Né à Akron, Ohio. Biberonné aux Cleveland Browns. Forgé dans la fonderie de Kent State University, dans son État de naissance. Extirpé des hauts fourneaux par les Steelers, dans la Pennsylvanie voisine. James Harrison est un enfant de la Rust Belt, cette Amérique industrielle coincée entre le Midwest et les Grands Lacs. Un monstre physique en acier trempé. Un mental à toute épreuve façonné dans l’iridium. A man of steel.
Ohio state of mind
Un père qui conduit des camions bourrés à ras-bord de produits chimiques, une mère au foyer à temps plein, six frères et sept soeurs, James Junior est le dernier rejeton d’une véritable colonie. Couvé par des aînés qui n’hésitent pas à sacrifier leur propre derrière lorsqu’une fessée menace de s’abattre sur celui de leur petit frère, il grandit dans un cocon soudé comme jamais. « Crystal et Shabira se mettaient à pleurer. Elles allaient même jusqu’à se porter volontaires pour être fessées à sa place, » se souvient Mildred, la matriarche de la famille, dans le Pittsburgh Courier. Loin de l’image de brute épaisse au regard assassin qu’il s’est forgée sur les gridirons, James Henry Harrison est un petit garçon discret et pleurnicheur, même, quand ses frères et soeurs le taquinent sur son deuxième prénom sans qu’il ne comprenne trop pourquoi. Choyé, protégé, tout simplement aimé, il ne manque pas d’affection durant ses premières années.
À peine 60 bornes séparent Akron du Cleveland Municipal Stadium, situé sur la rive sud du lac Érié, et très vite, Harrison est contaminé par la fièvre du football. Il aime ça. Il adore ça. Il veut y jouer à tout prix. Mais sa mère s’y oppose formellement et il faut les efforts redoublés de James et son meilleur pote, David, le voisin d’en face, déjà footballeur en herbe, lui, pour enfin réussir à la faire céder, à contre-coeur. Mais pas à n’importe quel prix : son père devra être présent à chaque séance d’entraînement, à chaque match, l’emmener chez le médecin s’il le faut, s’occuper de sa carrière d’apprenti footeux à temps plein. Et il le fera. Jusqu’à son dernier souffle.
Deux postes, deux lycées. Linebacker et running back, James débute son année de freshman à la Archbishop Hoban High School, le temps d’envoyer un terminal au tapis pour une histoire de vol montée de toutes pièces, et l’achève à la Coventry High School, à quelques bornes au sud-ouest d’Akron. Là-bas, il est l’un des deux premiers ados afro-américains à enfiler le maillot des Comets. Sur le terrain, en match comme à l’entraînement, aucun ami, seulement des ennemis. Comme Papa le lui a inculqué dès ses toutes premières années. L’amitié, ça se passe en dehors du gazon. Un père avec qui il entretient une relation fusionnelle, mais un homme dur et avare en compliments qui pose les fondations de ce tempérament parfois si sauvage en apparence.
« Je pense que mon père n’a pas dû me féliciter plus trois fois de toute ma vie, » raconte-t-il à Andrew Kremer de NFL.com en janvier 2017. « Une fois au lycée, je crois bien que j’avais couru pour 310 yards et avais fait 12 ou 15 plaquages. Il s’est approché et m’a dit, « Hé, bien joué. » Ça comptait beaucoup pour moi parce qu’il ne parlait que très rarement. La deuxième fois, c’est quand Joey [Porter] s’est fait virer du match à Cleveland et que je suis devenu titulaire. La troisième, c’est quand j’ai remonté 100 yards au Super Bowl. »
Phénomène physique dès son adolescence, son coach à Hoban High School le fait se frotter aux joueurs de terminale alors qu’il n’est encore qu’en troisième, au grand dam de sa mère poule, terrifiée. Aux entraînements, il sème le chaos. En match, même chose. Son crâne lisse comme du marbre, déjà, un regard de tueur à gage, un esprit de gladiateur, plus grand, plus large que n’importe quel gamin de son âge, il est habité par une hargne à toute épreuve. Un jour, face aux rivaux de Manchester, bête noire des Comets, Harrison s’invite vers le coin de terrain où ses adversaires du jour s’échauffent, enlève son casque, les pointe du doigt un par un et les prévient : vous ne sortirez pas vivant de ce match ! Ses coéquipier son sans voix. Sur le cul.
