2-1) : 12-24
Dragons et Renegades ont connu un début de saison similaire, avec une défaite d’entrée puis une victoire en deuxième semaine. Mais si Seattle a fait illusion une mi-temps dans ce match, les limitations de l’effectif vont rattraper les Dragons dans le deuxième acte.
La première mi-temps a plus été marquée par les erreurs des quarterbacks que par la qualité du jeu offensif, les lanceurs multipliant les imprécisions. Brandon Silvers (21/34, 204 yards, 1 TD et 1 Int) avait pourtant bien commencé avec les Dragons, trouvant le prometteur Austin Proehl (81 yards, 1 TD) pour l’ouverture du score. Dallas répond tout de suite par Flynn Nagel (39 yards et 1 TD), bien servi par Landry Jones (30/41, 274 yards, 3 TD et 2 Int). (6-6)
La suite va ressembler à un festival d’interception et de réceptions approximatives, dont celle qui va permettre à Godwin Igwebuike (7 plaquages, 1 interception et 2 passes défendues) de réaliser l’interception à 2 yards de la end zone des Dragons pour préserver l’égalité au score. Seattle en profite pour traverser le terrain et reprendre l’avantage avant la pause sur un touchdown de Kenneth Farrow. (12-6)
Mais alors que les Renegades semblent en difficulté, ils vont voir leur adversaire du soir disparaitre en seconde mi-temps, alors que Dallas et Landry Jones vont se réveiller avec 18 points et 2 touchdowns du tight end Donald Parham, étonnamment mobile pour un joueur de son gabarit. Seattle tentera bien de réagir, mais cette équipe manque de talent et concède une deuxième défaite cette saison.
Du côté de Dallas l’heure est à l’optimisme, et les progrès sont notables chaque semaine.
Saint-Louis Battlehawks (2-1) – New York Guardians (1-2) : 29-9
Si la plupart des équipes commencent à se mettre en place et à créer du jeu, ce n’est pas le cas des Guardians qui semblent avoir totalement perdu le fil de leur saison. Dans un match où les BattleHawks n’ont pas fait grande impression, New York n’a jamais semblé vouloir gagner ce match, et le résultat est sans appel.
Dans une première mi-temps à sens unique, Saint Louis a profité avec brio des erreurs adverses pour prendre rapidement un avantage décisif. Tout d’abord la franchise de Saint Louis va inaugurer le match avec un drive de 72 yards en seulement quatre actions, uniquement par l’intermédiaire du jeu à la course. Si c’est Cristine Michael (44 yards et 1 TD) qui marque le touchdown, c’est bien Matt Jones (95 yardset 1 TD) qui est le principal artisan de ce début de match réussi avec une belle course de 47 yards. (6-0)
Mais si les BattleHawks vont faire la différence, c’est principalement grâce aux équipes spéciales, qui vont renverser le match en deux actions. D’abord un retour de kickoff (voir le bonus en fin d‘article) suite à un système excellemment bien exécuté, puis sur un punt bloqué qui va donner une position très préférentielle à l’attaque. Matt Jones en profite et les BattleHawks s’envolent avant la mi-temps 23 à 3.
Le deuxième acte va être absolument soporifique, Saint Louis contrôlant le match alors que New York va sauver l’honneur avec un touchdown d’Austin Duke (44 yards et 1 TD), sur une passe de Luis Perez, un des trois quarterbacks utilisés par les Guardians dans ce match. Les BattleHawks n’ont tellement pas eu besoin de forcer que le quarterback Jordan Ta’amu finit le match à 9 sur 15 pour 79 yards.
La saison va être longue pour les Guardians, alors que les BattleHawks conservent toutes leurs chances dans la division Est.
Los Angeles Wildcats (1-2) – D.C. Defenders (2-1) : 39-9
C’est la surprise du week-end. Alors que les Defenders étaient avant cette semaine le favori pour le titre chez la plupart des bookmakers, les Wildcats ont totalement renversé la tendance et ont écrasé les joueurs de la capitale. Plus incisif et capable de provoquer de nombreuses pertes de balles, Los Angeles a rendu une copie bien meilleure que les deux week-ends précédents.
