Tampa Bay Buccaneers : 10 victoires – 7 défaites, 1ers en NFC Sud, 3èmes en NFC
Les Tampa Bay Buccaneers viennent de remporter la NFC Sud et de se qualifier en playoffs pour la quatrième année consécutive. Mais le parcours a été semé d’embûches et Tampa a dû patienter jusqu’à l’ultime journée. Et même dans ce dernier match, ils n’ont réussi à renverser une modeste équipe de New Orleans qu’en toute fin de match. Plus de peur que de mal et l’essentiel est là : une nouvelle participation aux éliminatoires, la deuxième de l’ère Baker Mayfield.
Les hommes de Todd Bowles sont à l’image de leur quarterback, justement. De véritables combattants qui ne lâchent rien. L’attaque a su trouver des solutions pour compenser les absences. La défense a réussi à progresser au fil des rencontres. Tampa Bay arrive dans une bonne dynamique après s’être fait une petite frayeur. Avec six victoires lors des sept derniers matchs, les Bucs pourraient à nouveau jouer les trouble-fêtes.
Comment sont-ils arrivés là ?
Les Buccaneers ont fait partie des équipes surprises de la saison 2023. Remportant leur division, ils ont même réussi à éliminer les Eagles pourtant favoris sur le papier. Cela a valu à Baker Mayfield une prolongation de contrat bien méritée. Idem pour le taulier de l’attaque Mike Evans et son compère Lavonte David en défense, tous deux titrés en 2021. Cependant, l’équipe ne s’est pas réellement renforcée, surtout défensivement, et cela s’est ressenti. En revanche, la draft a été plutôt réussie avec notamment Jalen McMillan et Bucky Irving. Le coureur s’est imposé comme un joueur clé de l’attaque tandis que le receveur a fini fort avec six touchdowns lors des cinq derniers matchs.
Au global, Tampa a alterné le très bon et le (beaucoup) moins bon. La victoire de prestige contre Detroit en deuxième semaine est l’un des temps forts de leur saison, tout comme la raclée infligée à la meilleure défense de la ligue (les Chargers) en semaine 15. Mais les pirates ont aussi connu un trou d’air avec quatre défaites de suite entre les semaines 7 et 10. De plus, ils se sont inclinés deux fois contre Atlanta et cela aurait pu leur coûter très cher, tout comme la défaite face à des Cowboys n’ayant plus rien à jouer en semaine 16.
Mal embarqués à 4 victoires pour 6 défaites, Baker Mayfield a mis l’équipe sur son dos et a sorti la meilleure saison de sa carrière (4500 yards, 71,4%, 41 TD, 16 Ints, 106,8 de rating, 3TD au sol). Un peu aidés par des Falcons déboussolés en deuxième partie de saison, les Buccaneers se paient même le luxe d’être la tête de série numéro trois. Avec un meilleur bilan contre les adversaires de la conférence, ils grillent donc la politesse aux Rams (pourtant à 10-7 également). Ils évitent ainsi les Vikings que personne ne voulait jouer au premier tour.
Le joueur clé : Bucky Irving
On ne présente plus les cadres que sont Baker Mayfield et Mike Evans, qui vient au passage d’égaler Jerry Rice avec 11 saisons consécutives à 1000 yards ou plus à la réception (en 11 saisons de carrière !). Le joueur clé pour Tampa Bay est Bucky Irving, la pépite choisie au quatrième tour de la dernière draft. Le coureur a accumulé 1122 yards au sol, 8 touchdowns et 392 yards dans les airs. Le jeu au sol des Bucs était un point faible, ce n’est plus le cas. L’équipe est la quatrième plus prolifique au sol cette saison avec 149,2 yards en moyenne par match. Et Bucky Irving est loin d’y être étranger.
Nommé joueur de la semaine 13, le joueur de 22 ans a réussi à prendre certains matchs à son compte. Bucky Irving a dépassé trois fois les 100 yards au sol cette année, avec une performance contre les Chargers notamment. Et dès qu’il dépasse les 100 yards cumulés entre la passe et la course son équipe gagne (6 victoires). Candidat plus que sérieux au titre de rookie de l’année, il sera l’une des solutions pour les Buccaneers pour enlever de la pression à Baker Mayfield. Un succès (ou plus) en playoffs passera obligatoirement par ses mains et ses jambes.
Pourquoi vont-ils aller au bout ?
Les Buccaneers ont l’une des meilleures attaques de la ligue. Lorsqu’ils perdent, c’est rarement l’escouade offensive qui est à remettre en cause. Elle peut être très explosive et surprendre même les meilleures défenses. Baker Mayfield est en feu cette saison, Mike Evans (74 réceptions, 1004 yards, 11 TD) est toujours au top malgré une petite blessure qui l’a privé de trois matchs.
