Buuuust ! Les plus gros fails de l’histoire de la NFL

Les Raiders parlent encore de JaMarcus Russell, mais pas pour de bonnes raisons.

échecs NFL

Après avoir été échangé aux Broncos, Zach Wilson a rappelé qu’être sélectionné en 2e position lors de la Draft n’est pas gage de réussite.

Si cela peut le rassurer, il n’est pas le seul. Retour sur les plus gros échecs de l’histoire de la NFL.

JaMarcus Russell, Quarterback – 2007

10 janvier 2007, JaMarcus Russell se présente à la Draft. Toute la NFL l’attend. Il faut dire que son bras puissant et sa taille parlent pour lui. ESPN est même dithyrambique le concernant. On parle de la meilleure session de passes jamais vue lors d’un Pro Day. Sports Illustrated se montre plutôt mesuré sur sa future carrière, mentionnant le pauvre comité de receveurs et surtout la mauvaise ligne offensive de l’équipe d’Oakland.

Sélectionné en numéro 1 par les Raiders, sa carrière connaît un mauvais départ. Il n’arrive pas à se mettre d’accord avec la franchise qui l’a drafté pour un contrat. Mais, le propriétaire de l’époque Al Davis ne veut pas admettre l’erreur, et le fait signer pour 6 ans et 68 millions de dollars. Le plus haut montant jamais atteint pour un rookie.

Une avalanche de jeux négatifs, un leadership douteux, et un incroyable bilan statistique en 3 saisons. Plus d’interceptions (23) et de fumbles (25) que de touchdowns (18) en carrière, l’échec, dans l’histoire de la NFL, n’a jamais connu une meilleure définition. La cerise sur le gâteau : arriver en surpoids lors d’un camp d’entraînement pour la saison 2010. Russell se fait même arrêter un mois après avoir été coupé par les Raiders pour consommation de codéine. Il ne remettra jamais un pied sur un terrain NFL.

Quelques années plus tard, Lane Kiffin, l’entraîneur de l’époque, admet qu’il aurait préféré prendre un certain Calvin Johnson, receveur, à la place de Russell.

Ryan Leaf, Quarterback – 1998

La classe 1998 de la Draft NFL voit deux joueurs se battre pour la place de numéro 1. Peyton Manning de Tennessee, et Ryan Leaf de Washington State.

Finaliste du Heisman Trophy, Leaf échoue face à son plus grand rival universitaire. Sa brillante carrière universitaire et ses vidéos montrent qu’il a le profil pour mener une franchise vers les sommets. Ne manquant pas de confiance, parfois à la limite de l’arrogance, Ryan Leaf est l’un des favoris pour être le premier joueur choisi à la Draft.

Les Colts lui préfèrent Manning. Pour monter le sélectionner en numéro 2, les San Diego Chargers effectuent un des pires échanges que la NFL ait connu. Deux choix du premier tour et deux du second tour lâchés plus tard, le reste appartient à l’histoire. Mais ce n’est pas ce qu’on va retenir. Ce qu’on retient de Ryan Leaf, c’est un joueur totalement perdu, aux abois face aux exigences de la NFL. Moqué, arrogant, nerveux, immature, les adjectifs négatifs manquent pour le jeune quarterback, qui va vite redescendre de son nuage.

En 4 ans d’une carrière NFL en échec, sa moyenne de matchs gagnés est de 1 match par an. Mais, surtout, en 3 saisons disputées, il lance 36 interceptions, pour seulement 14 touchdowns. C’est peut-être dans ce domaine où il était le plus « prodigieux » malgré tout.

Et Manning dans tout ça ? Sur les 3 premières saisons, il fait pire avec 58 interceptions. Sauf que la différence avec lui est qu’il a été 5 fois MVP, 2 fois vainqueur du Super Bowl, et admis au Hall of Fame en 2021.

Charles Rogers, Receveur – 2003

Pas d’histoire de malbouffe, ou de comportement avec l’ancien joueur des Lions. Malheureusement, on parle d’une histoire de drogues avec le receveur.

