Après avoir été des joueurs importants dans leurs universités, les rookies doivent à nouveau gagner leurs places chez les pros. Qui sont-ils et quels espoirs suscitent ils ? Aujourd’hui, le quarterback des Saints de la Nouvelle Orléans Spencer Rattler.
Spencer Rattler
Né le 28 septembre 2000 à Phoenix, Arizona
1m83 pour 95 kilos
Quarterback, New Orleans Saints
Par la force des choses
Recruté avec le 150e choix de la draft, Spencer Rattler n’aurai pas dû voir le terrain en 2024. La blessure du titulaire Derek Carr a forcé les Saints a changer ce plan.
Lancé dans le grand bain face au rival de Tampa Bay, le débutant a su montrer quelques promesses pour l’avenir. Il a aussi pu constater la différence de niveau entre les rangs universitaires et la NFL : seulement 55% de passes complétées et deux interceptions !
Quatre jours plus tard face à Denver, cela ne se passe pas mieux : il ne lance aucun touchdown et perd deux ballons ! S’il montre aussi quelques qualités, le chemin semble encore long pour devenir un titulaire légitime en NFL. Ce n’est pourtant pas le talent qui lui fait défaut.
Rattler cœur à vif
Spencer Rattler est du genre très doué ! Dès les équipes de jeunes, il se fait un nom dans l’Arizona en remportant quatre titres de champion de l’état. Il n’a que douze ans mais son nom est mentionné dans les journaux locaux. De quoi déjà prendre « la grosse tête » ?
Surtout que même son numéro de maillot (7) a été retiré et plus personne ne peut l’utiliser chez les jeunes des Scottsdale Firebirds : un fait sans précédent dans le pays et, à ce jour, toujours unique pour cette catégorie d’âge !
Plus tard, il passe quatre ans au lycée Pinnacle de Phoenix et bat le record de l’état avec 116 touchdowns lancés et plus de 11 000 yards en quatre saisons ! En 2019, il est donc évalué comme le meilleur quarterback lycéen du pays : devant Jayden Daniels, Bo Nix et Sam Howell.
Bien entendu, les deux universités de l’état le courtisent : Arizona et Arizona State. Mais aussi l’université de Alabama qui vient de voir Tua Tagovailoa partir en NFL. Il décide néanmoins de rejoindre Oklahoma car l’entraineur possède la réputation d’être l’un des meilleurs esprits offensifs en NCAA. Lincoln Riley se rendant en personne pour le recruter, a fini de persuader Spencer Rattler de faire ce choix.
S’il est difficile d’en mesurer l’impact depuis l’Europe, le football universitaire est la seconde compétition sportive la plus suivie du pays ! Devant le baseball et devant la NBA. La réunion de Spencer Rattler avec cet entraineur était donc un évènement scruté de près. Plus encore après qu’il ait été l’acteur principal de la série Netflix QB1 : beyond the lights.
Le revers de la médaille
Tout adolescent a besoin de reconnaissance pour se construire. Les médias sont friands d’en donner à ceux pratiquant un sport et montrant un talent rare à un très jeune âge. Mais le regard des autres apporte toujours son lot de critiques : plus encore quand le jeune homme est surexposé médiatiquement.
Juste avant la draft 2024, l’insider NFL Ian Rapoport confie à USA Today l’impact de cette série sur la perception des staffs NFL :
« C’est étonnant et même un peu bizarre. Il avait 17 ans et n’était que lycéen. Et c’était il y a cinq ans ! Pourtant, je ne peux compter le nombre de responsables NFL m’ayant fait part de leur réticence à le recruter, en raison de l’image qu’il a véhiculé dans cette série. »
Filmé lors de sa dernière saison au lycée, il montre aux caméras, avides de ce genre de scènes, une personnalité égocentrique, méprisante et hautaine. Il se permet de critiquer ouvertement ses receveurs, ainsi que le quarterback remplaçant. L’image qu’il montre est désastreuse dans un pays où même au niveau lycée, le football est très exposé médiatiquement.
Spencer Rattler prend alors de plein fouet la foudre des réseaux sociaux ! Cette année là (2019), il est également suspendu en cours de saison en raison d’ébats sexuels sur le campus. Combien d’étudiants expérimentent le rapport intime à l’autre au lycée ? Mais sous le feu des projecteurs parce que jouant très bien au football, cela est révélé et relayé : il est alors suspendu par le district !
Lui et ses parents tentent d’expliquer son absence des terrains en prétextant une blessure. Lorsque la supercherie est démasquée, ce mensonge détériore encore plus son image publique ! En résumé, Spencer Rattler est détesté par la majorité du pays !
La Haine
Dans le film devenu culte de Mathieu Kazzovitz, la punchline principale dit que l’important n’est pas la chute mais l’atterrissage. Digne d’une production des studios d’Hollywood, Spencer Rattler a connu ascension, chute et rebond dans sa carrière !
En 2019, il est recruté par Oklahoma pour apprendre derrière le titulaire Jalen Hurts. Ce dernier parti en NFL à Philadelphie, il est le dépositaire du jeu pour sa seconde saison. Avec 3000 yards et 28 touchdowns aériens en plus de six touchdowns au sol en 2020, il confirme son prodigieux talent.
Mais la chute a lieu dès sa troisième saison à Norman, et lors du 6e match, il est mis sur le banc ! S’il complète 75% de ses passes sur les cinq premiers matchs 2021, pour autant de victoires, son entraineur a des yeux d’amour pour la nouvelle recrue de l’effectif : Caleb Williams (Chicago Bears).
Après un fumble dans le match le plus important pour les fans (face à Texas), ce ballon perdu est un prétexte trop tentant pour Lincoln Riley. Caleb Williams devient le quarterback titulaire.
À la fin de la saison 2021, Spencer Rattler inscrit son nom sur « le portail des transferts ». Bien que Caleb Williams suit Lincoln Riley à Los Angeles (USC), il n’a pas digéré l’affront et décide de rejoindre une université qui compte vraiment sur lui.
Atterrissage à South Carolina
L’atterrissage évoquée dans le film « La Haine » se fait à l’université de South Carolina. Là, il est mis dans les meilleures conditions par l’entraineur Shane Beamer. Ce dernier était l’assistant de Lincoln Riley à Oklahoma quand Spencer Rattler y était le titulaire. Il déclare à nfl.com :
» Spencer est tout ce que vous désirez chez un quarterback ! Il est calme et confiant. Et plus le match est important, plus son talent s’exprime. »
En deux saisons à South Carolina, le quarterback lance chaque fois pour plus de 3000 yards, chaque fois plus de 20 touchdowns en cumulant air et sol. S’appuyant notamment sur le receveur Xavier Legette (Panthers), il montre qu’il n’a pas perdu son talent. Il semble également avoir gagné en maturité en manifestant une attitude bienveillante envers ses coéquipiers.