Avant d’exprimer leurs talents avec les professionnels, les joueurs NFL se forment dans les universités du pays. La rédaction de TDA vous propose les portraits de ceux qui seront les stars de demain. Le nord-ouest du pays est à l’honneur aujourd’hui avec un quarterback distribuant le pain avec brio.
Justin Herbert
1m98 pour 102 kilos
Né le 10 mars 1998 à Eugene, Oregon
Quarterback, Oregon, junior
La genèse
Justin Herbert est né dans la ville de Eugene. C’est là, à 165 km de Portland, que se trouve le campus de l’université d’Oregon. Son grand-père, Rich Schwab, jouait receveur avec Oregon au début des années 60. Sa famille se rend au Autzen Stadium à chaque match à domicile depuis ce temps. Lors d’un entretien sur cette pelouse, il confie à ESPN ses souvenirs d’enfance lors de ces matchs :
« C’était là (montrant du doigt). Section 12, rang 32 et 33. Nous assistions à tous les matchs. J’ai beaucoup de souvenirs dans ce stade »
En 2014, Justin joue quarterback dans sa ville avec le lycée de Sheldon, il lance 10 touchdowns en deux matchs et les médias locaux commencent à parler d’un futur joueur des Ducks d’Oregon. Mais il se blesse, jambe cassée, et sa saison se termine. S’il revient en 2015 pour sa dernière année de lycée, le buzz est passé et les offres de bourses ne se bousculent pas.
Il en reçoit une de Northern Arizona et une autre de Montana State, deux universités évoluant au niveau 1-AA ou FCS, c’est à dire un niveau en dessous des 130 universités jouant en division 1-A ou FBS. Son frère ainé, Mitchell, joue receveur avec Montana State et le jeune Justin s’apprête à le rejoindre.
Première communion
Alors qu’ils viennent de recruter deux quarterbacks quatre étoiles (sur cinq), la fac de ses rêves lui propose une bourse pour être le 4e QB dans la hiérarchie :
« J’étais vraiment heureux. Prêt à tout donner, à faire ce que les entraineurs attendent de moi, en espérant peut-être jouer plus tard ? »
Mais dès sa première saison sur le campus, il joue en remplaçant un titulaire en échec. Sa toute première passe a pourtant été intercepté contre Washington (par Budda Baker/Cardinals). Cependant il apprend vite et il lance pour 1936 yards avec 19 touchdowns en 8 matchs démarrés. Tel un buisson ardent, il prend feu contre Arizona State avec une performance à 489 yards et 4 touchdowns en novembre 2016.
Il devient alors la tête d’affiche d’un programme en reconstruction : premier bilan négatif (4 victoires-8 défaites) en douze ans. Son jeu brillant, ses mensurations dites idéales pour la position ainsi qu’un visage poupon en font la coqueluche des médias.
La journaliste Chantel Jennings de ESPN relate la campagne caritative de l’université contre le cancer, où chaque membre devait respecter un « No-Shave november ». Et, si tous les joueurs terminent le mois avec des barbes plus ou moins longues, Herbert lui, est glabre. Il a 18 ans et en parait 15 avec davantage d’acné que de poils sur son visage.
Confirmation
La saison 2017 débute en fanfare avec 8 touchdowns lors des quatre premiers matchs mais une fracture de la clavicule (gauche, il est droitier) lui fait rater un mois et demi de compétition. Seulement 8 matchs de joués pour tout de même 1750 yards et 15 touchdowns.
Motivé comme jamais, il entame sa saison 2018 en lançant 5 touchdowns contre Bowling Green puis 4 autres contre Portland State. Ces deux oppositions étant relatives, il se sait attendu pour la rencontre contre Stanford : face à la défense réputée des Cardinals, il complète 26 de ses 33 passes pour un total de 346 yards. Mais si Oregon avait 17 points d’avance à la mi-temps, Stanford l’emporte 33-26 en prolongations.
Après le match, David Shaw l’entraineur de ses rivaux du jour, déclare à propos de lui qu’il est « un phénomène ».
Il semble en effet posséder tous les attributs d’un futur quarterback NFL : la taille, la précision, des qualités athlétiques supérieures à la moyenne. Certains voient en lui beaucoup de similitudes avec Carson Wentz. Cette comparaison ne suggère aucunement qu’il aura autant d’impact dès sa saison rookie avec les pros mais que, comme le joueur des Eagles il est capable de lancer dans de petites fenêtres, avec puissance ou touché selon le jeu appelé et de courir si besoin est.
https://twitter.com/ftbeard_17/status/1046247777502547968
Bien sur, le chemin est encore long dans son périple vers la terre promise de la NFL. Comme beaucoup de quarterbacks au niveau universitaire, il est peu habitué à prendre des snaps directement sous le centre mais plutôt en position shot-gun (quelques pas derrière son lineman). Il doit également mieux gérer les blitzs adverses et la pression en général en bougeant dans sa poche. Son caractère, réservé, soulève aussi la question du leadership dont doit faire preuve un franchise quarterback.
La cuvée 2019 à la position semble moins relevée qu’en 2018 et Herbert est à ce jour considéré comme le numéro un à son poste. Préférera t’il rester sur ce campus qui lui tient à cœur pour son année senior ? Ou, comme pour un Sam Darnold ayant grandi en fan d’USC, choisira t’il néanmoins de passer sur sa dernière année universitaire pour répondre aux sirènes de la ligue professionnelle ?
Les joueurs universitaires au statut d’underclassmen (avec une année restante d’éligibilité) ont jusqu’au 14 janvier 2019 pour déclarer leurs intentions.
Herbert, après le match contre Arizona ce 27 octobre, se retrouve dans le « protocole commotion » et risque de rater le prochain match contre UCLA (entrainé par Chip Kelly). Cela reste néanmoins sans conséquence quant à sa position dans la prochaine draft.
Face à la défense des Golden Bears de Califonia en septembre dernier :
Possible Fit 2019 : New York Giants
Alors qu’ils ont préféré prendre un coureur en 2018, les G-Men devraient en 2019 sélectionner le successeur d’Eli Manning. S’ils font un choix différent, nul doute que d’autres franchises chercheront, elles-aussi, leur nouveau messie.
Sur son agenda :
– Le 23 novembre à Oregon State pour une rivalité nommée Civil War.