Choisi en 2e position par les Lions, l’ancien de Michigan State fait partie d’une incroyable série de mauvaises décisions de la part de la direction des Lions à l’époque (Harrington, Williams). Pourtant, avant sa Draft, les mots manquaient pour qualifier le prospect des Spartans. Imbattable, meilleur receveur NCAA, futur star, les recruteurs et observateurs sont unanimes sur le joueur : il va briller en NFL.

Sauf que la grande ligue n’est pas l’université. La clavicule cassée 2 fois en 2 saisons va le précipiter dans sa chute avec comme principaux liens l’alcool et les médicaments. Les Lions disent stop.

En 2008, un juge le condamne à verser de l’argent à son ancienne équipe.

Au final, il ne connaît qu’un seul club et que 3 saisons, dont une passée à l’infirmerie. Son bilan est un échec : 15 matchs, 36 réceptions, 440 yards et seulement 4 touchdowns. Quand on sait que le choix suivant après lui dans cette Draft n’est autre qu’Andre Johnson, quadruple All-Pro…

Les Lions se rattrapent 4 ans plus tard avec le même 2e choix pour un autre receveur, un certain Calvin Johnson.

Heath Shuler, Quarterback – 1994

Quarterback NFL-ready, voilà le qualificatif posé sur le joueur de Tennessee à l’époque. En 1994, les Washington Redskins sautent sur l’occasion et le choisissent avec le 3e choix de la Draft.

Ancien politicien et agent immobilier aujourd’hui, le quarterback se montrait déjà agressif dans les négociations de son premier contrat. 8 ans, 20 millions de dollars garantis. A l’époque, cela représentait une somme considérable. Le jeune joueur perd 2 semaines de camp d’entraînement, et il ne va jamais rattraper son retard. Pire, il va même l’aggraver au cours d’un match perdu en prolongation face aux Cardinals 19-16. 1 touchdown … mais 5 interceptions, dans une rencontre qui en a compté 8 au total.

Il va même perdre sa place de titulaire au profit d’un 7e tour de draft prénommé Gus Frerotte au début de sa 3e saison. Échangé ensuite aux Saints alors que le manager général voulait qu’il choisisse les Packers, il déchante totalement avec une blessure au pied qui provoque sa retraite.

Sa carrière ne reste pas dans les annales de la NFL, sauf avec cette statistique : deux fois plus d’interceptions que de touchdowns en carrière (33 contre 15). Il a concédé 46 sacks, et perdu 13 fois le cuir, dont 8 dans sa seule saison avec les Saints.

Steve Emtman, Edge Rusher – 1992

Si on parle de l’ensemble de sa carrière d’un point de vue statistique : 50 matchs, 82 plaquages, 8 sacks et 3 fumbles forcés, cela reste une production honorable en 6 ans. Certains joueurs ont fait pire. Malheureusement, en ce qui concerne Steve Emtman, cela reste très pauvre pour un premier choix de Draft en 1992.

La carrière du joueur de ligne défensive chez les Colts est une histoire de « Et si .. ». Cela avait bien commencé avec cette interception retournée pour un touchdown de 90 yards lors d’une victoire face aux Dolphins. Mais les blessures l’ont tout simplement ruiné. Les 2 genoux et le cou touchés, la potentielle star ne retrouvera plus jamais le niveau qu’il était censé atteindre.

Libéré par les Colts après des négociations houleuses pour renégocier son contrat, le joueur n’a pas mâché ses mots à l’égard du propriétaire de l’époque, Robert Irsay.

Pour revenir sur la Draft 1992, il faut savoir que les Colts avaient les 2 premiers choix. En plus d’Eltman, les Colts choisissent le linebacker Quentin Coryatt avec le choix numéro 2. Dommage quand on sait que les choix suivants sont Sean Gilbert et Desmond Howard, 2 Pro Bowlers.

