On reprend les bonnes vieilles habitudes : à chaque dimanche son rendez-vous historique. Pour aujourd’hui, cap sur la côte Est et la ville de New-York pour un retour sur le passé des Jets.
Les Jets sont aujourd’hui une des équipes les plus sulfureuse de la NFL. Mais cela n’est pas une nouveauté pour les verts et blancs. Depuis sa création, la deuxième équipe New Yorkaise est une des plus turbulentes de la ligue.
De joueurs non payés à une promesse de titre réalisée puis à l’ère Rex Ryan, les Jets ont toujours trouvé des moyens de faire parler d’eux. Pour le meilleur et pour le pire.
Pro Football Hall of Famers : Joe Namath (QB, 1965-1976), Curtis Martin (RB, 1998-2005), Dennis Byrd (DL, 1989-1992), Joe Clecko (DL, 1977-1987), Don Maynard (1960-1972) et Weeb Ebwank (HC, 1963-1973).
Numéros retirés : Joe Namath #12, Curtis Martin #28, Dennis Byrd #90, Joe Clecko #73, Don Maynard #13.
Histoire : Les New-York Titans sont l’œuvre du journaliste radio Harry Wismer qui, avant de bâtir l’équipe en 1960, était aussi actionnaire minoritaire des Detroit Lions et Washington Redskins. A défaut de mieux, il installe l’équipe au Polo Ground, un stade abandonné par l’équipe de baseball des Giants depuis 1957, qui sera une véritable plaie pour les finances des Titans.
Dès 1962, les Titans sont au centre de l’actualité : l’équipe est en grande difficulté financière et certains joueurs refusent de jouer sans salaire. L’AFL est obligé d’intervenir à la mi-saison et prend à sa charge la majorité des dépenses dans l’attente de la mise en vente de l’équipe. Adjugée à 1 million de dollars, la franchise devient la propriété d’un groupe de 5 investisseurs (David A Werblin, Townsend B. Martin, Leon Hess, Donald C Lillis et Philip H. Iselin) en 1963. Les Titans deviennent les Jets et Wilbur « Weeb » Ewbank est nommé à la tête de l’équipe, à la fois en tant que manager général et entraîneur.
A Baltimore, Ewbank a gagné le titre national en 1958 et 1959. A New York, il lui faut attendre 1969 et la 3ème édition du Super Bowl pour obtenir le seul sacre de l’histoire des Jets, au terme d’une saison à 11 victoires pour 3 défaites. Le 12 janvier 1969, les Jets se présentent au Super Bowl avec le statut d’outsider, les Colts étant donné favoris de 18 points par les bookmakers nationaux. Ce sont pourtant les Jets qui sont sous pression depuis que le quarterback Joe Namath à annoncé la victoire des siens : « nous allons gagner ce match, je vous le garantis. »
Les Jets l’emportent finalement 16 à 7, ce qui suffit pour assurer à Namath une place parmi les légendes de la discipline. « Broadway Joe » signe alors une performance à 17 passes complétées en 28 tentatives pour 206 yards (dont 132 yards sur 8 réceptions du receveur George Sauer Jr.) et reçoit le titre de MVP. Pourtant, c’est bel et bien la défense des Jets qui contrôle le match, interceptant les passeurs adverses à 4 reprises.
L’inconstance permanente et la guerre avec New England
Le succès est néanmoins de courte durée puisqu’il faut attendre une décennie pour retrouver les Jets sur le chemin des playoffs. Sous la direction de Walt Micheals, Joe Walton puis Bruce Coslet, les Jets s’y qualifient 5 fois (en 1981, 1982, 1985, 1986 et 1991) sans jamais passer le cap de la finale de conférence AFC. Les Jets sont alors un modèle d’inconstance, capables du meilleur comme du pire, à tel point que Mike Tanier (Football Outsiders) dira que la qualification de 1991 était « un accident » et qu’il s’agissait « d’une des pires équipes à avoir jamais atteint les playoffs« .
En 1997, les Jets signent Bill Parcells et ce, bien qu’il soit encore sous contrat avec les New England Patriots. Un évènement qui ne manque pas de créer une vive polémique sur les droits d’un entraîneur à se libérer d’un contrat et qui oblige la NFL à faire jurisprudence : Parcells (et la majeure partie de ses assistants) s’envole pour New York mais les Jets doivent céder 4 choix de Draft. A peu près 10 ans plus tard, c’est à Eric Mangini, un autre ancien des Patriots, de saisir les hautes instances de la NFL dans l’affaire du « Spygate ». Le nouvel entraîneur des Jets accuse les Patriots d’avoir enregistré et utilisé les signaux transmis aux joueurs par les entraîneurs. La NFL lui donne raison et c’est au tour de la Nouvelle Angleterre d’être sanctionné.
Que ce soit sous Parcells, Herman Edwards ou Mangini, les Jets sont fidèles à eux-mêmes : inconstants. Entre 1997 et 2007, l’équipe se qualifie par 6 fois en playoffs et rend par 3 fois une fiche négative à moins de 6 victoires. La venue de Brett Favre en 2008 est un semi-échec. La légende commence la saison très fort mais est ralenti par une blessure en fin d’année. Le scandale n’étant jamais loin dans la grosse pomme, Favre part dès la fin de la saison, accusé par une journaliste de lui avoir transmis des photos de ses parties intimes et d’avoir eu les mains baladeuses avec deux des kinés (féminines) de l’équipe.
Le départ de Favre après une saison est accompagné du licenciement d’Eric Mangini. Ce grand ménage ouvre la voie au jeune Mark Sanchez sous l’égide d’un nouvel entraîneur à l’image de la franchise : Rex Ryan.
En s’appuyant sur une défense de fer, Ryan mène les Jets en finale de conférence lors de ses deux premières campagnes. Mais ensuite, les choses se corsent. Disputes dans le vestiaires, joueurs mécontents. Pendant que les Giants empochent un second Super Bowl en quatre saisons, les Jets deviennent les clowns de New York. Ryan et ses joueurs espèrent maintenant donner tort à tout le monde et continuer la tradition lancée par Joe Namath : celle de défier tous les pronostics.
La petite anecdote : Bill Belichick, l’entraîneur des Patriots depuis 2000 a aussi été à la tête des Jets… pour une journée ! Au lendemain de sa nomination, Belichick a en effet annoncé sa décision de quitter la fonction d’entraîneur pour, quelques jours plus tard, devenir celui des Patriots. Etant encore sous contrat avec les Jets, il a coûté un choix de premier tour à sa nouvelle équipe. Les échanges de coach entre Patriots et Jets sont un des éléments moteur de la rivalité entre les deux équipes.