[Preview 2022] Baltimore Ravens : une équipe très terre à terre

La saison 2022 approche alors la rédaction de TDActu vous propose de faire le point sur les forces et faiblesses des 32 franchises. Vous pouvez retrouver toutes les présentations en cliquant sur ce lien.

Après une première campagne négative en 6 saisons (!), les Ravens veulent rebondir en 2022.

Pour cela, ils espèrent être moins touchés par les blessures. Ainsi que retrouver leurs fondamentaux en attaque.

La saison dernière : 8-9, pas de playoffs

Les mouvements à l’intersaison

Arrivées notables : Marcus Williams (S), Michael Pierce (DT), Kyle Fuller (CB), Morgan Moses (OT)
Re-signatures : Patrick Ricard (FB), Calais Campbell (DE), Justin Houston (Edge), Tony Jefferson (S), Tyler Huntley (QB)
Draft : Kyle Hamilton (S), Tyler Linderbaum (OC), David Ojabo (Edge), Travis Jones (DT), Daniel Faalele (OT), Jalyn Armour-Davis (CB), Charlie Kolar (TE), Jordan Stout (P), Isaiah Likely (TE), Damarion Williams (CB), Tyler Badie (RB)
Pertes notables : Brandon Williams (DT), Anthony Averett (CB), Levi Wallace (CB), Hollywood Brown (WR), Alejandro Villanueva (OT), Sam Koch (P), Jaylon Ferguson (R.I.P)

La draft 2022 des Ravens a été une des meilleures des 32 franchises. Les dirigeants ont utilisé plusieurs stratégies. Ils ont tout d’abord pris le meilleur joueur disponible en Kyle Hamilton avec le choix 14. Ils ont aussi préparé l’avenir avec les sélections de Daniel Faalele, tackle à développer derrière Morgan Moses et avec le cornerback Jalyn Armour-Davis pour l’après Marcus Peters. 3e stratégie, ils ont aussi comblé des besoins avec les choix du centre Tyler Linderbaum et du punter Jordan Stout.

Et si améliorer une faiblesse est important, renforcer une force est souvent une tactique payante. C’est ce qu’ils ont fait avec les choix du defensive-tackle Travis Jones et de deux tight-ends. Déjà excellente contre le jeu au sol, la défense de Baltimore s’est ainsi dotée d’un jeune et puissant run-stopper à intégrer à leur rotation. Possédant déjà un des meilleurs à son poste en Mark Andrews, les arrivées des complémentaires Charlie Kolar (bon en zone d’en but) et Isaiah Likely (rapide) assurent la pérennité au poste de tight-end. Autre stratégie : profiter d’une opportunité. Celle de voir l’edge rusher David Ojabo disponible au 2e tour. Monstre athlétique, sa blessure en amont de la Draft l’a empêché d’entendre son nom appelé lors du premier tour.

Si le terme Masterclass accolé à la draft des Ravens devra résister dans le temps, les joueurs sélectionnés ainsi que l’utilisation de plusieurs approches, la rend d’ores et déjà très excitante.

Avant cela, la free agency avait été le théâtre d’un premier gros coup, avec l’arrivée de l’excellent Marcus Williams sur le poste de safety.

Le(s) point(s) fort(s)

Troisième attaque au sol en yards par match en 2021. Pourtant la tâche n’était pas simple en raison des blessures : les deux coureurs principaux JK Dobbins et Gus Edwards pour toute la saison, Lamar Jackson pour cinq matchs. Alors comment, sans ses meilleurs atouts, les Ravens ont-ils pu être aussi performants à la course ? Essentiellement grâce aux schémas du coordinateur offensif Greg Roman.

Description succincte d’un jeu très souvent appelé dans son attaque : celui dit Power Read. Ce schéma nécessite que deux joueurs de la ligne offensive s’occupent chacun d’un lineman défensif et que deux autres s’associent pour une prise à deux. Un tight-end est chargé d’aller bloquer sur le second rideau, tout comme le 5e homme de la ligne offensive. Le terme « read » désigne le fait qu’un joueur de la ligne défensive adverse se retrouve libre de marquage, et c’est au quarterback de « lire » ses intentions : si le pass-rusher lui fond dessus alors le quarterback transmettra le ballon au coureur, si celui-ci fait un pas vers le coureur, alors le quarterback s’échappe en portant le cuir.

Pour la petite illustration ci-dessous, après le visionnage en vitesse normale, conseil de mettre en pause et d’avancer à votre rythme le curseur, pour observer les mouvements des différents joueurs exécutant le plan de jeu. Mémo : le football est avant tout un sport d’exécution.

Great angle to look at the power read the Ravens used to close out the game vs TEN. Outside backer and end both in the same gap led to a run lane inside for the QB. Good block by the cut split flanker on the safety forces corner to have to make a play. pic.twitter.com/kOaSW6h0sT

— XandOJunkie (@Spread_it_Out) January 14, 2021

Avec un lanceur aussi explosif à la course que Lamar Jackson (son portrait), le retour de JK Dobbins et de Gus Edwards (et la draft de Tyler Badie), le jeu au sol des Ravens devrait être encore plus performant en 2022. Surtout, si le Centre Tyler Linderbaum justifie dès sa saison rookie son statut de 1er tour de la draft, fait rare pour un joueur à son poste. Et il se murmure que cette attaque va utiliser davantage de 13 Personnel, comme il l’avait fait avec beaucoup de succès en 2019 : QB-RB-WR et 3 TEs. De quoi marteler les défenses ennemies !