Tony Mandarich, Offensive Tackle – 1989

Multi-récompensé en université, Ante Josip Mandarich, alias Tony Mandarich, était le fantasme de tous les observateurs en NFL. Musclé, costaud, super humain, le tackle est un prospect qu’on a rarement vu. Tous les joueurs de ligne offensive rêvent de l’avoir comme coéquipier, il fascine et sa future sélection dans le top 5 est acquise.

Sélectionné en 2e position par les Green Bay Packers lors de la Draft 1989, « l’incroyable Bulk », surnom donné par Sports Illustrated, va se transformer en « l’incroyable Bust ». Peu en confiance, inadapté au monde de la NFL, il devient une caricature de lui-même. Plus en phase lorsqu’il s’agit de porter des poids que de bloquer des pass rushers, le tackle cause plus de problèmes à sa franchise qu’autre chose et devient un exemple vivant des échecs de l’histoire de la NFL.

Souvent hors de forme, il est moqué par ses adversaires, notamment Reggie White des Eagles, qui l’a traité comme un jouet selon Mike Golic, un autre joueur des Eagles. On l’accusera de tricherie pour abus de stéroïdes pendant sa période NFL. Bien que son équipe et lui disent qu’il n’a jamais été contrôlé positif, sa carrière en NFL se résume à une série de mauvais matchs, et à un échec total. Son manque d’équilibre et de technique combinés à un manque d’agressivité conduisent à la séparation en 1992.

En revenant sur la Draft 1989, si Troy Aikman a eu la carrière qu’on lui prédisait, les choix suivants peuvent donner des regrets aux Packers. Ces choix ? Barry Sanders, Derrick Thomas et Deion Sanders. Tous au Hall of Fame aujourd’hui.

Justin Gilbert, Cornerback – 2014

La définition du joueur tombé dans la mauvaise franchise au plus mauvais moment et nous avons l’un des pires échecs de l’histoire de la NFL. Pourtant, Justin Gilbert arrive avec une très solide réputation universitaire, auréolé de 12 interceptions en carrière. Qualifié de potentiel shutdown cornerback décisif possédant les dimensions physiques idéales et l’agilité suffisante qui va avec, Van Malone, son coach à l’université d’Oklahoma State, prévient.

« Les équipes qui veulent prendre Justin doivent avoir une direction solide, et le soutenir pour exploiter son potentiel au maximum. »

Les Browns n’ont ni l’un ni l’autre. L’équipe de Cleveland ne l’aurait même pas rencontré. Mais qui blâmer ? Au final, peut-être personne. Les Browns sont une franchise catastrophique à l’époque, et Justin Gilbert ne s’aide pas avec des performances loin des standards requis.

En plus de ses performances, son comportement de jeune joueur immature n’aide pas. Ses coéquipiers de l’époque, le safety Donte Whitner et le cornerback Joe Haden, le recadrent. En 2015, il dit avoir changé et avoir mûri. Manque de pot, avant le début de la saison, Justin Gilbert a un accident de voiture. 50 snaps défensifs plus tard, il est coupé et s’en va chez le rival des Steelers où il ne jouera que 11 snaps.

Son ancien coéquipier aux Browns, le tackle Joe Thomas, aura le mot de la fin pour résumer la courte carrière du joueur sur les réseaux sociaux.

Akili Smith, Quarterback – 1999

Seulement 23 matchs en université pour 45 touchdowns auront suffi aux Bengals pour mettre un 3e choix de Draft sur lui en 1999. Pourtant, Cincinnati reçoit une offre de 9 choix (!) de la part des Saints afin de les laisser passer pour avoir ce 3e choix. Akili Smith devait succéder à un autre flop, Dave Klingler, pour devenir le nouveau visage de la franchise. Il l’est devenu, mais pour des raisons pas très glorieuses.

Athlétique, c’est à peu près tout ce qu’on va retenir du quarterback. Pour le reste, une connaissance limitée du cahier de jeu, un bras imprécis, non assidu en étudiant les vidéos selon son coordinateur offensif, le joueur vit un enfer chez les professionnels. La saison 2000 en est l’apogée.

