La saison approche. La rédaction de TDActu vous propose de faire le point sur les forces et faiblesses des 32 franchises. Aujourd’hui, les New England Patriots 2024. Vous pouvez retrouver toutes les présentations en cliquant sur ce lien.
Une fin devenue inéluctable. Après 24 saisons passées comme head coach des New England Patriots, l’emblématique Bill Belichick a été invité à plier bagage. Il faut dire que le dernier exercice des pensionnaires de Foxborough a été tout bonnement calamiteux. En cruelle manque d’inspiration offensive, dans le sillage de son quarterback Mac Jones. En régression constante sur la ligne offensive et sur le poste de coureur, New England a même vu sa défense baisser de pied peu à peu, tout en voyant son kicker rookie peiner à concrétiser les actions au pied (64% sur field goal).
Un coup de balai était donc nécessaire. Pourtant, c’est bien vers un homme qui était déjà dans le coaching staff en 2023 que le propriétaire Robert Kraft s’est tourné. Jerod Mayo, ancien linebacker de l’équipe et depuis peu coordinateur officieux, est censé pérenniser ce qui a toujours marché en Nouvelle-Angleterre (la défense), tout en apportant une vision nouvelle dans d’autres secteurs. Comment cela se matérialise ? Éléments de réponse.
La saison dernière : 4 victoires – 13 défaites, dernier en AFC Est
Les mouvements à l’intersaison
Arrivées notables : Jacoby Brissett (QB), Antonio Gibson (RB), KJ Osborn (WR), Austin Hooper (TE), Chukwuma Okorafor (OT), Sione Takitaki (LB).
Re-signatures : Kendrick Bourne (WR), Jalen Reagor (WR), Hunter Henry (TE), Michael Onwenu (OT), Anfernee Jennings (LB), Josh Uche (LB), Kyle Dugger (S).
Draft : Drake Maye (QB), Ja’Lynn Polk (WR), Caedan Wallace (OT), Layden Robinson (G), Javon Baker (WR), Marcellas Dial (DB), Joe Milton (QB), Jaheim Bell (FB/TE).
Pertes notables : Mac Jones (QB), Ezekiel Elliott (RB), DeVante Parker (WR), Mike Gesicki (TE), Pharaoh Brown (TE), Trent Brown (OT), Lawrence Guy (DL), Mack Wilson (LB), Myles Bryant (CB), Jalen Mills (DB).
En décidant tout d’abord de tourner la page du coordinateur offensif, Jerod Mayo a envoyé un premier message fort. Exit l’historique Bill O’Brien, resté dans la banlieue de Boston, mais en tant que head coach de l’université de Boston College. Pour lui succéder, Alex Van Pelt, ancien patron de l’attaque des Browns, arrive. Si tout n’a pas fonctionné pour lui dans l’Ohio, le bras droit de Kevin Stefanski a tout de même mis en place un jeu au sol cohérent, une ligne offensive solide et a compensé les absences régulières de Deshaun Watson, en s’appuyant sur PJ Walker, Dorian Thompson-Robinson ou encore Joe Flacco. Il vient avec une partie de son coaching staff, dont TC McCartney, coach des quarterbacks, et Scott Peters, coach de ligne, pour repartir d’une page blanche.
Parlant de nouvelle ère, ce n’est sans doute pas un hasard si sept des huit choix de draft des New England Patriots 2024 (les cinq premiers même) sont tous des attaquants. Au-delà de Drake Maye et Ja’Lynn Polk, attendus pour dynamiser les airs et faire oublier respectivement Mac Jones et DeVante Parker, les Pats ont fait venir Antonio Gibson. Transfuge de Washington, il doit apporter une concurrence viable à un Rhamondre Stevenson trop souvent fragile sur le poste de running back.
En défense, le bon rendement du premier rideau a mis en lumière la bonne gestion de DeMarcus Covington, promu pour l’occasion coordinateur. Il est le principal bouleversement d’un groupe qui comptera avant tout sur les jeunes loups pour reprendre le flambeau (Barmore, White, Mapu, Gonzalez, etc…).
