Qui a dit que le bras de Peyton Manning tremblait dans les grandes occasions ? Le Sheriff (32/43, 400 yards, 2 touchdowns) a été irréprochable dans cette victoire rythmée par ses « Omaha » désormais aussi légendaires que sa personne et un public de Denver chaud bouillant.
En face, bien trop mal entouré, Tom Brady (24/38, 277 yards, 1 touchdowns, 1 touchdown à la course) n’a pu qu’observer le désastre. Poussé sur le banc par les longs drives des Broncos, il n’a pas été aidé par son jeu au sol inexistant, ses receveurs transparents et une défense bien trop faible après la perte de Aqib Talib.
Le moment clé
Fin du troisième quart temps, les Broncos mènent de 17 points (20-3), et les Patriots doivent tenter quelque chose. Leur jeu de course parvient, tant bien que mal, à les placer sur une 4e et deux que les coachs des Patriots décident de tenter. Raté. Le ballon est à peine dans les bras de Tom Brady que celui-ci se fait metre au sol par Terrence Knighton (4 plaquages, 1 sack), omniprésent ce soir dans le front-seven des Broncos. Tom Brady rentre sur le banc la tête basse, et Peyton Manning transforme cette situation en field goal. Le match est d’ores et déjà terminé.
Le film du match
De manière surprenante étant donnée les forces en présences, ce sont les défenses qui prennent le pas sur les attaques dans le premier quart-temps. Après un échange de punt, les Broncos parviennent à trouver l’espaces pour inscrire un premier field-goal (3-0). Mais le match est laborieux en attaque des deux cotés, la faute à un jeu au sol inexistant.
Il faut attendre le début du second quart-temps pour s’enthousiasmer. L’étincelle vient des Broncos. Au bout d’un long drive de 7 minutes, Peyton Manning parvient à trouver Jacob Tamme dans la end-zone (10-0). Une longue offensive construite cette fois sur la course, qui s’est ajustée au changement de coté. Le symbole en est Knowshon Moreno (14 courses, 59 yards), auteur d’une course de 28 yards, mais globalement le Sheriff est mieux assisté, et cela se voit.
Coté Patriots, tout est raté : les feintes de courses marchent à merveille, mais Tom Brady mange la feuille en ratant Julian Edelman (10 réceptions, 89 yards, 1 touchdowns), pourtant totalement seul. Et, comme l’an passé face aux Ravens, Aqib Talib se blesse dès le début de la finale de conférence, laissant ses confrères bien seul face à l’armada de Denver. Tom Brady, seul au monde car LeGarrett Blount (5 courses, 6 yards…) est inexistant, parvient finalement à faire avancer son équipe pour un field-goal (10-3), mais laisse 3 minutes au Broncos pour remonter le terrain. Demaryus Thomas, éblouissant ce soir avec 7 receptions, 134 yards, 1 touchdown, s’exécute avec plaisir et aide son équipe à aller jusqu’à un field goal. Juste avant la mi-temps les Broncos reprennent une possession d’avance, 13-3.
Le troisième quart-temps n’est que la confirmation de la montée en puissance des Broncos. Un autre long drive de 7 minutes permet à Manning de se connecter à Demaryus Thomas, trop facile ce soir (20-3), pour un touchdown. Sur le banc, Brady sent le match s’échapper. Ses receveurs lâchent la balle, et sa ligne offensive l’abandonne donc sur cette fameuse 4e et deux du moment clé. Même si Denver ne transforme ce turnover qu’en field goal, le match est déjà terminé (23-3). Le quatrième quart-temps n’a pas encore commencé…
Ce quatrième quart-temps n’est qu’un long chemin de croix pour le spectateur. Brady multiplie les miracles sur le terrain, et permet à Julian Edelman d’inscrire un touchdown (23-10). Mais dans la foulée, les Broncos ajoutent un nouveau field goal (26-10). Brady parvient à trouver la end zone sur une course – preuve qu’il est obligé de tout faire – mais le match n’est pas relancé pour autant, Shaun Vereen ratant la transformation à deux points (26-16). Derrière, les Broncos ont tout loisir de manger le chronomètre pour filer vers le Super Bowl !
Le MVP : Peyton Manning (32/43, 400 yards, 2 touchdowns)
Demaryus Thomas aurait mérité une mention, s’il n’était pas servi par un Peyton Manning au sommet de son art. Calme, le Sheriff a continué à distiller les « Omaha » et les passes millimétrées pendant tout le match dans son style si particulier. Il n’a forcé à aucun moment, selectionnant le premier receveur ouvert quel que soit sa position sur le terrain, et s’est même permis une excursion hors de la poche sur le touchdown de Thomas. Même avec un Wes Welker discret, il a facilement trouvé la faille et il faudra une sacré défense aérienne pour le gêner, d’autant que sa ligne semble difficile à mettre en défaut.
Le flop : la défense des Patriots
C’est bien simple: elle n’a rien fait de bon. Incapable de gérer les receveurs une fois la balle en l’air, incapable de mettre la pression sur Peyton Manning, et offrant des trous béants à Moreno sur ces deux longs drives qui ont permis aux Broncos de tuer le match. Alors, certes il y avait beaucoup de blessés et Aqib Talib s’est rajouté à la liste dès le début du second quart temps. Mais ce soir, c’était le fantôme de la défense opportuniste aperçue face aux Colts. Aucun turnover, aucun sack, il était impossible de luter dans ces conditions.
La stat : 1
C’est le nombre de drive que l’attaque de Peyton Manning n’a pas terminé par des points. Derrière, même s’ils se retrouvent par deux fois bloqués dans la red-zone, les Broncos ont toujours sur rapporter quelques choses de leurs possessions, et ont en plus su les faire durer longtemps, laissant Brady sur le banc. 1 comme first down également. Au début du troisième quart temps, alors que les Patriots sont encore dans le match, une stat est cruelle: New England a alors joué 24 snaps. Les Broncos ont dans le même temps réalisés 21 first downs…
La suite
Denver va jouer le septième Super Bowl de son histoire à New York. Il y a deux ans, Eli Manning a gagné avec les Giants dans le stade qu’occupait alors Peyton. Cette année, l’ainé tentera d’aller gagner dans le jardin de son frère. John Fox, lui, devient le sixième coach de l’histoire à emmener deux équipes différentes au Super Bowl.
Les Patriots débutent une nouvelle intersaison qui devrait être consacrée à la recherche de cibles et de défenseurs.
La feuille de match
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