Pour vous faire patienter jusqu’au Super Bowl, TDActu vous propose son habituelle série d’articles pour vous présenter l’évènement. Ce mercredi, place à l’histoire des New England Patriots, représentant la conférence Américaine.
Le 3 février, les Patriots marqueront quoi qu’il arrive un peu plus l’histoire de la NFL. Avec une onzième participation au Super Bowl, un record en NFL,Tom Brady et Bill Belichick, tenteront la passe de six dans le grand match. Une victoire et ce sera une sixième couronne pour rattraper Pittsburgh en tête de classement, un revers les propulserait seul au nombre de défaites.
Mais avant de battre de tous les records, la franchise a beaucoup souffert. Et son image n’a pas toujours été aussi prestigieuse qu’à l’heure actuelle.
Un peu d’histoire
Les New England Patriots sont basés dans la ville de Foxborough, Massachusetts, située à 34 kilomètres au Sud-Ouest du centre-ville de Boston et à 32 kilomètres au Nord-Est de celui de Providence, dans le Rhode Island. L’équipe joue ses matches à domicile au Gillette Stadium qui abrite également le siège de la franchise. Initialement créée à Boston, elle tire son surnom de la révolution américaine, héritage historique de la région.
Depuis la fusion des deux ligues professionnelles en 1970 (AFL et NFL), les Patriots (ex-AFL) sont placés dans la division Est de la conférence Américaine. Ils ont remporté Super Bowl (2002, 2004, 2005, 2015, 2017), 11 titres AFC et 21 fois leur division.
Sans domicile fixe
L’histoire d’amour entre le football professionnel et le Massachusetts a débuté le 22 novembre 1959. Billy Sullivan Jr, homme d’affaires de Boston connaissant parfaitement le domaine sportif, a obtenu le droit d’exploiter la huitième et dernière franchise de l’AFL (American Football League). Avant les débuts officiels en compétition, les choses se sont mises progressivement en place. Un nom devait être trouvé et un concours a été organisé dans cette optique. Après réceptions de centaines de propositions, Sullivan a sélectionné « Boston Patriots », conforme à l’héritage historique de la Nouvelle-Angleterre et suggéré par 74 personnes. L’artiste Phil Bissell a quant a lui développé le logo « Pat Patriot » d’origine.
Malgré des débuts ratés contre les Broncos de Denver, avec une défaite 13-10 le 9 septembre 1960 pour le premier match de saison régulière, les Patriots ont aligné rapidement une équipe performante avec le quarterback Vito «Babe» Parilli, le linebacker Nick Buoniconti ou le receveur Gino Cappelletti en joueurs vedettes. Jusqu’en 1966, Boston a connu des prémisses intéressantes avant d’enregistrer sept saisons consécutives négatives. Ils étaient fréquemment prétendants à la victoire finale avec à sa tête Mike Holovak (53 victoires, 47 défaites, 9 nuls) qui a remplacé Lou Saban à la moitié de la saison 1961. Il a connu son meilleur exercice en 1963 perdant en finale contre San Diego 51-10.
Durant sa première décennie d’existence, il était presque aussi urgent de trouver un terrain de jeu convenable et permanent dans la région de Boston que de mettre une équipe compétitive sur le terrain. Les Patriots ont joué au Boston University Field en 1960 et 1961, à Harvard en 1962 et 1970, au Fenway Park des Boston Red Sox en baseball de 1963 à 1969. En 1970, l’AFL et la NFL ont fusionné, la franchise a été placée dans la conférence Américaine où elle évolue encore actuellement. L’année suivante, la franchise trouve enfin son bonheur et s’installe au Foxboro Stadium, nouveau stade de 60 764 places construit sur un terrain concédé par le Bay State Raceway, à Foxborough, petite ville située à 40 kilomètres au Sud de Boston. Ce déménagement s’est accompagné d’un changement d’identité, passant de Boston Patriots à New England Patriots le 22 mars 1971 (la proposition initiale de Bay State Patriots ayant été rejetée par la NFL).
