On continue la présentation équipe par équipe de la saison 2017 ! Au programme aujourd’hui : les Jacksonville Jaguars. Vous pouvez trouver toutes les fiches déjà publiées en cliquant sur ce lien.
« Cette fois-ci, c’est la bonne. » Voilà le refrain du côté des Jaguars et de leur supporters cette année. Après une (longue) période de reconstruction, Jacksonville doit exploser et passer un cap. Problème, cette douce musique rythmait déjà l’intersaison floridienne l’été dernier. Force est de constater qu’elle était, en fait, pleine de fausses notes.
Gus Bradley, chef d’orchestre malheureux, en a donc fait les frais. Licencié avant même le terme de la saison, il a laissé sa place à Doug Marrone, épaulé désormais par Tom Coughlin à la présidence executive de la franchise. La partition va changer, et la nouvelle symphonie doit amener les Jaguars en playoffs
La saison dernière : 3 victoires – 13 défaites.
Mouvements à l’intersaison : Depuis deux ans, les dirigeants de Jacksonville n’hésitent plus à aligner les dollars pour attirer de gros free agents. L’idée est d’entourer les jeunes joueurs d’avenir récupérés à la draft par des playmakers confirmés. Dans cette optique, A.J. Bouye a été recruté à prix d’or, tout comme Calais Campbell ou encore Barry Church. Trois joueurs qui sortent d’une grosse saison sur le plan personel et qui arrivent dans une défense déjà pleine de talent.
L’autre côté du ballon, c’est la Draft qui a permis de l’améliorer. Avec le quatrième choix, les Jags ont choisi Leonard Fournette. L’ancien coureur de LSU est souvent comparé à Adrian Peterson et, si les scouts disent vrais, il pourrait faire rentrer cette attaque dans une nouvelle dimension. À l’image d’un Ezekiel Elliott à Dallas l’an dernier par exemple. Il faudra tout de même attendre pour voir exactement ce dont il est capable et juger sur pièce. Le reste de la Draft a été correct pour Jacksonville. Les Jags ont investi leur choix du deuxième tour sur Cam Robinson, un lineman offensif, titulaire en puissance. Ils ont ensuite ajouté de la vitesse à différents postes (corners, linebackers, receveurs,…) avec des joueurs de complément en développement.
Enfin, Doug Marrone et son staff ont décidé de se séparer de Julius Thomas. Le tight end, recruté en grandes pompes en 2015, n’a jamais vraiment convaincu en Floride. Entre blessures et incomprehensions avec Blake Bortles, l’ancien joueur de Denver ne vas pas changer d’état puisqu’il est désormais un joueur de Miami. C’est via un trade qu’il a été envoyé encore plus au sud. En échange, Jacksonville a récuperé Branden Albert… qui a depuis pris sa retraite.
Arrivées notables : A.J. Bouye (CB), Barry Church (S), Calais Campbell (DE), LeRentee McCray (LB), Audie Cole (LB), Patrick Omameh (G), Earl Watford (OL), Stephan Charles (DT), Mychal Rivera (TE) et Bryan Walters (WR).
Draft : Leonard Fournette (RB), Cam Robinson (OT), Dawuane Smoot (DE), Dede Westbrook (WR), Blair Brown (LB), Jalen Myrick (CB), Marquez Williams (FB).
Pertes notables : Julius Thomas (TE), Prince Amukamara (CB), Branden Albert (OT), Kelvin Beachum (LT), Johnathan Cyprien (S) et Jared Odrick (DE).
Le(s) point(s) fort(s) : la division des Jaguars. Même si Tennessee est en constante progression depuis l’arrivée de Mariota, même si Houston est sous-côté malgré des apparitions régulières en playoffs et même si Indianapolis possède un quarterback elite, l’AFC Sud reste, jusqu’à preuve du contraire, l’une des pires division de la ligue. Idéal pour une équipe, même moyenne, qui souhaite se qualifier pour les playoffs.
Pour profiter d’une faible concurrence encore faut-il s’appuyer sur quelques arguments. Les principaux des Jaguars sont en défense. Jalen Ramsey est en passe de devenir l’un des meilleurs cornerbacks de la ligue. Dans un système de type « Cover 3 », cher au Seahawks par exemple, le defensive back a le potentiel pour devenir le Richard Sherman de Jacksonville. Son association à A.J. Bouye et Barry Church devrait causer quelques maux de têtes aux quarterbacks adverses. Surtout avec les linebackers rapides et polyvalents que possède la franchise.
