Quatre-vingt douze joueurs seront actifs sur la feuille de match le jour du Super Bowl. Mais tous ne seront pas égaux face à la pression.
Soyons clairs : chaque joueur est important sur le terrain lors d’un match de football américain. La moindre erreur d’un homme peut ruiner une action et faire tourner le match.
Mais pour les 12 présentés ici, la marge sera encore plus réduite.
L’occasion de s’amuser à poser un chiffre sur le degré de l’importance de leur match à la réussite finale de leur équipe.
David Andrews (C, Patriots) – niveau de pression : 99,9%
Si on parle beaucoup d’Aaron Donald et Ndamukong Suh, on parle moins des hommes qui vont devoir le contenir. David Andrews sera littéralement en première ligne. À chaque fois qu’il va mettre le ballon en jeu, il va voir les mastodontes adverses fondre sur lui. Parfois directement. Parfois, il faudra aller aider les camarades.
Si Andrews fait un mauvais match, prend l’eau, commet des pénalités ou se laisse gagner par la nervosité, Tom Brady sera en danger, le jeu au sol sera pris à la gorge, et New England risque d’être coincé.
Car l’autre énorme responsabilité de la ligne de New England sera de mettre le jeu au sol à l’aise. Si l’opération réussi, c’est toute l’attaque qui aura la vie plus facile.
Aaron Donald (DT, Rams) – niveau de pression : 99% (évidemment)
Le défenseur le plus inarrêtable de la NFL se trouve face à son plus grand défi. Sur la plus grande scène, Donald va devoir montrer pourquoi on parle parfois de lui comme un potentiel MVP. Il va falloir bouger la poche, arracher des ballons décisifs et perturber Tom Brady.
Même sans forcément collecter les statistiques lui-même, le numéro 99 va devoir attirer l’attention, mettre la pagaille, et permettre à ceux qui l’entourent de capitaliser. Il va falloir être immense.
Michael Brockers (DT, Rams) – niveau de pression : 90%
Encore un joueur qui vit dans l’ombre des conversations sur le duo Donald/Suh. Brockers est le troisième homme de la ligne des Rams, mais pas le moins important. Pendant que ses compères vont tenter de se jeter sur le quarterback adverse et de stopper les coureurs avant même la ligne de scrimmage, Brockers est un homme d’abattage, qui doit colmater les brèches quand les autres manquent les coureurs.
Ce n’est pas pour rien que les Rams ont autorisé 5,1 yards par course en saison régulière, la pire moyenne de la ligue en défense. Suh et Donald ont un jeu risqué contre la course. À Brockers d’assurer derrière, pour qu’il puissent tout donner, parce que Sony Michel ne pardonnera rien.
Todd Gurley (RB, Rams) – niveau de pression : 89%
L’attaque des Rams, c’est lui. Même si son équipe a survécu à son non-match de la finale de conférence, cela ne sera pas possible au Super Bowl. Sans parle de statistiques, Gurley va devoir tenir la défense des Patriots en respect à la fois au sol et dans les airs.
Los Angeles joue plus de play action que n’importe quelle équipe cette saison. Pour que ça fonctionne, il faut que le jeu au sol représente une menace. C’est le boulot de Gurley.
Julian Edelman (WR, Patriots) – niveau de pression : 85%
Le seul véritable receveur régulier des Patriots. Énorme contre les Chargers (9 rec, 151 yards), décisif en finale de conférence (7 rec, 96 yards), il va encore devoir être l’homme de base de Tom Brady. Ses mains sûres et sa capacité à aller chercher le first down seront des atouts importantissimes.
Évidemment, New England pourrait toujours sortir de son chapeau un gros match de Philip Dorsett, mais Edelman est vraiment le meilleur espoir des Patriots.
Marcus Peters (CB, Rams) – niveau de pression : 82,2%
On dirait qu’il n’y a que deux issues pour le match de cet homme : héros ou zéro. Marcus Peters peut terminer la rencontre avec deux interceptions ou en regardant son joueur filer vers le touchdown de la victoire.
Un parieur ?
« Je ne suis pas sûr qu’il parie. Il est comme le casino, ce n’est pas lui qui parie. Il prend les bonnes décisions et a les pourcentages de son côté. Il a excellent instinct », assurait Wade Phillips, son coordinateur défensif, à USA Today, pendant le camp d’entrainement.
Même le casino perd parfois un peu d’argent.
Robert Woods (WR, Rams) – niveau de pression : 80%
Brandin Cooks risque d’avoir à souvent faire face à Stephon Gilmore. Alors Woods va devoir faire la différence. Pas forcément sur des gros gains. Il a capté 6 passes contre les Cowboys et 6 de plus face aux Saints. L’essentiel est qu’il gagne du terrain et mette à l’épreuve les différents niveaux de la défense adverse.
Jared Goff (QB, Rams) – niveau de pression : 75%
Sa vie sera beaucoup plus simple si Todd Gurley et C.J. Anderson se mettent à marcher sur la défense adverse. Sean McVay ne sera pas assez fou pour mettre tout le poids de l’attaque sur ses épaules. Mais Jared Goff ne pourra pas y couper. Il y aura des moments chauds. Là, il faudra être aussi bon et calme que sur la fin de match contre les Saints.
Patrick Chung (S, Patriots) – niveau de pression : 70%
Entre les coureurs des Rams et leurs receveurs, il va y avoir beaucoup de boulot pour les safeties des Patriots.
Face aux play-actions de Los Angeles, il va falloir être lucide. Gerald Everett et Tyler Higbee ont capté 6 ballons à eux-deux lors de la finale de conférence. Chung devra garder un oeil sur eux.
Tom Brady (QB, Patriots) – niveau de pression : 66%
Six… six… Sixième bague ? La pression, Tom Brady ne connait plus vraiment. Surtout en fin de match. Évidemment, en tant que quarterback, il doit sortir un bon match pour que son équipe gagne. Mais avec un jeu au sol à plus de 150 yards sur les deux matchs de playoffs, il n’est plus forcément l’élément moteur de l’attaque.
Son boulot à lui est de distribuer le ballon et de planter les banderilles décisives. Il sait très bien le faire et il n’a pas de quoi stresser. Le niveau de stress montera seulement si la ligne se fait transpercer.
Rob Gronkowski (TE, Patriots) – niveau de pression : 60%
New England n’a pas forcément besoin d’une énorme journée à la réception de Rob Gronkowski pour s’imposer. La preuve, le tight end n’a capté qu’une passe dans la victoire tranquille contre les Chargers.
Le Gronk va, quoi qu’il arrive, apporter d’énormes qualités de bloqueur. Quelques ballons captés au(x) bon(s) moment(s) pourraient ajouter la cerise sur le gâteau.
Trey Flowers (DE, Patriots) – niveau de pression : 55%
Les Patriots n’ont généré que 30 sacks en saison régulière. Seuls les Raiders (13 sacks) ont fait pire. L’équipe n’a pas de superstar du pass rush, et la pression vient souvent des schémas imaginés par Bill Belichick et Brian Flores. Mais Flowers reste le leader de cette escouade, avec 7,5 sacks en saison régulière et deux en playoffs. Il va falloir bouger la très bonne ligne des Rams, et la tâche s’annonce très compliquée.
Hors concours : Greg Zuerlein et Stephen Gostkowski
Il est évident que les deux kickers n’auront absolument aucun droit à l’erreur !