Les Jets ont pris une décision lourde de conséquence, après cinq semaine de la saison 2024, Robert Saleh prend la porte.
Pourtant le coach défensif n’a pas fait que des mauvaises choses lors de son mandat new-yorkais. Néanmoins, la comparaison avec ses récents prédécesseurs reste peu élogieuse.
Le choix fait par Woody Johnson, le président des Jets, tombe dans l’intrigant quand on se penche sur la spécialité de Robert Saleh, la défense. Cette dernière n’a jamais été aussi forte et bien construite.
Robert Saleh en ballotage défavorable
Robert Saleh a failli dans la construction de son staff. D’abord, il a échoué avec son ami Mike Lafleur, coordinateur offensif des Jets de 2021 à 2022 qui sur ces deux campagnes a fini avec la 3e équipe la moins performante en attaque (-0,079 EPA/jeu). Il a répété ensuite la performance avec Nathaniel Hackett en 2023 et 2024. L’attaque a sombré pour devenir la pire de la ligue (-0,192 EPA/jeu). De plus, Robert Saleh a souvent été l’objet de critique quant à ses choix sur 4e tentatives ainsi que l’indiscipline chronique de son équipe. Avec Saleh, New York a comptabilisé 357 pénalités (4e depuis 2021).
Qui dit attaque dit aussi, quarterback. Et à ce niveau-là l’échec a été cuisant. Avec une force de persuasion élevée lors de ses première années, Robert Saleh a participé à des choix douteux lorsqu’on les regarde en 2024. Zach Wilson a été la première sélection des Jets à la draft sous l’ère Saleh. 34 matchs, 23 touchdowns et 25 interceptions plus tard, il ne fait plus parti de l’effectif.
Le bilan global de l’entraîneur après trois ans et demi de travail est peu reluisant. Le coach a gagné 20 match et en a perdu 36. Il n’a jamais connu une seule saison positive. En élément de comparaison, ses récents prédécesseurs qui comme lui n’ont pas réussi à amener cette équipe en playoffs depuis 2011 :
- Rex Ryan (2011-2014) : 26 victoires – 38 défaites (40,6 % de victoire)
- Todd Bowles (2015-2018) : 24 victoires – 40 défaites (37,5 %)
- Adam Gase (2019-2020) : 9 victoires – 23 défaites (28,1 %)
- Robert Saleh (2021-2024) : 20 victoires – 36 défaites (35,7 %)
Objection votre honneur, parole à la défense
Mais Robert Saleh est avant tout un technicien défensif. Et dans ce registre-là, le musculeux chauve a délivré ses promesses. Depuis 2021 et sa prise de fonction, la défense des Jets a connu une progression exponentielle. Son année « rookie » l’a vu finir chef de la pire défense en termes de points encaissés (29,6 par match). Mais après un an et des ressources données pour construire une équipe qui répond à ses attentes (7 changements sur 11 titulaires entre 2021 et 2022), la défense de Robert Saleh est devenue celle qui concède le moins de points par série, la plus efficace (-0,082 EPA/jeu pour les adversaires) tout en étant la quatrième à passer le plus de temps sur le terrain.
Pendant le règne de Saleh, Joe Douglas (GM) ne s’est pas beaucoup trompé sur ses choix de draft premium sur les positions défensives. Sauce Gardner (CB), Jermaine Johnson II (OLB) et Will McDonald IV (OLB), tous des choix du 1e tour, sont devenus des très bons joueurs voire des références à leur poste. Si le coach n’est pas le décisionnaire majoritaire dans ces situations, il a toujours à faire valoir sa part d’envie et le besoin d’avoir des joueurs qui répondent à son système.
Des choix nébuleux
Les décisions… C’est un dernier point assez subjectif qu’il est aussi important de creuser. Impossible de dire la part de responsabilité de Robert Saleh dans le choix de Nathaniel Hackett (OC) et Aaron Rodgers (QB) en 2023. Néanmoins, dernièrement, l’entente ne semblait pas au beau fixe entre le coach principal et les deux hommes. Ces divergences pourraient avoir accéléré sa chute.
Dernier exemple qui donne un peu plus de poids à la défense de Saleh : la manière avec laquelle les Jets l’ont viré. Robert Saleh est le premier coach limogé par Woody Johnson en cours de saison. Le propriétaire des Jets n’a consulté ni Aaron Rodgers, ni le reste du front office. Woody Johnson a pris cette décision seul. Robert Saleh n’a pas eu le droit de parler à l’effectif ou son staff. Il a été raccompagné par la sécurité à la sortie des installations. Méritée ou non, la fin de cette histoire dépeinte par les médias est triste.