Les jeunes ont pris leurs aises au fur et à mesure de l’année. Bucky Irving tout d’abord mais aussi Jalen McMillan (13 matchs, 37 réceptions, 461 yards, 8 TD) qui est monté en puissance après la blessure de Chris Godwin. Cade Otton (14 matchs, 59 réceptions, 600 yards, 4 TD) a progressé au poste de tight end. Rachaad White (144 portés, 613 yards, 3 TD au sol, 393 yards dans les airs, 6 TD) a perdu du temps de jeu au profit d’Irving. Néanmoins, il a su trouver des failles lorsque le rookie n’y arrivait pas. Il offre une alternative intéressante à Liam Coen (coordinateur offensif).
L’attaque est très complète et dispose de menaces diverses. Et cela se voit dans les statistiques. Les Buccaneers ont enregistré 8 matchs à 30 points ou plus, avec des pointes à 51 contre les Saints, 40 contre les Chargers et 48 contre les Panthers. Ils sont ainsi quatrièmes en points inscrits par match (29,7), en yards au sol par match (147,3), troisièmes en yards dans les airs (250,4) et en yards totaux (410) et enfin cinquièmes en nombre de touchdowns. Une ombre au tableau toutefois, les 39 sacks concédés.
Seuls les Broncos les ont maintenu sous les 10 points (7 en semaine 3) et depuis, ils ne sont jamais descendu sous les 20 points. En bref, il faut se lever de bonne heure pour stopper la bande à Mayfield.
Pourquoi n’iront-ils pas ?
La défense a fait quelques progrès au cours de la saison mais elle reste le point faible de cette équipe, notamment dans les airs. Elle est seulement vingtième avec 345 yards encaissés par match. Elle est même trentième avec 245 yards concédés en moyenne aux passeurs adverses. De plus, la défense aérienne ne parvient pas à intercepter la balle avec seulement 7 interceptions, sixième pire total de la ligue. Au global, c’est même récupérer la balle qui pose problème pour Todd Bowles. En cumulé, ils n’ont provoqué que 22 pertes de balles, soit le pire score de toutes les équipes qualifiées en playoffs.
La petite éclaircie dans le tableau vient de la défense au sol. Avec un peu moins de 100 yards concédés par match, les Buccaneers sont la sixième meilleure équipe de la ligue dans le domaine. Le pass rush, lui aussi, a été plutôt efficace avec 44 sacks (huitième de la ligue). Dans les matchs à enjeux, cela peut être un véritable atout. Malgré tout, la défense reste très moyenne avec 22,9 points encaissés par match. Certes les blessures dans le backfield n’ont pas aidé. Mais en playoffs, où la lumière vient parfois des pertes de balles adverses, Tampa Bay est trop juste, tout comme dans la défense aérienne. Si parfois ce n’est pas la défense qui gagne les championnats, celle des Bucs est trop limitée pour aller au bout cette année.
Joueurs blessés
Le principal absent pour les Buccaneers sera Chris Godwin. L’acolyte de Mike Evans a rejoint la liste des blessés en raison d’une blessure à la cheville fin octobre. L’attaque a réussi à trouver des solutions mais son absence est forcément problématique.
L’autre point noir est la multitude de blessures touchant les safeties et les cornerbacks, le point faible de l’équipe. Bryce Hall (cheville), Troy Hill (pied/genou), Christian Izien (pectoral) et Jordan Whitehead (cou) sont sur la liste des blessés. Mike Edwards, Jamel Dean et Antoine Winfield sont tous gênés par des petits bobos et sont incertains pour le premier tour. Cela fait beaucoup (trop peut-être) pour cette défense aérienne déjà à la peine. Autre point à retenir, Cade Otton est lui aussi incertain. Même s’il devrait pouvoir tenir son rang, il ne sera pas à 100%.
Pronostic
Les Buccaneers ont l’avantage du terrain et affrontent les Washington Commanders, tête de série numéro 6 en Wild Card Round. Si l’attaque est dans un bon jour, les Buccaneers peuvent poser de réels problèmes aux Commanders, peu coutumiers des playoffs. Leur défense est très bonne contre la passe (3ème) mais plutôt mauvaise contre le jeu de course (31ème). Leur point fort offensif est le jeu au sol, point fort de la défense de Tampa. Jayden Daniels a fait une saison impressionnante, certes. Mais bien qu’il soit capable de trouver des solutions dans les situations les plus compliquées, il reste un rookie qui découvre les playoffs face aux briscards que commencent à être les Bucs. Le chemin se complique nettement par la suite avec les Eagles ou les Packers en Divisional Round.
Si rien n’est impossible pour cette attaque, la défense est trop juste : les Buccaneers passent un tour et perdent en Divisional Round.