Hard Knocks Raiders – Le débrief : les dés sont jetés

La saison est là et Chucky Gruden aiguise son couteau pour découper un effectif à son image.

Dernier volet de la série consacrée au camp d’entrainement des Oakland Raiders. Just Win Baby!

IL est là

Ce dernier épisode est toujours celui des coupes : de 90, l’effectif passe à 53 et forcément il y a des déçus. Des commentaires aussi de la part des fans : pourquoi lui et pas celui-là ? Mais avant cela, place à la vedette, car Antonio Brown est enfin en tenue et prêt à jouer.

« Allez 84 ! », Jon Gruden le salue ainsi à son entrée sur le terrain d’entrainement.

Un montage dynamique nous montre plusieurs de ses réceptions : pieds, casque ou ego, rien ne semble plus l’empêcher d’exprimer tout son talent. Surtout depuis qu’il a trouvé LE casque qui lui sied. Ce feuilleton se conclut donc de la façon la plus usitée dans notre société capitaliste.

Sa forme un peu spéciale à l’arrière intrigue et en amuse certains.

« On dirait qu’il y a un bateau à l’arrière », entend-t’on de quelques coéquipiers.

Von Gruden

Dès 5h du matin, sur la route le conduisant au centre d’entrainement, Jon Gruden apprécie d’entendre son groupe préféré : Metallica. Le son lourd, brut et ciselé de « Wherever I may roam » le prépare à la séance à venir. Électrisé le coach se prend alors pour un pass rusher.

« Von Miller arrive », hurle-t-il en mettant Derek Carr sous pression.

Et il fait la même chose en poursuivant Nathan Peterman et Mike Glennon avant de leur indiquer la couleur du dossard du receveur à qui ils doivent lancer le ballon. Un vrai Chucky. Il pourrait presque remplacer Khalil Mack.

Mais le mieux est sans doute qu’il se contente d’enseigner et c’est ce qu’il fait, y compris en salle vidéo, montrant à ses joueurs des actions de Le’Veon Bell : le but du visionnage est de montrer à ses coureurs la bonne façon de bloquer en situation de protection de passe. Il leur montre aussi la mauvaise façon de s’y prendre, avec un joueur des Buccaneers dont on taira le nom par respect.

Puis c’est l’heure de l’interrogation surprise : dans quelle université à joué Danny Woodhead ? Aucun des running-backs présents ne parvient à répondre. Et vous ?

Sélection naturelle

Faire partie de l’effectif final, voilà l’objectif de tous. Le linebacker Brandon Marshall rapporte une anecdote sur le sujet. Tout le monde aime les anecdotes.

« Ma deuxième année j’étais dans l’escouade d’entrainement et c’est grâce à Peyton Manning que j’ai intégré l’équipe. Personne ne peut le bloquer disait-il. Je lui en serai éternellement reconnaissant pour cela », raconte t’il à Tahir Whitehead

Une présence dans une équipe des Broncos lui permettant l’honneur de remporter un Super Bowl. L’actualité allant plus vite que la diffusion hebdomadaire, on sait que, malheureusement pour lui, il ne sera pas conservé cette fois. Et cela aussi est montré. Évidemment. La coupe des joueurs est un incontournable de la série : Keelan Doss, Luke Willson ou Jason Cabinda entre-autres.

À entendre Jon Gruden énumérer les qualités de ces joueurs, qui ne seront finalement pas conservés, on comprend mieux la difficulté de prendre des décisions : soupeser le pour et le contre d’un joueur, comparer son apport par rapport à un autre, lequel va le plus aider l’équipe a gagner des matchs ? Quoi de mieux pour évaluer cela qu’un match ?

Invincibles, ou pas

Quatrième et dernier match d’avant-saison avec un déplacement à Seattle. Les Raiders ont gagnés les trois premiers. Là encore un classique de la production HBO, nous emmenant en caméra embarquée avec l’équipe. L’objectif du coach lui ne change pas : gagner.

« Vous êtes tous assez bons pour jouer pour les Raiders, pour jouer dans cette ligue. Tout ce que vous avez à faire est de le montrer encore une fois. », discours d’avant match

Sous la pluie de Seattle (quelle surprise), les Raiders alignent les remplaçants, ceux se battant encore pour une place dans l’équipe. Notamment le linebacker Jason Cabinda puisque les caméras sont également au domicile de sa mère. Et cela ne se passe pas aussi bien cette fois, première défaite à la clé. Pas la meilleure chose qui soit pour des remplaçants à l’aube du tombé de couperet. Keelan Doss et ses deux ballons relachés est forcément sur la sellette.

« Hey Mike, peux-tu me trouver des gars qui savent attraper s’il te plait ? », Jon Gruden s’adressant à Mike Mayock le long de la touche.

Le jeune receveur, non-drafté à sa sortie d’une université jouant en deuxième division, termine la rencontre avec six réceptions et 63 yards soit le meilleur total de l’équipe. Mais aucun touchdown. Surtout sans doute : six réceptions sur douze jets en sa direction. Il n’est pas conservé et s’envole pour la Floride : une opportunité avec les Jaguars de Jacksonville.

Millésime

Le cru 2019 de la série Hard Knocks se montre digne de la production viticole californienne : sa robe colorée de drama avec Antonio Brown, les arômes des no-names se battant pour une place dans l’effectif, sa figure charismatique en Jon Gruden à mettre comme étiquette et toujours, l’excellent cépage NFL Films. Le tanin devant assurer le bon vieillissement de la substance est le même depuis 2001 : une immersion comme si vous y étiez dans le quotidien d’une franchise NFL préparant sa saison. Un cru millésimé ? En tout cas suffisamment goûteux pour être digne de l’appellation contrôlée : Hard Knocks.

Quant aux Raiders, les choses sérieuses commencent avec un match du lundi soir contre les Broncos de Denver. La dernière saison avant de rejoindre Las Vegas. S’adressant aux 53 élus, Jon Gruden délivre son message.

« Félicitations car c’est un honneur d’être un footballeur professionnel. Nous sommes en train de remettre en marche les Raiders, je veux prendre du plaisir et je veux qu’on botte des fesses. Tapez sur la table si vous êtes avec moi. »

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