Grandissime favori à sa propre succession New England est pour l’instant en train d’assumer pleinement ce statut. Au sortir du cinquième titre de l’ère Brady-Bellichick, les Patriots ont inlassablement appliqué la même recette. Celle qui leur permet chaque année de rentrer encore un peu plus dans l’histoire de ce sport. Pourtant, la route vers cette 8e grande finale depuis 2000 n’a pas été de tout repos. Retour sur une saison 2017-2018 qui n’aura ressemblé à aucune autre pour la franchise du Massachusetts.
Une intersaison parfaite, un début moyen
Peut-être plus que pour n’importe quelle équipe, à New England, la saison démarre dès que la précédente se termine. Malgré un nouveau titre, Bill Belichick n’a pas dû beaucoup se reposer, car l’intersaison a été agitée en 2017. Fidèle à sa réputation de « trader fou », le technicien des Patriots a enchainé les échanges de plus ou moins grosses importances récupérant surtout Brandin Cooks, le receveur de New Orleans. Ajoutez à cela quelques emplettes durant la free agency, avec notamment l’arrivée de Stephon Gilmore à l’opposé de Malcom Butler, et vous avez un champion qui s’est renforcé comme rarement. Seul bémol à cette période-là, et pas des moindres, la blessure de Julian Edelman, l’une des cibles préférées de Tom Brady, qui l’oblige à une absence complète sur la saison à venir. Même sans Edelman, New England reste l’équipe la plus citée pour remporter un deuxième Super Bowl consécutif.
Contrecoup du titre ou mauvais réglages, tout ne démarre toutefois pas comme prévu. Le premier match restera d’ailleurs le pire de la saison. Une défaite sans la moindre contestation (42-27) face aux Chiefs. Au bout de quatre rencontres, les Patriots se retrouvent avec un bilan de 2-2 après leurs victoires face aux Saints (36-20) et aux Texans (36-33) et surtout un nouveau revers contre les Panthers (30-33). Le mois de septembre est très moyen. Si l’attaque n’est pas vraiment en cause, la défense elle est historiquement mauvaise avec 32 points encaissés en moyenne par match. Et si on imagine toujours Bill Belichick trouver une solution à tous ses problèmes, quelques inquiétudes commencent à émerger dans le Massachusetts. Elles ne vont pas durer longtemps.
La machine se met en route
Les Patriots enregistrent donc deux défaites en quatre matchs. Sur les douze suivants, ils ne chuteront qu’une fois. Après le revers contre Carolin, New England va même enchaîner huit victoires consécutives. La défense a resserré les vise et est redevenue cette escouade qui pliait, mais ne rompait pas qu’elle était la saison passée. De l’autre côté du ballon, dans le sillage d’un Tom Brady qui ne montre aucun signe de déclin, les victimes s’accumulent : Buccaneers (19-14), Jets (24-17), Falcons (23-7), Chargers (21-13), Broncos (41-16), Oakland (33-8), Dolphins (35-17) et Bills (23-3). Le quarterback s’impose même comme un candidat crédible au titre de MVP.
En semaine 14, la belle série s’arrête et les Patriots chutent à Miami (20-27) dans un match très bizarre où New England ne va jamais trouver la solution face à une formation surprenante. Mais la rencontre la plus importante arrive sept jours plus tard, en semaine 15. Les coéquipiers de Tom Brady se déplacent à Pittsburgh. C’est non seulement le remake de la finale de conférence AFC de l’an dernier, mais surtout un match qui va déterminer qui sera tête de série numéro 1 au moment des playoffs. Et donc qui recevra au moment de cette nouvelle finale AFC où l’on annonce déjà depuis des jours que ces deux équipes se rencontreront de nouveau ?
En tout cas, cette opposition-ci aura tenu toutes ses promesses. Avec une défense plus basée sur les duels individuels, les Steelers ont gêné New England pendant une grande partie de la rencontre. C’est simple, les Patriots étaient menés de 8 points à 4 minutes du terme de la partie. Avant finalement de passer devant alors qu’il ne reste plus que 50 secondes au chrono. Et enfin, vivre l’une des fins de matchs les plus folles de la saison, avec notamment une action extrêmement litigieuse (« catch, pas catch ? ») de Jesse James ou encore l’interception lancée par Ben Roethlisberger à l’ultime seconde. Un match dingue donc qui permet aux Patriots de terminer en tête de leur conférence après deux dernières victoires contre les Bills (37-16) et les Jets (26-6).
Rumeurs d’implosion
Comme à leur habitude, les hommes de Bill Belichick profitent d’une semaine de repos pendant que leurs adversaires jouent le Wild Card Round. Sauf qu’une fois n’est pas coutume, les Patriots vont beaucoup faire parler d’eux à ce moment de la saison. C’est en effet pendant cette période que les rumeurs sur le délitement de la relation entre Brady et Belichick ont commencé à éclore. Quelques semaines plus tôt, la franchise avait envoyé Jimmy Garoppolo à San Francisco et certains y voyaient là une embrouille entre l’entraîneur, le quarterback titulaire et le propriétaire, Robert Kraft.
Réelle animosité irréversible entre les différents protagonistes ou simplement rumeurs amplifiées par les observateurs ? On n’en sait pas beaucoup plus pour l’instant. Seul l’avenir nous révélera probablement la vérité sur toute cette histoire, mais en attendant, elle ne doit pas perturber l’équipe qui s’apprête à rentrer dans ses playoffs.
Comme entrée en matière cette saison, ce sont les Titans, vainqueurs des Chiefs au tour précédent, qui se présentent au Gillette Stadium. Tennessee n’aura mené 7-0 que peu de temps avant de se faire remonté, puis dépassé pour terminer sur un score-fleuve (35-14). Hyper expérimentés face à des joueurs qui découvraient les playoffs, les Patriots ont facilement pris le dessus dans un match où Tom Brady aura de nouveau régalé.
Après les Jaguars, les Aigles ?
Résultat : une qualification pour une 7e finale de conférence consécutive. Cette fois-ci, Jacksonville est l’adversaire. Jacksonville n’a pas beaucoup plus d’expérience que les Titans, mais offre une opposition bien plus compliquée à New England. Les locaux ont été malmenés une bonne partie de la soirée avant de se reprendre. Ils fournissent de nouveau un retour exceptionnel en toute fin de match sous la baguette de Tom Brady et se débarrassent des Floridiens non sans peine.
Un bilan de 13-3, une 1e place de la division (AFC East) et de la conférence (AFC), un probable nouveau titre de MVP pour Tom Brady, un 8e Super Bowl en seulement 18 ans : les récompenses pleuvent et le statistique s’affolent avec cette franchise. Dimanche, elle aura face à elle, une équipe qu’elle a déjà battue à ce niveau de compétition. C’était lors de la saison 2004. Contre Philadelphia, New England sera de nouveau le favori.