La saison approche. La rédaction de TDActu vous propose de faire le point sur les forces et faiblesses des 32 franchises. Aujourd’hui direction la Silicon Valley et les San Francisco 49ers. Vous pouvez retrouver toutes les présentations en cliquant sur ce lien.
De nouveau, San Francisco a effleuré le Graal sans parvenir à s’en emparer. Finalistes malheureux comme en 2019, les 49ers se sont encore heurtés au colosse Mahomes. La saison régulière a plutôt été un long fleuve tranquille (meilleur bilan en NFC). En revanche les hommes de la Baie ont eu quelques sueurs froides en playoffs. Ils ont été malmenés face aux jeunes Packers en Divisional Round, puis derrière de 17 points en finale NFC contre les Lions avant une remontée fantastique.
Les quelques ajustements apportés à l’intersaison permettront-ils aux 49ers de franchir l’ultime marche ?
La saison dernière : 12 victoires, 5 défaites, premier en NFC Ouest
Les mouvements à l’intersaison
Arrivées notables : Brandon Staley (Assistant Head Coach), Joshua Dobbs (QB), Leonard Floyd (DE), Maliek Collins (DT), Jordan Elliott (DT), Yetur Gross-Matos (DE), Eric Saubert (TE), De’Vondre Campbell (LB), Isaac Yiadom (CB)
Re-signatures : Jauan Jennings (WR), Jon Feliciano (OG), Demetrius Flannigan-Fowles (LB), Kevin Givens (DT), Alex Barrett (DT)
Draft : Ricky Pearsall (WR), Renardo Green (CB), Dominick Puni (OG), Malik Mustapha (S), Isaac Guerendo (RB), Jacob Cowing (WR), Jarrett Kingston (OL), Tatum Bethune (LB)
Pertes notables : Steve Wilks (Coordinateur défensif), Klint Kubiak (Coordinateur du jeu de passe), Arik Armstead (DT), Chase Young (DE), Javon Kinlaw (DT), Sam Darnold (QB), Clelin Ferrell (DE), Randy Gregory (LB), Sebastian Joseph-Day (DT), Ray-Ray McCloud (WR), Charlie Woerner (TE), Isaiah Oliver (CB)
Équipe ultra-complète (la plus complète de NFL ?), la franchise californienne n’a donc eu qu’un gros chantier à gérer lors de l’intersaison : le turnover de la ligne défensive. Trop couteux en vue des négociations salariales actuelles (Brandon Aiyuk, Trent Williams) et futures (Brock Purdy), le vétéran Arik Armstead a été remercié après 9 saisons de bons et loyaux services. Exit aussi les ex-premiers tour de draft : Javon Kinlaw, Chase Young et Clelin Ferrell présentent un bilan décevant (9,5 sacks en combiné) et ont donc quitté le navire.
Pour reconstruire cette ligne qui n’avait plus que deux piliers (Nick Bosa à l’extérieur, Javon Hargrave à l’intérieur), San Francisco a combiné valeurs sûres, joueurs à potentiel et signatures discrètes mais efficaces.
Pour le côté « Star Power« , c’est le pass rusher Leonard Floyd (10,5 sacks en 2023 à Buffalo, meilleure saison en carrière) qui vient à la rescousse. De plus, Yetur Gross-Matos est venu fournir de la profondeur dans l’espoir d’enfin atteindre son plein potentiel. Enfin, les 49ers ont aussi réussi à attirer les defensive tackle Maliek Collins et Jordan Elliott. Ces deux beaux bébés culminent autour des 130 kg et sont notamment très performants contre le jeu de course.
Le reste de la free agency et de la draft aura été consacré à fournir de la profondeur à tous les postes. Former les titulaires de demain : une stratégie payante depuis l’arrivée du duo Kyle Shanahan/John Lynch dans la baie.
L’équipe type des San Francisco 49ers en 2024
Quarterback : Brock Purdy – Running Back : Christian McCaffrey – Fullback : Kyle Juszczyk – Receveurs : Brandon Aiyuk, Deebo Samuel – Tight End : George Kittle – Ligne Offensive (de gauche à droite) : Trent Williams, Aaron Banks, Jake Brendel, Dominick Puni, Colton McKivitz
Ligne défensive : Nick Bosa, Maliek Collins, Javon Hargrave, Leonard Floyd – Linebackers : Fred Warner, Dre Greenlaw*, De’Vondre Campbell – Cornerback : Charvarius Ward, Deommodore Lenoir – Safety : Talanoa Hufanga*, Ji’Ayir Brown
* Les deux joueurs se remettent d’une rupture des ligaments croisés et pourraient manquer le début de saison.
Les points forts : des playmakers sur tout le terrain
Au gré des saisons et des transactions, les San Francisco 49ers ont constitué un effectif de rêve. Il est à la NFL ce que les Avengers sont aux super-héros. C’est simple, les Niners possèdent à minima une superstar sur chaque ligne. Certaines franchises n’en possèdent aucune dans tout leur effectif.
Si sa qualité intrinsèque fait toujours débat chez les fans, le quarterback Brock Purdy a terminé la saison avec le meilleur QB Rating de la ligue et une quatrième place au vote du MVP. En effet, les accomplissements de Purdy sont souvent attribués à son casting XXL.
Les receveurs Deebo Samuel (1x All Pro) et Brandon Aiyuk (1x All Pro), le tight end George Kittle (4x All-Pro) et le running back Christian McCaffrey (4x All Pro, joueur offensif de l’année) font partie du gratin de la ligue à leur poste.
