Comme toute bonne saison de NFL qui se respecte, la Course au MVP de TouchdownActu a connu sa bye-week la semaine dernière. C’est donc l’évolution sur les deux derniers matches qui sont ici pris en compte et, tout comme Prince le chantait à propos de l’année 1999, Manning et Brady font la fête à leurs adversaires comme si l’on était en 2004…
Les deux dernières semaines ont aussi permis à deux nouveaux défenseurs (Smith et Miller) d’intégrer ce Top 10 de la saison, à la suite de la saison fantastique effectuée par JJ Watt. Deux nouvelles chances donc pour cette catégorie de joueurs de venir créer la surprise et dérober son 5ème trophée à Peyton Manning.
1. Peyton Manning (-) Quarterback – Denver Broncos (8-3) / 3260 yards à 67,7% – 26 touchdowns pour 8 interceptions.
Deux semaines presque équivalentes pour le quarterback des Broncos, avec des évaluations de 92,4 et 90 ,5 et un total de 5 touchdowns pour 2 interceptions face à des défenses contre la passe de milieu de tableau. Néanmoins, malgré son taux de réussite moyen (59,5% lors des deux matches), ces deux victoires contre des adversaires de division amènent les Broncos à une série de 6 succès de suite et, surtout, les placent en position de se qualifier pour les playoffs dès cette semaine. Pour des Broncos qui ne s’y étaient qualifiés que miraculeusement l’année dernière (par la grâce de Dieu et de son fils, Tim Tebow), c’est bien l’arrivée de Peyton Manning et de sa rage de gagner maladive et contagieuse qui aura fait la différence, comme l’a noté le LA Times dans un superbe article cette semaine.
2. Tom Brady (+4) Quarterback – New England Patriots (8-3) / 3299 yards à 65,1% de réussite – 24 touchdowns pour 3 interceptions, 16 yards à la course pour 3 touchdowns.
Si son année statistique 2007 sera dure à rééditer (50 touchdowns pour 8 interceptions), Tom Brady se contentera surement de reproduire celle de 2010 (36 touchdowns pour 4 interceptions) qui lui avait valu de remporter son deuxième titre de MVP. Avec l’aide d’un jeu au sol performant (6ème de la Ligue avec 144 yards par match), le mari de Giselle peut lancer autant que la saison dernière (38,2 tentatives par match) mais les défenses doivent lui offrir plus d’espaces pour respecter les running-backs des Patriots. Au bout du compte, seulement 3 interceptions en 420 passes lancées et une saison qui s’inscrit dans la droite lignée de celles lui ayant valu les plus grands honneurs. Ne doutons pas que cette saison, pour le natif de San Francisco, le plus important reste néanmoins de rattraper Joe Montana au nombre de Superbowl gagnés (4).
3. JJ Watt (-) Defensive End – Houston Texans (10-1) / 54 plaquages – 14,5 sacks – 13 passes défendues.
Malgré les 68 points encaisses par la défense des Texans lors de leurs deux victoires en prolongation face aux Jaguars et Lions, JJ Watt a encore démontré qu’il restait le mètre-étalon en matière de défense. Infatigable (3 sacks, 5 QB Hurries, 2 passes défendues, 7 plaquages), il permet à son équipe de posséder cet atout qui fait hésiter tout coordinateur offensif ou quarterback adverse et les obligent à changer leur plan en fonction de l’endroit où le Defensive End s’aligne. La dynamo Watt ne semble donc pas à court d’énergie en cette fin de saison et, avec l’aide de ses compères de l’attaque, amène ses Texans à une seule victoire de leur 2ème qualification de suite en playoffs.
4. Matt Ryan (-2) Quarterback – Atlanta Falcons (10-1) / 3425 yards à 68,5% de réussite – 21 touchdowns pour 13 interceptions, 108 yards à la course pour 1 touchdown.
La chute est un peu dure pour le quarterback des Falcons, malgré deux victoires. Mais son match pathétique face aux Cardinals (0 touchdown pour 5 interceptions) a sans doute tué ses chances dans la course au MVP car il faudrait que les 3 joueurs devant lui s’écroulent totalement pour lui laisser un petit espoir de remporter son premier titre individuel depuis celui de « Offensive Rookie of the Year » en 2008. La priorité des Falcons semble donc maintenant d’assurer leur qualification en playoffs et sans doute l’une des deux premières places de la Conférence, ce qui pourra se faire dès ce week-end grâce à l’excellent bilan collectif (10-1) amassé depuis le début de la saison et dont Matt Ryan aura été en grande partie responsable, malgré tout.
5. Aaron Rodgers (-1) Quarterback – Green Bay Packers (7-4) / 2838 yards à 66,5% – 28 touchdowns pour 7 interceptions, 162 yards a la course.