Avec un jeu aérien qui s’est essouflé apres de belles promesses il y a quelques saisons, l’attaque floridienne devrait normalement s’orienter vers la course cette année. Fournette est annoncé comme un véritable phénomène, et ce pourrait bien devenir SON attaque rapidement.
Le(s) point(s) faible(s) : le pass rush de Jacksonville était une vrai lacune l’an dernier. Après une année blanche en 2015 et une saison sans plus en 2016 (4 sacks), Dante Fowler n’a toujours pas explosé. Et ce n’est pas son intersaison mouvementée qui va mettre le joueur drafté en troisième position il y a deux ans dans les meilleures conditionpour cette année. De l’autre côté de la ligne, il y avait Yannick Ngakoue. Le edge-rusher a certes produit huit sacks l’an dernier mais ses qualités athletiques sont encore faibles pour devenir une véritable menace constante. Le recrutement de Calais Campbell (8 sacks) a d’ailleurs été fait dans ce sens, mais le pass rush reste faible à Jacksonville.
On l’a dit les Jaguars devraient beaucoup s’appuyer sur le jeu au sol de Leonard Fournette cette saison. Mais, aussi bon soit l’ancien Tiger de LSU, sans une bonne ligne offensive il ne sera pas grand chose. Justement, c’est ce point qui risque de poser problème. La ligne est poreuse et la draft de Cam Robinson ne résoudra pas tous les problèmes. De plus, Blake Bortles (23 TDs, 16 int) a des prises de décisions et une mécanique plus lentes que la moyenne. Il lui faut donc plus de temps pour lancer. La solution, Doug Marrone l’a peut-être, lui qui est connu pour être un gourou des lignes offensives. Au vue de la saison dernière, plus qu’un excellent coach, c’est un bon magicien qu’il faut à cette ligne offensive.
Enfin, désavantage plus impalpable cette fois, c’est la jeunesse, et par conséquent le manque d’expérience global de cette équipe, qui pourrait être un frein aux ambitions de la franchise. Même si le vécu commun commence à s’accumuler, on est encore loin d’une équipe sûre de sa force.
Facteur(s) X : Blake Bortles. Le quarterback détient les clés de la réussite de son équipe. C’est aussi simple que cela. En seulement quelques saisons, il est passé de lanceur ultra-prometteur à joueur moyen, voire médiocre. Le talent n’a surement pas disparu mais il doit être constant pour que la franchise puisse espèrer quelque chose.
Sa mécanique de lancé est un vaste chantier, mais on nous dit cette année (comme tous les ans), que sa technique s’est grandement améliorée. L’arrivée de Leonard Fournette devrait normalement lui hôter un peu de pression sur les épaules pour faire parler son bras. Les play-actions devraient être utilisées souvent par Doug Marrone. Reste maintenant à son quarterback à élèver son niveau de jeu pour faire gagner son équipe. Ou au moins ne pas la faire perdre. Allen Hurns et Allen Robinson seront aussi les clés de l’attaque. Excellents en 2015, les deux hommes sont retombés assez violemment de leur nuage la saison dernière. À eux de montrer qu’il s’agissait d’une anomalie.
Calendrier : @Texans, Titans, Ravens (à Londres), @Jets, @Steelers, Rams, @Colts, Repos, Bengals, Chargers, @Browns, @Cardinals, Colts, Seahawks, Texans, @49ers, @Titans.
En résumé : Il est toujours difficile de ne pas croire en cette équipe des Jaguars à l’intersaison. Quand on observe ce recrutement encore intelligent de joueurs confirmés ainsi que ces jeunes joueurs talentueux qui parsement l’effectif, on ne voit pas pourquoi cela ne fonctionnerait pas.
Et pourtant, on en a eu l’exemple l’an dernier et cela ne surprendrait plus personne si cette équipe ne passait pas le cap attendu. En bref, Jacksonville reste une belle enigme, avec de (très) bons joueurs mais aucune certitudes.
Le pronostic : 8 victoires – 8 défaites.