« C’était facile de le détester, » se souvient Gary Hutt, son coordinateur offensif de l’époque, auprès d’ESPN. « Son regard, ses longs silences… C’était sa façon d’être. »
Sauteur en hauteur, sprinteur, lanceur sur les pistes d’athlé, il fait parler ses qualités physiques hors normes sur le terrain et collectionne les sauts de haie par-dessus les défenseurs adverses. Jusqu’à 5 fois durant ses années de lycéen si le compte est bon. « C’est illégal. Mais je n’ai jamais rien vu de pareil et c’est bien trop beau pour être sanctionné, » aurait glissé un arbitre à Hutt un jour de match.
Pourtant, malgré toute l’étendue de son talent, un implacable nuage noir rôde au-dessus d’une adolescence qui voit le gamin autrefois si calme et discret se muer en lycéen impulsif et caractériel. Insultes racistes qui le font disjoncter et lui valent une suspension pour avoir riposté, embrouille avec un coach assistant qui lui coûte deux autres rencontres, manque d’investissement et notes calamiteuses en classe qui sapent ses chances de rejoindre des facs prestigieuses, tempérament houleux et immature qui le transforme en poison pour sa propre équipe, il se monte un CV horrifique pour n’importe quel programme universitaire un temps soit peu soucieux de son image. À peine revenu de suspension pour sa dernière année de lycée, il récidive. Invaincues en 8 matchs de compétition, les Comets se déplacent à Tusky Valley. Sous une pluie d’insultes raciales gerbantes, James piétine la défense adverse, empile plus de 100 yards au sol en à peine trois courses et inscrit un touchdown. Possédé par un explosif cocktail d’adrénaline et de rage, il se rue vers le banc ennemi, se plante face aux hordes d’ados racistes massés derrière en tribune et déploie cérémonieusement ses deux majeurs. Coventry s’impose, mais Harrison est de nouveau suspendu. Puis c’est l’écart de trop. Celui qui lui coûtera des bourses d’études de programmes historiques comme Nebraska ou Ohio State.
En terminale, il est coffré après avoir fait usage d’un pistolet à air comprimé BB Gun dans le vestiaire. La petite balle en métal aurait atterri dans le postérieur d’un coéquipier. James Harrison plaide coupable, les charges sont allégées, les grosses universités lui claquent la porte au nez pour de bon, il arrête les conneries, se met enfin au boulot, achève son année de façon nettement plus studieuse, fait légèrement remonter ses notes et débarque à Kent State University sans y avoir été convié. Sans scolarité prépayée. Un walk-on.
La repentance
Mauvaises notes oblige, Harrison est « redshirté » pour son année de freshman afin de rehausser son piètre niveau académique. Il peut s’entraîner avec l’équipe, mais interdiction de jouer le samedi après-midi. Un deal qui ne plaît évidemment pas au joueur. Contraint d’assister à des séances d’études obligatoires avec ses entraîneurs, sa relation avec Dean Pees, le head coach des Golden Flashes, s’envenime très vite. Pourtant, les progrès se font rapidement sentir et quand son GPA (indice de performance scolaire basé sur les résultats obtenus sur une période donnée dans le système scolaire nord-américain, ndr) atteint 3.0 (sur 4.0), James s’empresse d’aller l’inscrire sur absolument tous les tableaux noirs ou blancs du staff. Regardez, j’ai rempli ma part du contrat, à vous de remplir la vôtre !
