S’ils brillent chaque dimanche, leurs parcours pour atteindre le firmament que représente la NFL sont souvent inconnus du grand public. La rédaction de TDActu vous propose de les découvrir avec cette série consacrée aux acteurs du football américain.
John Sherman « juju » Smith-Schuster
1m85 pour 98 kilos
Né le 22 novembre 1996 à Long Beach, Californie
Receveur, Pittsburgh Steelers
Sa mère, Sammy Toa-Schuster est originaire des îles Samoa. Son mari n’a jamais été très présent avant d’être totalement absent. Elle refait sa vie avec Lawrence Schuster (JuJu a alors 4 ans) et c’est en honneur à son beau-père qu’il a officiellement ajouté son nom au sien à 18 ans. Son surnom JuJu lui vient d’une tante maternelle qui l’avait appelé John-John alors qu’il était encore un bébé, un doux nom qu’elle changea peu après en JuJu. Celui-ci fût adopté par toute la famille et il est resté.
Initialement John Smith, Juju Smith-Schuster est aujourd’hui un joueur important d’une des meilleures équipes NFL, en voici un portrait par le biais de trois « mondes » ayant façonné son univers.
Le monde amateur
Sa maman rapporte au presstelegram qu’après l’entrainement son lycéen de fils passait des heures au téléphone avec les recruteurs : « le téléphone n’arrêtait pas de sonner ». Un jour de janvier 2014, le facteur apporte à la famille un énorme sac avec à l’intérieur 477 lettres de l’université de Notre Dame (censé représenter les 477 joueurs draftés dans l’histoire de l’université !). Le lendemain ? 100 lettres supplémentaires provenant d’autres universités. Celles-ci, comme les autres, resteront cachetées :
« Comprenez-moi bien, c’était un honneur de voir tout cet intérêt pour mon fils mais, parfois c’est vraiment trop ! »
Il jouait receveur mais aussi safety au lycée Long Beach Polytechnic et c’est surtout pour ses qualités défensives qu’il est considéré comme une recrue 5 étoiles. Cependant ses aptitudes en attaque et en équipe spéciale font que les sites spécialisés le classent dans la catégorie hybride « athlète ».
il a seulement 17 ans quand il débute avec USC mais sa volonté et son éthique de travail séduisent ses entraineurs et notamment le premier d’entres-eux, Steve Sarkissian :
« Tous les jours il vient s’entrainer avec un état d’esprit fantastique. Il se donne à fond et parfois je veux lui éviter quelques jeux d’équipe spéciale mais non, il ne veut pas sortir. Il aime trop le jeu » (ocregister)
Et alors qu’il est le second joueur le plus jeune de l’équipe (un mois de plus que Nwosu/Chargers), il signe dès sa première saison 54 réceptions pour 724 yards et 5 touchdowns, 11 retours de coups de pieds avec une moyenne de 12 yards et…5 plaquages.
En trois saisons avec l’université basée à Los Angeles, il poste plus de 3000 yards en réception et 25 touchdowns. 3 saisons avec un bilan positif et, une conclusion heureuse à l’issue de la saison 2016 (bilan de 10-3) avec une victoire dans le Rose Bowl. Avec ses coéquipiers Sam Darnold (Jets), Ronald Jones (Bucs) et Adoree Jackson (Titans), il défit le Penn State de Saquon Barkley (Giants). Si ce dernier crève l’écran avec une course restée dans les annales, 79 yards en slalomant toute la défense de USC, c’est Juju qui l’emporte 52 à 49 et le receveur signe 133 yards et 1 touchdown dans ce qui est son dernier match universitaire.
Le monde professionnel
4,54. Ce même 4 mars 2017 où John Ross (Bengals) bat le record au sprint du 40 yards avec un temps de 4,22, le chrono de JuJu fait que beaucoup de managers ne le considèrent pas comme un premier tour de draft. Lance Zierlein, un analyste respecté travaillant pour le site de la NFL, énumère avant la draft nombre de ses qualités et précise qu’il serait un très bon choix pour une équipe ayant déjà un receveur rapide. Les Steelers, en plus du All Pro Antonio Brown, doivent récupérer Martavis Bryant après sa suspension, un receveur avec justement beaucoup de vitesse.