Comme les Niners ne sont jamais rassasiés, c’est Trent Williams (4x All-Pro) qui officie au poste crucial de tackle gauche. Même au poste désuet de fullback, les Niners possèdent un All-Pro : Kyle Juszscyk.
Côté défensif, l’armada est tout aussi impressionnante. Nick Bosa (Défenseur de l’année, 1x All-Pro) et Javon Hargrave (2x Pro Bowl) terrorisent les lignes offensives adverses. Le milieu du terrain est lui privatisé par Fred Warner (3x All-Pro), le meilleur linebacker de la ligue. Enfin, dans le backfield, Charvarius Ward (1x All-Pro) et Talanoa Hufanga (1x All-Pro) sont des machines à highlights.
Sur le bord du terrain le head coach Kyle Shanahan est lui aussi l’un des grands artisans des victoires des 49ers. Souvent galvaudé, le terme de génie offensif s’applique réellement à Shanahan. Le fils de Mike Shanahan réussit à faire évoluer son attaque chaque saison afin d’avoir toujours un coup d’avance. Le système offensif de San Francisco est basé sur de nombreux mouvements pré-snap. Les schémas de course comportent des décrochements des hommes de ligne offensive. Les joueurs sont aussi utilisés dans des rôles non-conventionnels (Deebo Samuel en coureur, McCaffrey en receveur par exemple). Déroutant pour les adversaires.
En 2023, les San Francisco 49ers avaient ainsi la meilleure moyenne de yards gagnés par passe (8,4 yards gagnés par passe tentée). Côté sol : quatrième meilleure moyenne pour chaque course (4,8 yards par course tentée). Un système offensif parfaitement équilibré dont la résultante est équivoque. Avec 6,6 yards parcourus pour chaque action offensive, personne ne fait mieux dans la ligue.
Le(s) point(s) faible(s) : la ligne offensive des San Francisco 49ers
On l’a donc compris, l’attaque des hommes de la Baie est extrêmement dynamique. Le revers de la médaille, c’est que le schéma offensif de jeu au sol dit « Zone Blocking » nécessite des joueurs de ligne offensive assez particuliers. Ceux-ci se doivent d’être très mobiles et explosifs. Alors nécessairement on retrouve des joueurs plus légers, moins ancrés et donc plus vulnérables en protection de passe. A moins de s’appeler Trent Williams (l’arbre qui cache la forêt).
Les autres joueurs de cette ligne sont plus inquiétants, et plus on s’éloigne de Williams, plus on est inquiet pour la santé de Brock Purdy. De nombreux points ont été laissés en route par l’incapacité du côté droit de la ligne à bloquer les défenseurs de Kansas City (1 sack et 11 QB hits !) lors du Super Bowl.
Dans des proportions plus mineures, les defensive backs de l’équipe sont aussi un point d’interrogation. Qui sera le cornerback à l’opposé de Charvarius Ward ? Qui occupera le poste en nickelback ? Et quelle sera la paire de safety en attendant le retour d’Hufanga ?
Facteur X : Nick Sorensen (Coordinateur défensif des San Francisco 49ers)
Malgré une saison quasi-idyllique sur le plan comptable, San Francisco a remercié son coordinateur défensif Steve Wilks. Après les profils jeunes et énergiques des deux précédents coordinateurs (Robert Saleh puis DeMeco Ryans), le dynamisme plus limité du quinquagénaire n’a pas vraiment créé de communion avec les cadres du vestiaire. Nick Bosa avait par exemple critiqué les schémas défensifs de Wilks. Comme un symbole : la volonté de Wilks de ne pas suivre les matchs sur le bord du terrain avec ses joueurs. L’ex-Panther préférait être en cabine, en contraste avec ses prédécesseurs.
San Francisco a privilégié le choix de la promotion interne en élevant au poste de coordinateur défensif l’ancien safety Nick Sorensen (46 ans), précédemment coach des lignes arrières.
La stratégie avait été payante avec DeMeco Ryans, qui avait gravi les échelons (assistant coach, puis coach des linebackers et enfin coordinateur défensif). Si la défense californienne retrouve sa férocité et son imprévisibilité, les Niners pourraient être injouables des deux côtés du ballon. Le talent est là pour.
Le joueur à suivre : Dominick Puni (Guard)
Choisi au troisième tour de la draft en avril dernier, Dominick Puni a impressionné lors de la pré-saison. L’ex-Jayhawks de Kansas a par exemple complètement neutralisé la star Cameron Jordan face aux Saints. Des débuts en trombe, à tel point que Kyle Shanahan l’a d’ores et déjà propulsé au poste de garde droit titulaire.
La future star de la ligne offensive Rouge et Or est peut-être déjà là.
Calendrier des San Francisco 49ers :
Jets, @Vikings, @Rams, Patriots, Cardinals, @Seahawks, Chiefs, Cowboys, BYE, @Buccaneers, Seahawks, @Packers, @Bills, Bears, Rams, @Dolphins, Lions, @Cardinals
La preview audio du podcast :
En résumé
Ainsi donc, pas de chamboulement à San Francisco. L’équipe sort d’une défaite en prolongations contre le terrifiant Patrick Mahomes, elle n’a donc pas à rougir. Les Niners profitent encore du contrat rookie de Brock Purdy pour être remplis de stars à tous les postes. L’équipe peut entamer avec confiance sa conquête d’un titre qui lui échappe depuis 30 ans.
Attention à un calendrier piégeux, qui croise l’AFC Est et la NFC Nord, remplies de bonnes équipes.