Après une saison 98 blanche, James intègre peu à peu la rotation dans un rôle de linebacker à temps plein. Plus question de cavaler ballon sous le bras en attaque. Une centaine de plaquages dont une douzaine derrière la ligne de mêlée, une interception et quelques fumbles recouverts, le défenseur remplit généreusement sa fiche statistique et gagne tranquillement sa place de titulaire pour les trois dernières rencontres de la saison. Machine à plaquages, dynamiteur de lignes, il s’invite dans le backfield pour geler le jeu au sol ou démolir les quarterbacks adverses avec fureur. Avec colère dira même son futur coéquipier à Pittsburgh, James Farrior. Mais Harrison voit les choses autrement.
« Je joue avec intensité et concentration, » explique-t-il à Judy Battista du New York Times. « Tu ne peux pas entrer sur le terrain la fleur au fusil ; ça n’est pas ce genre de sport. Tout le monde joue avec une dose de colère et une certaine pression sur ses épaules. Quand j’ai commencé à jouer au football en pee-wee (équivalent des poussins ou début benjamins, ndr), mon père venait aux entraînements et mes coaches lui ont dit, « James ne s’entraîne pas assez fort. Il ne joue pas suffisamment physique. » À partir de ce jour-là, mon père m’a dit que si je ne jouais pas à 1000 à l’heure, alors il me retirerait de l’équipe. Depuis ce moment-là, j’ai toujours joué avec la même énergie. »
De conflictuelle, sa relation avec Dean Pees devient bientôt fusionnelle. À tel point que le linebacker n’hésite par à faire irruption chez son coach pour demander à sa femme « qu’est ce qu’on mange ce soir ? » raconte le New York Times en octobre 2010.
Le 21 décembre 2001, James Harrison fait la connaissance de Ben Roethlisberger. Quarterback redshirt freshman de l’Université de Miami (Ohio), Big Ben repart du petit Dix Stadium de Kent State les cotes endolories. Une défaite 24-20, 5 sacks encaissés, 4 infligés par son futur coéquipier chez les Steelers dont deux coup sur coup en fin de match qui scellent le score pour de bon, une première date fracassante. Le numéro 16 des Golden Flashes ajoute 12 plaquages et un fumble forcé. « [Ben] dit pour rire que c’est grâce à ça que je suis dans la ligue, » raconte le pass rusher sur le site officiel des Bengals en 2013. James achève sa dernière campagne universitaire avec près d’une centaine de plaquages au compteur dont 20 derrière la ligne de scrimmage et finit en tête de la MAC avec un total de 15 sacks qui lui doit évidemment une place de choix dans l’équipe type de la conférence.
Malgré une réputation grandissante de chasseur de quarterbacks hors-pair et des qualités athlétiques à se pâmer, James Harrison n’est pas convié au Combine NFL. Pire, jugé trop petit pour les standards NFL au poste de edge rusher malgré son mètre 83, trop léger en dépit de ses 108 kilos, sorti d’une petite université et précédé par une réputation sulfureuse depuis ses années de lycéen, il est snobé par la draft. Si aucune franchise ne veut prendre le risque de sacrifier un précieux choix pour jouer à la loterie avec l’ancien Golden Flash, plusieurs formations s’empressent de le convier à leurs camps estivaux. Nettement moins risqué. Rookie non drafté, James s’engage finalement avec les Steelers avant l’été et marche dans les pas d’un autre ancien de Kent State devenu gloire des Steelmen, Jack Lambert. Le linebacker édenté et Hall of Famer du légendaire Steel Curtain des 70’s. Le parcours du combattant ne fait que commencer pour celui que ses futurs coéquipiers appelleront Silverback, comme les massifs gorilles au dos argenté.
