La seconde journée a débuté jeudi dernier, avec une opposition 100% AFC Est entre les New York Jets et les New England Patriots. Si ces derniers sont sortis vainqueurs de la confrontation, il leur a fallu cravacher longueuement et surtout ne rien lâcher. Il était important de comprendre l’une des phases très importantes de ce match, avec une analyse du jeu qui l’a certainement fait bien basculer en faveur de Boston.
C’est parti pour ce troisième tableau noir de la saison traduit avec l’aimable autorisation de ProFootballFocus.com.
En NFL, les erreurs sont plus souvent mentales que physiques. Imposer sa volonté à son adversaire sur le plan physique peut demander beaucoup de travail, mais cela ne protège pas d’une simple erreur mentale. De plus, la grande majorité des jeunes joueurs draftés haut sont de superbes athlètes, mais doivent encore évoluer sur le plan mental.
De manière générale, ce qui caractérise les joueurs qui percent au niveau professionnel sont ceux réussissant à allier les lectures de schémas de jeu à de grandes capacités physique. Parfois, la plus simple erreur au niveau le plus bas du schéma peut avoir des conséquences importantes comme durant le match de jeudi soir dernier. Durant cette opposition, un des deux touchdowns inscrit est quasi-uniquement dû à une erreur mentale commise par le choix numéro 1 des Jets : Dee Milliner. Le rookie pourtant censé remplacé Darrelle Revis a même été mis sur le banc en fin de match par Rex Ryan après avoir effectué deux erreurs.
New York Jets @ New England Patriots, 1er Quart-Temps, 13 minutes 01 à jouer
Les Patriots ont commencé ce jeu en se regroupant de manière inhabituelle sur une troisième tentative avec 2 yards à obtenir. Ils se sont placés avec six linemens offensifs, trois receveurs et Stevan Ridley en position de coureur. Cela a eu pour effet d’automatiquement créer de la confusion parmi la défense des Jets, dont différents joueurs se sont mis à gesticuler et à demander des informations concernant les couvertures. Seul Antonio Cromartie, dont le rôle est d’être régulièrement en couverture individuelle, va se positionner rapidement au marquage de son adversaire.
Les Patriots ont immédiatement cherché à profiter de la confusion, créée en rompant rapidement le huddle et en allant se placer sur la ligne de snap afin de lancer le jeu. Alors qu’actuellement, tout le monde parle de hausser le rythme de l’attaque avec le schéma no-huddle, les Patriots n’ont pas raté l’occasion de montrer qu’ils savaient profiter et achever leurs adversaires quand ils le pouvaient.
Pendant que Cromartie s’isolait sur sa cible, les Patriots présentaient leurs deux autres receveurs en position de tightends de l’autre côté du terrain afin de bloquer ou de se démarquer pour un jeu de passe. Milliner devait sur ce jeu couvrir Aaron Dobson, mais lorsque le snap est effectué, trop de joueurs se trouvent entre le cornerback et sa cible. Milliner a en effet mis trop de temps à se mettre en place mais également à déterminer quel receveur il devait couvrir suite à la confusion créée. Il n’a jamais réellement vu qu’il y avait un troisième receveur dans ce schéma.
La principale erreur des Jets a été de ne pas couvrir entièrement un des côtés du terrain. Pour ne pas non plus accabler Milliner sur cette action, il faut remarquer qu’aucun de ses coéquipiers ne l’a aidé ni ne l’a assisté pour la définition de la couverture. En effet, Allen ne l’a pas corrigé lors de l’alignement défensif et le safety Dawan Landry a remarqué trop tard qu’une couverture manquait et que deux de ses cornerbacks couvraient le même joueur.
Lorsque les Patriots ont snapé le ballon, les Jets ont plongé dans la feinte de course, avec uniquement Cromartie isolé du côté opposé. Milliner, qui s’était déjà trompé dans le joueur à couvrir, s’est également rendu compte trop tard qu’il s’agissait d’une feinte de course. Le temps que les Jets réalisent qu’il s’agissait d’un jeu de passe, l’action était déjà terminée car Dobson avait déjà traversé la couverture adverse. Brady n’a eu alors qu’à déposer la balle dans les main de son receveur à l’aide d’une simple passe pour finalement atteindre la zone d’en-but.
Cette terrible erreur mentale de la part de Milliner s’est payée cash, et a sûrement été une des raisons poussant son coach à le renvoyer sur le banc pour la fin du match. Il ne s’agissait clairement pas d’une erreur de schéma, mais bien d’une erreur mentale de lecture. Lorsqu’un défenseur n’est pas capable de répondre à la question « qu’est-ce qui sort du huddle adverse » et qu’il n’arrive pas à s’adapter afin de trouver sa cible à couvrir, la défense se trouve extrêmement fragilisée.
L’expression « provoquer sa chance » s’illustre parfaitement dans l’exemple analysé dans cet article. Les Patriots ont accéléré au moment où les Jets avaient du mal à lire le positionnement adverse, permettant d’avoir un receveur isolé pour aller directement inscrire un touchdown. Avec le développement des attaques rapides et du no-huddle, les défenses seront régulièrement testées sur leur lecture rapide et leur adaptation.