[One-Year Wonder] Nick Foles : le joker de luxe

De sosie officiel de Napoleon Dynamite à MVP du Super Bowl

Nick Foles Philadelphia Eagles

Le temps d’une saison, ils y ont cru. Le temps d’un match, ils ont tutoyé la gloire avant qu’elle ne les fuit inexorablement. Brutalement parfois. Une idylle sans lendemain. Un coup d’un soir. Un one-night stand. Des one-year wonders. Ces stars aussi éphémères que des étoiles filantes.

L’AVANT

Du Michigan à la Floride en passant par les fausses jumelles du Missouri. Un peu d’Arizona par-ci, une double dose de Pennsylvanie par-là. Pour Nicholas Edward Foles, l’apprentissage du football ressemble à un voyage initiatique à travers les States. Tout commence dans un resto d’Austin pourtant. Gamin du Mississippi, Larry, son père, n’a jamais fini le lycée avant de se lancer dans le monde de la restauration en passant par la petite porte et en empruntant quelques chemins détournés. Avec son partenaire d’affaire, Guy Villavaso — et malgré le contretemps du krach de 1987 durant lequel il peut compter sur son épouse diplômée, elle, pour rester à flot financièrement —, il va monter un petit empire comptant près d’une douzaine d’enseignes de grillades ou de fruits de mer à travers tout le pays. Un business juteux qui, après la revente de l’ensemble des établissements en 2011, rapportera 59 millions de billets verts aux deux hommes. En couple d’entrepreneurs prudents pourtant, Larry et Melissa Foles conserveront une quantité non-négligeables de parts pour assurer leurs vieux jours.

Malgré la naissance de Nick, leur premier gamin, en 1989, le couple se dépense sans compter et le gamin, bientôt accompagné par deux petites soeurs, apprend vite à travers eux les vertus du travail.

« Il m’a vu travailler entre 80 et 100 heures par semaine quand il était petit, » raconte Larry dans les pages web du Philadelphia Inquirer en novembre 2012. « Il n’a jamais rien pris pour acquis. »

Pourtant, dans un environnement où la richesse s’affiche ostensiblement, loin des quartiers pauvres dans lesquels bien des futurs footeux grandissent, Nick apprivoise la vie en toute quiétude. Une famille unie qui ne manque jamais de rien, pas de violence, pas de tentations dangereuses, des potes aux parents tout aussi blindés que les siens, l’ado grandit dans un cocon douillet et duveteux dans cette enclave vallonée aux allures de Beverly Hills texane. Des baraques tapes à l’oeil disséminées sur les flancs de collines verdoyantes avec vue sur le lac, des hommes aux tempes grisonnantes en polos Ralph Lauren qui vont taper des balles de golf, des épouses pimpantes parfaitement apprêtées, des femmes d’affaires n’ayant rien à envier à leur maris aux brushing impeccables, des docteurs, des avocates, des ingénieurs, des investisseurs pleins aux as. Dans cette bulle de 27 000 âmes d’une blancheur éclatante le revenu moyen par foyer est presque cinq fois supérieur à la moyenne texane. Senior, Nick ne compte pas le moindre coéquipier afro-américain. Rien d’étonnant dans un quartier de Westlake où ils ne représentent que 1% de la population.

Choyé, mais pas immunisé pour autant. Depuis que Nick a enfilé un casque pour la toute première fois, son meilleur allié a toujours été son pire critique. Larry, son padre. Convaincu du potentiel exponentiel de son rejeton, il n’a de cesse de le pousser dans ses retranchements, sachant plus que quiconque que c’est acculé que son fiston déploie toute l’étendue de son talent. Au collège, au lycée, il ne manque pas un entraînement et n’est pas toujours tendre avec Nick. Même à la fac, spectateur bruyant, il n’est pas tendre avec lui. Comme ce samedi de 2009 face à USC, lorsque le quarterback balance 239 yard et deux touchdowns dont celui de la gagne en toute fin de match. Pas de quoi apaiser un paternel sur les nerfs, éternel insatisfait.

« Personne ne critique Nick plus durement que [son père], » confirme Bron Hager, coéquipier du passeur à l’époque qui se souvient de cette rencontre, dans les pages web de phillymag.com en juin 2014. « Aucun parent n’était plus contrarié que lui. »

Quarterback d’un bahut qui se frotte au gotha du meilleur échelon texan niveau lycée, basketteur habile couronné deux fois MVP de son équipe, Lauren, cheerleader et reine de beauté, en guise de copine, Nick et sa mèche rebelle ont tout du cliché ambulant d’un teen movie du début des années 2000. Du moins en apparence. À Westlake High School, bahut qui flirte régulièrement avec le top 100 des meilleurs établissements du pays dont des dizaines d’étudiants s’en vont garnir les promos de l’Ivy League chaque année, il est la star malgré lui. Le type qui va essayer d’emboiter le pas d’un autre illustre ancien élève, Drew Brees. Car malgré le tourbillon de popularité, Nick se sent bien plus à l’aise dans le huddle, au milieu de ses frères d’arme, que dans les couloirs tapissés de casiers. Tour de contrôle qui se rapproche du double mètre à mesure qu’il achève sa croissance, une technique déjà léchée pour son âge, les pieds bien campés au sol, Nick balance des paraboles de 60 yards avec une aisance insolente. À force d’expédier des minasses dans les mains de ses receveurs, les malheureux se retrouvent avec les paluches meurtries, percluses de cloques et de rougeurs.

