[Preview 2024] Tennessee Titans : on efface (presque) tout

Changement d'entraîneur, d’identité et de leaders pour les Titans en 2024, avec une question principale : Will Levis est-il le quarterback du futur ?

Tennessee Titans 2024 Jeffery Simmons

La saison approche. La rédaction de TDActu vous propose de faire le point sur les forces et faiblesses des 32 franchises. Aujourd’hui, les Tennessee Titans 2024. Vous pouvez retrouver toutes les présentations en cliquant sur ce lien.

Ryan Tannehill, Derrick Henry, Mike Vrabel… En quelques semaines à peine, Tennessee s’est séparé des trois figures les plus importantes de son histoire récente, qui l’a vu atteindre la finale de conférence en 2019, mais aussi et surtout se heurter à un plafond de verre. Trop forts parmi les faibles, trop faibles parmi les forts, les Titans ont été pendant trop longtemps coincés dans un prosaïsme footballistique.

Un cycle infernal dont le précédent general manager, Jon Robinson, a fait les frais en fin de saison 2022, pas aidé par deux décisions désastreuses (AJ Brown, Isaiah Wilson) venues entacher un bilan autrement positif. Premier acte de la révolution de palais. Le deuxième acte aura été l’embauche de Ran Carthon pour lui succéder, aux dépens de Ryan Cowden, qui avait assuré l’intérim et était le candidat favori de Mike Vrabel.

Troisième et inévitable acte, une saison calamiteuse, des dissensions entre Vrabel et Carthon, le licenciement du premier et la promotion du second au poste de vice-président exécutif cette intersaison. On aura connu reconstruction moins chaotique, mais les Titans ont bel et bien tourné la page et s’apprêtent à en écrire une nouvelle dès cette année.

La saison dernière : 6 victoires, 11 défaites, 4e dans l’AFC sud

Les mouvements à l’intersaison

Arrivées notables : Kenneth Murray (LB), Mason Rudolph (QB), Chidobe Awuzie (CB), Lloyd Cushenberry (C), Calvin Ridley (WR), Tony Pollard (RB), Saahdiq Charles (G), Sebastian Joseph-Day (DT), L’Jarius Sneed (CB), Leroy Watson (OT), Tyler Boyd (WR), Nick Vannett (TE), Jamal Adams (S), Quandre Diggs (S).

Resignatures : Nick Folk (K), Nick Westbrook-Ikhine (WR), Jack Gibbens (LB), Marlon Davidson (DE), Morgan Cox (LS), Marlon Davidson (DT), Aaron Brewer (C), Corey Levin (G).

Draft : JC Latham (OT), T’Vondre Sweat (DT), Cedric Gray (LB), Jarvis Brownlee Jr. (CB), Jha’Quan Jackson (WR), James Williams (S/LB), Jaylen Harrell (LB).

Départs notables : Kristian Fulton (CB), Ryan Tannehill (QB), K’Von Wallace (S), Chris Hubbard (OT), Calvin Throckmorton (G), Terrell Edmunds (S), Kyle Peko (DT), Azeez Al-Shaair (LB), Trevis Gipson (LB), Chris Moore (WR), Derrick Henry (RB), Sean Murphy-Bunting (CB), Denico Autry (DE), Andre Dillard (OT).

À l’aube d’un renouveau espéré, les arrivées les plus notables ne sont pas celles de joueurs, mais d’un staff d’entraîneurs emmené par Brian Callahan, et son génie de père, Bill. Entre leurs mains et celles du nouveau coordinateur défensif, Dennard Wilson, réside le développement de joueurs qui feront et briseront le rebond de la franchise, à commencer par le plus important, le quarterback sophomore Will Levis.

À ce stade, toute autre question que celle de savoir si Levis a les épaules pour être le passeur titulaire des Tennessee Titans pour la prochaine décennie est subsidiaire. Tout, des investissements sur la ligne offensive à ceux sur les receveurs, semble avoir été pensé en ce sens par la direction sportive, avec un objectif principal : être fixé sur le potentiel du n° 8 dès la fin de cette saison.

