Beaucoup ont découvert ou suivi Drew Brees le dimanche soir, dans leur salon. Pourtant, la semaine passée, c’est dans un salon un peu particulier que l’ancienne star des New Orleans Saints s’est montré.
Deux ans après son départ à la retraite, l’ex-quarterback était présent Porte de Versailles, à Paris, lors de la 7e édition du salon VivaTech, consacré principalement aux nouvelles innovations, mais faisant aussi la part belle aux conférences sur le futur du sport. Le volet sur le football américain y avait d’ailleurs un intérêt tout particulier.
Au cœur des échanges, le récent partenariat mis en place entre la NFL, représentée par le chef de son pôle Europe, Brett Gosper, et la fédération internationale, chapeautée par le Français Pierre Trochet. Une collaboration ayant pour but de développer à l’échelle mondiale le flag football, version non équipée et sans plaquage du football américain.
Pour marquer le coup et envoyer un message fort aux futurs pratiquants, la NFL a ainsi missionné un ambassadeur d’envergure, en la personne de Drew Brees. La légende de 44 ans n’a pas été choisie au hasard, lui qui a consacré beaucoup de son temps pour le flag football au pays de l’Oncle Sam.
« J’ai toujours eu à cœur d’être un ambassadeur de ce sport, que j’ai pratiqué pendant 20 ans.
J’ai lancé une ligue de flag football, il y a six ans en Louisiane, quand j’étais encore un joueur NFL. Elle s’est étendu à la Californie, au Texas, au Midwest … au point d’être jouée dans huit états différents. Il y a beaucoup de ligues de flag football aux Etats-Unis, avec toutes le même but : mettre en lumière cette discipline auprès des jeunes garçons et des jeunes filles.
Qu’ils finissent par se tourner vers le football équipé, ce n’est même pas le plus important. L’idée est vraiment de développer chez eux cette passion pour le sport, qu’ils pourront garder pour le reste de leur vie. »
Sur l’estrade, aux côtés de l’athlète internationale italienne de flag, Nausicaa Dell’Orto, Brees soutient les contours d’un projet ambitieux. Un projet qui entend faire du flag football une discipline olympique dans un futur proche. Le Comité International Olympique (CIO) doit d’ailleurs se réunir mi-octobre à Mumbai, en Inde, pour potentiellement valider ce statut en vue des JO de Los Angeles, en 2028.
Un projet excitant pour Drew Brees, qui peut en appeler d’autres. Car au-delà de sa passion palpable pour le flag football, et le fait qu’il ait appris les fondamentaux de la discipline à ses enfants, le célèbre numéro 9 a reconnu à demi-mots venir à Paris avec d’autres idées en tête.
« J’ai pris connaissance des droits prioritaires des Saints sur le marché français. Et j’avais à cœur de pouvoir venir ici pour parler de l’équipe. Je suis curieux de voir comment cela va évoluer au cours des prochaines années. »
S’il est un ambassadeur officiel du projet flag football, « DB » n’a pas vraiment de rôle dans cette implantation des Saints au sein de l’Hexagone. Du moins, pas encore …
« J’espère m’impliquer aux côtés de la franchise dans ce projet. Nous sommes en contacts réguliers, et j’ai d’excellents rapports avec les gens sur place. Je sais, quoiqu’il arrive, qu’ils ont les joueurs à même de participer à cette opération, qu’ils soient actuels ou anciens, comme c’est mon cas. »
De son propre aveu, la France est un pays qui a une place importante, car il y vient très souvent.
« Je suis venu la semaine passée, et nous sommes revenus avec ma famille pour les jours à venir. Nous essayons de venir au moins une fois par an en France. Jusque-là, nous avons principalement découvert Paris, mais nous sommes aussi passés par Versailles ou la Normandie. Il y a bien sûr d’autres choses à voir, mais cela figure sur notre liste … »
Il ne s’interdit pas de revenir en France, avec les Saints, via des opérations menées en commun (Brett Gosper a mentionné la potentielle organisation de matches de pré-saison sur le territoire français dans le cadre de ce partenariat, ndlr).
Véritable touche-à-tout, Brees ne sait pas de quoi son avenir sera fait concrètement, mais sait qu’il prendra le temps de réfléchir à chaque sollicitation.
« Vous savez, j’ai coaché mes enfants, ainsi que l’équipe de mon lycée, j’ai été commentateur, coach assistant de l’université de Purdue dans un passé récent. Désormais je suis ambassadeur : j’aime être impliqué dans des projets, tout simplement. »
Purdue, justement, c’est le programme universitaire qui l’a révélé aux yeux du monde. Un programme aussi étroitement lié à la France, de par l’ancien passage du receveur Anthony Mahoungou, et l’arrivée au printemps de l’ancienne recrue star d’Auburn, le lineman défensif Jeffrey M’Ba. Malgré le changement récent de staff, Brees est intrigué par la suite.
« Je suis impatient de voir ce que cela peut donner. Nous avons un très bon coach (Ryan Walters, ndlr), qui est plein d’énergie. Cela fait longtemps que nous n’avons pas eu de spécialistes défensifs en tant que head coach, et par expérience, je sais que des coaches défensifs peuvent apporter un souffle nouveau au sein d’un vestiaire. Il sait très bien recruter, et la mise en place du portail des transferts peut permettre une refonte significative. Je vois le futur radieux pour cette équipe de Purdue. »
L’histoire entre Drew Brees et la France ne fait sans doute que commencer, et ce des deux côtés de l’Océan Atlantique …