On reprend les bonnes vieilles habitudes : à chaque dimanche son rendez-vous historique. Pour aujourd’hui, rendez-vous à Houston puis Nashville pour parler des Oilers et des Titans.
Membres fondateurs de l’AFL, dont ils ont été deux fois champions, les Oilers devenus Titans signent en un demi-siècle un bilan mitigé. Tour-à-tour dominante puis dominée, l’équipe a définitivement marqué l’histoire de la ligue en 1999 avec une campagne exceptionnelle et une participation au Super Bowl XXXIV, un classique parmi les classiques.
Pro Football Hall of Famers : Elvin Bethea (DE, 1968-1983), Earl Campbell (RB, 1978-1984), Ken Houston (S, 1967-1972), Bruce Matthews (OL, 1983-2001), Warren Moon (QB, 1984-1993) et Mike Munchak (OL, 1982-1993).
Numéros retirés : Warren Moon #1, Earl Campbell #34, Jim Norton #43, Mike Munchak #63, Elvin Bethea #65 et Bruce Matthews #74.
Histoire : Les Houston Oilers ont vu le jour en 1959 grâce à K.S « Bud » Adams Jr, qui en est aujourd’hui encore à la fois le président et le propriétaire. Sous l’autorité de Lou Rymkus puis Wally Lemm, les Oilers dominent l’AFL en 1961, 1962 et 1963 et remportent les deux premières éditions de l’AFL Championship Game contre les Los Angeles Chargers (24-16 puis 10-3). La troisième édition, ils la perdent face aux Dallas Texans (20-17) au terme du plus long combat de l’histoire du football professionnel (6 quart-temps pour un temps de jeu effectif de 77 minutes et 54 secondes).
Si les Oilers sont de nouveau les représentants de la division Est en 1967 et 1969, servis par des joueurs comme George Blanda, Elvin Bethea ou Charlie Hennigan, ce sont les Oakland Raiders qui en sont les champions après deux larges victoires (40-7 puis 56-7) contre l’équipe texane. En 1970, les Oilers intègrent donc la NFL avec un bilan de 70 victoires pour 66 défaites, 2 titres de champions AFL et 4 de champions de la division Est.
La fusion AFL-NFL est, dans un premier temps, un échec complet à Houston. En 1972 et 1973, les Oilers cumulent à peine 2 victoires (1/saison) pour 26 défaites. Avec la sélection du running-back Earl Campbell avec le premier choix global de la Draft, les Oilers renouent avec le succès. Meilleur coureur de la ligue et joueur offensif de l’année en 1978, 1979 et 1980, Campbell permet à son équipe d’atteindre les playoffs. Après une victoire en 1978 contre les Dolphins (17-9), les Oilers éliminent les Patriots (31-14) puis s’inclinent face aux Steelers lors de l’AFL Championship Game (34-5). Même scénario en 1979 si ce n’est que ce sont les Broncos (13-7) et les Chargers (17-14) qui sont éliminés lors des deux premiers tours, puis les Oilers, toujours incapables de tenir en respect les Steelers (27-7). En 1980, l’équipe ne passe même pas les Wildcards.
Gagné par la frustration, « Bud » se débarrasse de Burn Philips (père de Wade Philips, actuel coordinateur défensif des Texans) et nomme Ed Biles au poste d’entraîneur-chef. Les Oilers s’effondrent. De 1982 à 1986, l’équipe gagne à peine 16 des 72 matchs qu’elle a joué. Dans la foulée, Adams menace de s’installer à Jacksonville si la municipalité se refuse à agrandir l’Astrodome, premier stade couvert de l’histoire du football professionnel, bâti en 1968, et qui dispose de la plus faible capacité de la ligue à l’époque (50 000 places). Il obtient gain de cause en 1987 et déjà, les Oilers sonnent la contre-attaque.
L’âge d’or.
De retour dans la compétition, les Oilers fêtent leur premier bilan positif (9-6) en 1987 et ouvrent ainsi une série de 7 saisons consécutives avec un bilan positif et une qualification en playoff. Malgré un talent indéniable (Warren Moon, Mike Munchak), les Oilers restent incapables de passer le second tour et achèvent leur séjour à Houston en 1996 lorsque « Bud » Adams annonce officiellement le déplacement de l’équipe à Nashville.
Dès 1999, les « nouveaux » Tennessee Titans réalisent la meilleure saison (13-3) de leur jeune histoire et se qualifient en playoff. En Wildcard, ils éliminent les Bills, sur la dernière action du match : le « Music City Miracle ». Menés d’un unique point à 16 secondes de la fin, le tight-end Frank Wycheck capte le ballon en situation de retour de kickoff mais, plutôt que de courir par lui-même, effectue une passe latérale en direction du receveur Kevin Dyson qui remonte les 75 yards qui le sépare de la ligne d’en-but pour offrir la victoire aux Titans. Ironiquement, c’est ce même Dyson qui va échouer à un yard de l’en-but quelques semaines plus tard, sur le dernier jeu du Super Bowl XXXIV, aujourd’hui connu sous le sobre nom de « The Tackle » ou de « One Yard Short.». Les Titans s’inclinent contre les Rams au terme d’un Big Game somptueux.
Jusqu’en 2003, les Titans enchaînent les qualifications et les performances de haut-vol (Steve McNair, Eddie George, Derrick Mason) sans jamais réussir à atteindre de nouveau le Super Bowl. Il en sera de même en 2007 et 2008, dates de leurs dernières participations en playoff. Les Titans échouent de peu en 2009 sous l’impulsion du running-back Chris Johnson, qui passe la barre des 2 000 yards cumulés au sol et établi le record du nombre de yards gagnés depuis la ligne de mêlée avec un total de 2 509 yards.
De mauvaises décisions (Vince Young) en déception (Chris Johnson, Kenny Britt), les Titans s’enlisent et perdent peu à peu leurs joueurs de haut-niveau (Stephen Tulloch, Kyle Vanden Bosch, Cortland Finnegan). Jeff Fisher en fait les frais en 2010, lui qui était à la tête de la franchise depuis 17 ans. C’est aujourd’hui à l’ex-star des Oilers Mike Munchak de prendre la relève et à de jeunes joueurs comme Jake Locker et Akeem Ayers de l’accompagner pour s’essayer à un objectif que leurs « ancêtres » n’ont jamais atteint : gagner un Super Bowl.
La petite anecdote : Entre 1996 et 1998, en attendant que soit achevé le L.P Field, les Oilers jouent tous leurs matchs à domicile à Memphis, bien qu’ils soient installés à 300 km de là, à Nashville. Durant cette période, l’affluence au Liberty Memorial Bowl de Memphis a rarement dépassé les 30 000 personnes (pour 62 000 sièges) et la majorité des fans présents était en général ceux de l’équipe adverse. Pour le dernier match de la saison 1997, 50 677 fans font le déplacement, dont on estime que les trois-quarts portaient les couleurs des Steelers. Vexé et embarrassé, « Bud Adams » accepte la saison suivante de jouer à Vanderbilt, un stade universitaire qu’il avait refusé de prendre en compte quelques années plus tôt car la vente et la consommation d’alcool y étaient interdites.