Alors qu’on s’attendait à ce que le MVP en titre continue de monter en régime et progresse inexorablement vers le podium de la Course au MVP, le match contre les Giants dimanche a été un vrai coup d’arrêt porté aux chances de Rodgers de remporter le trophée. Moins impliqué dans le jeu de son équipe depuis deux matches (seulement 26 tentatives, contre 36,3 lors des 9 premiers matches), Rodgers a éprouvé des difficultés face à des équipes pourtant peu réputées pour leur défense contre la passe (21ème de NFL pour les Lions et 16ème pour les Giants). C’est donc dans le pass-rush de ces deux adversaires qu’il faudra aller chercher la raison des problèmes du leader des Packers et, incidemment, dans la protection (ou la non-protection, pour être précis) suspecte que lui procure sa ligne offensive (8 sacks sur les deux dernières rencontres pour 46 yards perdus). Vu l’incapacité des coureurs de Green Bay à procurer une menace tangible au sol (23ème de la Ligue avec 100 yards par match), il faudra que l’équipe du Wisconsin résolve ce problème récurrent avant les playoffs, que les Packers atteindront surement, s’ils ne veulent pas connaitre de nouvelles déconvenues (pour citer un célèbre AJ, mais pas Hawk le linebacker de cette équipe)
6. Arian Foster (-1) Running-Back – Houston Texans (10-1) / 1064 yards à la course pour 12 touchdowns – 122 yards en réception pour 2 touchdowns.
Que dire de plus sur la saison du running back des Texans, le plus sollicité de toute la Ligue (269 tentatives en 11 matches, 38 de plus que son second, Marshawn Lynch)? Solidité, avec 4 yards de moyenne par tentative, efficacité, avec 12 touchdowns, sécurité, avec 1 seul fumble perdu sur la saison, le package proposé par l’ex Tennessee Volunteer est ce qui se fait de mieux cette saison à son poste. Si d’autres running backs, comme Adrian Peterson, sont capables de réaliser plus de courses énormes (de plus de 50 yards), c’est de cette machine à first-downs (62, 1er de la NFL chez les running backs) dont a véritablement besoin les Texans, par ailleurs très performante à la passe et en défense. Si JJ Watt reste le meilleur joueur de l’équipe pour cette saison, Arian Foster ne se trouve pas loin derrière et justifie pleinement le contrat de 5 ans et 43 millions de dollars signé en mars dernier.
7. Adrian Peterson (-) Running-back – Minnesota Vikings (6-5) / 1236 yards pour 7 touchdowns, 185 yards en réception.
5ème match de suite à plus de 100 yards pour le running-back des Vikings, lui permettant de conforter sa place de numéro 1 au nombre de yards gagnés au sol et de continuer à un rythme lui permettant de rêver aux 2000 yards (il lui faudrait effectuer un moyenne de 152 yards par match sur les 5 dernières rencontres de la saison, ce qu’il vient presque de réaliser sur les 5 matches précédents ), Adrian Peterson n’a pourtant pas pu empêcher son équipe de connaitre sa 3eme défaite sur les 4 dernières rencontres, mettant à mal leur pari de vouloir se qualifier pour les playoffs. Devant encore rencontrer les Texans, les Bears et deux fois les Packers, il semble que ce rêve de playoffs soit difficilement réalisable pour une équipe qui n’avait pas d’aussi hautes ambitions en début de saison. Là se trouve surement la meilleure démonstration de la saison fantastique réalisée par Adrian Peterson, qui ne gagnera sans doute pas le titre de MVP mais ne sera pas très loin de celui d' »Attaquant de l’Année ». Pour celui de « Comeback Player of the Year », un certain Manning (Peyton de son prénom) devrait lui opposer une farouche résistance.
8. Aldon Smith (Nouvel Entrant) Outside Linebacker – San Francisco 49ers (8-2-1) / 48 plaquages – 16,5 sacks.
8bis. Von Miller (Nouvel Entrant) Outside Linebacker – Denver Broncos (8-3) / 47 plaquages, 14 sacks, 1 passes défendues.
Entrée combinée du duo d’outside linebackers faisant régner la terreur, et pas seulement à l’Ouest du pays. Le 49er a détruit à lui tout seul la ligne offensive des Bears, produisant le nouveau record de sacks pour un match du Monday Night Football avec 5,5 unités, tandis que le Bronco a mis Philip Rivers au pas (3 sacks et 7 QB Hits) lors d’un match de division ultra-important pour la qualification en playoffs. Ce weekend, ce sont Drew Brees (2 sacks par Smith) et Brady Quinn (1 sack par Miller) qui ont été les victimes expiatoires de ce duo de sophomores (2ème année dans la Ligue). Tous deux sélectionnés au premier tour de la draft 2011 (en 2ème position pour Miller et en 7ème pour Smith), les deux défenseurs confirment que cette cuvée (JJ Watt y avait été choisi en 11ème position) a tout pour être l’une des plus grandes de l’histoire au niveau défensif.
9. Robert Griffin III (Retour) Quarterback – Washington Redskins (5-6) / 2504 yards à 67,5% – 16 touchdowns pour 4 interceptions, 642 yards à la course pour 6 touchdowns.
