S’il est évidemment un peu tôt pour déjà parler du trophée de MVP, la Semaine 1 est l’équivalent d’un départ de 100 mètres. Rien n’est encore rédhibitoire mais une grosse performance permet à son auteur de lancer sa course sur de bons rails.
Pour ce premier classement, ce sont certes la qualité des performances qui ont été jugées mais aussi la valeur des adversaires. Ainsi, la victoire des 49ers à Lambeau Field face aux Green Bay Packers reste surement le résultat le plus impressionnant et vaut à deux de ses joueurs une place dans ce Top 10, totalement subjectif mais se voulant un reflet correct de ce qu’est la NFL en ce début de saison 2012.
1. Matt Ryan (-) Quarterback – Atlanta Falcons (1-0) / 299 yards à 74,2% de réussite – 3 touchdowns pour 0 interception.
Serait-ce l’année des Falcons? A la tête d’une escouade offensive impressionnante, dotée de deux des meilleurs receveurs de la Ligue, « Matty Ice » doit enfin concrétiser tous les espoirs placés en lui par la franchise depuis sa draft en 4ème position en 2008. C’est un match comme celui disputé contre les Chiefs, pourtant outsiders dans la NFC Ouest, qui fera de lui un Pro-Bowler indiscuté et pérenne. Avec son évaluation de 136,4 et ses 17 first-downs, le quarterback des Falcons n’a simplement donné aucune chance à ses adversaires du jour. Pour continuer sur sa lancée et rester au sommet, il devra en faire de même face à la défense des Broncos, incisive face aux Steelers.
2. Tony Romo (-) Quarterback – Dallas Cowboys (1-0) / 307 yards à 75,9% de réussite – 3 touchdowns pour 1 interception.
Ouverture de la saison au Metlife Stadium face aux champions en titre, on a connu plus facile comme entrée en matière. Et pourtant, Tony Romo a su faire face à l’infernal pass-rush des Giants (2 sacks) et sortir une très belle évaluation de 129,5. Il est vrai que les cornerbacks des G-Men ne sont pas vraiment au niveau de leur front-seven, Miles Austin et Kevin Ogletree l’ayant parfaitement démontré. Il reste cependant à confirmer tout cela face aux defensive-backs des Seahawks, parmi les plus physiques et talentueux de toute la Ligue. Demarco Murray, lui aussi en verve contre les Giants, pourrait donc bien prendre le relais de Romo cette semaine.
3. Robert Griffin III (-) Quarterback – Washington Redskins (1-0) / 320 yards à 73,1% de réussite – 2 touchdowns pour 0 interception.
On avait des espoirs, peut-être insensés, pour Robert Griffin et le rookie a été tout simplement impressionnant lors de son tout premier match NFL, pourtant disputé dans le très chaud Superdome de La Nouvelle-Orleans. Premier rookie de l’histoire à lancer pour plus de 300 yards et 2 touchdowns sans se faire intercepter pour sa première rencontre, le #10 a mené le système offensif de Kyle Shanahan de main de maître. Très calme au sein de sa poche de protection, analysant ses options de passes les unes après les autres sans s’affoler, il n’a eu recours à la course que 10 fois pour un total de 42 yards, confirmant que son jeu se rapproche plus de celui d’un Aaron Rodgers que d’un Cam Newton.
4. NaVorro Bowman (-) Linebacker – San Francisco 49ers (1-0) / 11 plaquages – 1 interception – 2 passes défendues.
Réduire l’attaque omnipotente des Packers à seulement 22 points à domicile, NaVorro Bowman en a été l’un des grands artisans. Omniprésent sur le terrain avec ses 11 plaquages, le linebacker semble avoir supplanté Patrick Willis dans l’ordre d’importance au sein de la défense de l’équipe de Jim Harbaugh. Couvrant les tight-end adverses au centre du terrain, tout en ayant gardé le jeu de course des Packers sous haute surveillance (9 courses pour seulement 18 yards pour Cedric Benson), nul doute que Jim Harbaugh lui a remis le ballon du match, il l’a bien mérité.
5. Stevan Ridley (-) Running-Back – New England Patriots (1-0) / 125 yards à la course pour 1 touchdown – 27 yards en réceptions.
Alors que son prédécesseur au poste de titulaire, Benjarvus Green-Ellis, ne l’avait qu’une fois la saison dernière, contre les Jets lors d’une victoire 30-21, le running-back en provenance de LSU a déjà dépassé les 100 yards, posant ainsi sa marque sur le jeu du vice-champion, pourtant énormément basé sur la passe. Ses 10 first-downs accumulés en 21 tentatives, en plus d’un touchdown, ont dû convaincre Bill Belichick de l’utilité que pourrait avoir un coureur efficace lorsque l’on possède des receveurs comme Aaron Hernandez, Rob Gronkowski ou encore Brandon Lloyd.