L’équipe type des Tennessee Titans 2024

Quarterback : Will Levis – Running back : Tony Pollard – Receveurs : DeAndre Hopkins, Calvin Ridley, Tyler Boyd – Tight end : Chigoziem Okonkwo – Ligne Offensive (de gauche à droite) : JC Latham, Peter Skoronski, Lloyd Cushenberry, Daniel Brunskill, Dillon Radunz.

Ligne défensive : Sebastian Joseph-Day, T’Vondre Sweat, Jeffery Simmons – Linebackers : Harold Landry, Jack Gibbens, Kenneth Murray, Arden Key – Cornerbacks : Chidobe Awuzie, L’Jarius Sneed – Safeties : Jamal Adams, Quandre Diggs.

Le(s) point(s) fort(s) des Tennessee Titans : le groupe de receveurs

Justement, le groupe de receveurs que les Titans aligneront cette année est tout à fait remarquable. Dans le marasme qu’était la saison 2023, DeAndre Hopkins a surnagé, postant une nouvelle saison à plus de 1000 yards à la réception, dans un contexte pourtant plus que défavorable. Il trouvera à ses côtés, Calvin Ridley, de retour dans un rôle de receveur n° 2 qui lui correspond bien plus que celui de n° 1 dans lequel il a échoué l’an dernier, à Jacksonville. Et puisque la hiérarchie ne serait complète sans un n° 3, bienvenue à Tyler Boyd qui a excellé dans cette mission précise tout au long de sa carrière.

Alors non, le trio n’est pas aussi ronflant que celui des Bears, des Texans ou même des Dolphins. Oui, construire une attaque autour des trois receveurs qui auront 30 ans passés cette saison peut poser question sur le long terme. Mais, avec l’arrivée de Tony Pollard, toujours à l’aise dans le jeu de passe, le prometteur tight end Chigoziem Okonkwo, promis à plus de responsabilités, Treylon Burks, Nick Westbrook-Ikhine et Kyle Philips pour parfaire la rotation, Will Levis aura une palette de receveurs des plus complémentaires à sa disposition.

Autre point fort des Titans, toujours en attaque, l’intérieur de la ligne offensive. Dans un monde juste et honnête, Rodri serait le favori pour le Ballon d’Or, Kendrick Lamar aurait plus de succès commerciaux que Drake et Peter Skoronski aurait concurrencé C. J. Stroud pour le titre de rookie offensif de l’année. Le monde est injuste et malhonnête, mais Skoronski est une pépite. Une grosse pépite. Daniel Brunskill, recruté en 2023 pour deux ans et 5,5 millions de dollars, est peut-être le joueur le plus sous-payé de la ligue. Avec Lloyd Cushenberry au centre, technicien du poste, il faudra bien du courage aux adversaires pour venir mettre la pression depuis l’intérieur.

Le(s) point(s) faible(s) des Tennessee Titans : le milieu de la défense

Ran Carthon et le front office de Tennessee ne manquent ni d’audace ni de volontarisme. Dernière preuve en date, le recrutement de Quandre Diggs pour renforcer le milieu de la défense. La signature est tardive, dans une free agency on ne peut plus étrange pour les safeties, mais absolument bienvenue tant le besoin était criant. Tellement criant que malgré les qualités de Diggs, le secteur reste une faiblesse de l’effectif. Il devrait retrouver, dans le 11 titulaire, son ancien compère chez les Seahawks, Jamal Adams. Alléchant en théorie, mais en pratique Adams n’a pas joué à un niveau au-dessus de la moyenne (pour rester gentil) depuis plus de deux ans.

Au poste de linebacker, la signature de Kenneth Murray correspond en tous points à celle de Diggs : celle d’un bon joueur, assuré d’un poste de titulaire, mais qui ne pourra pas tout changer tout seul. Derrière lui, les noms de Jack Gibbens, Cedric Gray et Otis Reese IV suscitent exactement la réaction qu’ils méritent pour le moment : de l’indifférence. Que cela reste ainsi et ne se transforme pas en mécontentement sera déjà une réussite. Dans une NFL moderne, où lancer au milieu du terrain est en vogue, le challenge est de taille.

La défense toute entière, du reste, semble manquer de stars, de joueurs comptant parmi les références à leurs postes respectifs, pour être réellement compétitive. Jeffery Simmons est une star. L’Jarius Sneed et Harold Landry ne sont pas loin d’en être. Et pis c’est tout, comme dirait l’autre. Dennard Wilson a du pain sur la planche.