Sorti du Top 10 suite a des performances moyennes qui pouvait donner l’impression que RGIII s’était mangé le fameux Rookie Wall en pleine face, il y revient par la grâce de deux performances exceptionnelles (8 touchdowns pour 1 interception et 113 yards à la course) qui ont même pousse Jimmy Johnson, le mythique coach de l’Université de Miami et des Cowboys, à le nommer « MVP » de la saison lors du halftime show de la Fox durant le match de Thanksgiving contre Dallas. Si cette consécration devra sans doute attendre, celle de « Offensive Rookie of the Year » ne devrait plus être très loin, ce sur lequel Bill Barnwell de Grantland est d’accord après avoir analysé les performances des deux plus sérieux candidats, RGIII et Andrew Luck. Pour espérer plus, le rookie aura surement besoin de renforts au poste de receveur (mais Washington a dû échanger la majorité de ses tours de drafts futurs pour récupérer le 2ème choix auprès de St Louis) et amener son équipe en playoffs, ce qui semble compliqué cette année.
10. Ray Rice (Retour) Running Back – Baltimore Ravens (9-2) / 794 yards à la course pour 7 touchdowns, 404 yards en réception.
Rien que pour ce qui restera peut-être l’action de l’année, le running back des Ravens méritait de faire son retour dans ce Top 10. Bien qu’entachée d’une énorme faute de Boldin (ayant blessé Weddle), sa course de 29 yards (28 et demi diront les détracteurs des Ravens…) a permis aux Ravens de ne pas perdre le match sur le moment et de pouvoir ainsi remporter une victoire précieuse auelques jeux plus tard, gardant les Steelers à 3 victoires d’ecart au classement gardant l’espoir de se qualifier en playoffs des ce weekend. Si son nombre de yards gagnés n’est pas au niveau de ses concurrents (11ème de la NFL), il fait peu de doutes que c’est bien lui le moteur de cette équipe de Baltimore, à la défense suspecte et blessée et au quarterback décevant. Sans lui, les Ravens ne seraient surement pas à la tête d’un bilan de 9 victoires pour 2 défaites et c’est là la définition ultime de ce que doit être un MVP. Un joueur indispensable, régulier et performant dans une équipe au bilan positif… (Drew Brees agite furieusement ses mains pour être de la partie. Encore un effort, Drew, RGIII est aussi là car il ne possède pas toutes les armes à ta disposition!)
Mentions Spéciales:
Matt Schaub (2855 yards à 64,8% de réussite – 19 touchdowns pour 9 interceptions) assure tranquillement la conduite de l’équipe des Texans, gavant Andre Johnson de ballons au passage. Andrew Luck (3205 yards à 56,8% de réussite – 13 touchdowns pour 13 interceptions) aurait pu avoir sa place dans le Top 10 mais son ratio touchdowns/interceptions est encore à travailler avant cela. Josh Freeman (2761 yards à 57,0% de réussite – 21 touchdowns pour 7 interceptions) fait clairement la meilleure saison de sa carrière et remercie franchement les dirigeants de sa franchise pour l’acquisition de Vincent Jackson. Eli Manning (2890 yards à 60,7% de réussite – 15 touchdowns pour 11 interceptions) a remis le moteur en route contre les Packers et sera surement chaud pour le début des playoffs, sa saison préférée. Drew Brees (3333 yards à 62,4% de réussite – 31 touchdowns pour 11 interceptions) a eu des difficultés face à la defense des 49ers (2 « pick 6 ») et il faudra cravacher dur aux Saints pour accrocher une place en playoffs.
Frank Gore (914 yards à la course pour 5 touchdowns, 157 yards en réception pour 1 touchdown) continue à être le running back fiable dont a besoin l’équipe des 49ers tandis que Marshawn Lynch (1051 yards pour 5 touchdowns – 138 yards en reception) reste la meilleure option offensive des Seahawks. Alfred Morris (982 yards pour 6 touchdowns, 42 yards en réception) est bien le parfait pendant de RGIII chez les Redskins, ouvrant les espaces pour le quarterback avec ses courses decisives. Doug Martin (1050 yards à la course pour 9 touchdowns, 332 yards en reception pour 1 touchdown) a eu du mal contre les Falcons mais reste une vraie menace pour les adversaires des Bucs.
Pour la première fois depuis 10 semaines, AJ Green (1022 yards pour 10 touchdowns) n’a capté aucun touchdown mais a grandement contribué à la victoire des Bengals. Brandon Marshall (1017 yards pour 8 touchdowns) voudrait ne jamais voir quelqu’un d’autre que Jay Cutler lui lancer des passes. Calvin Johnson (1257 yards pour 4 touchdowns) est en tête du classement au nombre de yards gagnés mais ses Lions n’ont plus grand chose d’effrayant. Andre Johnson (1058 yards pour 3 touchdowns) se gave de yards de façon encore plus impressionante que Julio Jones (883 yards pour 6 touchdowns).
Charles Tillman (58 plaquages, 10 passes défendues, 2 interceptions pour 2 touchdowns, 7 fumbles forcés) et Antoine Winfield (81 plaquages, 0,5 sacks, 8 passes defendues, 3 interceptions) confirment leurs places d’exception dans les lignes arrières, avec Casey Hayward (37 plaquages, 15 passes defendues, 5 interceptions, 1 fumble force) à leurs trousses.