[Preview 2023] Green Bay Packers : le jour d’après

All you need is Love ?

Aaron Jones - Green Bay Packers 2023

La saison approche. La rédaction de TDActu vous propose de faire le point sur les forces et faiblesses des 32 franchises. Aujourd’hui, les Green Bay Packers 2023. Vous pouvez retrouver toutes les présentations en cliquant sur ce lien.

Le psychodrame a enfin trouvé une issue. Aaron Rodgers n’est plus un joueur de Green Bay et la franchise ouvre une nouvelle page avec Jordan Love aux commandes de l’attaque.

Après un exercice 2022 décevant, l’équipe change de cycle, et pour cela, un profond rajeunissement a été opéré. Suffisant pour rebondir immédiatement ou cette saison sera-t-elle avant tout une transition ?

La saison dernière : 8 victoires-9 défaites, 3e en NFC nord

Les mouvements à l’intersaison

Arrivées notables : Tarvarius Moore (S), Jonathan Owens (S), Matthew Orzech (LS)
Re-signatures : Keisean Nixon (CB/KR), Dalin Leavitt (S/ST), Justin Collins (Edge), Eric Wilson (LB), Johnathan Ford (S)
Draft : Lukas Van Ness (EDGE), Luke Musgrave (TE), Jayden Reed (WR), Tucker Kraft (TE), Colby Wooden (DL), Sean Clifford (QB), Dontayvion Wicks (WR), Karl Brooks (DL), Anders Carlson (K), Carrington Valentine (CB), Lew Nichols III (RB), Anthony Johnson Jr (S)
Pertes notables : Aaron Rodgers (QB), Allen Lazard (WR), Randall Cobb (WR), Adrian Amos (S), Jarran Reed (DL), Dean Lowry (DL), Robert Tonyan (TE), Marcedes Lewis (TE), Krys Barnes (LB), Mason Crosby (K),

Le énième feuilleton de printemps Aaron Rodgers a finalement trouvé une issue définitive. Le quadruple MVP, après avoir encore fait patienter de longs mois sa franchise et les supporters, a décidé de changer d’air et de rejoindre les Jets. Une opération qui ne s’est pas réalisée sans mal, mais qui a finalement été conclue à quelques jours de la draft. Avec lui, Rodgers emmène ses lieutenants Allen Lazard et Randall Cobb, mais aussi Adrian Amos. En fin de cycle, la franchise a également dit au revoir à d’autres cadres des dernières saisons. Les deux tight end Tonyan et Lewis, rejoignent le rival de Chicago. Renouvellement à prévoir également sur la ligne défensive où Reed et Lowry sont partis pour laisser la place aux jeunes joueurs prometteurs Wyatt, Slaton et Van Ness.

La franchise conservant une très grosse part du salaire de son ancien quarterback dans sa masse salariale pour 2023, la marge de manœuvre a été plus que serré. Le peu de ressources a surtout été consacré à faire revenir les artisans d’équipes spéciales enfin performantes après avoir été parmi les pires de la ligue les saisons précédentes. Le retourneur All Pro Keisean Nixon, et Dalin Leavitt resteront les hommes de bases de Rich Bisaccia. Les arrivées extérieures se sont limitées à tenter de renforcer le poste de safety totalement dépeuplé. Jonathan Owens et Tarvarius Moore se disputeront le poste avec Johnathan Ford de retour après une saison 2022 intéressante.

Ce manque de moyens a donc poussé l’équipe a utilisé la draft pour combler l’essentiel des pertes de la free agency notamment aux poste de tight end doublés aux 2e et 3e tour, mais aussi avec deux joueurs de lignes défensives et trois receveurs. Des jeunes qui devraient quasiment tous avoir du temps de jeu dès les premières semaines de la saison.