Le facteur X : Will Levis sous pression

Nous l’évoquions déjà dans la série Clash of camp, les Titans font vraiment tout depuis deux ans pour améliorer leur ligne offensive. Si l’intérieur semble désormais fiable, les postes de tackles sont encore en chantier, avec un investissement considérable lors de la draft : la sélection de JC Latham en 7e position. Avec les arrivées de Lloyd Cushenberry, Saahdiq Charles, Leroy Watson et surtout de Bill Callahan pour instruire tout ce beau monde, l’intention est limpide : déterminer si les difficultés de Will Levis étaient plus dues à la putridité de sa protection ou à son incapacité à jouer sous pression.

Les statistiques selon lesquelles la ligne offensive de Tennessee était 12e en protection dans le jeu de passe font porter la responsabilité à Levis. Mais avoir regardé une poignée de ses snaps suffit à dire que les statistiques sont parfois trompeuses, et que l’univers dans lequel la ligne offensive de Titans était 12e en quoi que ce soit en 2023, est le même que celui dans lequel Patrick Mahomes ne serait pas considéré comme le meilleur joueur du monde par ses pairs. Un univers totalement imaginaire, n’est-ce pas ? N’EST-CE PAS ?

Les Titans ne sont qu’au début de leur reconstruction et n’ont pas de pression immédiate pour obtenir des résultats. Mais savoir de quel bois est fait Will Levis est un impératif absolu, dans une division avec trois autres quarterbacks qui, malgré des interrogations plus ou moins grandes, sont en termes de talent dans le très haut du panier de la ligue.

Le joueur à suivre : T’Vondre Sweat

166 kg. Cent soixante-six kilogrammes. Au combine, soit après plusieurs jours d’une préparation physique assidue. Mesdames et messieurs, cet être humain approchera les 170 kg sur la balance, sinon cette saison, à coup sûr au cours de sa carrière. Si voir une telle montagne se mouvoir et ratatiner des coureurs innocents ne vous met pas l’eau à la bouche, je vous avoue ignorer pourquoi vous suivez ce sport.

Plaisanterie à part, T’Vondre Sweat, lui, est un joueur à part. À l’ancienne et unique. Son gabarit l’empêchera d’être aligné sur tous les jeux défensifs, mais tous les jeux défensifs sur lesquels il sera aligné seront scrutés. Parce que sa réussite ou son échec dans la NFL de 2024 influencera certainement les scouts sur la réussite ou l’échec potentiel de joueurs au morphotype similaire dans la NFL de 2025, 2026, etc.

Et si Sweat est aussi performant chez les professionnels qu’il l’était à l’université, les seuls running backs ayant la moindre chance d’avancer contre les Titans devront avoir les muscles de Derrick Henry ou la fugacité de Barry Sanders.

Le calendrier des Tennessee Titans 2024

@Bears, Jets, Packers, @Dolphins, Bye, Colts, @Bills, @Lions, Patriots, @Chargers, Vikings, @Texans, @Commanders, Jaguars, Bengals, @Colts, @Jaguars, Texans

La preview audio du podcast

En résumé

Les premiers jalons ont été plantés l’an dernier, mais c’est bien en 2024 que la reconstruction des Titans débute réellement. Nouvel entraîneur, nouveaux leaders et première saison complète de Will Levis aux commandes. Cette saison, l’heure sera à l’évaluation des troupes pour savoir sur quels éléments s’appuyer les années à venir et l’étendue du chantier. Avec un Levis performant, ne souffrant pas de la comparaison avec les autres quarterbacks de la division, une attaque à la hauteur du pedigree de ses receveurs et une défense surprenant son monde, nous parlerons alors d’un léger ravalement de façade.

Si, à l’inverse, Levis ne s’avère pas au niveau, les receveurs vieillissant et/ou à l’infirmerie et la défense encore en-deçà de son niveau de 2023… Il faudra alors tout reprendre, depuis les fondations. Et les supporters des Titans devront attendre encore plusieurs années avant de regoûter aux phases finales. Avec les souvenirs des raffuts de Derrick Henry pour se consoler.

Pronostic : 7 victoires, 10 défaites

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