Suite de la présentation équipe par équipe de la saison 2017 ! Au programme aujourd’hui : les Green Bay Packers. Vous pouvez trouver toutes les fiches déjà publiées en cliquant sur ce lien.
En 2016, les « Cheeseheads » étaient du genre schizophrènes. Après un début de saison médiocre, au point de placer le head coach Mike McCarthy sur la sellette, les Green Bay Packers ont passé la deuxième vitesse en fin d’année, enchainant huit succès consécutifs avant de chuter face aux Atlanta Falcons en finale de conférence.
En conséquence, il est bien difficile de juger le vrai visage d’une franchise qui s’appuie (trop) souvent sur son quarterback vedette Aaron Rodgers. Souvent pointé du doigt pour sa défense trop passive, le coordinateur Dom Capers a été conservé, au grand désarroi de nombreux fans du Wisconsin.
La saison dernière : 10 victoires – 6 défaites.
Mouvements de l’intersaison : Preuve du côté paradoxal de la saison dernière, la direction des Packers a dû jongler entre continuité et renouvellement pour composer son effectif 2017. L’une des premières décisions du printemps a été d’ajouter de nouvelles cibles pour un Aaron Rodgers déjà assez gâté. Au poste de tight end, le besogneux Jared Cook a cédé sa place à l’ancien Pro Bowler Martellus Bennett. Pour renforcer le poste, l’ancien Ram Lance Kendricks sera plutôt chargé du block. La free agency a fait la part belle à l’attaque, de manière contrainte et forcée. Car la ligne offensive de la franchise a vu partir quelques titulaires pendant l’intersaison. Enclin aux blessures, le centre J.C. Tretter a pris la direction de Cleveland, ce qui devrait donner plus de temps de jeu à l’ancien backup Corey Linsley. T.J. Lang est une plus grosse perte au poste de guard. Sa saison canon a visiblement plu au rival Detroit, ce qui devrait laisser un vide malgré l’arrivée du vétéran (en fin de carrière) Jahri Evans.
En défense, les retouches étaient plus que nécessaires. Mais elles ne sont pas flagrantes pour une équipe qui veut marquer le coup en 2017. Seul le poste de cornerback voit véritablement du changement, avec l’arrivée du physique et prometteur Kevin King, via la draft, et le retour au bercail du non moins agressif Davon House, après une expérience manquée à Jacksonville. La ligne défensive doit aussi panser ses plaies, après avoir failli à percer les poches adverses la saison passée. L’athlétique Montravious Adams et le massif Ricky Jean-François, capable de jouer nose et « 3-technique » apportent du sang neuf dans un système à bout de souffle.
Arrivées notables : Martellus Bennett (TE), Lance Kendricks (TE), Jahri Evans (G), Ricky Jean-François (DL), Davon House (CB).
Re-signatures : Geronimo Allison (WR), Don Barclay (G), Jayrone Elliott (LB), Nick Perry (LB), Joe Thomas (LB).
Draft : Kevin King (CB), Josh Jones (S), Montravious Adams (DL), Vince Biegel (LB), Jamaal Williams (RB), DeAngelo Yancey (WR), Aaron Jones (RB), Kofi Amichia (G), Devante Mays (RB), Malachi Dupre (WR).
Pertes notables : Eddie Lacy (RB), T.J. Lang (G), C.J. Tretter (C), Jared Cook (TE), Datone Jones (LB), Julius Peppers (LB), Micah Hyde (S).
Le(s) point(s) fort(s) : Il était l’arbre qui cachait la forêt en fin de saison dernière. Son influence n’est plus à démontrer au sein de la franchise : le point fort et le facteur X des Packers est indéniablement Aaron Rodgers. Sélectionné au Pro Bowl pour la sixième fois de sa carrière en 2016, l’ancien MVP du Super Bowl est pourtant passé par tous les états lors du dernier exercice. Capable d’une première partie d’année somme toute banale, l’expert en « Ave Marias » a été transfiguré dans la dernière ligne droite de la saison régulière. Résultat : 18 touchdowns et aucune interception en 7 matchs pour envoyer les Packers en playoffs, puis en finale de conférence. Meilleur passeur dans la end-zone adverse en 2016 (40 TDs), Rodgers profite d’une ligne et de cibles à même d’exploiter son potentiel. S’il poursuit sur la même lignée qu’en fin de saison passée, Green Bay sera presque injouable.
Si l’intérieur de la ligne offensive a été modifiée, l’extérieur est on ne peut plus solide, avec David Bakhtiairi à gauche et Bryan Bulaga à droite. Certes, ce dernier reste sujet aux blessures, mais avec le développement du prometteur Jason Spriggs derrière, les Packers ont mis les moyens pour protéger efficacement leur quarterback chéri.
Le(s) point(s) faible(s) : C’est une bonne chose que l’attaque aérienne soit une force, car la défense contre la passe a été tout simplement catastrophique. Malgré la saison de Pro Bowler du safety Ha Ha Clinton-Dix, la couverture a été une éternelle problématique pour les jeunes cornerbacks Damarious Randall, Quinten Rollins et le légèrement mieux Ladarius Gunter. Le polyvalent et intéressant Micah Hyde a mis les voiles à Buffalo, posant question pour la succession au poste de strong safety voire de nickelback. Green Bay a la quantité pour avoir de la concurrence sur le poste (encore plus depuis la draft du safety Josh Jones) mais la qualité est encore à débattre.
Quid également du jeu au sol ? La reconversion de l’ancien receveur Ty Montgomery n’a pas totalement déçu mais son rendement en playoffs, de même que sa protection de passe, sont des paramètres rédhibitoires à un tel niveau. La draft de trois coureurs (Jamaal Williams, Aaron Jones et Devante Mays) laisse sous-entendre que Mike McCarthy veut passer à autre chose, ce qui n’est pas en soi un mauvais calcul.
Facteur(s) X : Ils sont nombreux. En attaque, les receveurs auront un rôle crucial. Car malgré la présence d’un quarterback d’exception et la solidité mentale de Jordy Nelson, l’escouade s’est aussi trop souvent distingué par des ballons relâchés. Randall Cobb et Davante Adams (dans sa dernière année de contrat) jouent donc gros pour être enfin redoutables et redoutés par les defensive backs adverses.
En défense, le pass rush reste une énigme. En dépit des 11 sacks de Nick Perry en 2016, la régularité n’a jamais été le fort de cette escouade. Symbole de cet état de fait : Clay Matthews, dont le rendement anecdotique a poussé son head coach à le balader sur le deuxième rideau. Sans un pass rush omniprésent et le retour en forme du célèbre chevelu, Green Bay pourrait encore vivre un enfer et finir dans les bas-fonds en termes de yards encaissés (31e de la ligue en 2016).
Calendrier : Seahawks, @ Falcons, Bengals, Bears, @ Cowboys, @ Vikings, Saints, Lions, @ Bears, Ravens, @ Steelers, Buccaneers, @ Browns, @ Panthers, Vikings, @ Lions.
En résumé : Les performances d’Aaron Rodgers pourraient encore une fois gommer pas mal d’imperfections au sein de la franchise du Wisconsin. Mais à défaut de playmakers sur toutes les lignes, Green Bay a une expérience à faire valoir et un Lambeau Field souvent précieux dans la dernière ligne droite.
Dans une division NFC Nord qui s’annonce accrochée, les Packers ne devront pas encore manquer leur envol, sous peine de louper les playoffs. Avec Seattle, Atlanta, Dallas ou Minnesota lors des six premières semaines, la mission ne s’annonce pas simple.
Le pronostic : 10 victoires – 6 défaites