6. Joe Flacco (-) Quarterback – Baltimore Ravens / 299 yards à 72,4% de réussite – 2 touchdown pour 0 interception.
On l’annonçait comme un nouvel homme à la tête de sa nouvelle attaque « No Huddle » et le quarterback des Ravens a offert une belle démonstration à un public de Baltimore qui n’en attendait pas moins lors de ce match si spécial, à la mémoire de leur propriétaire décédé la semaine dernière. Avec une superbe évaluation de 128,4, Flacco a parfaitement contribué à une victoire, contre un adversaire direct dans la division AFC Nord, qui pourrait s’avérer essentielle pour glaner une place en playoffs en décembre prochain.
7. Adrian Peterson (-) Running-Back – Minnesota Vikings (1-0) / 84 yards à la course pour 2 touchdowns – 3 yards en réceptions.
Après s’être gravement blessé au genou gauche au mois de décembre dernier, il n’était même pas sur qu’Adrian Peterson puisse participer à cette rencontre, le buzz d’avant-match plaçant plutôt son remplaçant, Toby Gerhart, comme un possible titulaire. Pourtant, le coureur des Vikings a réussi le tour de force de courir à 17 reprises et d’inscrire 2 touchdowns dans un match ultra-serré, puisque la première prolongation de la saison y a été disputée. Attention tout de même au retour de bâton physique, si le joueur de 27 ans (avec 5 saisons au compteur) avait eu le malheur de trop forcer sur son corps pour revenir à temps pour le premier match.
8. Mark Sanchez (-) Quarterback – New York Jets (1-0) / 320 yards à 70,4% de réussite – 3 touchdowns pour 1 interception.
D’une attaque totalement stérile durant la pré-saison, les Jets se sont transformés de façon complétement inattendue face aux Bills. Si ce n’était pour son début de match brouillon (et une interception stupide), Sanchez aurait réussi un match superbe. La défense des Bills, si attendue, n’a été que l’ombre d’elle-même mais le quarterback new-yorkais leur a énormément compliqué la vie avec ses passes précises, en particulier vers le receveur rookie Stephen Hill.
9. Andre Johnson (-) Wide Receiver – Houston Texans (1-0) / 119 yards en réception pour 1 touchdown.
En suivant « Hard Knocks », on a pu s’apercevoir que la défense des Dolphins est loin du niveau requis en NFL (encore plus si l’on se sépare d’un talent tel que Vontae Davis), mais la performance d’Andre Johnson a permis à son équipe des Texans d’assurer une première victoire confortable. Ses 8 « first-downs » et ses 119 yards ont permis de faire avancer les chaînes et d’éviter l’accident bête face à un adversaire très faible. Il lui reste maintenant à confirmer des les prochaines semaines pour pouvoir, enfin, dépasser la dizaine de touchdowns sur une saison, ce qu’il n’a encore jamais réussi dans sa carrière.
10. Frank Gore (-) Running-Back – San Francisco 49ers (1-0) / 112 yards à la course pour 1 touchdown – 1 yard en réception.
La défense ayant bien contenu les Packers, il fallait encore que l’attaque des 49ers soit à la hauteur pour s’assurer une victoire de prestige. Grâce à une grosse performance de Franck Gore, teintée d’efficacité puisque le running-back n’a eu besoin que de 16 tentatives pour amasser ses 112 yards, c’est gonflés a bloc que les 49ers vont aborder leur « Sunday Night Football » face à la défense agressive des Lions, dans un match qui sent la poudre suite à l’échauffourée de la saison dernière.
Mentions Spéciales:
S’il est difficile de relever toutes les belles performances de cette semaine 1, on peut tout de même noter la belle arrivée a Chicago de Brandon Marshall (119 yards en réception pour 1 touchdown), qui a su aider Jay Cutler après un début de match très moyen de son quarterback. Chez les Falcons, il semble que Julio Jones (108 yards en réception pour 2 touchdowns) devienne le joueur monstrueux que tout le monde attendait à sa sortie de l’Université d’Alabama, confirmant ses bonnes performances de la saison passée. Lors du Sunday Night Football, Peyton Manning (253 yards à 73,1% – 2 touchdowns) a démontré qu’il était presque revenu à son meilleur niveau, contrôlant la ligne d’engagement comme rarement un quarterback l’a fait dans l’histoire de la Ligue. Kevin Ogletree (114 yards en réception pour 2 touchdowns) pourrait, lui, devenir le Laurent Robinson de cette saison, c’est à dire un receveur parfaitement en phase avec Tony Romo, et en particulier dans la position de « slot receiver ». Enfin, en attaque, on aura pu noter la grosse performance de CJ Spiller (169 yards à la course contre les Jets) mais celle-ci fut un peu biaisée par les trois grosses courses qui ont fait gonfler son score personnel alors que les Bills étaient déjà en faillite.
Du côté de la défense, le safety Stephen Nicholas aura été au four et au moulin (10 plaquages, 2 passes défendues et 1 interception) dans le Georgia Dome, évitant que les 40 pts inscrits par les Falcons ne le soient en vain.
Pour finir, comment ne pas mentionner le match monstrueux de Ray Lewis, joueur emblématique de la franchise endeuillée des Ravens, qui a participé au démantèlement en règle de l’attaque des Bengals avec ses 14 plaquages et son sack. Une vraie manière de rendre hommage à Art Modell, instigateur du premier Monday Night Football de l’histoire en 1970.