À Baltimore, attaque et défense semblent se regarder dans un miroir : 1er en yards encaissés au sol ! Même les « stats avancées » montrent la réussite des Ravens dans ce domaine : 2e run stop win rate selon ESPN. Et il faut bien cela : Nick Chubb (Browns), Joe Mixon (Bengals) ou Najee Harris (Steelers), ce ne sont pas les coureurs de qualité qui manquent dans cette division AFC Nord. En attaque et en défense, les Ravens sont très efficaces au sol : une équipe très terre à terre.

Le(s) point(s) faible(s)

En 2021, le point faible majeur de cette équipe était la défense aérienne. Baltimore était dernier en yards encaissés dans les airs et 28e en nombre d’interceptions, avec un bien maigre total de 9. Derniers sur l’évaluation des quarterbacks adverses lorsque ceux ci lançaient à plus de 10 yards. 10 touchdowns encaissés sur des jeux aériens de 40 yards ou plus. 21 sacks de moins que les rivaux de Pittsburgh ! Comment gagner avec une si piètre performance défensive ? Voila pourquoi les dirigeants se sont empressés de faire venir le safety Marcus Williams.

Ce joueur allie des qualités athlétiques bien au-dessus de la moyenne et une grande intelligence de jeu. S’il est encore moqué pour son plaquage manqué qui avait offert une victoire miraculeuse aux Vikings en janvier 2018, beaucoup oublient qu’il n’était alors qu’un rookie jouant un match de playoffs à l’extérieur. Par la suite, il a su s’imposer avec 41 passes défendues et 16 interceptions en 5 saisons avec les Saints. Depuis sa draft en 2017, aucun safety n’a été plus décisif que lui en NFL : il a dévié ou intercepté le ballon sur 27,6% de ses snaps en couverture.

 

Facteur X : Lamar Jackson (QB)

Quel autre joueur NFL divise autant l’opinion ? Parfois moqué comme un running-back à la position de quarterback, Lamar Jackson a pourtant montré sa valeur : un bilan de 37 succès pour 12 défaites, soit 75,5% de victoires quand il est titulaire. Que ce soit au sol ou dans les airs, un quarterback doit juste être performant. Le numéro 8 l’est. Mais ses dirigeants ne l’ont pas forcément mis dans les meilleures conditions en échangeant Marquise Brown, son receveur numéro 1. L’année est pourtant décisive car il joue sur la dernière année de son contrat rookie.

Pour être performant, il aura aussi besoin d’une meilleure ligne offensive : 57 sacks concédés en 2021 (31e) ! Un chiffre astronomique pour une équipe possédant un quarterback très mobile ! Le retour de Ronnie Stanley et la venue de Morgan Moses devraient aider. Et si après son titre de MVP en 2019, 2022 était à nouveau l’année de Lamar Jackson ?

Le joueur à suivre : Rashod Bateman (WR)

Après une saison d’apprentissage, le receveur Rashod Bateman doit désormais peser sur les matchs, tel un choix du 1er tour de la draft (choix 27 en 2021). Plus encore après le départ de Hollywood Brown. En 2021, il avait raté les 5 premiers matchs de la saison, puis ce fut le quarterback Lamar Jackson qui rata les 4 derniers. Les automatismes entre les deux n’ont donc pas pu se développer. Les Ravens fondent beaucoup d’espoir sur cette relation en 2022.

« Nous pensons qu’il sera en grand progrès en 2022. Il était notre choix du 1e tour en 2021 et il va montrer pourquoi. », affirmait le manager Eric De Costa en conférence de presse lors du NFL Combine.

Pour cela, Rashod Bateman bénéficie d’une préparation d’avant-saison, alors qu’il l’avait manqué en 2021. De quoi parfaire son jeu et surtout l’alchimie avec son quarterback. Courant ses tracés avec précision et possédant des mains fiables, il est celui qui doit compléter l’apport du tight-end Mark Andrews. L’escouade est très jeune avec aussi Devin Duvernay, Tyler Wallace et James Proche. Rashod Bateman doit en devenir le leader, pour être ce « receveur de possession » qui fait avancer les chaines à chaque match.

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En résumé

Inspirés par les rivaux de Cincinnati, ils postulent pour être la franchise que personne n’attend mais va au bout. Avec un coaching staff de qualité et quelques joueurs au talent supérieur, les Ravens possèdent tous les atouts d’une équipe victorieuse.

S’ils venaient à échouer, alors forcément déçus, les fans diront : « Arrache ton bec de mon cœur et précipite ton spectre loin de ma porte ! » (« Le Corbeau », Edgar Allan Poe). Supporter une équipe en va ainsi : ressentir le sentiment de victoire ou vouloir rejeter au loin ces losers qui me représentent.

Pronostic : 12-5, 1e en AFC Nord, playoffs, Super Bowl