Sous le bleu-blanc-rouge des Chaparrals, quand il ne peut pas compter sur les mains de Kyle Adams, tight end oublié de tous passé par Tampa et Chicago avant de disparaître des radars, pour boucler l’affaire, il doit s’en remettre à la patte chirurgicale de Justin Tucker. Et quand c’est sa ligne offensive qui le lâche, Nick encaisse sans broncher. Une véritable force de la nature. Quand il se relève, pas de soupir, pas de cri, encore moins d’insulte. Même en direction de ses adversaires. Personnage introverti au possible, il refuse de faire quoique ce soit qui pourrait braquer les projecteurs un peu plus sur lui. Une aversion pour l’attention presque pathologique pour ce type aux allures de grand nerd dégingandé. 

« Nous n’étions pas du genre à ne rien faire, » se défend Hager, un de ses meilleurs potes. « Nous aimions traîner. Nous n’étions juste pas du genre à faire les fous et faire des soirées en permanence. »

Un style vestimentaire douteux, un humour maladroit et naïf que personne ne comprend vraiment, une coupe de cheveux improbable et une tronche de geek qui frise un cliché bien différent du quarterback qui se tape la cheerleader. Ses meilleurs potes, ils ne jouent même pas au foot pour la plupart. Plutôt qu’une soirée à retourner une baraque innocente en engloutissant des gobelets rouges, la petite bande préfère aller traîner dans un parc niché sur les bords du Lady Bird Lake ou se faire une soirée à se trucider amicalement sur Call of Duty au grand dam d’un de ses coéquipiers. 

« Mec, vas-y, t’es le quarterback, sors donc et amuse-toi un peu ! » s’exaspère Matt Nader.

Quand il part en rencard avec une fille avec permission de 22h délivrée par ses beaux-parents d’un soir, il est de retour devant la maison à 21h30. Senior, il se barre au Mexique durant le spring break. Pendant que tous les autres ados cuvent leur cuite de la veille durant l’aprem, Nick s’en va jogger. Car il n’a presque rien bu la veille. Sur la plage, il tombe sur un gamin d’Austin avec qui lancer le ballon. Quand il lui demande quel est son joueur préféré, le môme lui balance « Nick Foles ! » sans même le reconnaître. En grand introverti, Nick se gardera bien de le lui dire, évidemment. Il lui arrive de se laisser pervertir par ses potes parfois pourtant. Comme ce soir où il noie son foie dans le vermouth et le cognac et se retrouve la face la première contre le tapis à bafouiller des choses incompréhensibles à sa copine à l’autre bout du fil.

Sur le terrain, leader exemplaire plaçant systématiquement l’équipe avant toute chose, il impressionne par sa robustesse et sa résistance. Monolithe d’un mètre 95 et près de 110 kilos, il encaisse sans broncher, mais non sans blessures. Un carnet de santé qui lui doit d’attiser bien des doutes.

« C’est quoi le problème avec Foles ? » se souvient Staton Jobe, receveur de Westlake à l’époque. « Est-ce qu’il va passer sa carrière à être blessé ? »

Senior, il ne rate pas un seul des douze matchs malgré un labrum — articulation située au niveau de l’épaule — amoché dans son bras de lancer. Une déchirure qu’il se garde bien de révéler à ses coachs et dont il ne se plaint jamais. Titulaire pendant deux ans sous les couleurs des nantis de Westlake, il balance 5658 yards, claque 56 touchdowns et efface la plupart des records de Drew Brees. Basketteur talentueux nommé deux fois MVP de son bahut et recruté par Baylor, Georgetown et Texas, le football reste une évidence en dépit du faible enthousiasme des recruteurs. Jugé trop lent, trop statique, il est catalogué quarterback de système. La faute à un programme en pleine santé qui a déjà accouché de onze passeurs universitaires depuis 1992. À l’époque où des types comme Vince Young, capables de courir et de lancer, se mettent à pulluler à travers tous les States, il a tout au plus l’envergure d’un remplaçant. Un bon soldat utile en cas de pépin. Toutes les grosses écuries texanes le snobent.