Le(s) point(s) fort(s)

Toujours aussi précieux, Aaron Jones est une arme offensive essentielle dans le dispositif offensif. À la course ou à la réception, il enchaine les prouesses avec plus de 5700 yards gagnés ces quatre dernières saisons. Parfaitement secondé, et complété par A.J Dillon au profil plus puissant, ils forment à eux deux l’un des duos les plus efficaces et intimidants de NFL. Avec le départ de Rodgers et l’avènement d’un jeune quarterback, leur rôle sera prépondérant cette saison. À condition que Matt LaFleur n’oublie pas son jeu de course.

Au-delà de ce duo, les Packers regorgent de joueurs talentueux sur presque toutes les lignes. Sur la ligne offensive, David Bakhtiari, de retour en forme après presque 2 saisons gâchées par les blessures, reste l’un des tous meilleurs à son poste. À ses côté Elgton Jenkins double Pro Bowler est également une référence. Le front seven défensif n’est pas en reste avec les Clark, Gary, Smith ou Campbell. Difficile de parler d’un effectif de fond de tableau. Enfin le backfield défensif mené par Jaire Alexander est une garantie dans le domaine aérien. Dans le top 10 depuis trois saisons, l’équipe a encaissé moins de 200 yards par match dans les airs en 2022.

Le(s) point(s) faible(s)

Le bilan comptable ne fait pas tout. Matt LaFleur en est l’exemple. Si les résultats de l’entraineur en chef des Packers sont flatteurs, son véritable niveau et son influence sur les performances de l’équipe sont toujours sujets à débat saison après saison. Son incapacité à réagir en cours de match en est l’illustration. Si son équipe démarre mal, le match est déjà terminé. Les exemples au cours des dernières saisons ne manquent pas. Trop souvent dans la réaction et pas assez dans l’action, il a semblé plus que jamais dépassé et spectateur la saison dernière. « Je dois être meilleur », « nous devons être meilleurs », « nous devons plus courir », etc. Les lapalissades et les poncifs se sont enchainés en conférence de presse au fil des défaites. Désormais sans quarterback MVP pour porter l’équipe (et choisir les jeux), le coach sera attendu au tournant. Présenté comme un acteur majeur de la sélection de Jordan Love, LaFleur doit désormais prouver sa capacité à dessiner une attaque pour son nouveau titulaire et surtout faire progresser son joueur. La gestion de son staff est également un vrai point d’interrogation. Resté immobile lorsque ses équipes spéciales sombraient ou que sa défense prenait l’eau, il devra rassurer sur ses compétences de leader et d’homme fort du terrain maintenant qu’il est débarrassé de son charismatique et encombrant ancien quarterback.

Les saisons se suivent et la défense au sol de Green Bay semble toujours aussi friable. Peu importe le coordinateur ou les titulaires, l’escouade pourtant talentueuse continue de se faire trouer par des coureurs adverses qui réalisent souvent leur match le plus prolifique contre les Packers. Face aux Eagles en semaine 12, c’est carrément le coureur et le quarterback qui ont réalisé leur meilleure performance au sol de leur carrière avec plus de 140 yards chacun. Les progressions attendues des rookies Devonte Wyatt (DL) et Quay Walker (LB) ainsi que le repositionnement de Kenny Clark (DL) pourrait apporter un début de solution. Mais si les premières lignes peuvent progresser, cela semble ne pas pouvoir être le cas du fond du terrain. Déjà très moyen la saison dernière, le poste de safety a en plus perdu sa seule certitude avec le départ d’Amos. L’irrégularité chronique et la tendance à se faire trop souvent piéger de Darnell Savage rendent le dernier rempart particulièrement vulnérable. Les autres joueurs prétendants à du temps de jeu sur le poste étant essentiellement des joueurs d’équipes spéciales, le coordinateur Joe Barry va devoir faire d’improbables miracles ou compter sur l’éclosion surprise d’un de ses joueurs.