Passage à vide et difficultés financières
Durant les années 1970-1980, l’équipe a connu un succès sporadique, les stars de l’époque se nommaient John Hannah (un des plus grands joueurs de ligne offensive de la ligue et premier Patriota intégré le Hall of Fame), Steve Grogan au poste de quarterback et le cornerback Mike Haynes. A la fin des années 1970, New England a connu quelques participations en playoffs avant que Raymond Berry 51 victoires, 41 défaites) ne prenne les rênes de l’équipe en 1984 pour lui faire franchir un pallier et l’emmener vers son premier Super Bowl en 1986. Outre la défaite face au Bears 46-10, ce match a marqué la dernière apparition de Hannah sur un terrain de football.
Les années suivantes n’étaient pas des plus glorieuses avec un bon nombre de changement de propriétaires à cause de problèmes financiers important, passant de Sullivan à Victor K. Kiam II en 1988, James B. Orthwein en 1992 et finalement à Robert Kraft en 1994. Fan des Patriots depuis l’AFL, Kraft détenait un abonnement au stade depuis 1971 et l’arrivée au Foxboro Stadium. Malin et visionnaire, il était surtout propriétaire du stade et des terrains adjacents, empêchant ainsi la tenue d’autres évènements hors football sur place avant son arrivée et l’apport d’argent frais dans les caisses des Patriots. En 1994, James Orthwein a offert 75 millions de dollars à Kraft pour racheter le reste du bail de l’équipe à Foxborough, ce qui aurait précipité le déménagement de la franchise du côté de Saint Louis. Ce dernier a non seulement refusé mais a aussi lancé une contre-proposition record de 172 millions de dollars pour racheter la franchise. Le début de conte de fée pouvait alors commencer.
Robert Kraft en sauveur
Coaché par le respecté Bill Parcells et mené par Drew Bledsoe, New England remporte la conférence AFC en 1996 pour retourner au Super Bowl après 10 ans d’attente. Une fois encore, celui-ci est perdu mais marque l’ébauche de l’emprise Patriots sur la ligue.
En 2000, Bill Belichick est nommé entraineur en chef de l’équipe, très certainement le mouvement majeur de l’histoire de New England. Assistant défensif réputé tout au long de sa carrière et entraineur principal à Cleveland de 1991 à 1995, il a rapidement constitué une équipe redoutable. Savant mélange d’expérience via la free agency avec l’apport de Mike Vrabel (linebacker de Pittsburgh) ou plus tard Corey Dillon (running back de Cincinnati), et de choix judicieux à la draft (Tedy Bruschi, linebacker – Ty Law, cornerback), les Patriots n’ont pas attendu longtemps avant de trouver le chemin de la réussite.
A l’issue de la saison 2001, les Patriots ont enfin trouvé le Graal malgré un départ poussif (5 victoires, 5 défaites) et la grave blessure de Bledsoe. Tom Brady, jeune quarterback du 6ème tour de draft, a pris la relève pour mener son équipe à une victoire surprenante quelques mois plus tard face à l’équipe phare du moment, les Rams de Saint Louis et son « greatest show on turf ». Personne n’a idée à cet instant que Belichick et Brady ont créé une nouvelle dynastie qui domine la NFL encore aujourd’hui. Au fil des saisons, Brady s’est affirmé comme un joueur d’exception, le duo guidant l’équipe vers huit nouveaux Super Bowls (2004, 2005, 2008, 2012, 2015, 2017, 2018, 2019). Pour accompagner la progression de sa franchise, Kraft a inauguré en 2002 le Gillette Stadium en remplacement du vieillissant Foxboro Stadium pour accroitre les sources de revenus de sa franchise.