Il faut dire que les Defenders se sont mis des bâtons dans les roues en concédant 5 pertes de balles, dont 4 pour le quarterback Cardale Jones (13/26, 103 yards et 4 Int, voir section flop). De l’autre côté du terrain en revanche le quarterback des Wildcats Josh Johnson (18/25, 278 yards et 3 TD) s’est montré inspiré, alternant entre passe écran et passe longue pour disséquer la défense des Defenders, pourtant considéré comme la meilleure de la ligue.
Et dès le début de match les touchdowns vont s’enchaîner pour LA, à la passe et à la course. Rien qu’en première mi-temps les Wildcats vont marquer 27 point d’affilés, bien emmené par le receveur Tre McBride (109 yards, 2 TD) qui a rendu dingue les cornerbacks adverses toute la soirée. (27-3 à la mi-temps)
L’autre dynamiteur de l’équipe est Martez Carter (75 yards et 3 TD), qui va parachever la démonstration de son équipe avec 2 nouveaux touchdowns en deuxième mi-temps. Les Defenders boivent le calice jusqu’à la lie, ne parvenant à sauver l’honneur qu’en fin de rencontre sur un touchdown longue distance de Nick Brossette (75 yards, 1 TD), insuffisant pour rivaliser.
Les Wildcats se relancent dans cette saison 2020 alors que les Defenders marquent un coup d’arrêt. Pour les deux équipes, il s’agira de savoir s’il s’agit juste d’une performance isolée ou d’une tendance qui se dégage.
Le MVP
Cam Phillips (WR, Roughnecks)
Il y a certains joueurs pour qui la XFL est un moyen de vivre de leur passion sans pouvoir rever de NFL derrière. Mais certains joueurs pourraient bien y parvenir, et au premier rang se trouve le receveur Cam Philips. En communion totale avec son quarterback, Philips enchaine les grosses performances.
Déjà auteur de 3 touchdowns la semaine dernière, il a fait vivre une soirée cauchemar à la défense des Vipers avec 194 yards et 3 touchdowns. Il est le joueur le plus en vue de la ligue, et nul doute que l’ancien de Virginia Tech, passé brièvement aux Bills de Buffalo, aura sa chance en 2020 en NFL s’il continue sur sa lancée.
PJ Walker to Cam Phillips last week: 3 TD
PJ Walker to Cam Phillips this week: 3 TD
Goodness.
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🖥 https://t.co/ll9uiONfjq pic.twitter.com/wzwvkJX5tC— United Football League (@TheUFL) February 22, 2020
Le flop
Cardale Jones (QB, Defenders)
Alors qu’il avait réalisé un début de saison encourageant, Cardale Jones est passé complètement à côté de son match, pénalisant fortement son équipe. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 13/26, 103 yards et 4 Interceptions, 3 sacks encaissés. Jones a complètement craqué, et son avenir à la tête de l’équipe ne tient plus qu’à un fil.
The @XFLWildcats get their fourth interception and fifth total turnover.
Sheesh.
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L’image de la semaine
Décidément, les Roughnecks monopolisent les honneurs cette semaine. Mais il faut dire qu’on commence à manquer d’arguments pour décrire le jeune quarterback P.J. Walker. Auteur en début de match d’une action incroyable ou il résiste à trois plaquages pour faire un touchdown longue distance, il transforme cette fois un fumble en touchdown à la course.
L’ancien de Temple est LA star de ce début de saison, et on comprend pourquoi.
We are running out of adjectives to describe what PJ Walker can do on a football field.
Any help?
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🖥 https://t.co/ll9uiONfjq pic.twitter.com/Li96FEboBi— United Football League (@TheUFL) February 22, 2020
Bonus
Les formats particuliers de kickoffs en XFL peuvent donner lieu à des stratégies innovantes. Saint Louis l’a bien compris et à réussi un retour de kickoff pour touchdown après une passe latérale pleine de vista.
WEEEE LOOOOOVE XFL KICKOOOOOFFS!!!
UNREAL.
📺 @espn
🖥 https://t.co/qZVDJBytZi pic.twitter.com/kudFLbJCW2— United Football League (@TheUFL) February 23, 2020