Après 17 années, Mason Crosby n’est plus le botteur des Packers, victime collatérale du rajeunissement de l’effectif suite au départ de Rodgers. Une telle stabilité est rare à ce poste, et la draft d’Anders Carlson (frère de Daniel, kicker des Raiders) pour lui succéder est tout sauf un gage de garantie de fiabilité. Loin d’être une référence en NCAA, Carlson n’a rien fait pour rassurer lors du 1er match de pré-saison en manquant déjà deux extra points. Le retour du vétéran d’ici le début de la saison n’est pas totalement exclu, et ne serait sûrement pas une mauvaise chose.

Facteur X : Jordan Love (QB)

Deux quarterback en 30 ans, deux légendes de ce sport. Il ne sera pas facile pour Jordan Love d’endosser le costume. Et pourtant, il va falloir. Après avoir signé un contrat d’une saison au lieu de voir son option de 5e année levée, Love n’a garanti son avenir dans le Wisconsin que partiellement. Car ce contrat permettrait à la franchise de s’en débarrasser à moindre coût à l’issue de la saison à venir.

Après avoir été couvé pendant 3 ans derrière un futur Hall of Famer, et avoir été bien malgré lui le déclencheur de la saga Rodgers, Love a forcément la pression. Pression de son statut de choix du 1er tour d’une part, et pression d’avoir finalement été (officieusement) mis à la tête de l’équipe après la saison 2022, précipitant l’épilogue de la carrière à Green Bay de son prédécesseur. Si sa progression au fil des saisons, sur les échantillons vus, est un motif d’espoir, le jeune lanceur devra rapidement confirmer avec l’enchainement des matchs. Bien secondé par l’un des duo de coureurs les plus séduisants et complémentaires de la ligue et derrière une ligne plus qu’honorable, il sera dans de bonnes conditions. Malgré une escouade de cibles particulièrement jeunes, il devra rapidement créer les alchimies et les rendre productifs. Un exercice 2023 au minimum prometteur sera la clé de son avenir aux Packers et évitera à Green Bay de devoir repartir de zéro en 2024.

Le joueur à suivre : Christian Watson (WR)

Drafté pour être le successeur de Davante Adams parti à Vegas, Christian Watson a connu un début de saison rookie compliquée. Un vilain drop dès le match d’ouverture et la confiance perdue de Rodgers. Mais le jeune receveur s’est accroché et a rebondi. À partir de mi-novembre et un triplé contre les Cowboys, il est devenu un incontournable de l’équipe finissant la saison en trombe. Avec 523 yards et 6 touchdowns lors des 8 derniers matches, il a fait naitre espoirs et attentes autour de son avenir.

Extrêmement rapide, capable d’étirer une défense pour aller chercher la profondeur, il a également montré qu’il avait une science des tracés intéressante bien que perfectible. Avec son statut et son physique, il devrait être la cible préférentielle de son quarterback. Une association que tous les supporters des verts et or espèrent aussi prolifique que leurs glorieux ainés. Le leader d’une jeune escouade de cibles talentueuses mais qui a encore tout a prouvé.

Calendrier des Green  Bay Packers 2023

@Bears, @Falcons, Saints, Lions, @Raiders, Bye, @Broncos, Vikings, Rams, @Steelers, Chargers, @Lions, Chiefs, @Giants, Buccaneers, @Panthers, @Vikings, Bears

La preview audio du podcast

En résumé

La transition n’est peut-être pas aussi flagrante que l’on pourrait le croire. Les Packers conservent une colonne vertébrale solide et talentueuse. Des playmakers sur toutes les lignes, des deux côtés du ballon, l’effectif est loin d’être démuni et peut encore briller sur le talent individuel. Mais qu’en est-il du poste le plus important ? Le niveau de Jordan Love sera déterminant dans les ambitions à court et moyen terme.

Dans une division ouverte où personne ne semble vraiment au-dessus, Green Bay pourrait rester dans la course jusqu’au bout. A condition que le staff rassure sur ses capacités à faire progresser les joueurs et à s’adapter à l’évolution de la saison.

Pronostic : 8 victoires-9 défaites – Pas de playoffs

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