Il est mis sur le banc après 12 matchs et une fiche de 2 victoires et 9 défaites. Son bilan statistique de cette campagne : 3 touchdowns, 6 interceptions, mais surtout 10 fumbles. Son bilan en carrière en 4 saisons aux Bengals : 46% à peine de passes complétées, 5 touchdowns, 13 interceptions et … 13 fumbles.

Le quarterback a ensuite essayé de relancer sa carrière aux Packers et aux Buccaneers. Incapable de devenir la doublure de Breet Favre notamment, il est coupé, et ne remettra jamais un pied sur un terrain NFL.

Dion Jordan, Edge Rusher – 2013

Dimensions idéales, polyvalence, athlétique, potentiel physique. Le rapport sur Dion Jordan est rempli de mots positifs, et il est considéré comme le pass rusher du futur par beaucoup de recruteurs NFL. Pourtant, sa production universitaire n’est pas exceptionnelle, avec seulement 14,5 sacks en 4 ans. Cela aurait dû interpeller les managers généraux, et en particulier celui des Dolphins.

Dans une année où la classe de quarterbacks est loin d’être la meilleure, les équipes cherchent à avoir le meilleur joueur disponible. Pour Miami, c’était donc le pass rusher d’Oregon. Pour cela, ils ont dû lâcher un 1er et un 2e tour de la Draft 2013 pour monter en numéro 3. Ce qui apparaissait comme un steal va s’avérer en fait être l’un des pires échecs de l’histoire de la NFL.

Le joueur dispute tous les matchs de sa saison rookie avec une production honorable, mais pas digne d’un 3e choix de Draft. Mais, l’intersaison 2014 révèle sa vraie nature. Le joueur aime les médicaments et les substances illicites. Rattrapé par la ligue, il est suspendu les 6 premiers matchs. Les 2 saisons suivantes, il fait pire puisqu’il ne voit même pas le terrain. A la fin de la saison 2016, Miami décide de mettre fin à l’arnaque et le coupe.

Les Seahawks, les Raiders et les 49ers tentent de le relancer. Mais rien n’y fait. Au final, en 63 matchs, ne réussir que 13,5 sacks en carrière reste très pauvre pour un ancien 3e choix de Draft.

Johnny Manziel, Quarterback – 2014

Comment ne pas terminer cet article avec un joueur qui n’est peut-être pas un si grand échec que ça au vu de sa position à la Draft ? Comment un joueur au potentiel star a pu se louper autant, et dans les grandes largeurs ?

Draft 2014, Johnny Manziel est attendu. Les rapports le concernant sont très variés. Il sort d’une incroyable carrière au niveau universitaire, et a déjà un surnom, ‘Johnny Football’. De l’autre côté, Cleveland a une équipe très moyenne, vient d’envoyer le décevant Trent Richardson aux Colts et a un besoin au poste de quarterback.

Un SMS du joueur suffit à Mike Pettine, l’entraîneur, pour dire au propriétaire Jimmy Haslam de monter pour sélectionner Manziel. La suite, vous la connaissez déjà si vous avez vu le documentaire Netflix le concernant. Pour ceux qui ne l’auraient pas vu, voilà un résumé. Attention aux spoilers !

Deux saisons désastreuses, dont la première qualifiée de blague par un de ses coéquipiers. La 2e saison est synonyme de descente aux enfers. Fêtes, alcools, retards, mauvaises performances, les médias ne le lâchent pas. Une énième fête à Las Vegas pousse Cleveland à se séparer de lui. Au final, malgré quelques fulgurances sur le terrain, le bilan est calamiteux : 2 victoires, 6 défaites, 7 touchdowns, 5 interceptions, 7 fumbles, 22 sacks subis.

Mentions honorables pour les autres échecs de l’histoire de la NFL : Justin Blackmon (WR), Trent Richardson (RB), Kevin White (WR), Josh Rosen (QB), Brian Bosworth (LB), Isaiah Wilson (OT), Lawrence Philips (RB), Jason Smith (OT), Vernon Gholston (EDGE)

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