La poursuite du règne
Les saisons se sont enchainées, et l’équipe est toujours restée aux premières places avec deux nouveaux titres (2004 contre les Panthers, 2005 face aux Eagles) tout en conservant la même recette du succès: tout le monde à le droit à une deuxième chance mais personne n’est indispensable, sauf Brady. En 2007, Randy Moss vient garnir l’effectif de Belichick. Avec son aide, la Nouvelle-Angleterre a établi de nouveaux records offensifs et survolé la ligue pour finir la saison invaincu jusqu’au Super Bowl. Ce soir là, des Giants en état de grâce ont anéanti leurs espoirs d’une année parfaite en s’imposant 17-14. En 2010, Moss est remplacé par Wes Walker et Rob Gronkowski mais les Patriots ont continué de maitriser leur sujet. En saison régulière du moins, callant fréquemment en playoffs et s’inclinant une nouvelle fois face aux Giants lors du Super Bowl de 2012.
La suite n’est que continuité. New England a remporté sa division chaque année (16 titres en 18 ans depuis 2001), se hissant au minimum en finale de conférence (8 consécutives). Deux nouveaux trophées Lombardi (2015 contre les Seahawks, 2017 face aux Falcons) sont venus garnir les étagères du musée. Cette régularité leur a permis d’établir de nouveaux records pour la grande finale : le plus de participations (11) mais, suite au cinquième revers de l’an dernier à l’encontre de Philadelphie, ils rejoignent également les Broncos avec le plus défaites. Un nouveau succès et ils pourraient rejoindre les Steelers avec un sixième titre au palmarès.
Les Patriots en chiffres
Les glorieux anciens
Propriétaires : Billy Sullivan (1960 – 1987), Victor Kiam (1987 – 1992), James Orthwein (1992 – 1994), Robert Kraft (1994 à aujourd’hui).
Stades : Nickerson Field (1960 – 1962), Fenway Park (1963 – 1968), Alumni Stadium (1969), Harvard Stadium (1970), Schaefer Stadium (1971 – 1982), Sullivan Stadium (1983 – 1989), Foxboro Stadium (1990 – 2001), Gillette Stadium (2002 à aujourd’hui).
Pro Football Hall of Famers : John Hannah (G, 1973-85),Nick Buoniconti (LB, 1962-68), Mike Haynes (CB, 1976-82), Curtis Martin (RB, 1995-97), Junior Seau (LB, 2006-2009), Bill Parcells (coach, 1995-97), Andre Tippett (LB, 1982-93), Ty Law (1995-2004).
Membres du Hall of Fame de la franchise : John Hannah (G, 1973-85), Nick Buoniconti (LB, 1962-68), Gino Cappelletti (WR/K, 1960-70), Bob Dee (DL, 1960-67), Jim Lee Hunt (DT, 1960-67), Steve Nelson (LB, 1974-87), Vito « Babe » Parilli (QB, 1961-67), Mike Haynes (CB, 1976-82), Steve Grogan (QB, 1975-90), Andre Tippett (LB, 1982-93), Bruce Armstrong (T, 1987-2000), Stanley Morgan (WR, 1977-89), Ben Coates (TE, 1991-99), Jim Nance (FB, 1965-71), Sam Cunningham (RB, 1973-82), Drew Bledsoe (QB, 1993-2001), Jon Morris (C, 1964-74), Troy Brown (WR/PR/CB, 1993-2007), Tedy Bruschi (LB, 1996-2008), Ty Law (CB, 1995-2004), Willie McGinest (1994-2005), Houston Antwine (DL, 1961-1971), Kevin Faulk (RB, 199-2011), Billy Sullivan (fondateur), Gil Santos (commentateur).
Salle des trophées
Parcours 2018
Saison régulière : 11 victoires – 5 défaites, champion AFC Est, deuxième conférence AFC.
Playoffs : wild-card : exempt, victoire 41-28 contre les Chargers en série de division, victoire 37-31 face aux Chiefs en finale de conférence.