Draft NFL : Mr Irrelevant ou l’astuce marketing ultime

Le surnom de Mr Irrelevant lors de la Draft NFL intrigue chaque année. Découvrez son origine, son histoire, et quelques noms qui l'ont popularisé au fil des ans.

Salata-Mr-Irrelevant

Surnom bien connu des amateurs éclairés de NFL et notamment de draft NFL, Mr Irrelevant s’est taillé une petite notoriété ces dernières années grâce à l’un d’entre eux : Brock Purdy.

Le quarterback des 49ers n’en finit plus de faire parler de lui, tant par ses statistiques que par son parcours en NFL. Parcours débuté par le titre de Mr Irrelevant en 2022, lorsque l’équipe de San Francisco le choisit en dernière position de la draft. Pour le pire, et surtout, pour le meilleur.

Un dernier choix de Draft NFL qui fait toujours parler de lui

Chaque année, la Draft NFL c’est un feu d’artifice de hype, de projections folles et de rêves de Super Bowl pour toutes les équipes. Mais il y a toujours un moment bien particulier qui ne ressemble à aucun autre : celui où retentit le nom du tout dernier joueur sélectionné.

Ce joueur-là, c’est Mr Irrelevant. Et aussi étrange que cela puisse paraître, ce surnom qui pourrait être un affront est en réalité devenu une institution au fil des ans. Les joueurs reçoivent même un trophée spécial : le « Lowsman Trophy ». Une version inversée du trophée Heisman où le joueur commet un fumble et perd le ballon. Tout un symbole.

Lowsman-Trophy-Mr-Irrelevant-Brock-Purdy

Mr Irrelevant : une tradition NFL née en 1976

L’histoire commence en 1976. Paul Salata, ancien receveur NFL et businessman californien, décide de créer un événement autour de celui dont personne ne parle : le dernier joueur choisi à la Draft. Plutôt que d’ignorer cette sélection comme un non-événement, il propose de célébrer ce joueur avec une certaine dose d’humour. Il le baptise alors Mr Irrelevant, en français dans le texte, Monsieur Insignifiant.

L’idée : organiser une semaine complète de festivités à Newport Beach, en Californie, pour l’heureux élu. Dîner de gala, parade, remise de prix : tout est prévu pour faire de ce dernier un roi d’un jour. La NFL joue bien évidemment le jeu, flairant l’opportunité marketing là où personne n’en verrait une. Depuis, cette dernière sélection fait toujours l’objet d’un clin d’œil médiatique. Une manière comme une autre de garder les spectateurs attentifs jusqu’au dernier numéro de la Draft. La NFL étant passée maître en marketing depuis bien longtemps…

Salata annonçait le dernier choix de chaque draft NFL jusqu’en 2013. A partir de 2014, sa fille prit le relais.

Mr Irrelevant : pourquoi ce nom particulier ?

Pourquoi « irrelevant » ? Et bien tout simplement parce que statistiquement, le dernier choix de draft a très peu de chances de faire carrière en NFL. À ce stade, les équipes sélectionnent souvent des joueurs avec des profils moins intéressants, des historiques de blessures passées, ou des niveaux athlétiques insuffisants pour percer au plus haut niveau. Le niveau estimé des joueurs étant inversement proportionnel à leur placement durant la Draft.

Mais cette absence d’attente crée justement une légende à part. Celle dont les Américains raffolent justement ! Et comme le dit Paul Salata lui-même : « Il vaut mieux avoir été Mr Irrelevant que de ne jamais avoir été appelé du tout. » Et il a partiellement raison. Car même si certains ne foulent jamais un terrain NFL, tous les Mr Irrelevant ont au moins entendu leur nom dans une Draft officielle. Et ça, c’est déjà une victoire.

Mr-Irrelevant-Brock-Purdy

Les Mr Irrelevant notables de l’histoire NFL

  • Le premier Mr Irrelevant, en 1976, s’appelait Kelvin Kirk. Choisi en 487e position par les Steelers, il n’a jamais joué en NFL, mais il est devenu une figure culte… au Canada, où il a joué plusieurs années en CFL.
  • Le dernier joueur sélectionné lors de la draft NFL de 1961, Jacque MacKinnon, connut une brillante carrière de dix saisons avec les Chargers de San Diego. Il fut choisi avec le pick 280.
  • Tyrone McGriff fut drafté par les Steelers de Pittsburgh avec le choix n°333 au 12e tour en 1980.
  • Le premier Mr. Irrelevant à participer au Super Bowl fut Marty Moore, un joueur des équipes spéciales sélectionné en 222e position en 1994 par les New England Patriots.
  • Ryan Succop, kicker drafté par les Chiefs en 2009, a eu une belle carrière en NFL. Il a même gagné un Super Bowl avec les Buccaneers de Tom Brady.
  • En 2017, un quarterback talentueux mais au caractère difficile, Chad Kelly, est drafté par les Broncos de Denver avec le choix 253. Il joue depuis 2022 pour les Argonauts de Toronto dans la Ligue canadienne de football.
  • Le dernier Mr Irrelevant dont on se souvient c’est bien évidemment Brock Purdy, l’actuel quarterback des 49ers, choisit avec le pick numéro 262. Le rookie se retrouve propulsé titulaire quelque mois après le début de saison, avec le succès qu’on lui connaît. Son ascension a certainement contribué à sacraliser encore davantage la perception du Mr Irrelevant de chaque draft. D’un coup, ce statut devient un talisman. Une manière de dire : « Regardez où vous m’aviez mis. Regardez où je suis aujourd’hui. » La revanche sur le destin : l’histoire préférée des Américains.

Mr Irrelevant 2025 est Kobee Minor

Kobee Minor est Mr Irrelevant 2025

Cette année la Draft de Green Bay a délivré le 257e choix aux New England Patriots, avec Kobee Minor. Un dernier choix particulièrement scruté, comme chaque année. Le cornerback de l’université de Memphis, passé par Texas Tech et Indiana, a avoué qu’avoir été appelé dans cette dernière position de la Draft 2025 ne l’a pas vraiment surpris :

« J’adore ça. Je n’ai jamais été un joueur très recherché. Je n’ai jamais fait partie des meilleurs joueurs, donc ce n’est vraiment pas nouveau pour moi », a déclaré Kobee Minor lors d’un appel peu après sa draft par les Patriots. « Je vais simplement jouer ici et faire ce que j’ai à faire, me concentrer et me donner à fond comme je l’ai toujours fait. »

Quelle sera sa trajectoire en tant que joueur NFL dans les prochains mois et dans les prochaines années ? Seul l’avenir le dira. Et c’est bien là tout le sel du marketing présent dans ce dernier choix de draft. Faire scruter son parcours avec attention et, s’il devient par miracle un joueur d’exception, pouvoir dire : « j’étais présent devant mon écran quand il a été drafté ! »

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