Quand bien même il ne croule pas sous les prétendants, il signe une lettre d’intention en faveur d’Arizona State avant le coup d’envoi de son ultime saison de lycéen, mais se rétracte finalement. Dirk Koetter viré, son remplaçant pas impressionné par le prospect de son prédécesseur préfère miser sur un autre poulain et Foles opte pour Michigan State au printemps 2007. En père omniprésent, Larry s’empresse de louer un appart à Lansing. Là-bas, pendant un an, barré par le junior Brian Hoyer et le redshirt Kirk Cousins, le passeur se tourne les pouces et broie du noir. Pendant que ses paluches prennent la poussière, il se sépare de sa copine. En dehors de huit passes et une petite soixantaine de yards anecdotiques dans un carnage face à UAB, il ne voit pas le terrain et décide rapidement de décamper.

« J’ai commencé à croire que ça ne marcherait jamais pour lui, » confesse Hager, son ancien coéquipier au lycée. « Je ne sais pas d’où il a tiré la force de caractère pour s’en sortir. »

Les Sun Devils rembarrés 18 mois plus tôt, Foles opte pour les Wildcats d’Arizona et doit tirer un trait sur la saison 2008, conformément au règlement NCAA en matière de transfert. Après un an à se ronger le frein tout en ingurgitant tranquillement le cahier de jeux offensif, Willie Tuitama parti à la conquête d’une carrière pro dans des ligues de seconde zone, Nick prend les pleins pouvoirs en attaque fin septembre après une piètre performance de Matt Scott en semaine trois, pourtant vainqueur à la régulière durant le camp estival. 250 yards et trois touchdowns dans les airs, un autre au sol, Arizona s’impose à Corvallis, sur les terres d’Oregon State, et Foles s’installe définitivement aux commandes des minous. Laminé par Nebraska sur la scène du Holiday Bowl, le lanceur clôt l’année avec près de 2500 yards et une petite vingtaine de touchdowns. L’année suivante, incisif face aux numéro 9 d’Iowa, impitoyable face aux Beavers d’OSU malgré le premier revers de l’année après cinq succès consécutifs, Nick manque la dérouillée infligée à Washington à cause d’une blessure au genou. Malgré cinq défaites en autant de matchs face à des grosses cylindrées à cheval entre novembre et décembre et un nouveau bowl perdu, Foles poursuit son apprentissage. 

En 2011, senior qui trouve les mains de Juron Criner les yeux fermés et confortablement installé aux premières loges pour savourer les premières fulgurances du freshman Ka’Deem Carey, il catapulte plus de 4300 yards, plante 28 touchdowns, mais ne peut empêcher les Wildcats d’enchaîner revers sur revers. 1-7 dans la Pac-12, le programme de Tucson ne gagne que quatre fois de toute la saison et doit se passer de bowl pour la première fois en trois ans. Malgré un bilan collectif décevant, Nick Foles se glisse parmi les lanceurs les plus prometteurs d’une cuvée qui ne manque pas de talent à quelques semaines de décoller direction Indianapolis pour le combine. Une des pires décisions de sa vie. Un 40 yards bouclé au ralenti en 5,14 secondes, le pire de toute la cuvée. « Un général sans autorité, » constamment hors-tempo « qui panique dans la poche de protection, » il se fait descendre par les draft geeks et est comparé à John Skelton, futur choix de 5e tour des Cardinals.

À des années lumière d’Andrew Luck et Robert Griffin III, un cran en-dessous de Ryan Tannehill, mais au même niveau qu’une flopée de type à qui la NFL réserve des trajectoires des plus contrastées. Quatrième et dernier quarterback drafté au premier tour, Brandon Weeden se révélera — sans grande surprise — un fiasco total. Même destin pour Brock Osweiler, seul lanceur du deuxième round. Il faudra finalement attendre les troisième et quatrième pour débusquer les bons plans. Russell Wilson, Nick Foles puis Kirk Cousins. Le front seven blindé avec Fletcher Cox, Mychal Kendricks et Vinny Curry sur leur trois premiers choix, les Eagles tentent un petit pari sur l’avenir en apportant un peu de jeunesse pour épauler un Michael Vick sur la fin et un Trent Edwards tout juste potable.

Pendant trois années de tergiversations offensives, Nick Foles va empiler du temps de jeu sans grandes perspectives d’avenir au sein d’une franchise en pleine transition qui se cherche une nouvelle identité depuis le départ de Donovan McNabb au printemps 2010. Mi-novembre 2012, Nick expédie son premier touchdown NFL dans les paluches de Jeremy Maclin avant de se faire manger tout cru par le pass rush des Cowboys et d’offrir un touchdown fatal dans le money time. Titularisé pour la première fois le week-end suivant, il se fait scalper par Washington. À la rescousse d’un Andy Reid sans idées et d’un Michael Vick sans gaz, il est finalement nommé titulaire presque à contre-coeur pour le reste de la saison. « Son respect pour Michael Vick est sans commune mesure, » assure son père dans le Philadelphia Inquirer. Cinq matchs, quatre revers, un premier succès et un réveillon à l’hosto quand il se pète la main à deux jours de Noël.

