Super Bowl XLVII – Randy Moss : le bad boy devenu vieux sage

Ray Lewis ne sera pas le seul futur Hall of Famer sur le terrain lors du Super Bowl. Beaucoup moins médiatisé cette année, Randy Moss sera aussi là. Le receveur...

Ray Lewis ne sera pas le seul futur Hall of Famer sur le terrain lors du Super Bowl. Beaucoup moins médiatisé cette année, Randy Moss sera aussi là. Le receveur va tenter de décrocher enfin sa première bague. Même s’il n’a pas encore annoncé ses intentions pour l’an prochain, une victoire pourrait être le point final d’une exceptionnelle carrière.

L’ange…

Avant d'être un coéquipier modèle à San Francisco, Randy Moss a été un joueur très rock'n'roll.

Avant d’être un coéquipier modèle à San Francisco, Randy Moss a été un joueur très rock’n’roll.

C’est fou ce qu’une année peut changer. Retour en 2010. La saison de Randy Moss débute à New England. Mais après quatre matches, Bill Belichick l’envoi chez les Vikings. Après quatre autres matches, des critiques publiques et privées sur son coach et un scandale lorsqu’il dit à un restaurateur en charge du buffet de l’équipe qu’il « ne donnerait pas cette nourriture à ses chiens », le divorce est déjà consommé. Le receveur est coupé et termine sa saison chez les Titans, où il ne capte que 6 ballons en 8 matches. À la fin de la saison, il tire le rideau sur sa carrière, en partie parce que personne ne veut de lui et de ses humeurs.

Sa retraite dure un an. En février 2012, il annonce qu’il veut revenir. Un mois plus tard, les 49ers l’embauchent. Et là, c’est la surprise.

« J’étais vraiment surpris. Randy essaye de son mieux de tout faire : capter des passes et bloquer. Et il fait un super job », raconte Frank Gore.

Alors que tout le monde craignait qu’il n’explose en devant se contenter d’un rôle réduit à San Francisco, Moss ne dit rien. Pas de déclarations tapageuses, pas d’agissements qui agitent les coulisses, le joueur de 35 ans semble être devenu un vieux sage qui aide ses jeunes coéquipiers.

« Je ne m’attendais vraiment pas à ce qu’il soit si cool et relax », assure le rookie LaMichael James. « C’est vraiment un mec bien. Ce n’est pas une question de hype ou d’argent, tout ça n’a pas d’importance pour lui. »

Jim Harbaugh, qui a déjà annoncé vouloir que Moss revienne la saison prochaine, est aussi sous le charme.

« Randy travaille très dur et fait très attention à ses coéquipiers », assure le coach.

… qui était un démon

Entendre quelqu’un parler de Moss comme le font maintenant les 49ers semblait donc inimaginable il y a encore deux ans. Car du début de sa carrière en 1998 jusqu’à 2010, il s’est attelé à se forger une réputation de cas social de première catégorie.

Dès le lycée, Moss est condamné à 30 jours de prison après une bagarre. Une peine à laquelle 60 jours sont ajoutés lorsqu’il est contrôlé positif à la Marijuana au cours du boulot qu’il fait pour purger sa sentence. La fac qui l’avait recruté le met à la porte. Et deux ans plus tard, malgré des grosses performances universitaires et un scouting combine impressionnant, il tombe au 21e rang de la Draft car la plupart des équipes ont peut de son caractère et de ses problèmes légaux.

La Marijuana, il s’y fait d’ailleurs reprendre pendant sa carrière NFL et avoue pendant une interview qu’il en consomme pendant l’intersaison. Sur le terrain, la polémique n’est jamais loin non plus. En 2004, il quitte le terrain à deux secondes de la fin du match en expliquant qu’il ne pensait pas que son équipe allait recouvrir l’onside kick.

En 2007, Moss signe son chef d’œuvre à New England en captant 23 touchdowns, un record.

En 2007, Moss signe son chef d’œuvre à New England en captant 23 touchdowns, un record.

En 2005, il choque une partie de l’Amérique puritaine en faisant semblant de montrer ses fesses au public de Green Bay après un touchdown en playoffs. Envoyé à Oakland quelques mois plus tard, il avoue rapidement sa mauvaise humeur publiquement et traduit ça par des passes relâchées et un niveau d’effort en baisse.

« Randy Moss est un joueur dont les capacités diminuent mais qui est dans le déni », lance alors son coordinateur offensif Tom Walsh.

Et pourtant, le meilleur est à venir.

Un talent exceptionnel… dans les bonnes conditions

Le talent de Randy Moss est à la hauteur de son caractère. Et lorsqu’il est mis dans les bonnes conditions, il est quasiment inarrêtable. Et quand il est énervé ? Vêxé d’être tombé lors de la Draft, le receveur signe une saison rookie phénoménale. Il capte 69 ballons pour 1313 yards et 17 touchdowns, un record pour un débutant. Pendant ses six premières saisons dans le Minnesota, il ne cumule jamais moins de 1200 yards sur une saison. Associé à Cris Carter, il permet aux Vikings d’avoir pendant plusieurs années une des attaques les plus efficaces et excitantes de la ligue.

Même chose en 2007. Lorsqu’il arrive chez les Patriots, Moss est considéré par certains comme un joueur en perte de vitesse. Il répond avec 98 réceptions, 1493 yards et 23 touchdowns, un record historique sur une saison pour un receveur.

« Je pense qu’il est le meilleur receveur en profondeur qui ait jamais joué », expliquait encore Bill Belichick en décembre 2012. « Probablement le receveur le plus intelligent que j’ai jamais coaché. »

Avec Moss, les Patriots remportent leurs 16 matches de saison régulière en 2007 mais échouent lors du Super Bowl.

Le Super Bowl, c’est la seule chose qui manque à la carrière de Hall of Famer de Moss. Sept fois Pro Bowler, il est le deuxième joueur de l’histoire au nombre de touchdowns à la réception (156) derrière Jerry Rice. Les records individuels, c’est Moss le Bad Boy qui est allé les chercher. Mais la consécration collective finale, c’est peut-être le receveur devenu sage qui va la décrocher.

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