Deshaun Watson (Browns) : « Je n’ai jamais agressé la moindre femme »

Approximations, refus des accusations et dirigeants dans la confusion. L'aventure Deshaun Watson a été lancée en catimini.

Pas difficile de comprendre pourquoi les Browns ont attendu la toute fin de semaine pour présenter Deshaun Watson à la presse. Le vendredi, les gens commencent à regarder vers le week-end. Quelques heures plus tard, ils ont moins le nez sur leur téléphone. Cela leur évite de déchiffrer les explications approximatives d’un joueur toujours accusé au civil de 22 agressions sexuelles. Cela évite qu’on en parle trop.

Quelques jours après son transfert et la signature du plus gros contrat de l’histoire de la NFL, Watson était donc devant les micros pour la première fois depuis plus d’un an. Avant même qu’il ne parle, Andrew Berry, le manager, a du prendre la parole pour expliquer comprendre que cette signature avait choqué beaucoup de monde. Ambiance.

Les journalistes ont donc interrogé Watson sur les accusations pesant contre lui.

« Je sais que ces accusations sont très, très sérieuses », a assuré le nouveau quarterback de Cleveland. « Mais je n’ai jamais agressé la moindre femme. Je n’ai jamais manqué de respect à une femme. »

À chaque question sur le sujet, notamment quand on lui demandait pourquoi on devrait le croire lui face à plus d’une vingtaine de personnes, Watson est toujours revenu à cette réponse.

Du côté des Browns, on a évidemment juré que toutes les recherches effectuées ont révélé qu’il était raisonnable de signer Watson. Les mots d’Andrew Berry restent tout de même prudents.

« Je dirais que les enquêteurs que nous avons embauché ont pu avoir une perspective complète de toutes les affaires. Je ne vais pas rentrer dans les détails de tout ce que les enquêteurs ont fait, mais ils ont eu une perspective complète de toutes les procédures criminelles et civiles. »

Berry a tout de même précisé que les enquêteurs en question n’ont parlé à aucune des femmes qui accusent Watson. Selon lui, cela leur a été conseillé pour qu’un éventuel entretien ne sont pas considéré comme une obstruction à la justice.

Watson se perd dans ses explications

Les charges criminelles ont été abandonnées faute de preuves. Mais Watson est toujours poursuivi au civil. Et il reste des faits. Par exemple : pourquoi un footballeur professionnel a contacté plus de 40 masseuses en prétextant le besoin de soins sportifs ? Les professionnels sont généralement traités par les kinés de leur équipe, et changer de praticien constamment fait rarement partie de leurs habitudes, comme l’explique sur son site l’ancien médecin NFL David Chao.

Un journaliste a donc posé la question clairement : pourquoi ne pas trouver un kiné qui lui convient et être suivi par cette personne plutôt que de contacter 40 personnes ?

L’explication de Watson est… compliquée.

« Et bien, je n’ai jamais… Pour ce qui est de l’équipe, et quand je dis mon équipe, je ne parle pas des Cleveland Browns, mais mon agence et des choses comme ça. Quarante c’est au fil du temps. Ce n’est pas sur une période. Je suis resté à Houston pendant cinq ans, donc vous allez voir différentes personnes, et c’est comme ça que… Comme je l’ai déjà dit, je ne peux pas vraiment rentrer dans les détails, mais avec les gens qui travaillent, et quand vous bougez, et rencontrez différentes personnes, et les gens ont des emplois du temps différents, vous rencontrez des gens au fil du temps. »

Dans un tout autre registre, Watson a aussi été interrogé sur les 230 millions garantis de son nouveau contrat. Il a été à peine plus convaincant.

« Cela n’avait rien à voir avec le contrat », a-t-il assuré au sujet de sa venue à Cleveland. « Je n’étais pas au courant du contrat avant de dire à mon agent que je voulais venir et être un Cleveland Brown. C’était secondaire. C’était après que j’ai parlé au téléphone avec Andrew Berry, Kevin (Stefanski) et la famille Haslam. Cela n’avait rien à voir avec le fait que je choisisse les Browns. »

C’est donc un heureux hasard si ce contrat est, en plus, structuré de manière à ne quasiment pas lui faire perdre d’argent s’il est suspendu. Berry a assuré que la structure du contrat était une décision totalement liée à des questions de gestion de la masse salariale de la franchise.

Le propriétaire des Browns se couvre déjà

Les mots les plus honnêtes de ce triste spectacle ont fini par être prononcés par Berry.

« Nous pensons qu’il est l’un des meilleurs joueurs à ce poste. Il est dans ses meilleures années et nous pensons que c’est le poste le plus important de l’équipe. »

Et c’est pour ça que les Browns l’ont recruté. Pas parce qu’ils pensent qu’il n’a pas agressé plusieurs femmes.

La palme du courage revient au propriétaire Jimmy Haslam, absent physiquement, mais qui a fait une apparition en vidéo. L’occasion de prendre directement ses distances avec l’opération Watson, si jamais les choses tournent au vinaigre.

« C’était une opération conçue par nos responsables de l’effectif », a assuré à Haslam. « Je peux vous dire que cela a été approuvé dans l’organisation, y compris au niveau des propriétaires, mais cela a été imaginé par nos responsables football. »

On ne sait jamais.

Tags →  
Partagez cet article sur : Twitter Facebook
Afficher les commentaires