En 2013, le morse Andy Reid débarqué, Chip Kelly et ses certitudes déboulent dans la Cité de l’Amour Fraternel. Nick Foles le jeunot aux allures d’éternel geek, Michael Vick l’amoureux des animaux et Matt Barkley le type qui n’aurait jamais dû rester une année de plus à USC. Brillant en pré-saison, l’ancien Faucon d’Atlanta décroche le rôle de numéro un pendant que l’ancien Wildcat d’Arizona enfile le costume de doublure. Un costume qu’il va remiser au placard dès la semaine 6. Sept jours après une entrée triomphante face aux Giants, Vick sur le flanc, Nicky passe 300 yards et trois touchdowns aux Bucs. Le dimanche suivant, à côté de ses crampons, il livre une gabegie de football face à Dallas et sort du match, touché à la caboche. Privé de jeu le week-end suivant, il est une nouvelle fois titularisé jusqu’à la fin de l’année. Et pendant huit semaines, il va faire parler la poudre. 406 yards et sept touchdowns (record NFL égalé) sur le terrain des Raiders. Un triplé et une victoire de prestige au Lambeau Field. Muet dans les airs face à Washington, il marque une fois au sol. Trois touchdowns de plus dans les plumes des Cards. Face aux Lions, Nick sort le popcorn pendant que LeSean McCoy fait le show. Malgré plus de 400 pions et trois touchdowns, les Vikings se démerdent pour arracher la victoire dans une orgie offensive. Revanchards, les Aigles passent 54 points aux Oursons avant d’aller finir en beauté en foutant le feu au ranch des Cowboys en clôture de la saison.

2269 yards, 21 touchdowns, deux interceptions et la meilleure évaluation de la ligue. 119,2. Seuls Aaron Rodgers (122,5 en 2011 et 121,5 en 2020) et Peyton Manning (121,1 en 2004) peuvent se vanter d’un meilleur rating. Pendant deux mois, Nick Foles marche sur la concurrence et se retrouve, à son grand dam, sous le feu des projecteurs. Pourtant, malgré toute l’attention qu’il suscite, en indécrottable timide terrorisé par la lumière, aussi charismatique qu’une huître et pire client pour des médias adeptes de croustillant, il se permet même de poliment décliner les demandes d’interviews de la presse locale, préférant — comme toujours — que l’emphase soit mise sur le collectif et pas uniquement sa petite personne. Pourtant, aucun jeune passeur n’avait autant fait vibrer Philly depuis le volumineux McNabb au tournant du millénaire. Le 4 janvier, dans un duel d’anciens de Westlake au premier tour des playoffs, Drew Brees fait parler son sang froid sur le dernier drive, met Shayne Graham sur orbite, le botteur convertit de 32 yards et les Saints coiffent les Eagles sur le gong. Pro Bowler pour la première et unique fois de sa carrière balbutiante, Nick Foles vient d’atteindre le point culminant d’une carrière qui va lentement tomber dans la léthargie avant un soubresaut aussi inattendu que sismique. Une trajectoire qu’il avait presque vue venir.

« Mon 27-2 ne définit pas notre équipe, » prévient-il dans le Philadelphia Inquirer en juillet 2014. « Suis-je capable d’être un assez bon leader pour sublimer les gars autour de moi, nous rendre meilleur et nous faire gagner ? Ça se pourrait bien que je n’égale plus jamais [mes stats de 2013]… Je l’espère. Je veux faire mieux et devenir un meilleur joueur. Mais si tu te contentes de regarde uniquement les statistiques, ça risque bien de ne jamais arriver. »

En 2014, DeSean Jackson expédié dans le tippie de D.C. par Chip Kelly, Nick peut compter sur le retour d’un Jeremy Maclin remonté comme jamais après s’être déglingué le genou un an plus tôt. Malgré un arsenal offensif séduisant, le quarterback peine à régler la mire, tourne en deçà de 60% de précision, lance dix interceptions pour seulement treize touchdowns. Pourtant, l’attaque de Philly tourne à plein régime et les piafs enchaînent les victoires. Six en huit semaines. Plus que jamais en course pour le titre d’une NFC Est aussi ouverte qu’une fenêtre en été, c’est le moment que choisit la clavicule de Nick pour agiter le pavillon blanc. Envoyé sur la réserve des blessés, il ne rejouera plus de l’année. Il ne portera plus l’uniforme verdâtre pendant plus de deux ans. Mark Sanchez à la rescousse, malgré dix victoires, Philadelphie loupe le titre de division et est rembarré des playoffs.