Souviens-toi l’été dernier
Quand il arrive sur la pointe des pieds au camp d’entraînement des Steelers au début de l’été 2002, James Harrison est largué. Au milieu d’une défense où tout va trop vite, il se fige en pleine action et joue avec les nerfs de Bill Cowher, head coach des Hommes d’Acier. « James ne fait pas ce qu’on lui demande de faire. James fait ce qu’il veut faire, » avait prévenu Mo Timpton, son ancien entraîneur au lycée. Coupé par les Steelers début septembre, envoyé sur le practice squad, re-signé dans un rôle de joueur d’équipes spéciales pour le dernier match de la saison, à nouveau coupé pour mieux être re-signé, pour mieux être re-coupé, pour mieux être re-re-signé au cours d’une saison 2003 décourageante, le linebacker commence à douter. Comique de répétition douteux. Pendant ces 2 années, James endure difficilement la pénible réalité d’un joueur non-drafté dont on peine à sonder le véritable potentiel. Surtout qu’il n’y met pas toujours du sien.
« Il était comme n’importe quel rookie, » se souvient James Farrior en 2002. « Il ne connaissait pas vraiment le système défensif. À l’entraînement, pendant le camp d’été, il ne savait pas ce qu’il faisait, s’arrêtait net, agitait les mains et criait de le sortir du terrain. On le prenait pour un fou. »
Durant ces deux années usantes mentalement, James se renferme un peu plus encore dans cette coquille de joueur avare en mots et en sourires. Un isolement dont il ne sortira pas même lorsque l’anonymat cédera place à la célébrité. Ses meilleures grimaces, il les garde pour ses deux gamins quand il rentre à la maison le soir et regarde les Looney Tunes avec eux. Son rire, il le réserve à ses coéquipiers dans l’intimité du vestiaire. Sa parole, il ne l’accorde que dans le cadre rassurant d’un tête-à-tête sans micro. Mais dès que les caméras se braquent sur lui, son sourire s’efface. Il n’apprécie guère des médias plus attirés pas ses frasques et ses excès que par ses actes de charité et ses performances sur le terrain. Il n’aime pas regarder ses highlights, il n’aime pas parler football, il n’aime pas regarder de match, il a probablement plus de frères et soeurs que d’amis proches, il n’aime pas être poussé sur le devant de la scène, il n’aime pas faire le clown devant les caméras. Le monde de la NFL l’a trop souvent abandonné, méprisé, oublié, humilié presque, pourquoi lui ferait-il le moindre cadeau ? Le football a contribué à forger ce joueur d’apparence dur, méchant, agressif, mais pourtant bien plus complexe qu’il n’y paraît.
« J’ai cet air naturellement méchant qui fait croire aux gens que je suis réellement méchant, » explique-t-il dans le New York Times en 2010. « Demandez à n’importe quelle personne qui me connait vraiment, elle vous dira que je ne suis pas fou, que je ne suis pas ce type cinglé qui court dans tous les sens et arrache des têtes. »
Un mental à l’image de son physique. Dans sa tête comme dans son corps, James endure les coups comme personne. Signé par les Ravens fin 2003 après une nouvelle saison blanche à Pittsburgh, ils ne lui laisseront jamais sa chance. Un jour d’entraînement à peine et Harrison est expédié outre-Atlantique, à Düsseldorf. Loin de chez lui, loin de ses proches, il déteste cet exil forcé chez les Rhein Fire. À peine de retour chez l’Oncle Sam au début de l’été, Baltimore le coupe. Pour la quatrième fois. Découragé, il se jure que ce sera la dernière. Si aucune autre opportunité ne se présente à lui, il abandonnera le football pour se trouver un autre job. Vétérinaire ? Il a toujours aimé les animaux. Non, les études seraient bien trop longues. Chauffeur de bus à la limite ? Pourquoi pas routier ? Comme son père. À 26 ans, il explore toutes les possibilités.
