Après quatre semaines de carrière professionnelle, le quarterback rookie impressionne. Jayden Daniels, deuxième choix de la draft 2024, possède des temps de passages records. Si la conclusion peut paraître hâtive, la comparaison reste prometteuse. Et après des années de galères, Washington ne boude pas son plaisir.
Surtout quand un « gamin » transporte l’équipe. A 23 ans, l’ancien pensionnaire de LSU ressemble à un vétéran, il joue juste et bonifie ses coéquipiers. En un mois de compétition en 2024, son équipe est l’attaque la plus efficace de la NFL pendant que la défense est la pire de la ligue. Les Commanders sont à un bilan de 3 victoires pour 1 défaite et ils le doivent à Jayden Daniels.
Jayden Daniels puissance 4
Tout va très vite, aussi vite que Jayden Daniels sur un terrain. En quatre match, le quarterback amasse les performances statistiques.
Dans les chiffres « classiques », Daniels est devenu le quarterback le plus précis sur une série de quatre matchs en ouverture de saison. Il n’est pas question de rookies mais bien de tous joueurs confondus à son poste. Jayden a complété 82,1 % de ses passes pour ouvrir sa carrière et sa campagne 2024. Un pourcentage meilleur que Tom Brady 2007 (79,2 %) et Geno Smith 2022 (77,3 %).
Avec Jayden, la passe c’est bien, la course c’est encore mieux. Le quarterback a cette capacité moderne de gagner des yards au sol. Kliff Kingsbury n’hésite pas à lui dessiner des jeux de course expressément pour sa personne. Jayden Daniels est devenu le deuxième quarterback a courir 200 yards dans ses quatre premiers matchs en carrière. Deuxième derrière… Robert Griffin III, ça ne s’invente pas.
Au niveau de l’efficacité, les statistiques avancées apportent un peu plus de profondeur à l’analyse. Encore une fois, les EPA sont les meilleurs indicateurs à la qualité de jeu des quarterbacks, même s’ils ne sont pas indépendants de leur entourage. Sur les quatre premiers matchs de sa carrière (toujours) Jayden Daniels culmine à 0,398 EPA/jeu (1er en 2024, après 4 semaines).
A titre comparatif, seuls deux joueurs font mieux que lui depuis 1999. Patrick Mahomes a commencé sa carrière avec 0,482 EPA/jeu. Et dans un contexte différent, Kurt Warner débutait en NFL à 27 ans avec 0,622 EPA/jeu. Attention cependant, quatre bons premiers matchs ne sont pas une gage de réussite sur le long terme. Les blessures détruisent des carrières (Robert Griffin III) et les situations changent rapidement (Kyle Allen et Trevor Siemian).
Demain nous appartient
Être si performant sur 4 matchs est un bon début, évidemment. Mais le plus important reste de transposer cela dans le futur. Sans se transformer en Nostradamus, il est possible d’observer des marqueurs intéressants, positifs comme interrogatifs.
La NFL est à un tournant. Le jeu de passe est en perte de vitesse. La course reprend du pouvoir. Les défenses se sont adaptées face à une ère prospère pour la passe qui a tenu son apogée en 2020 avec plus de 0,1 EPA/jeu. Depuis son efficacité régresse et stagne autour de 0,025 EPA/jeu. Le jeu de course quant à lui progresse doucement mais sûrement.
Cela tombe bien, Jayden Daniels a la faculté de gagner des yards à la course efficacement. Sur les 19 courses appelées pour lui par son coordinateur, le quarterback culmine à 0,31 EPA/jeu.
Surtout que cela ne prend pas en compte la force numéro une du leader de Washington. Daniels sait créer dans le désordre pendant les situations de passes. Quand il n’a pas de solutions, encore une fois, il peut faire avancer son équipe seule. Cette saison il a tenté 23 courses improvisées lorsque ses receveurs ont été bien défendus. Avec un pourcentage de scramble de 16 %, le quarterback est au-dessus de la moyenne nationale, la plus élevée sur les dix dernières années, à 5,3 %. Sur ces situations, il est une nouvelle fois très efficace (0,53 EPA/jeu).
Jayden Daniels finds the end zone on the ground 🏃♂️
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Un système apaisant
Jayden Daniels est donc en phase avec la NFL moderne et ce qu’elle demande à ses quarterbacks de plus en plus mobiles. En outre, le job se passe aussi (et avant tout) dans les airs. De ce côté-là du ballon, Daniels est un peu plus « frileux ». Il lance vite, 2,52 secondes en moyenne (2nd plus rapide en 2024), et dans les zones courtes, 6,4 yards en moyenne pour ses cibles (2nd plus faible distance en 2024).
76,6 % des premiers appels de jeu des Commanders sont d’ailleurs des courses ou des passes écrans. Et Kliff Kingsbury lui facilite le travail de lecture dans une attaque très statique. Washington utilise 47,3 % du temps des mouvements avant l’engagement du ballon (29e attaque). Ce système lui est bénéfique, Daniels est performant contre le blitz. Cependant, et enfin, si Daniels pousse le ballon loin peu de fois (9,4 % du temps ; NFL : 17,8 %) il reste particulièrement efficace sur ces lancers (0,49 EPA/jeu).
Pour conclure, si Jayden Daniels affiche un niveau de jeu bien au-dessus des attentes pour un début de carrière, il ne faut pas oublier que l’échantillon est faible. Le quarterback surperforme dans tous les secteurs de jeu, tout en gardant les mêmes tendances que la moyenne, une bonne nouvelle. Cependant, il est fortement possible de voir une régression sur le jeu de course et les passes courtes pour le futur tant l’écart à la moyenne est élevé. Les défenses vont s’adapter au style actuel de Washington. En attendant, profitons.