Le 10 mars 2015, en quête d’un nouveau visage offensif, les rapaces expédient Nick Foles dans le Missouri en compagnie d’un choix de quatrième tour en avril et d’un choix de deuxième round en 2016 en échange de Sam Bradford et un pick de cinquième tour. Pour sa première au Edward Jones Dome de St. Louis, pas intimidé par la Legion of Boom, il se faufile dans l’en-but pour un touchdown au sol avant de trouver les gants de Lance Kendricks pour l’égalisation à 53 secondes du terme. Bien aiguillé, Greg Zuerlein donne un court avantage aux Rams en prolongations et la défense fait le reste. Une première de bonne augure qui ne va finalement accoucher sur rien. En dehors d’un triplé dans la cage des Cardinals, Nick Foles enchaîne les prestation insipides. Incapable d’effacer la barre des 200 yards, il livre six matchs sans le moindre touchdown. Intercepté quatre fois sur le terrain des Packers, il se fait court-circuiter à trois reprises face aux Bengals. Envoyé sur le banc une première fois au profit de Case Keenum, il reprend sa place dès la semaine suivante avec la complicité d’une commotion de son concurrent avant de mieux en être de nouveau dépossédé quinze jours plus tard. Sa doublure opérationnelle, il est envoyé sur la ligne de touche pour le reste de la saison. 

En avril 2016, fraîchement installés sous le soleil de Los Angeles, le parfum du changement dans l’air, les Rams hypothèquent deux choix de premier tour et une poignéesd’autres sélections auprès des Titans pour s’emparer du premier choix général et draftent Jared Goff, l’ancien de Cal made in California. Nick demande de pouvoir aller voir ailleurs, son voeu est exaucé. À peine quitté, il retrouve déjà le Missouri. De St. Louis à Kansas City. La retraite aura beau lui avoir titillé l’esprit, il ne lui faut qu’une petite semaine pour se dégoter un nouveau pied-à-terre. Là-bas, l’ancien Wildcat d’Arizona retrouve Andy Reid et sa moustache soyeuse. Doublure d’un Alex Smith qui s’offre une cure de jouvence dans le Midwest, il fait de la figuration. Un gros bout de match convaincant à Indianapolis, une titularisation soignée face aux Jaguars et rien d’autre à se mettre sous la dent. En mars, les Chiefs déclinent l’option pour une seconde année. Un mois et demi plus tard, avec le dixième choix général, ils ont l’idée du siècle en draftant Patrick Mahomes. Le destin de la franchise vient de basculer. Celui de Nick aussi. Gagnant-gagnant.

LE PENDANT

Quatre jours. Cette fois-ci, il ne lui faudra même pas une semaine pour se dénicher un point de chute. Comme dans le Hobbit, les Aigles viennent au secours d’une carrière au bord du précipice. Après deux années dans le Missouri, Nick retrouve une Philadelphie qu’il connait si bien malgré un nouvel homme aux commandes. Un nouveau coach, mais un rôle de doublure qu’il connaît comme le fond de sa poche. Deuxième homme de la cuvée 2016, Carson Wentz a laissé entrapercevoir le potentiel destructeur de son bras droit un an plus tôt, mais doit encore gommer des errements typiques pour un rookie, héritage de mauvais réflexes universitaires et d’un manque de lucidité lorsque l’étau du pass rush se resserre autour de lui. Après treize matchs et onze victoires, sous les ordres de Doug Pederson, le passeur encore hésitant et parfois maladroit s’est transformé en véritable tueur. Favoris dans la course plus tant prématurée au titre de MVP, l’ancien Bison de North Dakota State flirte avec les 3300 yards, a planté 33 touchdowns et ne s’est trompé de mains que sept petites fois. Philly et son passeur semblent embarqués sur l’autoroute de la gagne à tombeaux ouverts, puis c’est la sortie de route. Ou presque.

Sur la pelouse gorgée de soleil du Memorial Coliseum de Los Angeles, dans un duel XXL avec des Rams tout aussi agressifs offensivement, déjà auteur de quatre touchdowns, Carson le rouquin se prend un vilain coup de soleil et se fait éparpiller le genou. Le ligament en miette, il ne rejouera plus de l’année, dit adieu au titre de MVP et les chances de sacre des Eagles semblent soudainement se disperser sous la brise californienne. En pompier de service, Nick vient à la rescousse. En lanceur qui grimpe sur le monticule pour boucler le match pendant que le titulaire repose son bras usé, il assure l’essentiel et Philadelphie s’adjuge le titre dans la NFC Est.

« Ça a été une semaine riche en émotions, » raconte-t-il à ESPN quelques jours plus tard. « Voir tes coéquipiers se faire blesser, c’est le genre de choses que tu détestes. Je l’ai déjà dit avant. Je me sens tellement mal pour Carson. Nous sommes vraiment chambre dans la chambre des QB […]. J’ai des coéquipiers incroyables autour de moi. »

Le dimanche suivant, next man up, Saint Nick signe une performance léchée sur le terrain des Giants. Précis, incisif, il flanque quatre touchdowns aux New-Yorkais dans une rencontre aussi ouverte qu’un receveur après un double move. Face aux Raiders, timoré, emprunté, il livre le service le minimum et les hommes de Pederson raflent leur treizième succès de l’année. En clôture de la saison régulière, la première place de la conférence acquise, préservé en vue des playoffs, il ne passe que quinze minutes sur le terrain dans une parodie de football face aux Cowboys avant de filer ôter ses épaulières sur la touche. Le devoir accompli.