Presque résigné, James retourne à Akron pendant six semaines et passe même son permis poids lourds en prévision de cette reconversion par défaut. Mais fin juillet 2004, le téléphone se réveille. Au bout du fil, sa toute dernière chance avec la NFL. Pas question de la rater. Clark Haggans vient de se péter les doigts en soulevant de la fonte et les Steelers ont un trou à combler dans leur effectif. Le défenseur traverse la frontière jusqu’en Pennsylvanie voisine et retrouve Pittsburgh métamorphosé. Pendant tout l’été, il se prive de TV et de la moindre distraction possible pour décortiquer et apprendre par coeur le playbook défensif alambiqué de Dick LeBeau. Un bourrage de crâne intensif. Loin du gamin qui jouait davantage avec ses muscles qu’avec sa tête dont se souvient Brian Billick lors de son passage supersonique dans le Maryland. Un nouvel homme. Un homme tout court. Mature, conscient des enjeux, conscient des exigences du monde pro, conscient de la hiérarchie au sein du vestiaire, conscient de sa chance. Si jamais il échoue, il ne veut pas avoir le moindre regret. Il veut avoir fait tout ce qu’il pouvait. Le changement d’attitude saute aux yeux et Harrison passe enfin le cut final. Une fois. Deux fois. Trois fois. Pendant 3 ans, dans le relatif anonymat des équipes spéciales, il agrippe avec émotion son numéro 92 surplombé de son nom. Celui de son père. Chaque fois, James Jr. a une pensée pour lui. « C’est le nom de mon père vous savez. Ça représente tout ce qu’il était et tout ce que je suis, » confie-t-il à NFL.com en 2017.
Peu à peu, il s’immisce dans la rotation en défense et glane quelques titularisations au gré des circonstances. Un coup linebacker, un coup defensive end, il démarre le tout premier match de sa carrière le 14 novembre 2004 à Cleveland. Comme un symbole. 6 plaquages, un sack, à 26 balais, il profite de l’exclusion de Joey Porter avant même le coup d’envoi pour gagner des points auprès de ses coaches, se voit offrir trois autres départs lors des trois derniers matchs de la saison, inscrit le premier touchdown de sa carrière sur un fumble recouvert face aux Bills en semaine 17 et découvre les playoffs quelques jours plus tard. La saison suivante, il profite de la nouvelle blessure de Clark Haggans pour démarrer trois rencontres, intercepter Phillip Rivers, jouer à saute-mouton par dessus Ladainian Tomlinson, rafler 3 sacks et se reconvertir en stadier en week 16 quand un fan imbibé des Browns déboule sur le terrain sans y avoir été convié. En 2006, dans un rôle presque exclusivement de joueur d’équipes spéciales, il doit attendre une ultime semaine sans enjeu pour être enfin titularisé en défense et récolter discrètement trois plaquages et une bague de champion face aux Seahawks lors du Super Bowl XL, un mois plus tard.
Les Steelers sacrés, Bill Cowher tire sa révérence après 15 années. Jeune prodige défensif d’à peine 35 piges, Mike Tomlin débarque du Minnesota pour prendre la relève et fait un petit coup de ménage dans la masse salariale en se débarrassant de Joey Porter. Une décision loin d’être populaire, mais qui dégage considérablement la vue pour James Harrison. Pittsburgh a beau lâcher ses deux premiers choix de draft sur deux autres linebackers, Lawrence Timmons et LaMarr Woodley, le numéro 92 est promu titulaire. Trop rapide, trop explosif, trop petit pour les golems de la ligne offensive, sa taille est devenue sa force. « C’est Mike Tyson avec un plastron, » dit de lui Keith Butler, coach des linebackers de Pittsburgh. 8,5 sacks, 7 fumbles forcés, une prestation XXL face aux Ravens un lundi soir, MVP de la franchise, le Gorille s’envole pour son premier de 5 Pro Bowls consécutifs.
Un an plus tard, il deviendra le premier joueur non-drafté à être nommé Joueur Défensif de l’Année. La plus belle des revanches. Tout n’aura été qu’une question de patience.