Parfois, au cours de la saison, l’accumulation des blessures oblige les coaches à changer certains joueurs de position. Cela tourne parfois à la catastrophe, mais dans d’autres cas, d’excellentes surprises sont au rendez vous.
Pour arracher leur première victoire de la saison sur le sol américain, les Vikings ont du réaliser une seconde mi-temps de haut niveau, surtout sur le plan défensif et ainsi bloque RGIII & Co. Parmi l’escouade défensive, un joueur est ressorti du lot de manière impressionnante : Kevin Williams. Un petit zoom était donc nécessaire.
Comme toujours, cette chronique se fait avec l’aimable autorisation de ProFootballFocus.com.
Alors qu’il occupe très régulièrement le poste de tacle défensif, Kevin Williams a du, contre les Redskins, occuper principalement le poste de nose tackle pendant que les autres linemen défensifs occupaient les places de « 3-tech » (leur épaule intérieure étant alignée avec l’épaule extérieure du garde adverse). Cela changeait donc une partie du pass-rush des Vikings, laissant notamment les « A-gaps » (espaces entre le centre et ses deux gardes) vacants. Est ce que cela a fonctionné ? Plutôt oui, car avec trois sacks venant de la position de nose tackle, Kevin Williams a réussi son meilleur match depuis le début de la saison.
Généralement, dans ce type de schéma défensif, le nose tackle qui s’aligne avec le centre est pris en « double team » (blocage réalisé par deux linemen offensifs). Mais contre les Vikings, les Redskins ont décidé de laisser Kevin Williams en un contre un face au centre, et utiliser le second lineman soit pour bloquer les linebackers, soit pour bloquer les joueurs en 3-tech, ce qui est plutôt inhabituel.
Kevin Williams, avec sa position et ses capacités, ne pouvait pas espérer mieux que de se retrouver en un contre un face au centre adverse. Sa rapidité d’exécution et sa très bonne réactivité lui ont permis de facilement effacer son adversaire du soir, comme lors de son premier sack par exemple.
Comme dit précédemment, les Redskins n’ont pas choisi de réaliser une double team sur Williams, le laissant face au centre Will Montgomery. Malheureusement pour ce dernier, Williams a été trop rapide et s’est mis en position de détruire le jeu de course adverse.
Sur ce jeu, les Redskins avaient décidé de réaliser une « play action » (une feinte de course qui en réalité est un jeu de passe). Après avoir facilement et rapidement effacé le centre, Williams a simplement continué directement sur RGIII. Il faut mettre en avant la rapidité d’analyse ayant permis à Kevin Williams de reconnaître la play action, et ainsi ne pas s’arrêter sur le coureur Alfred Morris.
Kevin Williams a réalisé ce genre d’action un grand nombre de fois dans sa carrière, et ce depuis la position de tacle défensif. Le fait d’avoir été aligné en tant que nose tackle lui a permis d’être plus proche du centre de l’action, et ainsi de plus facilement intervenir sur toutes les courses/play actions au centre de la ligne.
Les Redskins se sont rendu compte de ce problème et ont décidé sur certains jeux de réaliser une double team sur Williams. Que s’est-il alors passé ? L’expérience de Kevin Williams a été cruciale. Car en utilisant ses onze ans d’anciennenté en NFL, Williams a su utiliser sa taille et sa force pour contrer la course malgré une double team sur lui. Et parmi l’escouade défensive des Vikings, il a été le seul à le réussir.
Tard durant la rencontre, les Redskins se retrouvaient face à une troisième tentative avec un yard à gagner juste avant les two-minutes-warning. Pour engranger ce yard nécessaire, le staff de Washington avaient demandé de réaliser une course au milieu du fullback.
La formation initiale utilisée par les Redskins était la formation « pistol » (formation où le quarterback est à quatre yards derrière son centre, avec le coureur juste derrière lui et le fullback sur l’un de ses côtés). Kevin Williams a donc été pris en double team sur cette action mais son temps de réaction très court et son explosivité lui ont permis de mettre en difficulté le centre adverse. Cela a donc obligé le garde Chris Chester à garder un œil sur lui, et l’a donc empêché de passer au second niveau chercher le linebacker. Kevin Williams a réussi à gêner Montgomery et Chester assez longtemps pour que le linebacker Erin Henderson vienne plaquer le fullback sans opposition.
Encore une fois, le plaquage a été accordé à Henderson, mais la très grande parti du travail avait été réalisée par Williams, qui a réussi un match immense à un poste qu’il n’occupe que très rarement.