Leader tranquille, fade presque, leader par l’exemple plus que leader vocal et bruyant, fidèle à son image d’éternel nerd, il rassemble un vestiaire plus unit que jamais et qui se complait dans ce rôle d’underdog auquel on ne croit plus vraiment depuis que le soldat Wentz est tombé au combat dans l’enclos des béliers.

« Il a un don unique pour créer une connexion avec les gens, » confie Chris Maragos, safety des Eagles, à ESPN« Quand vous avez une conversation avec lui, il s’intéresse véritablement à ce que vous dites. Il est attentif. La plupart des gens écoutent et hochent de la tête. Nick, lui, va vous demander comment cette chose dont vous lui avec parlez la semaine passée a évolué. C’est quelque chose de plus en plus rare dans notre monde aujourd’hui. Les gens ont envie de se rassembler autour de personnes comme lui. »

Après deux semaines à mijoter un plan de match sur mesure, méticuleux à défaut d’être brillant, Nick complète 77% de ses passes, titille les 250 longueurs, ne lâche pas le moindre ballon et s’en remet à la botte de Jake Elliott pour se défaire de Falcons accrocheurs. Sept jours après le Miracle de Minneapolis, toujours pas redescendus de leur nuage, les Vikings font illusion le temps d’un drive et d’un touchdown de Kyle Rudolph avant de sombrer. Étincelant, au lendemain de son 29e anniversaire, malgré un violent contact qui lui remue les côtes en début de match, Nick Foles flanque 373 yards et trois touchdowns aux hommes de Mike Zimmer et Philadelphie remporte la NFC. Comme si de rien n’était. Comme si le quarterback avait été aux commandes de l’attaque de Frank Reich depuis le jour 1. Le 4 février 2018, l’ancienne star du bahut de Westlake s’apprête à marcher dans les pas de Drew Brees et vivre le plus beau jour de sa vie de footballeur. Comme à chaque fois qu’on a pu douter de lui, qu’on a cessé de croire en lui, il a su renverser les pronostics. Pourtant, malgré l’effervescence, il demeure impassible. Lisse comme du linoléum. Tout ce qu’il fait, il le fait pour le Seigneur. Car le Seigneur en a décidé ainsi. Comme si lui, simple mortel, n’avait pas la moindre prise sur sa propre destinée.

Même au centre de l’attention, fils de millionaire devenu millionaire à son tour, il continue de jouer aux jeux vidéo dès qu’il le peut et s’applique méticuleusement à ne pas attirer davantage l’attention sur lui. Comme un sportif cliché bien élevé, il débite ses platitudes sur le collectif et l’importance de prendre chaque match l’un après l’autre et déverses ses couplets à la gloire du Seigneur. Pas d’arrogance, pas d’égo, pas d’excès de confiance, un discours ennuyeux et convenu, mais pourtant si authentique venant de lui. Ce type élevé avec une petit cuiller en argent dans la gueule et une Bible entre les mains, mais qui aura su saisir les vertus du travail et cultiver l’art de l’humilité avec sincérité. Mais à 28 piges, sur la scène du flambant neuf et ostentatoire drakkar des Vikings, théâtre du Super Bowl LII, il ne peut plus se défiler. Face à lui, se dresse une montagne. Les Patriots de Bill Belichick et Tom Brady. La plus grande dynastie du 21e siècle. L’Everest pour un type qui n’a jamais brillé sous pression. Vaincu en finale d’État au bahut, battu pour ses deux bowls sous le rouge et bleu d’Arizona, apeuré dans le money time de son premier duel de playoffs avec Drew Brees, l’enjeu le dépasse. L’intimide. Le tétanise. Pourtant, il l’a prouvé deux semaines plus tôt face à Minneapolis, il peut se sublimer dans les grands rendez-vous. À l’image de toute une franchise enterrée trop tôt, Nick Foles le placide, le morne, le terne, l’encéphalogramme plat, n’est pas totalement dépourvu d’orgueil.

Loin d’être intimidé et pas vraiment aidé par un jeu au sol mou du genou, Nick Foles arrose d’entrée. Sans retenue. Et sans grand succès. Beaucoup de lancers courts pour prendre le pouls de la défense de la Nouvelle-Angleterre et chauffer le moteur de l’attaque des Eagles. Quelques lancers agressifs, comme sur un 3e et 12 converti avec panache. Au bout d’une première série offensive qui fait s’écouler sept longues minutes, trois points. L’éternel Stephen Gostkowski a à peine le temps d’égaliser que LeGarrette Blount et sa finesse légendaire enfoncent le rideau défensif des Pats avant que Nick Foles ne dépose une délicieuse spirale de 34 longueurs dans les gants d’un Alshon Jeffery aérien. Après quelques échanges de punts, Blount enfonce le clou, James White réplique, puis Doug Pederson sort un tour de magie de son chapeau. « Tu veux du Philly Philly ? » Affirmatif rétorque le coach. Nick rejoint le huddle. Il n’a que deux mots à lâcher : Philly Special.