Il est le 6e receveur choisi, le 3e du second tour (#62). Plus jeune joueur sélectionné lors de cette draft, il est donc le benjamin de la ligue pro le 10 septembre 2017 pour ses débuts contre les Browns. Trop jeune pour passer son permis de conduire mais pas pour jouer.
Sa première saison il joue 14 matchs dont 7 comme titulaires, 917 yards et 7 touchdowns (+1 sur équipe spéciale) avec notamment, une performance à 193 yards contre les Lions de Detroit. 193 yards dont 97 gagnés avec une réception pour un touchdown (environ 60y gagné après le catch). Et il a remis ça, pas plus tard que ce dimanche 25 novembre 2018, à Denver.
Son quarterback, Ben Roethlisberger déclare à triblive en 2017 :
« Il fait des erreurs mais jamais deux fois la même et ça, c’est signe de maturité »
Dans sa deuxième saison seulement, il est la seconde option à la passe de l’équipe, un joueur déjà majeur. En 11 matchs de sa saison 2018, il capte 77 ballons et dépasse la barre des 1000 yards en réception (1055).
Le monde virtuel
Tel un jeune homme de son époque, il passe beaucoup de temps sur les réseaux sociaux. Ils sont 1,2 millions à le suivre sur Instagram, 700k sont abonnés à son compte Twitter. Il y partage des photos de vacances ou de son chien : « Les fans veulent savoir qui vous êtes » dit-il au washingtonpost.
Sa passion en dehors des terrains : les jeux vidéos. Surtout un, Call of Duty. Un jeu de guerre avec lequel il aime passer ses moments de libre et rêve d’en faire une activité à temps complet une fois sa carrière sportive terminée. Il a par exemple créé une chaine youtube consacrée à ses performances dans son jeu favori.
« Les fans connaissent twitter et instagram mais ces plateformes n’offrent pas un espace nécessaire pour leur permettre de savoir qui est Juju ? Alors je fais ces vidéos de 10 à 15 minutes sur youtube «
« It’s a business » est une phrase souvent entendue à propos de la NFL et cela aussi, il l’a bien compris. Jeune avec une personnalité positive, sportif de haut niveau et passionné de jeux vidéos, il en devient naturellement une « marque » considérée comme bankable, sur le marché commercial dont la cible a moins de 18 ans. Il a ainsi signé un contrat à six chiffres, avec une compagnie spécialisée dans les casques avec micro bien connu des gamers : HyperX.
Mais s’il évolue plusieurs heures par jour (par nuit surtout) dans un monde virtuel, il n’en reste pas moins une personne authentique qui passe la majeure partie de son temps à rire, comme le confirme son (ex) coéquipier Le’Veon Bell à cbssports :
« Il est tout le temps en train de faire l’imbécile, tout le temps joyeux »
Training Camp Mood!! 🔥🔥🙌🏾🙌🏾 #LITTY pic.twitter.com/vD1oas5t48
— JuJu Smith-Schuster (@TeamJuJu) July 28, 2018
Dans cette vidéo du genre « prank », il se grime et interview les fans des Steelers dans la rue, sans que ceux-ci ne le reconnaissent bien sur :
Son univers
Ce toujours célibataire, respire la joie de vivre. Football, famille, jeu vidéo et réseaux sociaux. Lorsque le basketteur Lebron James change d’équipe NBA, il fait campagne pour qu’il rejoigne les Steelers. Le freak d’Akron ferait un tight-end hors norme non ? Le jeu et la joke (blague) font partie intégrante de sa vie. Sans oublier Boujee, son bouledogue français.
Pour son premier anniversaire, il a, comme pour un enfant, organisé une party. Maillot des Steelers adapté à sa taille, chapeau façon gâteau d’anniversaire et le plus important, des camarades ! Puisque voisins et amis ayant un chien de même race sont reçus à cette fête et le jeune Boujee s’est bien amusé. Juju aussi.