Equipe type des New England Patriots 2024 :
Quarterback : Drake Maye – Running back : Rhamondre Stevenson – Receveurs : Kendrick Bourne, Demario Douglas, Ja’Lynn Polk – Tight end : Hunter Henry – Ligne Offensive (de gauche à droite) : Chukwuma Okorafor, Cole Strange, David Andrews, Sidy Sow, Mike Onwenu.
Ligne défensive : Deatrich Wise, Christian Barmore, Davon Godchaux – Linebackers : Matt Judon, Ja’Whaun Bentley, Jahlani Tavai – Cornerbacks : Christian Gonzalez, Jonathan Jones, Marcus Jones – Safeties : Jabrill Peppers, Kyle Dugger.
Le(s) point(s) fort(s)
Comme souvent, même au lendemain du départ de Bill Belichick, le principal point fort se trouve en défense. Avec 1 584 yards concédés au sol (le 4e meilleur bilan de la ligue) et 11 fumbles provoqués (3e bilan) en 2023, le run stop de Foxborough a été une force constante au milieu du brouillard ambiant. Le tandem de safeties Jabrill Peppers-Kyle Dugger est l’un des plus complémentaires du pays, ce qui explique sans doute le tag et la prolongation récente du deuxième cité.
Sur la ligne défensive, Davon Godchaux reste un nose tackle ultra-imposant et a permis au jeune Christian Barmore de se développer efficacement la saison passée (8 sacks et demi). Enfin, le deuxième rideau n’est pas en reste, avec des campagnes plus qu’honnêtes pour les linebackers Ja’Whaun Bentley et Jahlani Tavai. Plus en difficulté contre la passe (à l’image de son équipe), Anfernee Jennings a permis d’asseoir un peu plus cette domination des Pats contre le jeu au sol adverse.
Le(s) point(s) faible(s)
Ce premier point est à relativiser, les Patriots ayant perdu au même moment Matt Judon et Christian Gonzalez en début de saison, alors que les deux hommes avaient le vent dans le dos. Mais New England a semblé assez quelconque au moment de défendre la passe. Sur le pass rush notamment, malgré un sursaut en 2022 (54 sacks), les Bostoniens sont retombés à 36 sacks, intégrant le top 10 des moins bons élèves dans ce domaine. Si Barmore a démontré une vraie polyvalence, avec ses 8 sacks et demi au compteur, son avenir est encore entre parenthèses, lui à qui on a récemment diagnostiqué un thrombus, avec l’apparition de caillots sanguins dans l’organisme. Sur le terrain, on attend aussi plus d’autres jeunes talents comme Keion White, drafté en 2023 et déjà en sérieuse concurrence avec Deatrich Wise sur les extérieurs.
Au-delà de cette parenthèse défensive, le chantier est bien sûr majoritairement en attaque. Que dire du poste de receveur, qui reste une cause fréquente de maux de tête pour les fans des Pats ? Kendrick Bourne et Demario Douglas se sont montrés assez vaillants ces derniers mois, mais n’ont pas apporté la verticalité recherchée pour faire franchir un palier significatif à cette attaque. Pas plus que DeVante Parker en fin de parcours, et désormais retraité, ou JuJu Smith-Schuster, diminué en 2023 et qui se sera contenté du secteur intermédiaire.
Il était donc urgent de trouver une vraie menace profonde, que ne semble pas non plus représenter le trop irrégulier Jalen Reagor. Les rookies Ja’Lynn Polk et Javon Baker arrivent avec des références dans ce domaine. En cas de nouvelle blessure de Bourne, l’ancien Viking KJ Osborn vient aussi apporter son expérience en tant que receveur écarté. A-t-on pour autant un numéro 1 attitré pour le nouveau quarterback en place ? Rien n’est moins sûr, et cette bataille sera l’une des plus intrigantes (faute d’être passionnante) des camps d’été.