Il reste 38 secondes au chrono avant que Justin Timberlake n’entre en scène. Quelques jeux plus tôt, Corey Clement vient de transformer une wheel route anodine en échappée violente de 55 yards aux portes de la peinture bleutée. 4th-and-goal. Déterminé à éteindre les mousquets des Pats avant la pause, Dougie tente le tout pour le tout. Shotgun. Alshon Jeffery tout seul sur l’aile droite, trois tight ends en diamant collés sur le flanc gauche de la ligne, Clement en retrait, légèrement décalé sur le côté. Nick Foles braille des consignes, fait mine de s’avancer pour délivrer ses ajustements quand, à la seconde où il effleure le postérieur de son tackle droit, le cuir est éjecté dans les bras du running back. Tout le monde se met en branle, sauf Nick, qui se redresse mollement avant de s’évader côté droit. Pendant ce temps-là, venu du flanc gauche, derrière la ligne de scrimmage, Trey Burton repique vers l’axe, attrape le ballon que Clement lui balance négligemment et dégaine dans les bras d’un Nick Foles seul au monde. Hystérie collective. Coup de génie. Philly special. Les rapaces virent avec dix points d’avance à la mi-temps sur un jeu que le quarterback avait recommandé à son coach de ne pas appeler deux semaines plus tôt, face aux Vikings, par crainte de ne pas être capable de lever les bras assez haut pour agripper le ballon.

« Un quarterback qui court un tracé de receveur ? J’étais tellement chaud, » lâche Nick en conférence de presse après le match. « Ça n’aurait probablement jamais pu être mieux exécuté, on l’a sorti au meilleur des moments. »

Au retour des vestiaires, les attaques prennent le pouvoir. Tom Brady plante trois fois, Nick ajoute un autre touchdown à sa moisson du jour, Jake Elliott allume de loin et les Patriots prennent un petit point d’avance avec un peu moins de dix minutes à jouer. En fins stratèges, décidés à ne pas remettre le cuir dans les mains d’un Brady en feu, Doug Pederson et Frank Reich vont orchestrer une interminable série offensive qui va vite contraindre Bill à sacrifier deux temps mort. Foles passe en revue ses receveurs et sur la quatorzième phase du drive, il trouve un Zach Ertz qui profite d’un défenseur qui se ramasse les pieds dans le tapis vert pour plonger dans la peinture et saisir la gonfle en deux temps. La conversion à deux points ratée, Brandon Graham arrache la balle des mains de Brady deux jeux plus tard, LeGarrette Blount fait tourner l’horloge, Elliott tue tout suspense, Tommy Boy tente vainement de sauver l’honneur et Philly décroche le premier titre de son histoire, porté par son quarterback remplaçant. Un remplaçant devenu MVP du plus gros match de l’année. Le plus grand match de sa vie.

« Contempler le Trophée Lombardi a été le meilleur des moments, l’excitation de pouvoir le brandir en sachant ce que cela représentait pour la ville et pour l’équipe, tout en réalisant que je n’avais même pas besoin de ça pour être un homme comblé c’était quelque chose, » raconte-t-il au micro du podcast Mission of Truth« C’est grâce à Jésus Christ. Dieu m’a offert ce moment au nom de Sa Gloire, pas de la mienne. »

En quelques semaines d’hiver et un dimanche de février gravé à jamais dans les mémoires, Nick s’est inscrit au panthéon d’une franchise qui courrait désespérément après son premier sacre. Héros d’une fan base passionnée jusqu’à l’outrance parfois. Un lien éternel. Pourtant, Dieu va rapidement se désintéresser de lui et laisser sa carrière s’enliser.

L’APRÈS

Deux mois après sa nuit de rêve de Minneapolis, Nick Foles est maigrement prolongé à coup de bonus et d’options diverses et variées. Le 3 septembre 2018, Carson Wentz pas encore à 100%, l’ancien d’Arizona est titularisé pour la réception des Falcons. Après une première victoire sans le moindre panache, le quarterback monte d’un ton sur le terrain de Tampa, mais les Bucs de Ryan Fitzpatrick l’emportent et Nick retrouve son costume de doublure dès la semaine suivante. Il ne le quittera plus jusqu’à la mi-décembre, quand Wentz, touché au dos, est envoyé finir la saison à l’infirmerie alors que Philly est toujours en course pour la playoffs. Après un tour de chauffe convaincant sur le terrain des Rams, le quarterback lâche les chevaux face à Houston et réécrit une page d’histoire de la franchise. Son bras transformé en sulfateuse, il passe quatre touchdowns et 471 longueurs aux Texans. Joueur Offensif de la Semaine dans la NFC, il efface des tablettes le record de yards sur un match de Donovan McNabb. Vainqueur sans trembler à D.C. une semaine plus tard, Philadelphie composte son ticket pour les playoffs. Ce jour-là, décidé à écrire un nouveau couplet d’histoire, Nick égale un record NFL en complétant 25 passes consécutives.

Au premier tour, il reste 56 secondes à jouer quand il trouve les gants de Golden Tate dans l’en-but pour coiffer les Bears de Mitch Trubisky sur le fil. Le week-end suivant, intercepté à deux reprises pour la deuxième semaine consécutive, il flanche d’un rien face à un Drew Brees plus roublard et précis. Quelques semaines plus tard, le jour où la franchise annonce lever l’option de 20 millions sur le joueur, Nick décline l’offre et choisit d’aller tâter le marché des transferts. Un gros mois plus tard, il décroche le pactole convoité en signant pour quatre ans et 88 millions dont 50 garantis dans la jungle des Jaguars. Titulaire en ouverture face aux Chiefs, il plante un touchdown, se pète la clavicule et passe les huit semaines suivantes sur la réserve des blessés pendant que Gardner Minshew se frise la moustache. De nouveau opérationnel et de nouveau titulaire mi-novembre, Nick enchaîne trois revers cinglants et est envoyé sur le banc après un premier acte inepte face aux Buccaneers. Le lendemain, il est destitué par Doug Marrone et finit l’année sur le banc, à ne rien dire, comme il sait si bien le faire. À peine 750, yards, trois touchdowns, deux interceptions et autant de fumbles, l’addition est salée pour le front office des Jags.

Le dernier jour de mars 2020, Nick Foles et sa dégaine d’éternel ado sont envoyés sans se poser des questions chez des Bears dans l’impasse en attaque en échange d’un choix compensatoire de 4e tour. En concurrence avec Trubisky durant tout l’été, il devra se contenter de jouer la doublure d’un type qui n’a pas grand chose d’un starter NFL. L’ancien artilleur de North Carolina peu convaincant malgré deux victoires, Foles monte un comeback de seize points face aux Falcons en semaine 3 et s’adjuge le droit de démarrer les sept matchs suivants. Deux succès, cinq revers et un Monday Night Football qui tourne court face aux Vikings. Blessé à la hanche sur un violent câlin à 56 secondes du gong, il quitte le terrain sur une civière. En dehors d’une passe dans le vide et de deux génuflexions sur le terrain des Jags, il ne rejouera plus de l’année. Un bel échauffement en prévision d’une année 2021 merdique.

Inactif. Inutilisé. Inactif. Inutilisé. Qu’il soit en uniforme ou en civil, Nick Foles ne voit pas le terrain, barré derrière un rookie qui galère malgré quelques fulgurances et un vétéran qui n’a plus rien à prouver. Justin Fields et Andy Dalton. En dehors d’un succès à Seattle en semaine 16 qui met du baume à son absence d’égo, il ne dispute pas la moindre seconde de jeu. Figurant dans une franchise en pleine crise d’identité, sans la moindre certitude en dehors d’une défense talentueuse.

« C’est la crème de la crème des quarterbacks remplaçants, » tranche Dave Kaplan d’ESPN 1000 Chicago. « C’est une Buick quand votre équipe a besoin d’une Mercedes. Il y a des moments où tu te dis, ‘Wow, vous avez vu ça ?’ Mais dès que vous commencez à bâtir des attentes avec lui, il vous brise le coeur. Il n’est tout simplement pas assez fort. »

Pas assez fort. Le refrain de sa vie. Pas assez fort pour décrocher le titre d’État au lycée. Pas assez fort pour que tous les cadors de la Division I se battent pour lui. Pas assez fort pour remporter le moindre bowl aux commandes des Wildcats. Pas assez fort pour se glisser dans les premiers tours de la draft NFL. Pas assez fort pour devenir la figure d’une franchise de Philly en quête de renouveau. Pas assez fort pour se faire une place à Kansas City ou à St. Louis. Mais assez fort pour, une nuit de février, face à la légende vivante de son sport, décrocher le premier titre d’une franchise impatiente et être élevé au rang de héros éphémère, mais immortel avant de retrouver sa place. Celle d’un second couteau discret. Celle d’un gars que l’on choisit en dernier quand il faut composer une équipe au collège. Celle d’un type que l’on appelle en dernier recours. Mais un joueur qui ne brille jamais plus que quand on n’attend rien de lui. Comme ces quelques mois à cheval entre la crépuscule de 2017 et l’aube de 2018. Juste une poignée de semaines. Seulement, exception de faite d’un David Tyree passé à la postérité, à l’inverse des autres héros d’une année tombés dans l’oubli ou relégués au rang de doux souvenirs nostalgiques d’une époque révolue, Nick Foles est entré dans l’histoire pour l’éternité. A one-year wonder for ever.

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