Facteur X : La ligne offensive
Outre un receveur préférentiel, le nouveau quarterback en place devra aussi et surtout espérer une protection digne de ce nom. En 2023, les New England Patriots ont concédé 48 sacks, figurant là encore dans le pire top 10 de cette catégorie statistique. Les raisons sont multiples pour expliquer ce désastre dans un groupe qui comptait pourtant sur le savoir-faire de David Andrews plein centre.
Récemment prolongé, Michael Onwenu est une valeur sûre sur le jeu au sol mais doit composer avec un physique qui le dessert sur pas mal de phases de protection. En guards, les très jeunes Sidy Sow et Cole Strange ont été lancés dans le grand bain avec des fortunes diverses, en fonction des rencontres.
Enfin, le poste de tackle gauche est LE point d’interrogation de cette intersaison. Après avoir assuré l’intérim, l’ancien de la maison Trent Brown a filé du côté de Cincinnati, laissant aux Pats le besoin de lui trouver un successeur plus efficace. Pourtant, le General Manager Eliot Wolf en a surpris plus d’un en signant l’ancien des Steelers Chukwuma Okorafor et en draftant l’ancien de Penn State, Caedan Wallace, lors de la dernière draft. Deux profils teigneux mais qui présentent une problématique majeure : celle de n’avoir jamais joué un snap côté aveugle.
C’est l’heure donc des réglages pour Jerod Mayo et son staff, à commencer par le nouveau coach de la ligne offensive, Scott Peters. Au-delà d’Okorafor et Wallace, les options ne sont pas légion, si ce n’est Vederian Lowe, péniblement essayé sur le poste l’année passée, et Calvin Anderson, abonné récurrent à l’infirmerie.
Le joueur à suivre : Drake Maye (QB)
Vous vous attendiez à quelqu’un d’autre ? Une fois toutes les lacunes offensives listées ci-dessus, il est forcément important d’insister sur le rôle crucial que devra jouer le quarterback en place. Et bien que Jacoby Brissett ait été engagé pour son expérience, sa connaissance des lieux et du playbook de son ancien coordinateur Alex Van Pelt, il y a fort à parier que Drake Maye sera rapidement aux commandes de l’attaque.
Successeur de Sam Howell, à l’université de North Carolina, Maye a fait de l’attaque des Tar Heels une force de frappe constante. Non seulement grâce à sa précision dans le jeu vertical, mais aussi grâce à sa mobilité bluffante, qui apportera clairement un plus par rapport à Mac Jones, surtout avec les interrogations autour de la ligne offensive.
Numéro 3 de la dernière draft, Drake Maye a terminé la saison 2023 avec un bilan de 3 608 yards, 24 touchdowns et 9 interceptions en 12 rencontres. Sans oublier les 449 yards et 9 touchdonws inscrits par le biais du sol.
Calendrier des New England Patriots 2024
@ Bengals, Seahawks, @ Jets, @ Niners, Dolphins, Texans, Jaguars (à Londres), Jets, @ Titans, @ Bears, Rams, @ Dolphins, Colts, @ Cardinals, @ Bills, Chargers, Bills
La preview audio du podcast
En résumé
S’il est difficile de se dire que cette attaque peut faire pire que ce qu’elle a montré en 2023 (sept rencontres à moins de dix points marqués), les éléments rassurants ne sont pas innombrables en attaque. Pour sa campagne rookie, Drake Maye va devoir s’employer pour emporter un groupe en besoin de repères autour de lui.
Il sera aussi urgent de bonifier les quelques séquences offensives avec des points au pied, trop souvent laissés en cours de route.
Malgré l’exigence de ces deux dernières décennies, il n’est pas dit que la pression du résultat soit déjà là pour Jerod Mayo et ces New England Patriots 2024, surtout dans la division qui est la leur.
Mails il va falloir du contenu et de la constance pour laisser croire à des jours meilleurs, dès la campagne 2025.